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 u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .

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Thybalt A. Andreotti
Thybalt A. Andreotti
LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.

■ Messages : 3716
■ Age du Personnage : 25 ans
■ Logement : ANDREOTTI; 34 Via Barchetta ; Citta Antica
■ Date d'arrivée à Vérone : 12/12/2009

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■ Relazioni & Famiglia:
■ Job: Maire de Vérone
■ Sono : marié(e)

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MessageSujet: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyJeu 22 Avr - 12:13

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BLACKOUT SITUATION 1


un . T R A M W A Y . nommé . désir .


    Il faisait beau à Vérone en ce magnifique mois d’Avril, beau mais frais, comme partout en Europe, suite à l’éruption d’un volcan islandais nombres de véronais qui avaient décidés de partir loin de leur petite capitale de l’amour se retrouvent bloqués en ville. C’est alors la course à qui trouvera l’activité la plus intéressante pour s’occuper. Et c’est bien connu, la fraicheur estivale freine légèrement les activités en extérieures. Aussi les habitants se ruent dans les maigres transports en commun dans l’espoir de garder un peu de chaleur corporel malgré le joli soleil qui illumine la ville. Fichue volcan ! Rien de pire ne pouvait se produire que ça ! Grossière erreur John ! Grossière erreur ! Un évènement imprévu, ça arrive. Un évènement imprévu et de taille même peut se produire à tout moment, non pas un second volcan qui s’éruptionne !

    La nuit était en train de tomber doucement sur la ville, il est tard et chacun n’a plus qu’une seule envie rentrer à la maison, prendre un bon bain, retrouver mari, enfants, chiens ou chats. Tout ce petit monde s’agite en ville. Certains tentent d’attraper un Tram, d’autres quittent des rendez-vous d’affaires et se demandent comment attraper un taxi à cette heure tardive ou plus personne ne semble vouloir faire preuve d’altruisme et partager une course. Quand soudain …


    BLACKOUT !


    Panne de courant général en ville. Pour certain ca ne veut rien dire de plus que de devoir fouiller dans les fonds de tiroirs à la recherche d’un bout de bougie, mais pour d’autres cela semble bien plus problématique.


    « Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant général, la rame restera bloquer pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuez hors de la rame. Veuillez excuser se désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu. »

    Et voila comment vous vous retrouvez coincer dans cette foutue rame de Tramway avec une bande d’inconnus autour de vous. Ca bougonne et sa râle à qui mieux-mieux, mais qui vous dit que cette aventure ne sera pas riche en expérience humaine ? Allez savoir ce qui peut se passer dans une rame de Tramway alors que la nuit tombe et qu’aucune lumière ne vous éclaire…


    Ordre de passage :

    - Milena Capodieci
    - Thybalt Andreotti
    - Tosca Dal Cappello
    - Cristina Capodieci
    - Lennon d'Onofrio
    - Jules Donnedieu de Vabres
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MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyDim 25 Avr - 23:28


Un Tramway nommé désir
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© Memorial Fox

    La vie continue, bien qu’injuste de temps à autre, on doit faire avec ce qu’elle nous donne. Comme certain aime le dire, si la vie vous tend un citron, faite de la limonade. Personnellement, j’ai ma propre version de ce si joli dicton. Si quelqu’un te donne un citron, fait le gicler dans ses yeux. Disons que c’est un peu moins poétique, mais dans les moments de colère où tu te dis que la personne devant toi est vraiment idiote, ça fait quand même du bien. Pourquoi je pensais à ce si joli proverbe ? Eh bien, j’étais allée à l’université ce matin-là pour faire un travail d’équipe avec un idiot de première et c’est grâce à ce dit idiot que je me disais que le citron, il aurait du le manger tout rond. Mais bon, nous avions terminé notre maquette et il faisait beau ce jour-là. Bon, la température n’était pas à son maximum, mais avec une petite veste on pouvait être bien. Moi, aussitôt qu’il y a des lunettes soleil sur mon nez je suis heureuse. Si vous voulez rendre Milena Livia Capodieci, moi-même, heureuse, emmenée moi me promener à l’extérieur durant une belle journée comme cette journée-là pour me combler de bonheur. Comme le dit Baloo dans le Livre de la jungle, il en faut peu pour être heureux ! Autant profiter du beau temps. Même s’il y a un volcan Islandais qui se laisse un peu aller en bloquant tous les transports aériens, ça ne me dérange pas plus que ça. Je n’ai aucune connaissance coincée dans un aéroport et je n’ai pas plus l’intention de sortir de la ville. Pour moi, la vie suit son cours normal. Du moins, en général.

    J’étais sortie de l’université, lunette sur le nez et sourire sur les lèvres, en me disant que je pourrais aller faire quelques courses. Je me sentais d’humeur à partager mon argent avec les commerçants. J’avais une urgente envie de nouvelles chaussures, de chandails plus légers pour l’été qui semble vouloir pointer le bout de son nez. J’avais envie de partager tout mon argent. Quel grand cœur je fais c’en est épouvantable. Quelle grande âme ! Bref, assez d’effusion, je dois garder ma concentration pour raconter mes péripéties de la journée. Ainsi donc, j’avais pris le tramway en face de l’université pour pouvoir aller faire les boutiques. Je me suis promenée une partie de la journée dans les boutiques et comme je l’avais prévu, je me suis achetée une paire de chaussures, une petite jupe et deux camisoles. J’étais plutôt fière de mes achats et j’avais hâte de les montrer à ma sœur. J’étais embarquée dans un autre tramway pour retourner chez moi et je me suis assise sur un siège double vers le fond. J’avais encore un bout de temps à faire dans le tramway et je tenais à être à l’aise. Normal non ? Je me suis donc calée contre le mur près de la fenêtre et je me suis mise à regarder à l’extérieur en pensant à tout et à rien. Mon esprit dérivait. Je pensais à tout et à rien. Je me demandais si j’avais pris de bonnes décisions. L’architecture, était-ce pour moi ?

    Comment peut-on réellement dire que nous avons trouvé notre chemin dans la vie ou comme certains s’amusent à le dire, trouvé le sens de notre vie. Pour moi, ce n’est qu’une image abstraite sans réelle raison d’être. Comment pouvons-nous prendre le droit de dire que nous avons trouvé LE chemin que nous devions emprunter dans la vie. Pour moi, la vie n’est que chance. Comme je le dis, Pile tu vis…Face tu meurs. Comment dire les choses autrement ? Dans mon monde à moi, du moins dans ma vision du monde, il n’y a pas d’être suprême, de Dieu et de bonhomme vert de l’haut-delà qui contrôle nos actions et écrivent les lignes de tout nos destins. Les gens se cherchent toujours des raisons pour justifier leurs actes. « Je l’ai fait pour toi, pour ton bien, je suis certaine que là-haut il est d’accord. » « C’est interdit, Dieu l’a écrit sur les tablettes des 10 commandements. » Pour moi, tout ça c’est de la foutaise. Les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent et sont les seuls responsables de leurs propres actes. Ils peuvent avoir de l’influence sur les autres, mais pas ne peuvent pas décider pour les autres et personne ne peut réellement le faire. Si quelqu’un tient vraiment à vous donner un coup-de-poing à la figure, tu ne peux pas vraiment l’en empêcher. Tu peux l’éviter, mais pas l’empêcher. D’une certaine manière du moins.

    C’était des réflexions bien profondes pour une journée aussi ensoleillée et dans mon état de transe. Cependant, je n’ai pas pu aller plus profondément dans mes songes puisque j’ai vu ma sœur embarquer dans le tramway. Je lui ai donc fait signe alors qu’elle s’avançait dans l’allée. Nous entrions dans un tunnel et je n’ai même pas eu le temps de la saluer que le train s’est subitement arrêté, sans courant nulle part. J’ai regardé autour de moi pour essayer de voir quelque chose qui pourrait m’expliquer ce qui se passait alors que je sentais ma sœur venir près de moi. Subitement, un message a commencé à passer par je ne sais pas où, mais il était le seul qui me disait vraiment les faits.


      - « Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant général, la rame restera bloquer pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuez hors de la rame. Veuillez excuser se désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu. »


    Je me suis tournée vers ma sœur et je ne souriais plus autant que durant son arrivée.

      -Faut croire que le courant n’attendait plus que toi pour couper.
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Thybalt A. Andreotti
Thybalt A. Andreotti
LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.

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MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyDim 2 Mai - 19:26

u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Robstenav12210101 u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Gossip4
u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Worried u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . -62
I'm freaking out, where am I now?
When I fall and hit the ground
Upside down and I can't stop


.
    Dire qu’il était à bout de nerf aurait été un euphémisme, il était littéralement excédé. La journée avait pourtant bien commencée pour notre jeune sénateur. Mais la vie était parfois une salope comme le disait si bien les américains dans leurs si prestigieuses séries télévisées. La journée avait donc bien commencé. Thybalt s’était levé sans éprouver la douleur familière dans le bas de sa colonne, une douleur qui d’après les médecins était une merveilleuse nouvelle, signe que sa moelle épinière n’avait pas été totalement endommagée. Mais les médecins ne ressentaient pas la douleur que Thybalt devait gérer quotidiennement, ce qui était une bénédiction pour eux, était un calvaire sans fin pour lui. Il n’avait pas encore eut mal, ce qui était pour lui un petit miracle en soit. Il s’était extrait de son lit installé au rez-de-chaussée par les deux « gardiens » de la maison sans ressentir la moindre douleur. Il s’était installé dans son fauteuil roulant laissé par ses soins près de son lit avec une facilité qui démontrait une technique bien rodée. Tout allait bien. Pourtant sans le savoir, il avait du se lever du mauvais pied, car la journée qui allait suivre n’allait être qu’une succession de mauvais tours. Tout avait commencé lorsqu’il avait déboulé dans la cuisine en roue libre après avoir manqué de se gaufrer sur le tapis dans l’entrer, les rayons de ses roues s’étant emmêlés dans les franges du tapis persan, il avait forcé sur les tours de roues pour se dépêtrer et était partit telle la fusée dans le couloir lorsque les franges avaient lâchées. Il avait manqué de percuté Maria, la fidèle cuisinière de la maison. Il avait eut le droit à son long sermon en patois sicilien avant d’apprendre que son grand père l’attendait depuis plus de vingt minutes pour une vidéo conférence que Thybalt avait complètement oublié. C’était à ce moment là que sa journée avait commencé à merder. Giulio lui avait apprit qu’il devait rentrer à tout prix dans quelques jours pour faire une apparition au Séant, ce à quoi Thybalt avait répondu que cela n’avait aucune importance, suite à quoi son grand père s’était mit à tempêter le traitant d’irresponsable, ce qui avait mit son petit fils hors de lui et lui avait fait lancer les pires horreurs sur un ton d’une froideur de banquise avant de couper la conversation. D’une humeur de dogue il avait décidé de quitter la demeure familiale afin de s’aérer un peu, ne supportant plus les regards lourds de reproches de Maria.

    Mais bien sur Thybalt n’en avait pas finit avec les galères, à peine avait-il franchit la moitié de la distance le séparant du portail de la propriété que la roue gauche de son fauteuil avait explosé, percé par un tesson de verre enfouit sous les gravillons de l’allée ! Il avait alors du se résigner a faire appel à André pour qu’il le remorque jusque dans le garage ou dieu merci Thybalt stockait un deuxième fauteuil. Il avait alors accepté que le chauffeur le conduise au moins jusqu’en ville. Thybalt devant se rendre à la Mairie de Vérone pour remplir certains de ses devoirs de Sénateur, comme secouer quelques mains. Cela apaiserait son grand père, du moins l’espérait-il. Il n’était pas encore temps pour Thybalt de rentrer, il se doutait que Giulio le rappelait auprès de lui car il ne voyait aucuns changements chez son petit fils, pourtant Thybalt avait eut une phase de mieux, le jour où il avait rencontré Tosca, mais depuis leur séparation ce jour là il était redevenu sombre, abattu, autant dire carrément flippant, il hantait la maison comme une âme en peine, tapant sur le système de Maria et d’André. Alors bien sur lorsqu’il décidait de sortir, il fallait qu’une tonne de problème lui tombe dessus, rien n’allait aujourd’hui. Vraiment rien. Il manqua de peu d’envoyer la femme de Monsieur le Maire faire un vol plané dans les escaliers, renversa son café sur son pantalon et jura dans un français sommaire lorsqu’il se prit une porte dans les jambes. La grande classe quoi. Rien ne pouvait être pire que cette journée à ses yeux. Il n’aurait pas du dire ca aussi vite car, la journée était loin d’être terminée.

    Lorsqu’il avait appelé André pour l’avertir qu’il désirait rentrer à la résidence l’homme qui l’avait vu grandir lui avait apprit qu’il était tombé en panne non loin de la maison et qu’il lui faudrait une bonne heure avant de réparer la fuite dans le radiateur de la vieille Aston Martin, ce n’était donc pas pour tout de suit. Thybalt avait donc décrété qu’il rentrerait en taxi sauf que voila… Les taxis véronais étaient en grève aujourd’hui pour protester contre la montée en puissance de la violence dans leurs outils de travail ! Un comble pour Thybalt qui avait déjà dépassé son seuil de patience pour la journée. La dernière fois que Thybalt était venu à Vérone le tramway n’existait pas encore, aussi avait-il décidé après avoir scruté un plan (qui bien sur n’était pas à sa hauteur) d’emprunté une rame pour se rapprocher de la maison et terminer le trajet à pied, enfin façon de parler. Sans ses protèges paumes il risquait bien vite d’avoir les paumes en sang mais ce n’était pas un drame, il avait connu pire ! La rame était bondée pourtant il arriva très facilement à se faire une petite place, il était étrange de voir a quel point les gens pouvaient faire preuve de civisme parfois, ils s’écartaient de lui plus rapidement que la mer rouge devant Moïse, mais allons les gars restez, c’est pas contagieux d’être paralysé. Il bloqua la frein de son fauteuil près d’une porte et entreprit de passer le temps en regardant autour de lui, enfin en regardant difficilement autour de lui, difficile de faire un tour d’horizon lorsque vous ne dépassez pas la taille d’un enfant d’un mètre cinquante en étant assit. Foutu paralysie. Alors qu’il râlait sur son triste sort il fut violement jeté au sol. Après un arrêt de quelques secondes à une station la rame s’était engouffrée dans un tunnel et soudainement tout s’arrêta, enfin tout sauf lui qui comme de nombreuses personnes furent jetée au sol par le soudain passage de la pleine vitesse à l’arrêt total. Ils étaient plongés dans le noir, il entendait des grognements, des plaintes et déjà un début de panique. Dans le noir impossible de retrouver son fauteuil. Heureusement les lampes vertes d’urgences s’allumèrent, perçant difficilement la pénombre et nimbant toute la rame d’une lueur d’outre tombe. Bienvenue dans le monde de l’au-delà.


    « Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant général, la rame restera bloquer pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuez hors de la rame. Veuillez excuser se désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu. »

    Ca ne pouvait lui arriver qu’à lui ce genre de chose. Après tout c’était sa journée de poisse non ?

    « Tout le monde va bien ? » Demanda t-il à la cantonade en rampant vers son fauteuil. Il constata que l’un des haillons étaient tordus d’une bien drôle de façon, impossible de le remettre debout.

    « Putain c’est pas vrai. » Thybalt jurait rarement, mais il fallait croire que tout homme avait ses limites.
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Tosca J. Dal Cappello
Tosca J. Dal Cappello
FORBIDDEN FRUIT — Cause the morning always come to kill the dream —

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MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyLun 3 Mai - 14:37

u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Kstew6

O SCARPIA, AVANTI A DIO !!
The Blackout.

Le plan du cadastre ! Non, mais le plan du cadastre ! Qui, aujourd’hui, avait besoin du plan du cadastre pour mettre sa maison en vente ? Sérieusement ? Les murs de la propriété faisaient 20 mètres de hauteur, donc y avait des chances qu’ils commencent là où commençait la propriété, non ? Et bien non ! Pas à Vérone ! Pas lorsqu’on parlait d’une demeure du XIIème siècle appartenant aux mêmes propriétaires depuis cette époque. Il n’y avait jamais eu de vente, donc pas de demande au niveau du cadastre. C’était donc l’occasion de voir si la propriété ne serait pas plus vaste ou plus étroite que dans la réalité des faits. Y avait pas plus tatillon que la municipalité de Vérone, surtout quand il s’agissait de retarder une grosse vente comme celle-ci. Une rumeur courait en ville depuis quelques jours : La Casa di Giulietta allait être mise en vente, et la mairie de Vérone aurait d’en l’idée de la racheter pour en faire un musée. Tosca avait bien évidemment entendu parler de ça, et n’appréciait que moyennement l’idée. Transformer le lieu en musée était, en effet, un moyen de juguler le flot de touristes qui s’appropriait le site –Tosca en avait encore viré deux ce matin même –, mais cela voulait aussi dire qu’ils allaient cesser de nier le fait que les anciens propriétaires –sa famille – avaient quelque chose à voir, de près ou de loin, avec les Capulet. Ils allaient faire de cette maison, le plus gros des attrape-couillons que l’Italie ait compté ! Heureusement, le volcan islandais avait retardé la venue des experts censés évaluer ce projet municipal. Cela laissait un peu de temps à Tosca pour récupérer la montagne de documents qu’on lui demandait –rien que pour l’embêter – et de mettre la maison en vente le plus rapidement possible. Si elle y parvenait, la municipalité n’aurait pas le temps de faire une offre. C’était pour cette raison qu’elle avait occupé sa matinée avec un électricien et un plombier qui avaient vérifié toutes les installations de la bâtisse ancestrale, avant de lui pondre un rapport détaillé et un certificat de conformité et de bon fonctionnement. Le certificat à peine rangé dans son dossier carton, le robinet avait sonné creux quand elle avait voulu se servir un verre d’eau. Ironique. Elle allait devoir rappeler le plombier. Du coup, elle avait fini par prendre son déjeuné dans un café de la ville, puisque sans eau, elle ne pouvait même pas faire des pâtes ! Elle avait mangé sur le pouce, un panini et un coca, pas de quoi la ruiner, ni la faire grossir d’ailleurs, puis elle avait couru à travers la ville pour récupérer ces foutus plans de cadastre.

Arrivée à la Mairie, on l’avait fait poireauter une heure, avant de lui dire qu’il fallait se rendre à l’annexe, situé près de l’Arsenal. Bah oui, pas de problème, c’était juste à l’autre bout de la ville. Naturellement, elle n’avait pas prit sa voiture, pensant que le trafic serait infernal ! Et c’est donc, à pied, qu’elle avait prit la direction de l’Arsenal, en longeant la route principale déserte, aujourd’hui. Ironique. A l’Arsenal on lui avait apprit que les cadastres antérieurs au XVIIème siècle étaient stockés aux archives municipales, via Coronetti dans le Borgo Venezia. La bonne blague ! Elle avait donc reprit le chemin inverse, ses spartiates commençant à laisser leurs marques sur ses pieds, et son sac lourd de documents lui cisaillant l’épaule. Elle avait mit près d’une heure pour rallier la via Coronetti, où on lui confirma que ses cadastres s’y trouvaient bien. Sauf qu’il fallait une autorisation manuscrite de la part de la mairie pour pouvoir les consulter. Elle ne l’avait pas ? Non, et on n’en avait même pas fait mention lorsqu’elle avait perdu UNE HEURE dans cette salle d’attente austère, à faire des sudoku à la con !! Ironie de la chose, elle avait toujours détesté ces jeux ! Il était près de 17h lorsqu’elle quitta les archives, et se lança dans une course contre la montre. La mairie fermait à 18h, elle n’avait pas de temps à perdre. Elle voulu prendre un taxi, acceptant de gaspiller quelques billets pour la bonne cause, mais ils semblaient avoir tous disparus ! Marrant comme ils venaient tous la solliciter quand elle n’en avait pas besoin, et qu’ils disparaissaient de la circulation quand elle en avait vraiment besoin. Ironie. Sa journée semblait placée sous le signe de l’ironie ! Une fois à la mairie, à 17h55, elle manqua partir en dépression quand on l’informa que l’autorisation devait venir de l’annexe, et non d’eux. « L’annexe, vous savez, celui de l’arsenal ? Il faut prendre la via nazionale jusqu’à… » Vas-y, pas la peine d’user ta salive, mamie ! Tosca savait très bien où se trouvait l’annexe ! Elle fila comme une flèche, courant sur la quasi-totalité du trajet, ignorant la douleur dans ses mollets et ses cuisses, pour finir par pousser la porte 10 secondes avant la fermeture de l’annexe. Sa foutue autorisation en main, elle renonça à l’idée de se retaper la traversée de la ville à pied. Elle ne savait pas combien de kilomètres elle avait parcourus dans la journée, mais elle ne devait pas être loin de battre un record du monde. Il lui restait 45 minutes avant la fermeture des archives municipales, et de toute manière, elle n’y serait jamais à temps, à pied. C’est alors qu’elle vit apparaître l’objet de ses convoitises. Elle cru d’abord à un miracle, depuis quand Vérone avait-elle un tramway ? Et puis elle du se rendre à l’évidence, il y avait bel et bien un transport en commun qui allait pouvoir la conduire à Borgo Venezia. Première bonne nouvelle de la journée ! Evidemment, le quai était bondé, elle ne semblait pas être la seule à avoir remarqué que les taxis étaient devenus invisibles, et que Vérone était une assez grande ville. Elle consulta le plan, et fut heureuse de constater que ce petit métro aérien desservait tous les quartiers, y compris Venezia.

Le prochain étant dans 10 minutes, elle s’accorda sa première cigarette de l’après-midi, celle qu’elle n’avait pas eu le temps de fumer durant sa course folle, celle qui allait lui faire un bien fou, celle dont elle sentait déjà le goût sur sa langue. Mais alors qu’elle portait le briquet à sa cigarette, une vieille bonne-femme tapota quelque chose sur le mur en la fusillant du regard. Bah quoi ? Un panneau d’interdiction de fumer ? En plein air ? Mais c’était quoi ça, encore ? Elle s’éloigna le plus possible, jusqu’à une zone dite « fumeur » qui se résumait à un cendrier accroché à un pilier, et alluma sa cigarette au moment précis où le tramway apparaissait au loin. Sérieusement, elle était maudite ? Elle tira dessus frénétiquement, avant de se jeter dans le tramway à l’instant où il refermait ses portes. Elle en avait plein les jambes, et n’aspirait qu’à se poser un peu. Un strapontin aurait fait l’affaire, même le sol finalement, mais première bonne nouvelle de la journée, il y avait une place de libre dans un carré de siège. Elle vint s’y installer, et posa sa tête contre la vitre de l’espoir de se reposer un peu. Malheureusement, à l’arrêt suivant, ce fut une véritable tribu qui vint s’installer à ses côtés. Une grand-mère avec 5 gamins qui se grimpaient les uns sur les autres, sans faire grand cas de Tosca qui se prenait des coups régulièrement. Elle aurait voulu gueuler, mais elle n’en avait même plus la force, et se retrouva avec une Nintendo DS entre les mains, pour tenter de passer le niveau à un petit monstre qui lui hurlait « PLUS VITE ! SAUTE ! BAISSE-TOI ! PLUS VITE ! ». Elle supplia, implora un quelconque bon Dieu pour que tout s’arrête et qu’elle ait enfin la paix qu’elle méritait après cette journée en enfer, l’enfer de l’Administration, mais l’enfer tout de même, et soudain… Elle fut exaucée. En un clin d’œil, le tramway s’immobilisa dans sa course, éjectant bon nombre de passagers au sol, ils furent plongés dans le noir, et les premiers gémissements se firent entendre. Tosca n’avait pas bougé de son siège, mais avait amortit la chute d’un marmot. Lequel ? Elle n’aurait su le dire, il ne parlait pas, ne faisant que s’accrocher. Elle voulu profiter de cette diversion pour s’échapper, mais le morpion s’accrochait bien comme il faut.
« Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant générale, la rame restera bloquée pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuer hors de la rame. Veuillez excuser ce désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu. » Perça une voix dans la pénombre, une voix quelque peu métallique, alors que le morpion, toujours accroché à son short alors qu’elle slalomait entre les corps qu’elle ne faisait que deviner, se lamentait.
« On va tous mourir !! »
« Mais non ! » Lui répétait Tosca avec lassitude. « C’est juste une coupure de courant de rien du tout. Tu veux pas aller rejoindre ta grand-mère ? » Le poids mort arrimé à son short en jean, elle avançait tout de même, prenant appui sur les barres des sièges pour garder l’équilibre.
« J’sais pas où elle est ! » Soufflait-il comme s’il avait peur qu’on l’entende. « Et puis j’ai peur. » Avoua-t-il finalement. Tosca finit par le prendre dans ses bras. Malgré la fatigue, elle souhaitait avancer jusqu’à cet endroit où les lumières d’urgence s’étaient allumées, et où le gamin aurait probablement moins peur. Les gens commençaient à se relever, et les gémissements avaient céder la place à des exclamations d’énervement. « Han ! L’monsieur il a dit « Putain » ! » Rapporta la tête blonde contre son cou.
« Et alors ? » Demanda Tosca, plus intriguée par la voix que par le contenu de sa phrase.
« Bah Nona elle nous demande 1€ à chaque fois qu’on dit un gros mot. »
« Toi aussi tu l’as dis ! File-moi ton fric, morpion ! »
« Chuis pas un morpion ! »
« Si ! »
« Nan ! »
« Si ! » C’est alors qu’elle shoota dans quelque chose de dur, et que son mouvement mit en branle une roue qui tourna dans le vide. Alors elle fit le lien avec la voix et comprit rapidement. « Thybalt ? »
« Nan ! J’m’appelle Enzo ! » Répondit le morpion accroché à son cou. Très drôle.
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MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyMar 4 Mai - 21:41

u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Qzlmj9

[center]
. Un tramway nommé désir .

Appartement, 9h30


    1 … 2 … 3 … SOLEIL ! S’il avait pu se lever un peu plus tard ça n’aurait surement pas été beaucoup plus mal. Travaillant sur une robe – ce qui constituait le plus grand devoir que j’avais eut à faire, autant dire qu’on a déjà vu pire – je m’étais couché à l’heure à laquelle le soleil se levait, il faut croire que s’y mettre au dernier moment, même en école de stylisme. Toujours était-il que je n’avais dormis que deux ou trois heures, c’était seul ce que m’avais permis le soleil qui tapait contre mes paupières closes. J’aimais le beau temps, et ca me donnait souvent envie de sortir, mais sachant que je devais me rendre en cours d’ici à quelques heures … Je m’obstinais à ne pas bouger de dessous ma couette. J’avais entendu ma sœur sortir quelques heures plus tôt, j’avais eut envie de me lever et de lui courir après dans la cage d’escalier pour lui faire un énorme bisou ¬– comme les enfants qui cours après leur maman – et lui dire au revoir, mais mes jambes n’avaient pas eut la force de me porter et mes bras de soulever la montagne d’oreillers qui se trouvait à présent au dessus de ma couette. 1 … 2 … 3 … SOLEIL ! Qui ne connaît pas ce jeu, cette phrase, ces mots, que les enfants scandent dans les rues comme pour vous montrer qu’eux, ils ont le temps de s’amuser ? Personne, même si vous n’y avez pas joué, vous avez vu vos camarades rire en se figeant comme des statues aux moments où un petit gamin de six ans se retournait en rigolant. Vous l’aurez surement compris, je n’ai jamais vraiment aimé ce jeu et je le comprends encore moins que je ne l’aime … Pourquoi quand on dit « soleil » on doit s’arrêter ? Dans la vraie vie quand le soleil se lève tu dois sortir de ton lit, te bouger l’arrière train, et direction le travail. Toujours était il qu’en plus du soleil qui baignait ma chambre, j’entendais ses cris de gamins emplir la rue et ça me mettait légèrement en rogne … N’avait il pas mieux à faire un mercredi matin que de réveiller tout le quartier ?

