Sujet: Let's get it started, dude ! Dim 24 Avr - 17:14
Spoiler:
Proposition d’ordre de postage : Rachele, invités numéro 1 (Tosca et Dona) dans l’ordre qu’ils veulent, puis invités numéro 2 (Thybalt et Bruna) également dans l’ordre qu’ils veulent, et pour finir les deux ivrognes (Joshua et Julian) dans l’ordre qui leur conviendra. Ptête que les deux derniers devraient d’ailleurs débarquer après deux tours de RP, ça serait plus logique (vous comprendrez quand vous aurez lu)
“PYJAMA PARTY„ La règle du jeu était de ne rien changer, et ce que l’on pouvait appeler taquinerie lorsque que l’on était gamins devait à présent s’appeler perversion. (Jeux d’Enfants)
Rachele fixait son téléphone portable avec des yeux de merlans frits. Autant vous dire qu’elle était loin d’avoir la super classe quand elle était comme ça. Il était trois heures de l’après-midi, Julian venait de partir de la maison, et il l’avait prévenu qu’il ne repasserait pas le soir pour se changer et irait directement en ville. S’il ne l’avait pas invitée, c’était tout simplement parce que mademoiselle était d’une humeur de chien et avait passé son temps à lui grogner dessus toute la matinée, depuis qu’elle était rentrée de sa promenade. Et aussi parce qu’il risquait de boire, et qu’elle n’en avait pas le droit. Pourquoi est-ce que personne à Rome n’appelait pour avoir de ses nouvelles ? Elle aurait pu se plaindre de l’abject frère qu’elle avait, qui ne pensait absolument pas à son bien-être et fuyait la queue entre les jambes dès que sa sœur adorée se mettait à broyer du noir et à avoir des envies de meurtre. D’autres auraient appelé ça l’instinct de survie. Elle aurait pu se plaindre de Vérone, cette ville où, selon elle, le temps passait beaucoup moins vite qu’ailleurs. Peut-être qu’en fait, Vérone était placée dans une bulle temporelle, et tout s’y déroulait au ralenti ? Ou alors il y avait un mini trou noir au centre de la cité, et c’est ce qui faisait qu’une seconde lui semblait une heure ? Ou alors Rachele regardait simplement trop la télévision ces derniers jours, et elle avait fini d’abrutir complètement son cerveau avec les rediffusions de la série Stargate SG1. La jeune femme reposa le portable sur le lit où elle était allongée, et laissa sa tête tombée dans le vide. Juste en face d’elle, posé contre le mur, se tenait le tableau qu’elle avait acheté à Joshua. La tête à l’envers, la scène lui paraissait encore plus loufoque. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de la fixer, comme si elle allait se retrouver projeter à l’intérieur de la toile, à grelotter sur la banquise pendant l’éléphant continuerait de voguer sur son bateau en papier. Elle se frotta les yeux, gagnée par la fatigue. Plus le temps avançait, moins elle arrivait à trouver le sommeil, la nuit. Tout ça à cause de ce stupide crétin de peintre. C’était encore pire depuis qu’il l’avait embrassée. Depuis qu’elle l’avait embrassé. Ils s’étaient embrassés mutuellement. Et après… mieux valait qu’elle ne repense pas à ce qui s’était passé ensuite. Elle avait adoré ces baisers. Elle ne se souvenait pas avoir éprouvé telle sensation depuis très longtemps, mais il avait fallu que ça lui retombe dessus. Et… Stop ! Elle hurla de frustration, de colère et de tout un tas d’autres choses encore. Elle tapa du pied sur le matelas, comme si elle était retournée en enfance et qu’elle faisait un caprice. Une fois sa petite crise passée, elle se redressa et se chercha une occupation pour l’après-midi. Elle commença par ranger sa penderie, par couleur et par type de vêtement. Puis elle en fit de même pour celle de Julian. Elle prit ensuite la direction du salon, et observa l’agencement des meubles. Il y allait encore avoir du changement. Et bien fait pour Julian s’il se prenait les pieds dans le buffet, ça lui apprendrait à abandonner sa sœur à ses pensées noires.
