LE NOUVEAU BERLUSCONI ?

Aujourd’hui, dans la lorgnette du Vox Populi, le redoutable et séduisant représentant de l’Ulivo. Il était normal, pour un parti prônant l’écologie, l’économie, et les valeurs de l’Eglise de s’offrir l’image de ce jeune politicien au physique avantageux. L’homme en question n’est autre que Virgile Rutelli, 42 ans, célibataire. Le politicien cumule en effet plus de conquêtes que de mandats, et s’érige en porte-drapeau d’une économie en berne en s’affichant dans des voitures de luxe, Rolex au poignet. Il est de toutes les soirées où il faut être vu, une blonde différente à chaque bras, sans saisir l’ironie de la situation, le fossé entre son discours et l’exemple qu’il donne. Mais rien de neuf là-dedans, rien de réellement surprenant pour ses électeurs qui connaissent déjà tout de son comportement de latin lover. Ce qui nous a fait réagir aujourd’hui, c’est la dernière campagne de pub mettant en scène le séducteur en question. Afin de redorer son image médiatique, Rutelli s’est prêté au jeu de la lutte contre un des fléaux de notre société.

Il a choisi la violence domestique, interprétant sur une série de cliché à l’image léchée, un père de famille ayant la main leste sur sa fille et souriant à une femme frigide type Bree Van der Kamp. Alors, si on a du mal à l’imaginer lever la main sur une jeune blondinette, on a encore plus de mal à le croire marié à une femme quarantenaire. Résultat : une campagne raté et un politicien ridicule. Ce qui n’empêchera pas les annonceurs de placarder la publicité sur tous les panneaux d’Italie, ni Rutelli d’en faire un de ses chevaux de bataille.

Cela pourrait quand même porter ses fruits si les restes de la pellicule n’étaient pas parvenues jusqu’à la Presse italienne. On y voit, au moment d’une pause, un Rutelli plus enclin à gouter les lèvres de sa «fille» que celles de sa «femme». Une habitude chez les politiciens italiens ? Oui, surtout lorsqu’on sait que la jeune fille en question n’a que 18 ans. Ce qui n’a pas empêché Rutelli de s’afficher avec elle lors de la soirée d’inauguration de la campagne. «Ne la frappez pas.» dit la publicité, «sautez-la.» pourrait rajouter Virgile Rutelli.