    Une fois sur mes jambes, qui aurait bien eut besoin d’un café pour me soutenir de l’appartement à l’université, je m’habillais avec hâte et courait prendre un bus. Comme à mon habitude je n’avais que trop trainer sous ma couette entre les bras de Morphée et la douce réalité et les minutes étaient passées trop vite. Portant mon sac à bout de bras et arrachant presque la robe fait la veille de son support, je courrais à travers les rues de Vérone, priant pour ne pas arriver une fois de plus en retard. Une fois n’est pas coutumes, les vieux couples s’étaient données rendez vous dans les rues et les couples quinquagénaires se complaisaient dans leurs mièvreries légèrement déplacé pourtant certains couples de cet âge. Quelques couples plus tard, et autant d’enfant jouant à UN … DEUX … TROIS … SOLEIL, j’étais enfin face aux portes vitrés de l’école dont j’avais souvent rêvé foulé le sol, chose qui était à présente devenue réalité. Mon pied passait la porte de la salle quand la sonnerie retentie, coïncidence ou chance miraculeuse, j’étais à l’heure et je tendais ma robe a bout de bras à la femme qui se faisait appelé professeur. Pour une fois je n’avais pas poussé dans l’originalité, elle qui aimait la sobriété allait adorer, et j’avais tout de même réussis à faire ressortir les particularités qui faisait partie de moi, donc j’en étais assez contente. Mais tout cela n’est sommes toute pas très intéressant. Le soleil continua sa course dans le ciel comme tous les autres jours, et ma journée se passa pareillement aux précédentes, je mangeais à l’extérieur avec des amis et retournais en cours de créativité l’après midi… Comme si on avait besoin d’apprendre comment être créatif … Je trouvais ça complètement idiot, mais il faut croire que de toute manière je n’avais pas vraiment le choix et on ne m’avait en aucun cas demandé de donner mon avis, alors j’y allais…

    Quai du tramway, dans la soirée

    SOLEIL … 3 … 2 … 1. Il avait enfin achevé sa course derrière les immeubles à l’horizon de Vérone et je rentrais enfin à l’appartement, retrouver ce petit coin de tranquillité bien méritée après une journée de cours. Ma robe à la main, bien à l’abri dans une housse, je montais enfin dans ce tramway que j’avais bien du attendre une vingtaine de minutes … Le faisait il exprès pour terminer ma journée en beauté ? Parce que si c’était le cas il allait parfaitement réussir. J’avançais dans l’allée encombrée par des petits de six ans à peine qui jouait à … Aucune idée, je n’avais aucune envie de le savoir, juste de rejoindre la petite blonde qui me faisait des grands signes de la main et qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau, peut être même plus. M’asseyant à côté d’elle je lui tendait triomphalement la housse que j’avais encore dans les mains, la posant sur ses genoux.

      CRISTINA – TADAAA ! Cadeau ! Sachant que ce n’est si échangeable, ni remboursable, mais que si t’en veux pas … Ben je la mettrais dans ma collection de trucs à jeter ! Ou a garder, enfin tu sais le coin de l’armoire que je ne vide jamais …


    J’avais à peine eut le temps de terminer ma phrase que le tramway s’arrêtait. Un arrêt ? Déjà … Peut être, mais est ce que les lumières s’éteignent souvent d’un coup quand le tramway se contente de desservir l’un de ses arrêt ? Il ne me semble pas et pour le nombre de fois où je le prenais par semaine, j’avais cette petite prétention de le connaitre assez bien. Alors ca devait être une blague ! Oui c’était surement ça ! Un 1er avril ? Non … On était loin d’être le premier avril ! Alors c’était …

      VOIX OFF – Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant général, la rame restera bloquer pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuez hors de la rame. Veuillez excuser se désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu.

      MILENA – Faut croire que le courant n’attendait plus que toi pour couper.

      CRISTINA – TADAAA ! Deuxième surprise ! - -‘. Mais celle ci pour le coup je ne l’avais pas prévue ! Tu sais toi-même que je ne suis pas la plus chanceuse au mondre


    Puis deux voix m’interrompirent à nouveau, je les connaissais, j’étais presque sure de les connaitre ! Mais où ? Quand ? Comment ?

      THYBALT – Tout le monde va bien ? Putain c’est pas vrai.

      TOSCA – Thybalt ?


    Tilt …

      CRISTINA – Tosca ? Thybalt ? Vous êtes là ?

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    E. Lennon d'Onofrio
    E. Lennon d'Onofrio
    SUGAR CANE ▬ « don't really afraid, don't really care. She's just ok with herself » ▬

    ■ Messages : 65
    ■ Age du Personnage : 22 ans
    ■ Logement : 40m² dans la Cittadella.
    ■ Date d'arrivée à Vérone : 16/04/2010

    ♠ ♠ ♠ ♠
    ■ Relazioni & Famiglia:
    ■ Job: Un peu de tout, beaucoup de petits riens.
    ■ Sono : libertin(e)

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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyMer 5 Mai - 1:55

    u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Ac410 u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . 0017qg10 u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . Alive10

    SYMPATHY FOR THE DEVIL

    Première sonnerie… Je l’ignorais. Deuxième sonnerie… Je la snobais. Troisième sonnerie… J’émettais un grognement sonore. Rien ne parviendrait à me sortir de mon état de coma avancé, pas même l’astucieux système que j’avais mit en place spécial réveil difficile, voir très difficile. Sauf que là, on venait de passer la classification 7 sur l’échelle de Richter de mes réveils impossibles. La corne de brume –car c’était la sonnerie que j’avais attribué à mon instrument de torture – avait retentit par trois fois, espacée de 10 minutes à chaque fois, et pourtant elle n’était parvenue à ébranler ma petite personne, toujours recroquevillée sur le meuble où j’avais échoué. Si je parle de « meuble » et non de « lit » c’est parce qu’il m’arrive plus souvent de m’avachir sur le canapé, le fauteuil, la moquette, et même parfois sous la table de la salle à manger, plutôt que dans mon lit nettement plus loin en terme de kilométrage. Lorsqu’on se retrouve dans un état d’ébriété suffisamment avancé pour se mettre à compter les Schtroumpfs sur le rebord de la route, alors, croyez-moi, le moindre centimètre vous séparant de votre « couche » devient une distance incommensurable ! Je ne saurais où j’avais élu domicile qu’en ouvrant un œil, acte pour lequel je n’étais absolument pas résolue. En plus, il devait faire jour, et je n’avais surement pas eu l’énergie nécessaire pour tirer les rideaux avant de m’écrouler. Supporter le soleil baignant la pièce était au-delà des forces de mes pauvres petits yeux. Au fait, est-ce que j’étais chez moi, au moins ? Question importante en soi, vu qu’il m’arrivait fréquemment de découcher. Mais si j’avais mit mon réveil en marche, c’est que je n’espérais pas un petit déjeuner au lit, et donc que j’étais chez moi. Par mesure de précaution, je me devais de vérifier, et ce fut donc d’une main mal assurée, que je glissais sur mon corps, que je vérifiais la présence de vêtement. Vêtements = Pas de folie = Chez moi. Rassurée, je souriais dans un petit soupir, et me laissais happer, une nouvelle fois, par la douce tiédeur de ma couche. J’aurais du m’inquiéter, me demander pourquoi même ivre morte, j’avais pris l’initiative de brancher mon réveil, mais non, trop fatiguée pour ça. Et puis le souci ça creuse les rides, et les rides je déteste. J’allais replonger, sombrer encore une fois, quand un homme se mit à hurler dans ma tête. « Hey ! Vous êtes toujours sur Radio Nova ! Raffa pour vous servir ! Et c’est partit pour 40 minutes de rock non-stop ! Bonne fin de journée sur nos ondes… »

    « Parle pour toi. » Marmonnais-je à ce Raffa qui squattait mon crâne. Il était venu avec son marteau piqueur ou quoi ? Pourquoi ça tapait comme ça ? Je voulu me retourner, fuir le bruit, mais mon mouvement, pourtant pas très ample, me déséquilibra, et je chutais lamentablement sur quelque chose d’affreusement dur : ma moquette. C’était donc officiel, j’avais pioncé sur le canapé. Contrainte et forcée, j’ouvrais un œil, et le refermais aussitôt. Depuis quand le soleil était si méchant avec moi ? Et pourquoi Raffa avait cédé sa place à Mick Jagger ? Il me fallut un peu de temps avant d’émerger suffisamment pour me rappeler le piège final de mon réveil diabolique : L’heure programmée de déclenchement de la radio. Wahouuu ! La moi « gueule de bois » était impressionnée par l’intelligence et le machiavélisme de la moi « ivre morte », par sa cruauté aussi. Dingue comme on avait toujours tendance à se surestimer en se couchant, persuadé qu’on se réveillerait les doigts dans le nez le lendemain, et le sourire aux lèvres. Comme si notre mémoire sélective occultait tous les autres réveils boiteux à se cogner les orteils dans tous les meubles de la pièce, à vider la salière dans son café en pensant qu’il s’agit du sucre, à tenter d’aplatir sa coupe afro, ou a essuyer la trace de bave sur notre joue. Ca doit être comme pour les accouchements, paraît qu’on oublie la douleur au point d’avoir la connerie de vouloir recommencer. On doit être programmé pour ça, en fait, c’est l’instinct de survie. Si on n’oubliait pas la douleur de l’accouchement on arrêterait de faire des bébés et ce serait la fin de notre espèce, au même titre que si on n’oubliait pas la douleur des réveils, on ne se réveillerait plus jamais et donc… bah on serait mort, quoi. Oui, je sais, je suis très philosophe au levé de lit –ou du canapé, pour le coup – , mais comprenez bien que là, en tentant de mettre un pied devant l’autre, en longeant les murs pour essayer d’éviter le soleil, je venais d’avoir la vision de notre véritable raison d’être : souffrir !

    Quarante minutes plus tard, douze litres de café absorbés, et trois aspirines dans le museau, j’étais au milieu de ma chambre, ou de ce qui avait du être une chambre avant que le lit ne disparaisse sous une montagne de fringues, au sommet de laquelle l’homme de ma vie gisait, sur le dos, pattes écartées, comme pour exhiber sa virilité perdue, et langue pendante. Dans un geste gracieux (si, si), je fis claquer l’élastique de ma culotte contre ma fesse, après avoir prit le soin de le redescendre, tout en me créant un petit brouillard artificiel du bout de ma cigarette. Il me fallait m’habiller, et malheureusement, je n’avais pas 4h –temps nécessaire à toute femme pour se créer un look qui donnerait la subtile impression que les fringues se seraient jetées sur elle de façon aléatoire et anarchique – devant moi. Je m’étais rappelée la raison de ce réveil en fanfare, il fallait que je me rende aux –HORREUR & DESESPOIR – fiançailles de mon meilleur ami avec cette bécasse au cul bas. Qu’est-ce qu’il lui trouvait ? C’était un mystère ! Pourquoi avait-il l’inconscience de s’engager pour la vie et d’accepter de ne coucher qu’avec elle durant les 40 prochaines années ? C’était un mystère encore plus grand ! Devant mon miroir en pied, je faisais passer différentes robes sur cintres devant moi, puis les jetais une à une sur le lit, avant de m’octroyer une gorgée de vin. Toujours soigner le mal par le mal, c’était une leçon que j’avais retenu de ma mère, sainte patronne des ivrognes et des hippies ! Finalement, j’optais pour un look tout terrain ! Je n’allais quand même pas faire un effort vestimentaire alors que j’étais en deuil, en deuil de la sexualité de mon meilleur ami ! Legging noir, tee-shirt oversize gris foncé, un perfecto noir. Je suis en deuil, je vous dis ! Bon, allez, je concédais une petite touche de couleur, des escarpins rouge vif, pour aller avec le collier de Buddy, rouge pour l’occasion. Avant de claquer la porte, je me rappelais que je n’avais pas prévu de cadeau. Merde, ça ne se fait vraiment pas d’arriver les mains vides à des fiançailles, non ? Il me restait une boîte de capotes non entamée, ça ferait l’affaire. Et puis le symbole était fort, mon pote comprendrait le message, et accepterait ma tenue de deuil.