Ça lui avait pris deux heures pour tout changer de place. Elle était assez fière du résultat, sachant qu’étant une « faible » femme, elle était censée avoir du mal à déplacer des meubles assez lourds. Quand son jumeau rentrerait dans la nuit, certainement pas très frais, il allait en voir de toutes les couleurs. Maintenant qu’elle avait fini, elle se dirigea vers le frigo et inspecta son contenu. Concombre, tomates, brocolis, pousses d’épinard et tout un tas d’autres légumes frais lui faisaient de l’œil dans les bacs ; de la charcuterie trônait en maîtresse devant son nez ; et tout ce qui doit se trouver dans un réfrigérateur emplissait le reste de l’espace. Rachele eut une idée. Une idée de génie. Le matin-même, elle avait croisé Pâris Dal Cappello, un jeune coq assez énervant dans son genre, dont elle avait fait la connaissance par Tosca, la sœur dudit jeune homme. C’était par lui qu’elle savait que cette femme qu’elle considérait bizarrement comme une amie, ou presque, était elle-aussi à Vérone. Et comme le hasard ne faisait jamais mal les choses, une autre de ses vieilles connaissances était en ville. Une célébrité nationale, le plus jeune Sénateur d’Italie, Thybalt Andreotti. Un vieil ennemi devenu ami par la force des choses, qu’elle n’avait pas revu depuis son accident. Alors voilà, pourquoi ne pas réunir ces deux personnes autour d’une table, histoire de passer un bon moment avec eux ? Elle commença par tout sortir des placards et du frigo, et examina ses possibilités. Elle savait exactement par quoi commencer. Les plats étaient disposés sur la table basse. Mini pizzas faites maison, bâtonnets de concombre avec une sauce à la crème, quiches miniatures aux brocolis, salades individuelles aux tomates et aux épinards, fines rondelles de saucisson, et ainsi de suite sur toute la surface. Il y avait de quoi nourrir un régiment complet. La première partie de son plan venait de s’achever. La cuisine lui avait pris deux bonnes heures, ainsi que nettoyer les ustensiles qu’elle avait utilisés. Se doucher et se changer lui pris une bonne demi-heure de plus. Elle était désormais prête à recevoir. Texto à Tosca et coup de fil à Thybalt. Les deux lui confirmèrent qu’ils venaient dans les dix minutes qui suivirent. C’était parti pour une super soirée apéritif dinatoire. Un dernier coup d’œil à la pièce principale lui assurant que tout était en ordre, Poilu enfermé dans la chambre de Julian après avoir essayé de chiper une rondelle de saucisson – elle lui avait laissé dans la chambre également (bonjour l’odeur pour Julian quand il rentrerait) – tout allait visiblement fonctionner comme sur des roulettes. Elle se sentait fébrile et excitée comme lorsqu’elle avait cinq ans et qu’elle et Julian attendaient les autres enfants qu’ils avaient invités pour leur anniversaire. Cela avait au moins un effet bénéfique : Julian, et Joshua surtout, lui étaient complètement sortis de l’esprit pour le moment.
Une bonne quinzaine de minutes passèrent ainsi, pendant lesquelles elle tendait l’oreille à l’affût du moindre bruit de voiture et autres sons qui auraient signifié l’approche de quelqu’un, tandis qu’elle essayait de lire, ou plutôt prétendait lire un magazine dont elle ne connaissait même pas le nom. Enfin, la sonnette retentit dans toute la maison. Et ce ne fut plus que joie, gaieté, papillons roses et bisounours sur Terre. Ou pas, on va arrêter d’exagérer (et de prendre de la drogue, accessoirement). Rachele se précipita vers la porte, manquant par deux fois de se tordre la cheville à cause de ses talons, par cinq fois de se rétamer de tout son long à cause du tapis à franges que Julian avait exigé (il avait un de ces mauvais goûts parfois) et arriva finalement à ouvrir à ses invités. Tiens, il y avait un intrus dans la liste. Elle les fit entrer, puis, après quelques secondes de réflexion, décida de faire les présentations. Ça, c’était parce qu’elle n’avait pas encore reconnu Gouffreàbouffe (surnom made by Tosca, do not copy without permission), alias Donatello le gosse qu’elle avait voulu aider à Rome et avec qui ça ne s’était pas passé comme sur des roulettes.
- Bon, ben c’est cool, tout le monde est là. Euh, même une que je connais pas. Enfin, Thyb, où sont tes manières ? C’est elle, la fameuse brune dont les journalistes parlent, avec qui tu es fourré tout le temps ? Ou comment mettre les pieds dans le plat en une leçon, par Rachele. - Donc on a Tosca Dal Cappello d’un côté, Thybalt Andreooti de l’autre et… Eyh ! C’est ton fils ça ? Rapprochement stratégique vers Donatello. Mon grand, tu vas passer un sale quart d’heure. - Toi ! L’espèce de sale môme buté de Rome. Alors comme ça, tu le connais ? Regard intrigué vers Tosca. La jeune femme finirait par connaître le fin mot de l’histoire plus tard, peu lui importait d’avoir ses réponses dès à présent. - En tous cas, tout est servi, alors… faites comme chez vous. Mi casa e su casa.
quelle vie de chien
Tosca J. Dal Cappello
FORBIDDEN FRUIT — Cause the morning always come to kill the dream —
■ Messages : 5364 ■ Age du Personnage : 24 ans ■ Logement : Casa di Giulietta, rien de moins ! ■ Date d'arrivée à Vérone : 12/12/2009
Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Lun 25 Avr - 5:07
BALANCED TENSION
La tensione o l’equilibrio di un sistema perfetto. Fatto di oggetti conosciuti, usati, raccolti, pensati. Ognuno compensa e sostiene l’altro sino al momento della caduta.
