Puis on grandit, on oublie les rêveries enfantines, l’innocence, la simplicité chimique des choses. On n’est plus que sarcasmes et désillusions, on raille en montrant du doigt la pauvre célibataire qui espère encore l’arrivée de l’élu de son cœur, et l’on caresse, avec nostalgie, la tête blonde qui nous demande avec naïveté si Aurore vit toujours avec son Prince.
Et si cela était vrai ? Si notre avenir était tracé à l’avance, si nous étions destinés à nous rencontrer ? Si nos chemins étaient intimement liés, notre rencontre prévue ? Enfant nous croyons tous à l’amour, à l’âme sœur, il sommeille encore en nous les souvenirs des contes de fées que nous racontaient nos parents. Et si tout cela était vrai ?

« Le Bachert est la personne que Dieu t'a destiné, elle est l'autre moitié de toi-même, ton vrai amour. » Marc Lévy - Sept jours pour une éternité...

Les Anciens ont toujours parlé d’une puissance guidant deux âmes l’une vers l’autre. Dans chaque pays, dans chaque écrit on retrouve cette notion à laquelle l’Homme a toujours voulu croire, avant de la reléguer au banc des légendes stupides.
Dans la Grèce antique, les Anciens pensaient que l’Être humain avait été créer munit de deux têtes, quatre bras, quatre jambes, deux cœurs, et que Zeus, craignant pour son pouvoir avait décidé de les découper en deux, les condamnant à passer le reste de leur existence à rechercher la part manquante.
On retrouve cette même notion dans la Genèse, lorsque Moshe dit que chacun des partenaires séparés aspire à retrouver la présence de l'autre, dont il a gardé la marque, dans sa chair comme dans son âme.
La Théosophie dit que Dieu aurait créé des âmes androgynes. L’âme se diviserait plus tard en deux sexes. Au fil des réincarnations, les deux âmes se retrouveraient et, une fois leur karma purgé, elles fusionneraient à nouveau.
En Chine, le terme « laotong » est un concept similaire, par lequel deux personnes de même sexe sont associées dès l’enfance pour former un lien d’amitié et de soutien qui devrait durer toute une vie. Une autre expression tiān shēng yí duì signifie "un couple choisi par les Cieux".
Et d'après des légendes juives, 40 jours après la conception d'un garçon, Dieu désigne celle à qui il est destiné : cette âme sœur est nommée « bashert », c'est-à-dire destin.
Et s’il ne s’agissait pas d’une Légende stupide ? Et si le Bashert existait réellement ?

« Les messagers d'amour devraient être des pensées, plus promptes dix fois que les rayons du soleil, qui dissipent l'ombre au-dessus des collines nébuleuses. Aussi l'amour est-il traîné par d'agiles colombes ; aussi Cupidon a-t-il des ailes rapides comme le vent. » William Shakespeare – R & J.

Vérone, la belle Vérone, la ville ayant abritée l’idylle la plus tragique de l’histoire de la littérature. Qui n’a pas entendu parler de Roméo et Juliette, des Montaigu et des Capulet ? Qui n’a jamais trouvé cette histoire d’amour, parfaitement ridicule ? Qui ne s’est jamais dit en lisant l’œuvre de Shakespeare « une pareille histoire d’amour est irréelle » ?
Et si tout cela était vrai ? Si nous étions destinés à nous rencontrer ?
Qui croit encore en un amour qui transfigure, un amour à la destinée cosmique, à un coup de foudre unique ?
Peu sont les témoins de cet amour mystique, cette passion dévorante, cette obsession sans raisons apparente, illogique et tellement soudaine. On n’y croit plus, simplement parce que cette magie ne semble plus exister. Et pourtant, depuis quelques mois, une poignée d’individus semblent touchés par un mal étrange, une obsession grandissante et suffocante, pour un être qu’ils n’ont jamais vu, jamais croisé, dont ils ne connaissent même pas le prénom, mais à chaque fois, le même paysage. Un balcon ouvragé, un mur infesté de lierre grimpant, une petite cour intérieure, et une luminosité scintillante. Un décor que l’on ne trouve qu’à un seul endroit au Monde : Verona.