    C’est comme ça que je me retrouvais, à l’heure de pointe, dans une rame surpeuplée, mon chien dans les bras, et une gamine de 6 ans me demandant si j’avais oublié ma jupe. Tsssss ! Les gosses ça ne comprend rien à la mode. Quand soudain… Un arrêt brutal de la rame provoqua un déséquilibre général. Dans un instinct très con, dont seul les humains ont le secret, je m’accrochais au premier truc qui passait par là, et qui s’avéra être la queue de cheval d’une passagère à en croire le cri de douleur qu’elle se mit à pousser. Je lâchais aussitôt, mais dans la panique j’avais également lâché mon chien, qui en avait profité pour se faire la malle. Le par terre n’était plus qu’un enchevêtrement de corps. Ceux qui étaient debout étaient à présent à terre, et peinaient à se relever. Moi je n’avais pas chuté, et pourtant je ne demandais que ça. Il fallait que je gagne le sol pour retrouver mon chien. Une voix grésilla, annonçant une coupure de courant, et sur ma droite une femme leva la tête en s’écriant « Dieu ? ». Oui, c’est ça, madame, c’est Dieu qui te parle ! Des lumières vertes s’allumèrent, et j’en profitais pour rejoindre le sol. A quatre pattes j’appelais mon chien. D’abord doucement, puis de plus en plus fort. Les lumières de secours n’étaient pas suffisantes, elles n’éclairaient que le sommet des crânes, mais sitôt qu’on rasait le sol, on ne voyait plus un poil de cul. Mon bras tendu précédait mon avancée pénible. Comme sa canne pour un aveugle, mon bras et ma main, repéraient les obstacles avant que je ne m’y cogne. Tout le monde était debout à présent, aussi ne rencontrais-je plus que des sacs, que je palpais à chaque fois dans l’espoir qu’il s’agisse de mon chien, avant de sentir le tissu sous mes doigts. Au bout de 4 ou 5 sacs, je distinguais une forme vivante, mouvante.
    « Bud !! » M’écriais-je en posant ma main sur la masse sombre. Je palpais en remontant, j’aurais dû me rendre compte que le corps vivant était bien trop imposant pour être mon petit chien, mais non, il fallut que j’attende d’avoir la main plaquée sur un visage humain pour me rendre à l’évidence : « Ha non, c’est pas Bud. » lâchais-je en ôtant prestement ma main.
    « Thybalt ? » Demanda une voix au-dessus de moi.
    « J’en sais rien, mais c'est pas Bud. » Répondis-je en levant la tête, comme si j’allais pouvoir voir mon interlocutrice. Peine perdue. Alors je repris mon avancée.
    « Thybalt ? Tosca ? » Demanda, alors, une autre voix.
    « Non, Bud ! » Répondis-je, comme si elle s’adressait à moi, ce que je savais bien ne pas être le cas. Alors je poursuivie, ou tenta de poursuivre mon avancée à quatre patte entre les rangés de sièges. « Budweiser Von Redbull ! Où t’es ? Est-ce que quelqu’un à vu... enfin sentit un chien ? » Sympa la soirée !
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyVen 7 Mai - 13:29

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    Angry ? Why ? Keep the smile, we'll need.


    .
      La vie nous surprend chaque jour. Chaque lever du soleil annonce de nouvelles aventures et expériences. Je ne pouvais auparavant pas réaliser cette vérité. Avant, j'étais un pantin. Une marionnette dont les fils étaient tirés par un monstre. Mon père. Celui qui était aux rênes de ma piètre existence. Mon ancienne existence. Tout ceci n'est plus qu'un temps révolu. J'ai brisé le cercle vicieux qui retenait mon sort. J'ai fui la snob société de la bourgeoiserie française. Terminé ! Maintenant, plus personne ne profiterait de moi dans un quelconque but malsain. Bonjour le monde adulte ! Je veux prendre mes propres décisions. La routine n'est pas pour moi. Je rêve d'être l'air comme l'air et je m'emploie à couper les derniers filaments qui me retiennent encore à ma vie d'antan. D'antan... devrais-je vraiment dire cela ? Probablement pas. Je suis arrivé à Vérone il y a à peine un mois. Peu importe, tout ce que je veux, c'est bannir des mots de mon vocabulaire. Par exemple, père, mère ou encore, caviard. Ou snob, ou fainéant, ou richissime etc.

      Je ne veux même plus entendre parler de la personne qui m'a sauvé la vie... Myriam. Ma meilleure amie. D'accord, c'est grâce à elle que j'ai survécu à mon quotidien. Cela n'empêche pas qu'elle fait partie de mon ancienne vie. Je suis prêt à tout pour ne plus en entendre parler, j'essaie de me convaincre que je dois faire des sacrifices. Je ferme les yeux, j'agis en aveugle, je le sais. Mon père va me retrouver tôt ou tard, je ne peux pas le nier. En attendant, je préfère jouer au gamin têtu, me laissant aller aux plaisirs d'être libre. Je suis quand même parfois pris de bouffées de remords. Pas pour tous les snobs qui seront déçus de me voir lâcher la polytechnique ou pour mes crapuleux parents qui devront pleurer leur empire de merde. Non, encore une fois, je ne peux pas oublier Myriam. Elle revient sans cesse. C'était mon amie et je l'ai abandonnée. Je l'ai abandonnée au monde cruel et horrible du caviar en complet. Ne riez pas, ce n'est pas drôle. Alors que je tente de me construire une nouvelle vie, elle reste avec sa routine, seule au monde. Je pense alors aux deux côtés de la balance.

      Il y a dix bonnes années inébranlables d'un côté et l'assurance d'une âme soeur par le biais de visions douteuses de l'autre. Que choisir ? Pour l'instant, je m'en tiens bien à la deuxième option. En ce qui concerne ce qui reste autour, ça ne compte tout simplement pas. Ma vie tourne maintenant autour d'une différente femme et cette fois, par amour. Et bien, je crois. Si ce n'est pas de l'amour, qu'est-ce que c'est ? De l'attirance ? Quellle est la différence entre les deux ? Doit-on connaître la personne visée pour pouvoir l'aimer ? Dans ce cas, je suis mal barré. L'amitié est-elle plus fiable que l'amour ? Je sais tout de même que je suis obsédé par Pixie. Pixie. Pardonnez-moi, mais la rêverie s'attaque à moi dès que je dis son nom. En fait, je n'ai qu'à penser à son parfum pour atterrir chez les Marsiens. C'est fou comment un sentiment peut être fort. C'est bien la seule chose que les scientifiques n'arrivent pas à mesurer !

      Les joies de la liberté me font vivre toutes sortes de choses. Comme je l'ai dis au début, j'ai l'occasion de vivre des aventures géniales. C'est vrai que je passe toutes mes journées à l'Académie où j'entretiens du mieux que je peux les pelouses et les plate-bandes. Tout en gardant un oeil sur Pixie, évidemment. Je ne cesse de l'observer, de prendre bonnes notes de toutes ses habitudes, toutes ses petites manies... Et surtout, de la dessiner. À l'école, j'étais nul en dessins. Aujourd'hui, je sais qu'il faut simplement avoir un excellent sujet d'inspiration pour se trouver des dons cachés. N'empêche que je commence à faire autres choses « qu'espionner » ma « non-confirmée » âme soeur. Je sors de plus en plus en ville. Pas pour faire la fête... non franchement, avec qui, hein ? Non, c'est plus pour découvrir tous les secrets de la ville. J'ai toujours été un explorateur dans l'âme, doublé d'un grand rêveur. J'aimerais faire le tour du monde. Apprendre de tous les pays, toutes les cultures. Je pense que je serais un vrai érudit après ça. J'ai voyagé très rarement dans ma vie, restant cloîtré sur l'île de France ou plutôt, dans mon chic manoir à chimères. Maintenant affranchi -du moins temporairement- de toute autorité, je peux enfin jouir des plaisirs de la découverte. Je m'échine à connaître tous les quartiers, tous les restaurants de Vérone. Je suis sorti de ma bulle, je commence à parler à de purs inconnus pour en apprendre davantage sur leur région natale. Ils me prennent pour un touriste et c'est vrai en un sens. Après tout, j'ai beau avoir une job et un appartement ici, je ne peux pas passer de français à italien du jour au lendemain !

      Je vous ai confié que je vivais de belles expériences depuis mon arrivée en Italie. J'aimerais vous en raconter une. J'étais en ville. J'avais pris mon déjeuner dans un restaurant sympa. Je traînais à présent dans les rues jetant des regards presque avides aux alentours. J'avais ma tablette à dessins sous un bras, porteuse de nombreuses esquisses et de plusieurs brouillons... tous de Pixie. Il y en avait quand même un ou deux des paysages véronais, j'avais décidé de m'y mettre. Ici encore, il y avait quelque chose à se mettre sous la dent, tout me semblait si fascinant ! Errant dans les rues, j'ai finis par me perdre. Je me suis arrêté et ai regardé autour de moi, cherchant quelque chose que je n'avais même pas encore inventée. J'ai alors vu une rame de tramway venir vers moi. Je me suis dis : pourquoi pas ? Je n'avais rien à y perdre. En plus, il commençait à faire tard, je devrais retourner à l'appartement. Disons que j'étais assez retardataire, je n'avais même pas pris mon dîner. À peine une minute plus tard, j'étais donc assis sur un banc du moyen de transport. J'ai décidé de profiter du voyage, de me détendre. J'ai pris ma tablette et me suis mis à dessiner un pâle croquis du doux visage de Pixie. Des gens parlaient autour de moi, mais je ne les entendais pas. J'étais absorbé par mon oeuvre. Les gens bougeaient. Tout devenait flou. Plus rien n'existait sauf moi et Pixie. Je fermai les yeux, comme pour mieux savourer le moment. Quand je les ouvris de nouveau... je découvris... le noir ; encore. Pour être une seconde plus tard, éjecté de ma place. Je tombai durement sur le sol du tramway, me cognant violemment le crâne. Je tentai de me relever péniblement, étourdi. Des étoiles dansaient devant moi. Alors, j'entendis une voix lointaine et fantomatique dire :

      « Mesdames et Monsieur suite à une coupure de courant général, la rame restera bloquer pour une durée indéterminée. Le trafic est interrompu sur toute la ligne. Merci de rester calme, nous vous tiendrons régulièrement informé de la situation. En raison du verrouillage électronique des portes il nous est impossible de vous évacuez hors de la rame. Veuillez excuser se désagrément, le courant devrait être rétablit sous peu. »

      Je me remis finalement sur pied, chancelant. Tout était encore que ténèbres. J'entendais des chapelets de jurons et je sentais des corps à mes pieds. J'entendis plusieurs personnes en appeler d'autres. Un peu plus et c'était le chaos ! J'étais loin de la panique, juste très surpris. Qu'est-ce qui s'était passé ? Mais tout à coup, je me rendis compte de quelque chose : j'avais perdu ma tablette. Je commençai à comprendre pourquoi certains paniquaient un peu. Énervé, je commençai à chercher par terre à tâtons mon précieux bien. Alors, des lumières vertes de secours s'allumèrent. Je pus voir ma tablette et je la récupérai en hâte. Je me redressai pour découvrir cinq parfaits inconnus, tous l'air désorientés. Derrière eux, la ville était plongée dans le noir.
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyVen 14 Mai - 0:47


    Un Tramway nommé désir
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    © Memorial Fox

      « Faut croire que le courant n’attendait plus que toi pour couper. »
      « TADAAA ! Deuxième surprise ! Mais celle ci pour le coup je ne l’avais pas prévue ! Tu sais toi-même que je ne suis pas la plus chanceuse au mondre »
      « Tout le monde va bien ? Putain c’est pas vrai. »
      « Thybalt ? »
      « Tosca ? Thybalt ? Vous êtes là ? »
      « Non, Bud ! Budweiser Von Redbull ! Où t’es ? Est-ce que quelqu’un a vu... enfin sentit un chien ? »


      Ok, la situation était plutôt bizarre…même très bizarre. J’avais un cadeau dans les mains. Je ne savais pas du tout ce qu’il y avait dedans, mais ça ne saurait tarder. Sûrement une pièce de vêtement puisque ma sœur voulait le mettre dans son placard qui n’a jamais été vidé depuis que nous avions emménagées dans notre nouvel appartement il y a quand même un moment. Mais bon, ce n’était pas vraiment le cadeau qui était bizarre ne vous en faites pas. Ainsi donc, j’avais le paquet entre les mains, ma sœur était à côté de moi, on ne voyait pas grand-chose mais on entendait beaucoup de choses. Quelqu’un d’assez consciencieux pour nous demander si tout allait bien pour tout le monde avant de commencer à jurer après je ne sais pas trop quoi. Une fille qui appelait un Thybalt, probablement le mec qui venait de jouer les consciencieux fâché. Ma sœur s’est ensuite mise à appeler les deux inconnus qui devaient effectivement se connaître et ma sœur les connaissaient. On allait avoir de la compagnie pour le reste de la traversé…attente de la traversé en tout cas. Il y avait aussi une autre fille qui cherchait son chien qui avait un nom relativement très étrange. Qui est-ce qui appelait son chien Budweiser Von Redbull ? Le pauvre chien… Malgré les noms douteux qu’elle semblait donner à ses animaux, elle devait tout de même être une bonne maîtresse…j’espérais pour le pauvre Bud du moins. En tout les cas, nous étions tous pris dans ce fichu tramway pour un bout de temps alors autant se mettre à l’aise. Retrouver le chien, faire les présentations et pourrait peut-être même jouer une partie de Yatzee si on avait de la chance.

      Bon ok, on oubli la partie de Yatzee, mais quand même. Je ne savais pas trop quoi penser. Non pas que j’étais particulièrement mal à l’aise avec le noir, la proximité d’inconnu et de la promiscuité d’un endroit, mais ça commençait à ressembler à un truc dans le genre. J’avais toujours préféré les grands espaces, le soleil, la lumière et comme je le dis toujours, les lunettes soleils. Cependant, celles que j’avais sur la tête ne me servaient plus à rien. Je les ai donc enlevées pour les glisser rapidement dans mon sac à main et regarder un peu partout par la suite. Bon alors, tant qu’à être pris ici, autant jouer les filles sociables…ce qui n’était pas vraiment mon cas alors je me fiais sur ma sœur qui semblait connaître le mec communément appelé Thybalt et la fille qui s’appelait Tosca. Pleins de beaux amis pour une période indéterminée. Je me suis penchée vers ma sœur posant mon paquet par terre pour répondre à ses petits commentaires. Avec la panne et le brouhaha de recherche d’ami et de chien, je n’avais pas eu le temps.


        « -Promis, si ça ne me plaît pas je te le laisse…pour l’autre surprise, tu n’aurais pas dû…je te jure. Tu es trop généreuse Cris ! Quelle grandeur d’âme je te dis pas. »


      J’ai fait un sourire malicieux et un clin d’œil à ma sœur, ne sachant pas trop si elle voyait tout ça, mais bon. C’est l’intention qui compte après tout non ? Moi je crois que si en effet. J’ai relevé les yeux, vers le plafonnier qui refusait de donner un tant soit peu de lumière alors je les ai rebaissé, tristounette, pour regarder ma sœur.