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« Arrête de râler ! » s’insurgea-t-elle en soulevant les coussins du canapé pour les envoyer voler plus loin. L’un d’eux frappa le jeune homme en pleine face. Il réagit à peine, secouant la tête pour remettre ses mèches en place, avant de reprendre son activité principale, à savoir soulever son tee-shirt pour se frotter la peau comme un vieux cabot plein de puces. « Et arrête avec tes vieilles excuses à deux euros, ça marche pas avec moi ! Y a pas a tortiller du cul pour chier droit, on sort ! Et comme n’importe qui d’un tant soit peu civilisé, tu enfiles des vêtements pour ce faire... » continuait-elle en fouillant la pièce du regard. Les mains sur les hanches, la mine sévère, elle lâcha un juron avant de reprendre ses investigations en se jetant à quatre pattes, la joue collée au parquet à la propreté douteuse -note pour plus tard : penser à obliger Benny a faire le ménage- pour jeter un oeil sous le fauteuil Louis XV au tissu défraichi. « Mais ça gratte... » se plaignit le grand type aux allures de lapin de six mois, en laissant trainer la dernière syllabe pour une plus grande ressemblance avec un sale môme capricieux. « C’est un tee-shirt, bordel ! » perdit-elle patience en se relevant d’un bond. « Rien qu’un foutu tee-shirt ! Va falloir que tu te mettes dans le crâne que t’es pas Tarzan et que donc, par conséquent, TU. NE . PEUX. PAS. VIVRE. A. POILS !! » Tout en parlant elle s’était rapprochée de lui, l’avait obligé à rabaisser son vêtement et frappait sur ses pec pour ponctuer chacun de ses mots. « Maintenant, rend-toi utile et aide-moi à chercher mon sac à main. » Sac à main, un bien grand mot pour définir une énorme besace informe dans laquelle elle fourrait tout ce qui lui passait sous la main, allant du papier de bonbon jusqu’au sèche cheveux de Benny qu’elle avait piqué pour le faire chier. Ouai, comme ça, par pur sadisme personnel et totalement jouissif, surtout quand elle le voyait tourner en rond dans la baraque avec ses cheveux façon Jackson Five en hurlant à qui voulait l’entendre que des nains maléfiques lui volaient ses affaires pendant son sommeil. Et dans les grandes lignes, il n’avait pas totalement tort. Sauf que là, en l'occurrence, c’était ses affaires à elle qui avaient disparues, et elle en avait un peu besoin si elle voulait pouvoir fermer la maison à clefs, ou ne serait-ce que prendre sa voiture. « Aide-moi, bon sang ! » le rappela-t-elle à l’ordre alors qu’il l’observait retourner la pièce sans rien faire, si ce n’est se gratter les bras. « J’crois que je suis allergique aux vêtements. » annonça-t-il lentement, comme une révélation. « C’est ça, et moi je suis allergique à ta connerie, et pourtant j’en fais pas toute une histoire. » rétorqua-t-elle en brandissant une poêle trouvée sous le meuble télé, vestige, sûrement, d’une ancienne dispute. Bizarrement, la vue de l’instrument de torture fit de l’effet au jeune homme qui se mit immédiatement en mouvement, avec probablement trop d’empressement, mais on ne pouvait pas le lui reprocher. « Qu’est-ce qu’on cherche, déjà ? » « Mon sac ! » « Celui qui est dans l’entrée ou un autre ? » « Pardon ? » Elle venait de cesser toute activité, relevant le nez vers lui avec surprise. « De quel sac tu parles ? » « Bah ton sac habituel, le gros tout moche. » Lui, de son côté, ne cessait de tout retourner, continuant à chercher un sac sans trop se poser de question. « Et tu pouvais pas le dire avant ? » demanda-t-elle en filant au pas de charge en direction du couloir, tandis que simplet continuait de soulever les chaises et autres meubles d’époque sous lesquels il aurait été, de toute manière, impossible de cacher un sac, surtout pas un si gros sac. « Bon, qu’est-ce’ tu branles ? On y va, ou bien ? » Le fameux sac jeté sur l’épaule, les clefs à la main, la mauvaise foi en écharpe, elle le toisait avec impatience. « Heu... Je...Oui, d’accord. » Et un haussement d’épaules plus tard, il claquait la porte de l’antique bâtisse.
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« Arrête ça ! » A croire qu’elle passait sa vie à lui ordonner d’arrêter absolument tout ce qu’il faisait, à le réprimander sans cesse. « Et arrête avec ce truc ! » renchérit-elle en lui arrachant le paquet de chips des mains pour le jeter sur la plage arrière de la vieille mustang. « Si j’ai acheté tout ça c’est pour créer l’illusion de remplir un frigo que tu pilleras de toute manière, pas pour que tu liquides toutes les provisions en un seul voyage en bagnole. » Ils étaient, en effet, passés à la supérette du coin avant de venir, simplement pour faire le plein de vivres dans l’espoir que Rachele accepterait mieux le fait que Chico se remplisse la panse en continu. Elle avait tout prévu, notamment le fait de coller les trois sachets plastiques plein à craquer dans les bras de leur hôte dès le seuil de la porte et de répondre d’un mouvement de main nonchalant lorsque cette dernière ne manquerait pas de les gratifier d’un « mais fallaaaaaait pas, voyons. ». Sauf qu’elle n’avait pas prévu que les trois sachets ne se résumeraient plus qu’à un seul et unique sac contenant un malheureux pot de guacamole et une bouteille de vin de Toscane à leur arrivée. « Trop large. » rétorqua le gouffreàbouffe sans même relever les diverses réprimandes de celle qu’il appelait continuellement «maman». « Oulaaaa, bien trop large ! T’as de la marge, grave ! Mais braque ! Braque ! BRAAAAQUE !! » Boom. « Trottoir. » Connard. Elle réprima une violente pulsion de crime passionnel tandis qu’il s’enfilait une chips tout en coulant un regard condescendant dans sa direction. « T’aurais du braquer au moment où je l’ai dis, parce qu’après c’est un peu inutile quand même. » Et ma main dans ta gueule, ça va être inutile aussi. « C’est totalement ce que je voulais faire. » annonça-t-elle sans ciller tout en coupant le contact. La tête haute elle s’extirpa de la voiture, et comme la maman qu’elle était devenue par la force des choses, elle tendit la main dans sa direction avant de traverser la rue. Le 24 via della corte se trouvait en face d’eux, charmante petite maison de plain-pied donnant sur la rue. Une rue qu’ils traversèrent main dans la main, comme à leur habitude, une habitude bizarre mais qu’ils ne cherchaient même pas à expliquer, la même qu’avec Pâris, étrangement. Plusieurs indices auraient pu la mettre sur la voie de ce qui allait suivre, mais elle n’avait pas eu besoin du crissement de pneu, ni du son familier du moteur de luxe, pas plus des bruits de pas dans son dos pour l’informer qu’il était là. Elle l’avait su dès qu’il avait été à moins de 500m d’elle, même enfermé dans l’habitacle sécurisant aux vitres teintées. Il y avait combien de chance pour qu’il se rende dans le même quartier qu’elle, et qui plus est dans la même rue et à la même heure ? Elle n’avait plus qu’à prier pour qu’il ait rendez-vous dans une des dizaines de maisons bordant la rue, mais puisqu’elle ne croyait plus en Dieu depuis des années... Elle n’avait plus qu’à fermer les yeux et tenter de se préparer à ce qui allait suivre. Quelques secondes c’est le temps qu’il lui fallu pour la rejoindre, et celui pour qu’elle se recompose une attitude naturelle et calme. Lorsque les pas ne furent plus qu’à une faible distance, elle se retourna, un sourire aimable aux lèvres. Sauf que lorsqu’elle posa les yeux sur la brune à ses côtés, le sourire perdu de sa superbe et se transforma en une sorte de grimace où les bords de sa bouche semblaient hésiter entre se baisser franchement, ou poursuivre leur ascension. Elle retint le « C’est qui elle ? » peu courtois qui lui grillait le cerveau, et prit une profonde inspiration. « Et bien, quelle surprise, moi qui vous croyais à Rome. » Il le sentait le reproche dans sa voix ? Il le sentait bien ? Chico s’était tourné lui aussi, avec du retard, comme toujours, une chips entre les lèvres tout en semblant se demander où il avait bien pu voir ce type auparavant. A la Casa, pour commencer, ou encore sur Facebook, ou peut-être dans les magazines, au choix, mon coco. « Tosca Dal Cappello. » riposta-t-elle en tendant la main à une brune qui semblait avoir croisé un fantôme. Encore une tarée de Shakespeare ? Génial, c’était bien sa veine, tient ! « Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » reprit-elle en levant les yeux au ciel d’agacement. Mais la brune n’eut pas l’occasion de répondre que déjà la blonde de l’histoire ouvrait la porte avec l’excitation d’une pucelle devant un film pour adultes. Hola, on se calme, ma grande, tu vois pas qu’on gère un drame, là ?