        « -Tu les connais ? Je les connais ? Ça ne me dit rien du tout ces noms. Alors on fait les présentations ? Autant faire connaissance vu le temps qu’on va passer ici…en espérant que ce ne soit pas trop long…non pas que je ne veux pas les connaître han ! C’est juste…je suis nulle en relation publique désolée.


      Je vous jure, moi et les longs discours…de la torture mentale je vous le jure. J’avais des amies, mais je n’étais pas vraiment du genre à aller vers les gens. Mes amis sont souvent des gens qui me sont tombés dessus par hasard et qui ont fait les premiers pas vers moi et non le contraire. Je laisse toujours les gens faire les premiers pas à ma place. C’est à se demander pourquoi je suis encore célibataire ? Quelle bonne blague avouez le ! Non, plus sérieusement, c’est pourquoi je suis encore et toujours célibataire. J’ai un sérieux manque du côté relation publique, je suis beaucoup trop timide dans ces cas-là c’est à en pleurer tellement c’est pathétique. C’est ma sœur qui a hérité du côté sociabilité. Moi je suis le côté tête. Je ne suis pas non plus un cas typique de la rageuse anti-sociale. Promis jurée, je ne suis pas comme ça. Non, c’est juste que, je suis bien dans mon petit monde calme de temps à autres et que je suis plutôt du genre à laisser les silences aller puisqu’ils ne me dérangent pas…contrairement à certaines personnes qui se doivent de parler tout le temps pour ne pas laisser de silence pesant. Du moins, ils sont pesants pour eux. Chacun son truc non. Même si on est des jumelles identiques, qu’on porte la même taille de pantalon, qu’on a la même tronche…bref, que nous sommes pareilles physiquement parlant, nous sommes réellement différentes point de vue caractère. Il est plutôt étrange que nous nous entendions si bien d’ailleurs. Non pas que je m’en plaigne, au contraire. Si je devais perdre ma sœur un jour, je crois que ce serait la fin des haricots pour moi. À ce moment-là, je pouvais seulement la perdre dans le noir, mais je la savais à mes côtés alors tout allait bien.
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    Thybalt A. Andreotti
    Thybalt A. Andreotti
    LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.

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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyVen 14 Mai - 15:17

      Vie de merde. Ainsi aurait-on pu résumer en une phrase la journée de Thybalt. Vie de merde. Bien sur il avait fallut que tout commence par la crevaison d’un des pneus de son fauteuil roulant, comme s’il n’était pas déjà assez énervant de devoir se déplacer en deux roues, non bien sur ! Il avait alors changé de fauteuil décider à ne pas se laisser abattre, enfin presque, parce qu’il fallait bien le dire être joyeux ce n’était pas vraiment ce que Thybalt faisait le mieux ses derniers temps. Dépressif il l’était plus que surement, mais bon rien que pour prouver à son grand père qu’il avait tort il avait été capable de se sortir de la maison des Andreotti pour se rendre en ville et faire comme dirait l’autre des mondanités. Bien sur la vie aurait été trop facile pour lui si les ennuis s’étaient arrêtés là ! Non, il avait fallut que la voiture tombe en panne, qu’il se retrouve a manquer de faire tomber Madame Monsieur le maire dans les escaliers, et qu’il manque plus d’une fois de se prendre les roues dans quelques choses. Il avait écrasé quelques escarpins, estropié un ou deux orteils, heurté quelque hanches et laissés des bleus… Si encore sa journée s’était arrêtée là ! Non, il avait fallut que le destin le mette à terre, au sens propre non pas au sens figuré ! Et voila qu’il se retrouvait, le cul par terre en plein milieu d’une ram de tram alors qu’une coupure de courant avait éteint toutes les lumières de la ville. Dieu merci il n’était pas claustrophobe car enfermé dans un tunnel, puits de lumière noire, il aurait finit de gâché sa journée. Lui ne l’était peut être pas mais aux cris de paniques qui venaient du fond du wagon, il y avait apparemment des phobiques des espaces clos dans le coin. Il sourit en pensant à ce que son psychiatre aurait surement conseiller dans cette situation : fermer les yeux, respirer profondément et s’imaginer dans un verre pâturage ! De la connerie tout ses trucs de psychologues à la manque. Comme si on était capable de se relaxer en pleine crise de panique, la bonne blague ! Il explora les haillons de son fauteuils du bout de ses doigts expert, le métal était tordu si bizarrement qu’il serait impossible de se rasseoir sur le fauteuil sans qu’il s’écroule sous son poids. Deux fauteuils en une journée, même lors de sa rééducation il n’avait pas atteint se score, pourtant il en avait bousillé quelques uns. Décidément se n’était pas sa journée. Voila qu’un concert de voix venait aggraver la migraine qui battait ses tempes depuis qu’il avait laissé Tosca chez elle quelques jours plus tôt. Bon dieu ce qu’il pouvait en avoir marre de cette vie ! Entre cette journée et sa dispute avec son grand père il se demandait ce que le destin pouvait lui avoir concocté de plus pour le voir se suicider dans l’heure… Il n’avait aucune idée concernant la suite, mais il la sentait mal, très mal, le soleil n’était pas encore couché et il avait une petite idée de la manière dont se terminerait sa journée, par un désastre.

      Il n’en était pas loin… Lorsque le pied de Tosca leur heurta il comprit que le destin avait réellement décidé de faire en sorte qu’il aille de l’avant, même si cela voulait dire le montrer vulnérable auprès d’une femme qui devait le prendre pour un fou, un sénateur dérangé. Puis ce fut au tour de la voix de Cristina de se mêler à la cacophonie ambiante, et enfin une voix fort bien connue qui faisait remonter un tas de souvenirs dans son esprit… Lennie et Reena riant comme des folles en constatant que Thybalt avait encore marché dans une de leurs blagues… Reena et Thybalt se disputant au sujet du plan machiavélique de la jeune femme pour le décoincer… La main de Lennie claquant sur la joue du jeune homme lorsqu’il lui avait craché un flot d’invectives à la figure après une soirée passée seuls… Reena… Il semblait que tout seuls avec lesquels il avait un lien à Vérone se soit réunit dans ce wagon de Tram, encore un signe du destin ? Il ne croyait pas aux signes, il croyait en l’homme. Et apparemment tout le monde avait eut la même idée aujourd’hui comme les chauffeurs de Taxis étaient en grève…


      « Tosca ? Cristina ? Aue faites vous … larrgggggghhh ! » La fin de sa phrase avait été noyée sous la bordée de juron qu’il lâcha lorsque des crocs se plantèrent dans sa jambe. Maladroitement il attrapa la cause de sa douleur par la peau du cou et l’éleva à hauteur de visage.« Je crois que je viens de retrouver ton chien Lennie, tu l’as dressés à la vengeance ? » Marmonna t-il alors que le petit garçon dans les bras de Tosca riait aux éclats.

      « Je crois plutôt que c’est lui qui vous a trouvez » Répliqua une veille dame en s’approchant pour récupérer le Marmot. Elle le prit des bras de Tosca avec douceur pour le sermonner sur le sens de « ne pas quitter mamy d’une semelle » en s’éloignant. Enfin quelqu’un qui ne semblait pas s’inquiéter d’être coincé dans une rame de tramway bondée. Thybalt déposa le chien a bonne distance de lui.

      « Je ne fume pas, je ne bois que très peu, et j’ai une alimentation équilibrée, je n’aime pas les chiens de poche c’est tout, j’ai bien le droit à un défaut. » Lança t-il alors qu’il s’attirait le regard peut amène de certains. Il se redressa légèrement pour reculer jusqu'à ce que son dos rencontre une paroi du wagon. Dos au mur il se sentait moins exposé moi vulnérable. Il aurait du savoir que cette journée allait mal se terminer… Il aurait du. Mais peut être que le destin avait décidé d’avoir un peu d’indulgence pour cet homme brisé… Peut être qu’il l’aiderait même un peu… Pourquoi ? Parce que Tosca Dal Cappello, la femme qu’il aimait mais qui devait le penser complètement fou, venait de s’asseoir sur le sol, près de lui…

      « Mesdames et Messieurs, les services concernés de la municipalité nous on informé qu’il leur faudrait une heure tout ou moins pour réparer la source de la panne. Nous vous prions d’accepter nos excuses et de rester calme. Tout ce passera bien. Merci de votre attention. »


      Les voix du seigneur sont impénétrables
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    Tosca J. Dal Cappello
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyDim 16 Mai - 22:05

      Cette ville devait lui en vouloir personnellement, comme si tout était toujours prévu pour lui pourrir l’existence. Une blague, c’est ça, sa vie ici se résumait à une bonne blague bien potache ! En 24 ans d’existence elle n’avait jamais connu de panne de courant provoquant un arrêt des transports en commun. Et quand bien même ça arrivait, il devait bien exister un système de secours, comme dans les hôpitaux ? Non ? Un électrogène d’urgence ? Non plus ? Rien ? Vive le progrès, hein ! On en viendrait presque à regretter ces bonnes vieilles machines à vapeur qui noircissaient la peau, et faisait cracher ses poumons ! En même temps, l’avantage avec le tramway, c’est qu’il était en surface, circulant à l’air libre, traversant seulement deux tunnels ou trois peut être, sur toute la superficie de son parcours, un passant sous l’autoroute, ce qui semblait plutôt logique, un autre sous la voie express, et le dernier, le plus long, qui passait sous la colline du Borgo Venezia. Alors, combien y avait-il de chances pour que la coupure de courant surgisse juste au moment où le tramway passait sous ce tunnel ? Combien y avait-il de chances pour qu’ils se retrouvent tous coincés dans l’obscurité quasi-totale, avec impossibilité de sortir sous peine de se retrouver paumés sous terre ? Tellement peu que ça en devenait risible. C’était pour ça que Tosca ne prenait jamais le métro, ou très rarement, sur de très courts trajets. De la même manière, elle préférait prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, faisait ses courses en dehors des heures de pointes, et ne ferait jamais de spéléologie. Elle n’aimait pas les espaces clos. Souffrant de claustrophobie et d’agoraphobie, elle évitait de se retrouver en position de crise. Elle n’était pas une grande phobique, et ne partait pas en vrille au moindre trouble, mais si elle pouvait éviter de se retrouver en position de faiblesse, ça l’arrangeait. Mais après tout, rien à craindre dans un tramway circulant en surface, pas vrai ? Foutaises ! Pas à Vérone, pas alors qu’on semblait tourner une téléréalité ayant pour titre « Qui veut la peau de Tosca Dal Cappello ? ». Elle se retrouvait donc à vivre son pire cauchemar, coincée dans le noir à l’heure de pointe, un marmot jacassant dans les bras. Cela dit, elle ne paniquait pas, elle gardait son calme. Elle n’était pas le genre de phobique à se rouler par terre en pleurant sa maman, ou s’arrachait les vêtements en hurlant qu’il lui fallait de l’air. Elle était mal à l’aise, mais elle gérait encore assez bien. En fait, il suffisait qu’elle ne pense pas à l’endroit où elle se trouvait, à savoir sous terre. Le petit Enzo l’aidait bien pour ça. Il parlait tellement, accaparant totalement son attention, qu’elle ne pensait à rien d’autre. Enfin, jusqu’à ce que son pied rencontre malencontreusement l’homme le plus bouleversant, intriguant, émouvant, troublant et agaçant du monde. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Est-ce qu’il la suivait ? Non, non, il fallait absolument qu’elle arrête toutes ces pensées paranoïaques et parasitaires. Sa vie n’était pas un James Bond, et si tel était le cas, on lui aurait quelqu’un de plus discret qu’un paraplégique pour sa filature. Elle n’était pas encore remise de cette présence ici, quand une nouvelle fois fit irruption, une autre voix connue, ça va de soit, puisqu’autrement, c’était une véritable cacophonie là-dedans.