« Bon, ben c’est cool, tout le monde est là. Euh, même une que je connais pas. Enfin, Thyb, où sont tes manières ? C’est elle, la fameuse brune dont les journalistes parlent, avec qui tu es fourré tout le temps ? » Entonna Candy au pays des licornes et des papillons sous acide. Alors que non, pas du tout, la brune en question c’était l’autre, celle qui ne payait pas de mine dans son short en jean trop court et pourri, et son tee-shirt hurlant son amour inconditionnel envers Metallica. Alors que la brune bis, elle, elle s’était habillée pour l’occasion. Putain, pourquoi personne ne l’avait prévenu qu’il fallait être présentable ? Maudit sois-tu Rachele d’Aquino !! Et Maudit soit cette autre brune qui qu’elle soit, elle était dans le périmètre de tous les dangers, à savoir à moins de cinq mètres de Thybalt sans avoir reçu l’autorisation préalable de la brune officieusement officielle (vous suivez, ça va ?) « Donc on a Tosca Dal Cappello d’un côté, Thybalt Andreotti de l’autre et… » « Heu... On se connait déjà, je suis sa... » Sa Femme, sa Maîtresse, sa partenaire de sexe adultérin mais pas tant que ça puisque on est marié, sa Chose dont il fait absolument tout ce qu’il veut, sa meuf, sa nana, sa...? « ... Photographe. » Lâcha-t-elle après un moment d’hésitation. « Eyh ! C’est ton fils ça ? » Ok, parle à mon cul ma tête en a rien à foutre de ta tronche. Ha oui, merde, elle avait oublié qu’elle l’avait prévenu qu’elle venait avec son «fils» et que ça pouvait porter à confusion, surtout quand elle se pointait finalement avec 1m87 de gouffre alimentaire. « Toi ! L’espèce de sale môme buté de Rome. Alors comme ça, tu le connais ? » La blonde s’était rapprochée dangereusement de Chico, et commençait à se montrer un peu... Quoi ? Agressive ? Non, même pas, pas le moins du monde en fait, mais suffisamment pour que Sca le tire par le bras pour le ramener derrière elle, comme si elle pouvait faire barrière avec son pauvre corps rachitique et nain. « Oula, range tes griffes Tigrou. Personne ne touchera un cheveu de sa tête tant que je ne l’aurais pas décidé. Mais ce jour-là, je te promets que je t’appelle pour qu’on lui mette sa race en duo. Ça te va ? » Sûrement puisqu’elle était déjà passée à autre chose, les invitant à entrer en espagnol. Crâneuse. « Rome ?! Qu’est-ce que tu as fait comme connerie encore ? » interrogea-t-elle Chico en le poussant vers l’intérieur de la maison où les autres entraient déjà. Sauf Thybalt. Lui, en gentleman, laissait passer les femmes et les enfants d’abord. Dans Titanic, il aurait fait partie de ceux qui crèvent. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Chuchota-t-elle en surveillant du coin de l’oeil que les autres étaient trop loin pour l’entendre. « T’es pas censé être à Rome ? Tu connais Rachele ? C’est qui cette brune ? Pourquoi tu m’as pas appelé ? Tu m’as fait croire que t’étais à Rome pour t’envoyer une brune sans que je vienne te faire chier ? Et après tu l’emmènes chez une blonde pour voir si un petit plan à trois pépère est négociable ? Tu... » Un simple effleurement du bout des doigts sur l’avant-bras de la jeune femme l’apaisa mieux qu’un xanax trempé dans une tisane. « ... Tu m’as manqué. » acheva-t-elle a des années lumières de ce qu’elle avait sur le bout de la langue quelques micro secondes auparavant. A présent elle était comme hypnotisée par ces lèvres qui lui souriaient. Elle ne songeait plus qu’à lui faire ravaler son sourire de la manière la plus douce qui soit. Totalement déplacée en ce lieu à découvert où n’importe qui pourrait les voir. Heureusement une voix venue de l’intérieur les rappela à l’ordre en leur demandant ce qu’ils foutaient encore dehors. Les deux protagonistes sortirent immédiatement de leur hypnose, et c’est avec une pointe de nervosité et les joues rouges que Tosca fit son entrée chez les d’Aquino. « Tes parterres de fleurs sont absolument incroyables, Rachele. J’étais entrain de les admirer, et on se demandait ce que c’était comme race...? » Ouai, bien tenté, Sca. Encore faudrait-il que tu sois un tant soit peu crédible.
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Dim 1 Mai - 4:08
BALANCED TENSION
La tensione o l’equilibrio di un sistema perfetto. Fatto di oggetti conosciuti, usati, raccolti, pensati. Ognuno compensa e sostiene l’altro sino al momento della caduta.
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Il avait l’impression d’être une ombre. Une ombre dont la survie ne tenait qu’à un fil, comme s’il pouvait, au moindre coup de vent, devenir poussière ou se retrouver balayé à l’autre bout du monde. Il se sentait à la fois faible et étonnamment léger, une simple pression un peu trop forte de sa jambe contre le sol et il lui semblait qu’il aurait pu s’envoler. C’était une sensation étrange et inédite. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment qui il était, il était juste là et en même temps pas vraiment là. Comment il y était arrivé, il n’en avait aucune idée. Il lui semblait juste qu’à un moment donné il avait ouvert les yeux et qu’il s’était retrouvé ici, les bras ballants au milieu de ce décor médiéval de château fort. Autour de lui, des centaines de personnes se pressaient les unes contre les autres, s’éloignaient ou se rapprochaient au rythme d’une danse. Les étoffes des robes et des costumes s’entremêlaient formant des tourbillons de couleurs vives malgré la faible luminosité du lieu. Seules quelques bougies fixées aux murs de pierre éclairaient les festivités. Les visages étaient à la fois tristes et souriants et les courbes étaient floues, incertaines, comme des mirages. Personne ne le voyait et c’était tout juste s’il ne leur passait pas au travers. Il avait l’impression d’être un spectateur égaré sur la scène d’un grand théâtre ou d’une arène, déambulant sans grande conviction parmi les différents personnages, percevant de loin une musique de fête, des éclats de rire et des échos de conversations qu’il ne comprenait pas vraiment. Tout n’était que sons et impressions. Pourtant, plus il avançait au milieu de ce décor, plus il avait l’impression de l’avoir connu un jour comme si une fois, il y a très longtemps, il en avait été l’un des acteurs principaux. Cela devenait même une certitude de plus en plus obsédante à chaque pas qu’il faisait. Il avait vécu ici, ou du moins pas très loin, des images, des visages lui revenaient par bribes. Il s’était tenu là quelque part, avait salué tel ou tel personnage, s’était arrêté un moment près du buffet pour prendre à boire … Et soudain alors qu’il tournait la tête vers la fameuse table, il l’aperçut. C’était une jeune femme au visage charmant, habillée du même genre de robe que toutes les autres mais il se dégageait d’elle quelque chose de différent, elle lui semblait être faite d’une autre matière, plus palpable, plus réelle. Elle brillait. Elle eut le mérite d’agir comme un électrochoc sur sa mémoire défaillante. Elle était celle qu’il cherchait depuis le début, sans le savoir jusque là. Il l’avait connue, il l’avait aimée, il l’avait protégée. Il s’en souvenait avec une force presque étourdissante à présent qu’il la voyait et au fond de son cœur commençait à poindre un mauvais pressentiment. Il allait se passer quelque chose, quelque chose qu’il s’était déjà produit la dernière fois quand il appartenait encore à cette étrange réalité. Il se fraya un chemin sans peine parmi la foule, elle semblait s’écarter pour le laisser passer. Alors qu’il se rapprochait, il vit arriver une autre jeune femme et ce qu’il s’était passé la dernière fois lui revint en mémoire. Cette jeune femme malgré ses airs d’ange était un véritable démon, il ne fallait pas qu’elle s’approche d’elle, surtout pas, sinon tout recommencerait à nouveau, tout serait perdu. Il tenta d’aller plus vite, de se mettre à courir mais soudain la foule se fit oppressante, elle se resserra pour soudain, en seulement quelques secondes, ne former plus qu’un mur, une muraille infranchissable d’ombres diaboliques. Il s’accrochait à eux, tentait de les séparer, de former une faille dans laquelle il aurait pu s’engouffrer mais ils semblaient à présent aussi durs que de la pierre et dans ses yeux impuissants la scène qu’il avait tant redoutée se produisait. La « sorcière » était arrivée à la hauteur de Libera et elle lui tendit en toute innocence un verre dans lequel cette dernière s’empressa de boire une gorgée. Il se mit à hurler de toute ses forces mais personne ne l’entendait, pas même elle. Elle aurait pu tourner la tête dans sa direction qu’elle n’aurait pas été en mesure de le voir. Et plus il la voyait boire, presque avec avidité le breuvage, plus il avait l’impression de s’effacer et d’autres images s’imposaient à ses yeux. Il la voyait, elle, étendue sur son lit durant la nuit, livide. Et puis soudain tout se mit à tourner, tellement vite qu’il en avait la nausée, les images se mélangeaient, les odeurs, les sons, il tenta en vain de se débattre une dernière fois, de l’approcher pour lui arracher son verre mais il était trop tard et à mesure que le noir l’envahissait, il savait qu’il avait échoué à nouveau. Elle allait mourir et il n’avait rien fait pour l’en empêcher …