      « Tosca ? Thybalt ? Vous êtes là ? ». Cris ?! Cris était là aussi ?! Et elle connaissait Thybalt ? C’était une blague ?
      « Cris ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils sans qu’elle ne puisse le voir, alors qu’une fille au sol n’en finissait plus de répéter le nom de son chien.
      « Tu les connais ? Je les connais ? » Répondait la voix de Cris.
      « Qui ? » Demanda-t-elle, persuadée que son ami s’adressait à elle.
      « Ça ne me dit rien du tout ces noms. Alors on fait les présentations ? » Poursuivait-elle, totalement hors sujet, alors que Tosca se demandait si elle n’était pas entrain de lui faire une blague. De quels noms parlait-elle ? Thybalt ? En effet, ça n’aurait rien du lui dire, mais c’était elle qui l’avait cité.
      « Tu as bu, Cris ? » Demanda-t-elle, de plus en plus perdue alors que l’autre continuait à base de « autant faire connaissance puisqu’on est coincé ici. » Non, mais sérieux, elle était ivre ? Et puis, soudain, le jour se fit dans la tête de Tosca. Comme quoi, tout arrive. Elle réalisa que ce discours décousu qui ne ressemblait pas à Cris, pouvait tout bonnement NE PAS venir de Cris. Il y avait une autre personne dans cette ville qui avait la même voix qu’elle, en plus du physique, du rire, de la façon de bouger, etc… « Mil’ ? » Bingo ! « Milena Capodieci ? Tu es là aussi ? » Elle n’eut pas le temps d’obtenir de réponse, puisqu’un cri attira l’attention de tout le monde. Elle n’avait pas oublié sa présence –comment le pourrait-elle ? –, mais avec tout ça, elle l’avait quelque peu délaissé. Il lui avait suffit de laisser échapper un simple cri pour provoquer une embardée dans la poitrine d’une Tosca soudain paniquée. Quoi ? Qu’avait-il ? Il avait mal ? Il ne fallait pas qu’il reste à terre ! Tout le monde fut rassuré lorsqu’il évoqua la présence du chien, et même le petit Enzo trouvait ça drôle. Pas Tosca. Il lui avait fait mal ce chien ? Et c’était qui cette Lennie ? Il connaissait encore beaucoup de monde dans cette rame ? C’était genre quoi ? Réunion de famille ? Mais pas le temps de se laisser gagner par l’agacement (pour ne pas dire jalousie), tout s’enchaina encore très vite, et bientôt des mains puissantes vinrent lui enlever l’enfant des bras. Par pur réflexe sortit d’on ne sait où, elle s’accrocha à l’enfant, avant de se rendre compte que cette poigne de fer était celle de la frêle mamy de tout à l’heure. Oula, elle se nourrissait à quoi, elle ? Soulagée, elle lui rendit l’enfant, et l’entendit le sermonner, un sourire aux lèvres. Mais déjà, son attention était accaparée par celui qui prétendait rêver d’elle, et qui d’un seul mot, pouvait faire taire tous les autres bruits environnants. Il ouvrait la bouche, et le monde autour de Tosca se réduisait au silence. Pratique.
      « Je ne fume pas, je ne bois que très peu, et j’ai une alimentation équilibrée, je n’aime pas les chiens de poche c’est tout, j’ai bien le droit à un défaut. » Annonça-t-il, tranquillement, sans se soucier de ce que pouvait en penser le commun des mortels.
      « J’ai eu un chien, une fois. » Répondit-elle sur le ton de la conversation, en se laissant glisser sur le sol pour le rejoindre. « Il faisait une drôle de danse en rond sur mon lit quand il avait envie de sortir, peu importe l’heure. » Continua-t-elle. « Et quand je rentrais, il se tapait un sprint et incapable de s’arrêter, fonçait dans le mur comme un joueur de hockey… Je crois qu’il lui manquait un bout de cerveau, mais c’était le chien de mon frère. Ceci explique peut-être cela ? » Elle parlait pour parler, s’en rendait compte, mais personne ne semblait lui en tenir rigueur. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit pour ne pas penser au lieu où elle se trouvait enfermée. Les jambes repliées contre elle, les yeux fixant le vide obscure, elle sentait sa poitrine se comprimer. Elle avait horreur de ça ! Ce sentiment d’être faible, ce sentiment de frôler la panique juste par trouille de l’enfermement. Alors, tout naturellement, elle glissa discrètement son bras sous celui de son voisin de droite, et après une brève hésitation, posa le bout de ses doigts sur son poignet découvert. L’effet escompté fut immédiat. Une sensation de calme s’empara d’elle sitôt la décharge électrique passée. Début de panique et angoisse s’envolèrent. Un simple contact, et elle respirait à nouveau. « Vous vous souvenez de Funky ? » Demanda-t-elle soudain aux filles, en se rappelant de leur présence, et peut être aussi pour éviter de penser à ce simple et très chaste contact, qui, pourtant, laissait fleurir un début de culpabilité en elle. C'était débile ! A moins que... Qu'est-ce que ce geste voulait dire, pour elle ?
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    E. Lennon d'Onofrio
    E. Lennon d'Onofrio
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyDim 23 Mai - 0:37

      Je sais très bien ce que vous êtes entrain de vous dire ! Je le sais ! « Mais comment n’a-t-elle pas tilté que c’est dans Thybalt qu’elle est rentrée, alors que non pas une, mais deux filles venaient de prononcer son prénom ? ». Alors déjà, une réaction s’impose : La vache ! Il en a du succès ce Thybou ! Et ensuite, pour répondre à votre question, il est vrai que Thybalt n’est pas un prénom très répandu, et certes, j’aurais peut-être dû réagir, mais on est à Vérone, et vous n’imaginez pas le nombre de parents tarés qui donnent des prénoms à la con à leurs enfants. Alors, Thybalt, Mercutio, Romeo… J’allais quand même pas lui sauter au cou sous prétexte qu’il était peut-être, éventuellement, potentiellement le même Thybalt que celui à qui j’ai manqué envoyer un coup de genou dans les roubignolles il y a… combien déjà ?... deux ou trois ans ? Et voilà, raison de plus pour ne pas tilter, mon esprit avait du faire un blocage et empêcher l’entrée de tout Thybalt en puissance. Et puis, je venais de me lever, bordel ! Arrêtez de me pointer un doigt accusateur dessus ! Je cherchais mon chien, ça aussi c’est une bonne excuse, je n’avais pas la tête aux retrouvailles, ou alors seulement à celles qui auraient lieue quand mon fidèle cabot me sautera dessus pour tenter de me lécher le visage de sa langue râpeuse (beurk). Aussi, quand mon prénom, ou plutôt mon surnom me parvint aux oreilles, je stoppais tout mouvement pour me poser des questions essentielles du style « qui me connait ? », « comment m’a-t-on reconnu ? », « qui sait que ce chien est celui de Lennie ? », « est-ce que j’ai couché avec ce mec ? », « Ne suis-je pas entrain d’abimer mon jean à force d’avancer à quatre pattes dans le noir ? ». Je fronçais les sourcils, soucieuse, intriguée, cherchant à rassembler mes souvenirs autour de cette voix, et de ce qu’elle évoquait en moi. C’est assez naturellement que je fis le lien avec le prénom qui n’avait fait qu’effleurer mon esprit quelques secondes plus tôt. Thybalt. Thybalt Andreotti. Monsieur coincé du calbute. Qu’est-ce qu’il foutait là ? N’était-il pas censé être à Rome ou un truc dans le genre ? Je l’avais perdu de vue sitôt nos cris de dispute passé. Il avait tourné les talons, j’avais tourné les talons, et nous étions partit dans deux directions opposées pour ne plus jamais se recroiser. A vrai dire, je ne crois pas qu’il soit revenu à Vérone après cet incident. Pas plus que Reena d’ailleurs. Est-ce qu’elle était avec lui ? Ca ce serait une bonne nouvelle ! Oui, je sais ce que vous vous dites encore, et non, je n’étais pas, à l’époque de ce blackout, au courant de la tragédie qui avait surgit dans la vie de Thybalt et avait ôté celle de Reena. Je ne l’apprendrais que plus tard. Alors, autant vous dire que je débarquais complètement, je ne savais même pas que Thybou était handicapé, ni sénateur. Ca m’apprendra à délaisser la Presse au profit de Cosmo et Vogue.

      Je fis demi-tour, encore un peu sonnée par la surprise qu’il venait de provoquer en moi, mais j’avançais, je rebroussais chemin, tout en repensant à la dernière fois où nous nous étions vu. Il ne donnait plus dans le « Lennie » ce jour là. D’ailleurs, c’était limite s’il ne m’appelait pas « Mademoiselle d’Onofrio » juste pour bien me signifier qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi, et pour installer la distance qui serait dorénavant de mise entre nous. Mon seul tort avait été d’essayer de le décoincer un peu. Et encore, l’idée n’était même pas de moi, c’était celle de Reena. Mais comment refuser un cadeau pareil ? Thybalt Andreotti livré empaqueté d’un joli ruban rouge sur un plateau d’argent avec la bénédiction de sa sœur jumelle ! Ca ne se refuse pas ! J’aurais du savoir que sa sœur et lui n’étaient pas sur la même longueur d’onde à ce sujet, mais forte de mon succès auprès des hommes, je n’envisageais pas une seule seconde qu’il puisse se refuser à moi. Et pourtant, il l’a fait, et bien fermement en prime. Il était, dès lors, devenu un challenge, un magnifique défi à relever. J’aurais du lâcher l’affaire dès son premier « non », si j’avais voulu sauver notre amitié, mais aveuglée par le challenge, j’ai persévérer jusqu’à la limite du harcèlement, jusqu’à ce qu’il soit trop tard, et qu’il ne retrouve plus du tout, en moi, l’amie fidèle qu’il connaissait depuis toujours. Evidemment, je reconnais mes torts, mais… Est-ce que c’était une raison pour me parler comme ça ? Pour me traiter comme ça ? J’ai ma fierté et ma dignité, merde ! Je suis peut-être une fille légère et frivole, mais je suis loin d’être ce qu’il a dit que j’étais. Rien qu’à ce souvenir, toute ma rage réapparaît en moi. Abrutit ! Et ma langue se délia…
      « Lennie ?! Et bien, tu te montres bien plus poli et chaleureux que la dernière fois, Thybou. » J’appuyais volontairement sur ce surnom à la con qu’on lui donnait avant, que je lui donnais avant. « C’est à cause de tout ce monde autour de toi ? Tu as peur de choquer les chastes oreilles ? » Continuais-je en progressant toujours vers ces voix. « Et Bud n’a rien d’un chien de poche, même si, c’est vrai que lui aussi fait une danse débile sur mon lit. » J’étais à leur niveau, à présent, et rien ne m’avais échappé de leur conversation canine. « Il t’a fait mal, j’espère. » Ajoutais-je en tâtonnant de la main à la recherche dudit chien. Ma voix avait quelque chose de revancharde et de mutin. Je n’espérais pas vraiment qu’il lui ait fait mal, mais je tenais quand même à signifier à Monsieur Andreotti que je n’avais rien oublié de son discours moralisateur où il n’avait fait que me rabaisser. « C’est pas vrai !?! Tu l’as lâché ?! » M’exclamais-je soudain en tâtant des mollets qui devaient être les siens. « T’aurais pas pu me le tenir cinq minutes, non ? » De par ce geste, j’avais noté que le chien n’était pas avec lui, et que donc, par conséquent, il l’avait laissé s’échapper une nouvelle fois. Crétin !

      «Mesdames et Messieurs, les services concernés de la municipalité nous on informé qu’il leur faudrait une heure tout ou moins pour réparer la source de la panne. Nous vous prions d’accepter nos excuses et de rester calme. Tout ce passera bien. Merci de votre attention. » Génial ! Il ne manquait plus que ça ! Combien de temps allais-je encore être coincée ici ? Et y avait-il encore une chance, même infime, que je retrouve mon toutou adoré ? « Bud !! » Appelais-je encore sans perdre espoir, en avançant dans le noir, à ras du sol. « Bud, ça n’a rien de drôle, je te jure ! Si tu viens tout de suite, je t’offre une montagne d’os à moelle avec supplément de joujoux couineurs ! » A peine avais-je achevé ma phrase, que c’était à moi de me mettre à couiner. En voulant me redresser, je venais de foncer de plein fouet dans un autre promeneur quadrupède qui se relevait au même moment. Le front douloureux, je reculais vivement en le frottant pour atténuer la douleur. « Désolée, je ne vous avais pas vu. » Non ? Sans blague ? T’es pas nyctalope, Lennie ? « Je ne vous ai pas fait mal, au moins ? » Bah non, un coup de boule c’est toujours très agréable comme sensation, Lennie ! « Je suis sincèrement désolée. Je… Je cherchais mon chien. » Ca aussi c’est une information super utile, ma grande ! Comme si quelqu’un ignorait encore que tu cherchais ce satané cabot ! Et soudain, et surtout simultanément, mon portable se mit à chantonner dans mon sac, et mon adorable tout à aboyer à proximité. La blonde que je suis réalisa un peu tard que l’écran de mon portable pouvait faire office de lampe de poche et m’aider à retrouver mon chien qui, en l’occurrence était entrain de s’accoupler avec la jambe de mon infortuné compagnon de front douloureux. Il y eu un moment de flottement durant lequel les quelques personnes autour de nous –si mes souvenirs étaient exacts et ma mémoire des noms efficace : une certaine Tosca, une Cristina, une Milena, et le fameux Thybalt – purent profiter de la vision de me chien se frottant allégrement contre le mollet de ce pauvre homme dont on ne distinguait pas le visage –mon portable avait beau être puissant, il n’éclairait qu’une petite surface, et là, je l’avais braqué sur le chien. – . Je me dépêchais de ramasser mon chien en me confondant en excuse avant d’être prise du fou-rire incontrôlable. « Je suis confuse. Il vous aime bien, on dirait. » M’exclamais-je, hilare en éclairant vers le haut, cette fois, découvrant un jeune brun au regard bleu. Je ne parvenais pas à m’arrêter de rire. Les nerfs surement.
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptySam 5 Juin - 16:44

      Je serrais très fort ma tablette sur mon coeur, rassuré qu'elle soit de retour avec moi. J'avais eu une telle peur un instant ! Ces quelques dessins racontaient toute une histoire depuis mon arrivée à Vérone et ils étaient très précieux à mes yeux. Selon moi, ils démontraient le signe d'un renouveau, d'une nouvelle ère, de la fin d'un cycle pour un nouveau. J'avais quitté ma prison et j'étais prêt à attaquer de nouvelles aventures. Ma tablette me servait de journal de bord en quelque sorte. Je la perdais et je perdais toute trace de ma vie en Italie. Je n'aurais alors plus rien pour m'accrocher à la réalité.

      J'ouvris ladite tablette, tâtant ses pages pour me rassurer. Les lumières de secours n'avaient pas été présentes très longtemps, elles s'étaient allumées environ deux secondes. Nous étions ainsi plongés dans le noir à nouveau et le visage de Pixie ne pouvait pas me rassurer. J'aurais tant aimé pouvoir la voir sur ces pages qui me paraissaient vierges au toucher. Seulement pour qu'elle me rassure davantage, j'étais très mal à l'aise dans ce tramway bondé d'inconnus. Au début, j'étais zen, heureux de me retrouver dans mes dessins. Je ne me souciais de personne, mais là... depuis quelques minutes, ça avait changé. Durant les premiers temps de la panne, je me rassurais avec de fausses pensées, me disant que tout irait bien, que tout repartirait et que je reviendrais chez moi. Mais je devais voir l'inévitable, ce n'était pas du tout ce qui se passait. J'espérais que ce soit un petit problème technique temporaire, mais de plus en plus, je devais me rendre à l'évidence. J'étais pris dans un tunnel obscur dans le noir le plus complet. Ce n'est pas que je suis claustrophobe ou quelque chose du genre, mais je n'étais pas très à l'aise pour autant. Surtout que les gens ne cessaient de passer à différents types de détresse. C'était le chaos, par ici.