« LIBEEEEEEERA ! » fut le seul son capable de franchir la barrière de ses lèvres, le seul son qui rattachait son cauchemar à cette réalité encore trop diffuse. Et puis soudain, une fraîcheur. Une fraîcheur sur sa nuque. Peu importe ce que c'était, c'était simplement agréable sur sa peau brulante et perlée de sueur. Une fraîcheur qui se propageait, qui se diffusait sur son corps. D'abord la nuque, puis le haut du bras, et finalement sa joue. Il comprit, malgré la folie et la terreur dont il était toujours prisonnier, qu'on l'avait tiré en arrière, qu'on l'avait attiré vers quelque chose de frais et agréable, une bulle apaisant le feu de son âme. Le corps toujours légèrement tremblant il se laissa aller dans cette étreinte rassurante. Il sentit une main s’engouffrer dans le désordre de ses cheveux bruns, caressant son cuir chevelu, jouant avec ses mèches rebelles et puis soudain une voix douce, un murmure s’éleva dans le silence de la bulle qui venait de se créer autour d’eux, infranchissable tant qu’ils n’auraient pas décider du contraire. « Ca va aller, ce n’était qu’un mauvais rêve. » « C’était tellement angoissant … je crois que cela se passait il y a très longtemps, dans l’enceinte d’un château. Il y avait beaucoup de monde, en habit d’époque et je les observais danser, en me promenant parmi eux. Ils ne me voyaient pas … et puis d’un coup je t’ai aperçue, près du buffet, tu étais seule alors j’ai voulu venir vers toi mais quelqu’un d’autre s’est approché, une jeune femme, et puis j’ai eu comme un mauvais pressentiment alors j’ai voulu te rejoindre au plus vite mais la foule m’en a empêché et j’ai vu cette autre femme te donner quelque chose à boire. Après … après je t’ai vu étendu sur un lit … t’étais … t’étais morte. » Sa voix se brisa à la fin de sa phrase et Tosca resserra encore un peu plus son étreinte autour de lui. Elle continua à le bercer contre sa poitrine en lui chuchotant des mots rassurants à l’oreille, comme une mère l’aurait fait pour son enfant. Ce genre de comportement n’était pas vraiment habituel venant de sa part mais là, elle ne s’était pas même posé de questions. Cela faisait trop de matins qu’il se réveillait dans cet état, en hurlant à la mort, elle ne pouvait plus agir à la légère, comme si de rien n’était. La terreur du jeune homme était beaucoup trop impressionnante pour être feinte, un véritable instinct maternel s’était réveillé en elle. Un instinct maternel que Donatello n’avait même pas connu avec sa propre mère. Jamais elle n’avait prit le temps de le rassurer après l’un de ses cauchemars d’enfants, de toute façon elle dormait tellement loin de sa chambre qu’elle n’était même pas au courant lorsqu’il en faisait un ce qui arrivait pourtant très souvent. Il n’y avait jamais eu personne pour le rassurer, pour le prendre dans ses bras et sécher ses larmes. Il avait eu le confort, le luxe, l’éducation mais jamais l’amour. Lorsqu’il appelait Tosca « maman » ce n’était pas seulement un jeu, elle avait réellement pris cette place là dans son cœur, elle y avait laissé une trace indélébile, elle avait marqué sa vie à jamais et il l’aimait comme une mère. Elle avait beau le traiter durement la plupart du temps, il savait qu’il le méritait et que ce n’était que passager car il savait qu’elle l’aimait, qu’elle finissait toujours par se laisser aller de temps à autre lui offrant des moments uniques dont il savourait chaque seconde. Elle avait réussit en seulement quelques mois à combler des années de manque affectif.
La respiration du jeune homme se fit plus calme à mesure que les minutes défilaient. La température de son corps était redescendue ce qui le rendait presque frissonnant. D’un geste délicat, Tosca remonta la couverture sur eux avant de reprendre sa position. Elle eut à peine le temps de replacer la main dans ses cheveux que le jeune homme s’était déjà rendormit. Elle sourit puis elle ferma les yeux à son tour. Il n’y aurait plus de cauchemar pour cette nuit.