      « Mesdames et Messieurs, les services concernés de la municipalité nous on informé qu’il leur faudrait une heure tout ou moins pour réparer la source de la panne. Nous vous prions d’accepter nos excuses et de rester calme. Tout ce passera bien. Merci de votre attention. »

      Je restais immobile, ma tablette toujours pressée sur mon coeur, tentant de faire le vide dans mon esprit. Mes sens étaient tous en alerte, mais j'étais paralysé sur place. Autour de moi, je ne sentais que panique. J'entendais des voix. Très lentement, mon cerveau enregistrait des noms sans savoir à qui ils appartenaient. Tosca, Thybalt, Cris, Bud, Milena, Lennie. Tout n'était que confusion. Il parut que plusieurs de ces personnes avaient des liens entre elles, alors que moi, j'étais le parfait inconnu. En fait, je n'avais pas prononcé le moindre mot depuis que j'étais ici, tentant de garder mon calme. Dans le brouhaha, je tentais de décortiquer les histoires, de comprendre ce qui se passait. Mais c'était beaucoup trop compliqué pour mon petit crâne martelé. Je sentais un bourdonnement s'emplifier dans mes oreilles. Ma vue se brouilla quelque peu, j'étais sur le bord d'une crise inconnue. C'est alors que je compris que je tombais, tombais. Vers le sol. Le choc était inévitable. Mais je n'eus pas le temps de m'y préparer. Je tombai violemment au sol et ma tête l'heurta. Je sentis une bosse pousser dans mes cheveux, en même temps qu'un mal de crâne horrible. Je m'accroupis machinalement et me frottai la tête, massai mes tempes. J'entendis quelqu'un lâcher un pauvre désolé, frêle. Je reconnus la voix de la vieille dame, puis un rire de marmot qui devait probablement être dans ses bras. En tout cas, c'est ce que je m'imaginais. La personne âgée s'éloigna alors que je tentais de me remettre sur pied. Il y eut quelques instants de brouillard complet dans lesquels je tentai de rassembler mes idées. Quand je revins finalement à la réalité, je réalisai que j'avais perdu ma tablette. Une fois de plus. C'est tout ce que je voyais. Ma tablette ! Perdue ! Elle devait avoir glissée de mes mains durant ma chute. L'alerte rouge sonna, sonna, sonna. Je paniquais littéralement.

      Après quelques secondes de stupeur, je me ressaissis. Il fallait que je le fasse, ma tablette n'était peut-être pas encore anéantie, hein ! Je m'accroupis donc, cherchant avec des mouvements rapides mon précieux bien. Au-dessus de moi, les gens parlaient, mais pour moi... ce n'était plus que des voix lointaines. J'étais complètement occupé par ma grande mission. Au fur et à mesure de mes recherches, je rencontrais des pieds, des jambes, des objets inconnus, mais aucune trace de ma tablette. Mon stress devint encore plus fort et je commençai à trembler de panique, comme une feuille. Je me détestais pour ma faiblesse. Mes pensées n'avaient jamais été autant ailleurs que sur Pixie jusqu'à présent ! Quel merdier ! Très vite, ma journée s'était transformée en cauchemar, aux dépens de son statut autrefois meilleur. C'est alors que je sentais un contact sur ma jambe. Puis, un bruit étrange. Comme une chose qui soufflait... la langue pendante. Un chien ! La lumière se fit, comme je comprenais que ce chien appartenait à la fille qui en cherchait un plus tôt, justement. Bud, son nom, je crois. Et sa maîtresse ? Léna ? Lennie, c'est ça. Lennie. Pfft, elle ne pourrait pas faire plus attention la prochaine fois (Mais bon, j'avais moi-même perdu ma tablette). Surtout que le chien était apparement entrain de se frotter contre mon mollet. Oh, beûrk ! Et puis quoi encore ? C'était absolument dégoûtant. Je fis la grimace, tentant de repousser l'animal. Mais Ô miracle, une lumière vint éclairer la scène. Je découvris alors un visage auréolé de jolis cheveux blonds. C'était sûrement la fameuse Lennie. En me voyant, cette dernière éclata de rire. Je n'avais pas réussi à repousser Bud et celui-ci se frottait toujours contre mon mollet. Mon Dieu, quelle horreur ! Je sentis mes joues se teinter de rouge, ce qui n'améliora point la situation. Autrement dit, je me sentais comme le dernier des idiots. Surtout que je restais dans ma position inconfortable, l'air parfaitement ridicule. Enfin, la propriétaire du canin se pencha pour ramasser celui-ci, toujours hilare. Je serrai les poings, fâché de passer pour le con de service. Lennie ne semblait pas rire de moi, juste de la situation, mais je devais bien trouver une excuse pour être fâché dans cette situation ! Ma tablette était perdue, c'était déjà assez ! La fille me confia qu'elle était confuse et qu'elle pensait que Bud m'aimait bien. Elle continua à rire et je me surpris à penser que c'était elle qui avait l'air idiote.

      Lentement, je me relevai, gardant toujours ma tablette en tête. J'étais décidé à trouver un peu d'aide par ici et Lennie me semblait parfaite pour tenir le rôle.

      « Hé, vous pourriez m'aider un peu avec votre cellulaire ? Je cherche une tablette à dessins et c'était vital que je l'ai. Et surtout, je suis complètement perdu dans cet enfer... »

      Je croisai les doigts pour qu'elle m'aide. Après tout, elle avait trouvé son chien toute seule, elle n'avait pas de dette envers moi. Mais j'espérais vraiment qu'elle puisse m'orienter un peu, ce tramway me mettait les nerfs en pelote. J'avais aussi besoin d'un peu de lumière. Son cellulaire était parfait pour cela. Sans lumière, j'étais sûr de ne pas pouvoir retrouver ma tablette. Bref, il fallait que quelqu'un m'aide, bon sang !
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    Thybalt A. Andreotti
    Thybalt A. Andreotti
    LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.

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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyMar 8 Juin - 21:40

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    HOPE IS A MISERY

    « La dernière fois tu avais presque ta main dans mon pantalon. » Lui répondit Thybalt avec une nonchalance étudiée au fil des années. Il n’y avait que lui pour se retrouver piéger dans une rame de tramway et par la même occasion se retrouver en plein cœur d’une réunion entre amis. Enfin dans le cas de Lennie, d’ex amie, il y avait là les deux jumelles qu’il avait rencontré en roulant sur leur pied, Lennie, Tosca, qui était bien plus qu’une amie si on était honnête… Bref une petite troupe qu’il connaissait plutôt bien au cas par cas. Et bien sur il fallait que ce soit aujourd’hui que cela arrive. La journée avait déjà été si horrible, il n’était plus à une humiliation publique près. Après tout chacun savait qu’il était paralysé, alors qu’il se retrouve par terre sans pouvoir se relever n’avait rien de surprenant non ? Il était gêné que Tosca assiste à cela mais elle semblait n’en avoir goutte, sa main trouva la sienne et Thybalt grimaça lorsque Lennie tâtonna autour de la blessure de sa jambe. « Pas autant que sa maitresse je le crains ! Tu ne t’attendais pas à ce que je lui fasse des câlins et des bisous après que ton rat m’est mordu ? » S’indigna t-il en levant les yeux au ciel. Ce saleté de chien miniature lui avait fait une sacrée morsure… Soudainement sa main serra celle de Tosca. Il venait de réaliser quelque chose. Etait-ce la situation dans laquelle il se trouvait ? La panne de courant ? L’émotion de savoir Tosca auprès de lui alors que son grand-père désirait le voir rentrer ? Comment pouvait-il ne pas avoir réalisé ce qui se passait dans son propre corps ? Etait-cela que l’on appelait le syndrome du membre fantôme ? Il sentait sa jambe tout du moins il sentait la blessure que lui avait infligé le chien de son ancienne meilleure amie. La douleur irradiait de façon si tenue dans son membre qu’il était difficile pour lui d’être certain que cela n’était pas l’effet de son imagination. Il ne s’était même pas étonné de sentir la main de Tosca dans la sienne, cela lui semblait presque naturelle une fois passé l’étrange frisson qui le traversait de part en part à chaque fois qu’elle le touchait. L’agitation de la rame venait de laisser place à un calme absolu dans son esprit. Il … Il se sentait étrangement fébrile. Etait-ce un effet de son imagination ? La présence de Tosca ? Il était persuadé de sentir la douleur. Mais peut être était-il en train de rêver éveiller ? Il n’était sur de rien pourtant sa main serrait étroitement celle de Tosca, douce pression, un fol espoir était en train de grandir dans sa poitrine. Celui de pouvoir remarcher un jour… Mais, pourquoi espérait-il ? Pourquoi se réjouissait-il ? Einh ? Être paralyser devait être sa punition ! Il n’était pas mort alors il ne marcherait plus, d’ailleurs le muscle qui s’était effondré dans sa cuisse était une preuve de ce fait ! Il ne devait pas remarcher. Alors pourquoi espérait-il remarcher ? Parce qu’elle le lui avait demandé lors de leur première rencontre « remarcherez vous un jour ? » elle avait demandé alors il exécutait ? Elle l’avait ramené à la vie une fois… Elle n’allait pas en plus lui rendre ses jambes ? Qu’en ferrait-il de plus de toute façon ? Il se jetterait plus facilement du haut d’un pont une fois qu’elle aurait épousée un autre homme ? A quoi s’attendait-il ? Non mais franchement ! Il devait être en train d’halluciner. D’ailleurs il était quasiment sur que la vision du chien de Lennie en train de se masturber sur la jambe d’un jeune homme était une hallucination. Il avait du forcer sur les antidouleurs ce matin. Manquait plus qu’il soit en train de se faire un trip… Bientôt il ferrait une overdose si on continuait comme ça, où allait le monde franchement !

    « Frappez-moi. » Pivotant son visage vers Tosca il avait finit par lâcher cette demande avant de changer d’avis, avant de mettre ses émotions sur OFF et d’oublier qu’il avait cru sentir quelque chose. Elle le dévisagea comme s’il était devenu fou, ce qu’il était probablement en train de devenir, elle le rendait dingue. Il croyait qu’il sentait ses jambes ! « Frappez-moi. » Cette fois il avait tourné son visage vers les filles. Voyant Lennie bouger il ajouta cependant. « Pas toi. » Nouveau mouvement vers Tosca. « Envoyez votre pied dans mon tibia, fort. Je ne sentirais rien… Enfin je crois. » Il devenait fou, les espaces clos et le manque d’air devaient avoir un certain effet sur lui. Son cœur s’était emballé, mais ça c’était l’effet Tosca, et il avait mal, sa respiration s’était faite précipité. Et son cœur s’emballait plus l’espoir grandissait dans sa poitrine. Alors qu’une des filles se levait le wagon fit brusquement un mouvement vers l’avant. Tosca chuta sur Thybalt, écrasant sa jambe de son faible poids. Il gémit et éclata de rire dans la seconde suivante, alors que c’était à nouveau le chaos autour d’eux. Et merde, c’était quoi cette fois ?
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptyDim 13 Juin - 19:45


    Un Tramway nommé désir
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    © Memorial Fox

      « Tosca ? Cristina ? Que faites vous … larrgggggghhh ! Je crois que je viens de retrouver ton chien Lennie, tu l’as dressé à la vengeance ? »
      « Cris ? Qui ? Tu as bu, Cris ? Mil’ ? Milena Capodieci ? Tu es là aussi ? »
      « Je ne fume pas, je ne bois que très peu, et j’ai une alimentation équilibrée, je n’aime pas les chiens de poche c’est tout, j’ai bien le droit à un défaut. »
      « J’ai eu un chien, une fois. Il faisait une drôle de danse en rond sur mon lit quand il avait envie de sortir, peu importe l’heure. Et quand je rentrais, il se tapait un sprint et incapable de s’arrêter, fonçait dans le mur comme un joueur de hockey… Je crois qu’il lui manquait un bout de cerveau, mais c’était le chien de mon frère. Ceci explique peut-être cela ? Vous vous souvenez de Funky ? »

      Bon, ok, je devais l’accorder, les conversations qui se déroulaient autour de moi étaient des plus étranges. Trop de gens en même temps, j’essayais de ne suivre que ce qui me concernait. Il y avait Tosca, une fille que j’avais rencontrée quand j’étais gamine. Je me souviens encore de la situation. Bon, je n’étais pas là-bas alors je ne connaissais que ce que Cristina m’avait racontée à l’époque. Ainsi donc, ce soir-là, elle avait décidé d’aller voir le balcon du roman qu’elle aimait tant. Lequel ? Roméo et Juliette pardi ! Elle le lisait tout le temps, du moins, quand elle lisait, c’est ce qu’elle lisait. Disons que Cris préférait sortir. Mais bon, peu importait les goûts de ma sœur. Ce soir-là. Cris a fait le mur pour aller voir le dit balcon et moi je voulais restée éveillée pour attendre le récit de la sortie interdite de ma sœur. Cependant, malgré mes bonnes intentions, je n’ai jamais eu droit au dit récit ce soir-là. En effet, comme je l’ai su le lendemain, Cris n’était jamais rentrée de la nuit parce qu’elle était tombée sur Tosca et elles se sont endormies à force de discuter sous le dit balcon. Elles se sont beaucoup rapprochées à partir de ce moment-là. J’avais donc beaucoup vu Tosca avec le temps, sauf qu’un jour, elle est disparue sans dire un mot. Il faut dire que ma sœur a eu de la peine à cause de ça. Elles avaient été plutôt proches toutes les deux un certains temps. Mais bon, elle s’en était remis, il fallait bien après tout. Le monde n’a pas arrêté de tourner. Et là, BOUM, la revoilà dans ce tramway en panne. Nous pourrions faire des retrouvailles à ce que je comprenais. Aussi, à ce que j’entendais, plutôt que voyais, Tosca m’avait entendu et m’avait prise pour Cris.

      Ce n’était pas vraiment surprenant en fait. Tout le monde ne faisait que ça, disons que nous essayions de nous différencier toutes les deux. Une avec les cheveux plus longs que l’autre, la frange d’un côté différent pour chacune ou des petits trucs du genre. Niveau style vestimentaire nous réussissions relativement. Cris avait un style beaucoup plus original que moi en général. Cependant, nous finissons toujours par nous prêter nos vêtements. Ayant la même taille, nous avions une plus grande garde-robe où nous servir ainsi. Surtout que Cris faisait quelques vêtements de temps en temps vu son futur métier. Ainsi donc, malgré nos efforts, les gens finissaient toujours par avoir de la difficulté à nous différencier. J’avoue que ça doit être plutôt étrange d’avoir deux personnes identiques en avant de soit. Je ne connaissais pas d’autre jumeaux identiques à vrai dire alors je ne sais pas trop l‘effet que ça fait. Je connaissais des jumeaux différents; Julian et Andréa par exemple. Je les avais rencontrés en balade alors que j’étais avec ma propre sœur. Nous nous étions bien amusé de la coïncidence et nous avions passés une partie de l’après midi ensemble. Ma sœur m’a même racontée que je semblais avoir tapé dans l’œil de Julian. Possible, mais je n’y croyais pas vraiment. Je dois avouer qu’il était plutôt mignon et que son côté infirmier attentif aux besoins des autres est des plus charmants. Mais, sans vouloir jouer les pessimistes, ça ne m’arrive jamais à moi ces choses-là. Plutôt à ma sœur. Je suis trop timide et j’attends trop des gens pour qu’on me remarque vraiment. Je ne tenais pas tant à l’être, je préférais laisser la place à ma sœur qui se débrouillait beaucoup mieux que moi côté relation publique. Je suis plus timide qu’elle un point c’est tout. Je suis bien comme ça. Mais bon, voyant que ma sœur ne répondait pas à Tosca, j’ai prit la parole à sa place. Je la connaissais alors pas de gêne…il n’y avais pas place à la gêne vu notre situation, de toute manière.


        « -Elle n’a rien bu Tosca. Je suis là aussi, bah Milena quoi. »


      J’ai entendu Tosca enchaîner sur le sujet de son chien Funky. Le souvenir était vague. C’était il y a tellement longtemps et je n’avais pas autant fréquenté Tosca et son chien que ma sœur. Bon, je l’avais vu quelques fois, mais ça dépendait toujours de nos humeurs. Surtout que dans cette phase de l’adolescence, ma sœur était plus du genre à faire ses choses à elle…douce période que celle-là.

        « -Oui, je crois que je m’en souviens…Funky…oui je crois que je le replace. »


      J’ai écouté ce qui se passait autour pour entendre une quelconque réponse de Tosca ou de ma sœur, mais ce n’est pas ce qui est venu à mes oreilles. Le dit Thybalt demandait à l’amie de ma sœur de le frapper. Le pauvre garçon n’allait pas bien du tout. Pour une raison qui m’étais encore inconnue, le train à fait une sorte d’embarder en restant sur place et nous avons tous été projetés vers l’avant et Tosca est tombée sur l’homme étrange et s’est mis à rire en même temps qu’nu gémissement sortait de sa bouche. C’est là que je me suis mise à réfléchir, un truc clochait…il était en chaise roulante à ce que j’avais vu et compris. S’il était paralysé, logiquement il ne pouvait rien sentir. Et là, vu le gémissement…il avait senti quelque chose. Les deux mis ensemble étaient illogique. Comment état-ce possible ?

        « -Vous avez senti votre jambe ?!? C’est incroyable !»

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    Tosca J. Dal Cappello
    Tosca J. Dal Cappello
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    MessageSujet: Re: u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r .   u n . T R A M W A Y . n o m m é . d é s i r . EmptySam 19 Juin - 1:47

      Parler, parler, et parler encore. Pour ne surtout pas penser, pour ne pas laisser la possibilité à son esprit de s’égarer, pour ne pas sombrer dans la démence qui s’emparait d’elle chaque fois qu’il se trouvait dans la même pièce qu’elle. Un fait isolé, à priori, qui aurait pu s’expliquer rationnellement par la fatigue, l’atmosphère de la vieille maison, l’état de nerveux dans lequel elle se trouvait perpétuellement, mais un fait qui se confirmait aujourd’hui encore. Ce n’était plus une seule fois, c’était deux fois distinctes aux antipodes l’une de l’autre et qui pourtant avait un détail en commun, et pas des moindres : cette attraction malsaine. Malsaine parce qu’elle se l’interdisait, parce qu’elle la refusait et ne l’expliquait pas. Comment quelqu’un qu’elle ne connaissait pas pouvait autant l’attirer ? Il ne s’agissait pas de l’attirance presque banale envers un homme dont on ne peut nier la beauté, c’était au-delà de ça. Pour preuve, elle ne savait même pas s’il était beau, s’il plaisait aux autres, c’était comme si elle ne percevait pas son enveloppe corporelle mais décelait quelque chose au-delà, au-delà de lui, en lui, quelque chose dont elle ne pouvait se détourner, et qui prenait le dessus sur sa propre volonté. Elle détestait cela. Elle sombrait et détestait cette impuissance et le caractère dramatique et incroyablement vital que prenait chaque acte en sa présence. Alors elle parlait, elle occupait ses propres pensées, se raccrochait à la réalité, s’obligeant à remplir son esprit des visages de Cris et Mil pour ne plus penser au sien. Elle se replongeait dans des souvenirs, des souvenirs où il n’était pas et où elle était sûre de ne pouvoir se perdre. Elle devait passer pour une folle. Qui se met à raconter sa vie en plein milieu d’un blackout coincée dans un tramway, sa main glissant dans celle d’un illustre inconnu ? Elle se sentait idiote. Totalement et incroyablement idiote. Comme une collégienne qu’un simple effleurement de doigts rend toute chose. Sa température intérieure avait grimpé en flèche, ses mains étaient moites, et ses pensées incohérentes. Mais au moins, elle ne subissait plus les effets de sa claustrophobie. C’était déjà ça. Cris, ou Milena, allez savoir, elles ont la même voix, lui évita le naufrage en rebondissant sur Funky. Oui, elle se rappelait de Funky, ce chien avec décidément trop de poil, et un trop plein d’affection pour les oreillers, coussins, peluches, vêtements en boule, etc. Mais cette tentative, cette ébauche de début de conversation, ne suffit pas à détourner l’esprit de Tosca de l’être qui se trouvait à ses côtés. La jeune femme au chien venait de reprendre la parole, et la familiarité dont elle faisait preuve envers Thybalt ne plaisait pas à Tosca. « Thybou », c’est ainsi qu’elle l’avait appelé. Ce simple surnom révulsait la brune qui ne parvint à réprimer un mouvement d’agacement. Elle semblait bien le connaître. Mais bien jusqu’à quel point ? « La dernière fois tu avais presque ta main dans mon pantalon. » Voilà qui lui fournissait la réponse. Ils se connaissaient donc très bien. Un espèce de chat sauvage, croisement entre un puma et un grizzli, venait de s’installer dans son ventre et prenait un malin plaisir à planter ses griffes dans chacun de tes organes. Tiens, ton estomac. Tiens, tes intestins. Tiens, ton cœur. Lentement, presque inconsciemment, sa main glissa, cherchant à ce soustraire de l’étau de l’autre, masculine, qui lui faisait plus de mal que de bien à présent. Mais il resserra sa prise, empêchant toute fuite éventuelle, l’emprisonnant un peu plus. Sur ses traits, qu’elle s’autorisa à observer une fraction de seconde, elle parut lire l’ahurissement. Il semblait surprit de quelque chose. La fille au chien était repartie à la recherche de son chien, justement, et lui ne lui prêtait plus la moindre attention. Alors, elle fut incapable de détourner son regard, incapable de focaliser sur autre chose que les pensées qui pouvaient bien lui occuper l’esprit en cet instant. A quoi pensait-il ? Que redoutait-il ? Qu’espérait-il ? Qui était-il ? Il avait beau être là, à ses côtés, il avait quelque chose d’irréel, quelque chose d’insaisissable et de mystérieux. Il ne lui avait pourtant rien caché de son passé, de son histoire, il était un personnage publique, qui plus est, et pourtant, en cet instant, elle imaginait qu’il n’était peut être pas humain, qu’il était peut-être quelque chose d’autre, quelque chose de plus. Un ange ? Pffff ! Pauvre fille ! Pourquoi pas le fruit d’une nuit d’amour entre une licorne et un Bisounours, aussi ? Oui, pourquoi pas ? PARCE QUE CA N’EXISTE PAS, IDIOTE ! « Frappez-moi. » Quoi ?!? Il venait de la tirer de son état quasi ébahie devant lui, et lui arracha une expression de surprise. Etait-il masochiste ? Sur quel dingue venait-elle de tomber ?

      Devant son absence de réaction, il se tourna vers l’endroit où devait se trouver les sœurs Capodieci, et les invita à le frapper elles aussi. C’était quoi son problème, bon sang ? Il refusa à quelqu’un le droit de le faire. Cela devait être la fille au chien, mais Tosca ne pouvait s’en assurer, elle ne le quittait pas, lui, des yeux. Alors il se tourna à nouveau vers elle, la suppliant de le frapper, lui assurant qu’il ne sentirait rien. Alors dans ce cas, pourquoi le frapper ? Non pas qu’elle souhaite lui faire mal, mais elle ne voyait pas la logique dans tout ça. Il prenait son pied en observant les gens se défouler sur lui alors qu’il ne sentait rien ? Elle n’eut guère le temps de lui poser la question. Le wagon, sans raison apparente, se mit en branle avant de se stopper d’un coup. L’effet fut immédiat, et rapidement tout le monde se retrouva à terre. Enfin les rares personnes encore debout. Celles au sol ne furent pas épargnées, et Tosca se trouva projetée elle aussi. Elle s’étala de tout son long en travers de Thybalt. Chaque partie de son corps en contact avec le sien se mirent à la brûler, avant que le feu ardent ne se transforme en douce sensation de chaleur apaisante. Elle mit un certain à comprendre ce qui lui arrivait, à récupérer ses esprits, et à s’efforcer de ne pas sombrer dans la douce torpeur que suscitait ce contact. C’est l’éclat de rire qui le secoua qui la ramena à la réalité. Pourquoi riait-il ? Qui avait-il de risible dans cette situation ? Elle se redressa, mais il riait toujours. Perdait-il la raison ? A moins… Était-il possible qui souffre des mêmes maux qu’elle et soit entrain de succomber à une crise ? Alors, sans réfléchir, elle lui expédia une violente gifle au visage. Une gifle qui émit un claquement sonore. Une gifle qui laisserait, sans nul doute, une marque sur sa joue. A présent, il ne riait plus. Il se contentait de la contempler avec surprise, une main plaquée contre sa joue. Il ne comprenait pas son geste. Derrière, quelqu’un, Milena ou Cris, s’affola, lui demandant s’il avait sentit sa jambe. Plus une affirmation qu’une question. Ca aurait expliqué beaucoup de choses mais… On était à Vérone, pas à Lourdes ! Tosca n’y croyait pas un instant. A moins que… ? Non.
      « Vous avez sentit votre jambe ? » Demanda-t-elle tout de même, sachant d’avance qu’il allait nier. Mais il ne lui répondait pas, se contentant de la fixer avec surprise, la main toujours contre sa joue, visiblement très interloqué par la gifle qu’elle venait de lui mettre. Ah oui, fallait peut être qu’elle s’explique, non ? Ca pouvait être utile. « Je suis claustrophobe… » Chuchota-t-elle à sa seule attention. « Quand je fais une crise, il n’y a que ce moyen pour me faire reprendre mes esprits. » Quoi ? Gifler les gens ? Précise Tosca !! Sinon, il va croire que tu gifles tous le monde dès que tu te retrouves dans un espace clos, sombre crétine ! « J’ai cru que c’est ce qui vous arrivait. » Précisa-t-elle alors. « J’ai cru que vous faisiez une crise. » Ajouta-t-elle encore. « Je vous ai fait mal ? Laissez-moi regarder. » Elle ôta sa main pour la remplacer par la sienne contre sa joue, espérant que le phénomène étrange se produirait aussi sur la morsure de la gifle. Peut-être qu’elle était capable de lui ôter son mal, après tout. Et le faire remarcher aussi, pendant que tu y es ? Allez, tout le monde lève les bras en l’air et crie « HALLELUJA !! »
      « Mesdames, messieurs, désolé pour la secousse. On nous avait envoyé un véhicule censé nous remorquer jusqu’à la prochaine station, mais son moteur électrique a rendu l’âme après quelques secondes. Mauvais karma comme dirait ma mère. Je tenais à vous remercier de votre patience, et bien évidemment, pour nous excuser de la gêne occasionnée, nous vous offrirons un mois de service gratuit sur toute la ligne de tramway. » Le micro grésilla encore un instant, puis le silence revint. Quelques secondes seulement, puisqu’immédiatement, la rumeur gronda dans la rame. Tout le monde y allait de son petit commentaire sur cette nouvelle annonce.
      « Mauvais karma, tu parles. » Grommela Tosca entre ses dents. « De toute manière, je voyage sans ticket. » Poursuivit-elle, comblant encore le vide, cherchant à focaliser son esprit sur autre chose que sa main contre sa joue. Où était Cris ? Ou Mil ? Ne pouvaient-elles pas les rejoindre ? Faire la conversation ? Et le chien ? Il ne voulait pas copuler avec une autre jambe ? Au moins pendant ce temps-là, Tosca ne penserait pas au reste. « Ça va mieux ? » Demanda-t-elle en tentant d’ôter sa main.
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