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Deux mains qui se tendent en même temps, qui s’appellent et qui s’unissent avec un naturel déroutant. C’est comme un réflexe, lorsqu’ils se promènent ensemble, ils le font toujours main dans la main et pour eux cela n’a rien d’ambigu. C’est une habitude, une marque d’affection et peut-être aussi un moyen de se rassurer. Lorsqu’il y avait de la foule pour Tosca, ce qui n’était absolument pas le cas ce soir dans cette petite via tranquille et pour lui … pour lui parce que dès qu’il sortait de la casa, il avait peur d’être suivi. Que d’un seul coup, comme dans un film d’espionnage, des hommes en costumes noirs descendent d’un hélicoptère à l’aide d’une ficelle pour les cerner et venir l’enlever, ou qu’une voiture passe à côté de lui et qu’il soit happer à l’intérieur, ni vu, ni connu, j’t’embrouille. Il n’avait aucune envie que cela arrive, il ne voulait pour rien au monde retrouver sa vie d’avant. Celle qu’il avait réussit à se bâtir aujourd’hui était tellement mieux. Il avait sa petite routine néanmoins pleine de surprises et puis tout ces gens qui étaient devenus tellement importants pour lui et dont il ne pouvait même pas imaginer une seule seconde se séparer. Car si un jour ses parents réussissaient à le trouver, surtout qu’ils n’habitaient pas franchement loin, il était certain qu’ils redoubleraient de surveillance à son égard ce qui voulait dire qu’il aurait beaucoup plus de mal à s’enfuir à nouveau et ils ne le laisseraient surement pas garder contact avec sa vie d’aujourd’hui. Ils l’obligeraient à redevenir le petit soldat bien éduqué qu’il avait fait semblait d’être pendant tellement d’années. Non vraiment il ne fallait pas que cela arrive, ça le tuerait. C’était comme passer sa vie en cage. Alors qu’ils étaient quasiment arriver devant la demeure, les doigts de la jeune femme serrèrent un peu plus fort la main de Donatello ce qui lui fit tourner la tête dans sa direction pour comprendre ce qui n’allait pas, mais pourtant en la regardant il ne vit rien d’inhabituel. Il fronça les sourcils et tourna la tête pour s’apercevoir qu’une voiture venait de se garer et que deux personnes, un homme et une femme dont ils ne distinguaient pas les visages, en descendait. C’était ça qui avait causé le léger … stress de la jeune femme ? Eux aussi ils étaient invités ? La question fut vite résolue car en seulement quelques minutes, les deux inconnus apparemment pas si inconnus que ça pour tout le monde, les avaient rattrapés. « Et bien, quelle surprise, moi qui vous croyais à Rome. » Donatello tourna à nouveau la tête, une chips entre les lèvres cette fois, apercevant enfin le visage du jeune homme auquel Tosca semblait s’adresser. Alors comme ça elle le connaissait ? Apparemment pas si bien que ça puisqu’elle le vouvoyait … pourtant il lui disait quelque chose à lui aussi, il était sur de l’avoir déjà vu quelque part. « Tosca Dal Cappello. » se présenta Tosca tout en tendant la main à la jeune brune également présente et à qui Donatello venait seulement de faire attention. Putain mais elle aussi elle lui rappelait quelqu’un ! Il était certain de l’avoir déjà vu quelque part, récemment en plus ! Et étonnamment, elle avait beau être jolie, sa vision lui faisait presque froid dans le dos. C’était quoi encore ces conneries ? Surtout qu’elle aussi semblait avoir aperçu fantôme. « Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » Euh là, je crois que rien n'est moins sur ma cocotte. Sans prendre la peine de se présenter à son tour, trop occupé à rechercher des noms à mettre sur ces « nouveaux » visages, il ne se rendit même pas compte qu’ils étaient arrivés devant la porte d’entrée qui s’était d’ailleurs ouverte pour les laisser entrer. Et c’est là que Donatello aperçut le visage de cette fameuse amie à la fête de laquelle il avait été trainé sans ménagement par Tosca. Incapable de dire quoique ce soit, il se contenta d’ouvrir grand la bouche et de la pointer du doigt d’un air particulièrement fin. Cela commençait à faire beaucoup pour son petit cerveau là pour le coup, il n’arrivait même plus à suivre la conversation. « Toi ! L’espèce de sale môme buté de Rome. Alors comme ça, tu le connais ? » L’air encore plus hébété qu’auparavant, Donatello ne répondit même pas. « L’espèce de chieuse butée de Rome », comment l’oublier ? Il n’arrivait vraiment pas à comprendre comment c’était possible qu’il la recroise ici à Rome et qu’il se retrouve même chez elle. Oui vraiment, c’était trop pour sa pauvre petite cervelle. « Rome ?! Qu’est-ce que tu as fait comme connerie encore ? » s’étonna Tosca à qui il ne fut capable de répondre que par un haussement d’épaule, ce qui sembla avoir pour effet de la bloquer sur le seuil de la porte tandis qu’il entrait dans la maison. Surpris il la regarda du coin de l’œil, elle était entrain de discuter avec ce type qui lui disait vraiment, vraiment quelque chose. C’était étrange de les observer, il avait beau avoir entendu le vouvoiement de Tosca, il avait l’impression qu’ils étaient très proches, il avait même l’impression de le savoir … « Tes parterres de fleurs sont absolument incroyables, Rachele. J’étais entrain de les admirer, et on se demandait ce que c’était comme race...? » « HAN ! Je sais à qui vous me faites penser depuis tout à l’heure ! » s’exclama Donatello qui sortait enfin de sa torpeur tout en pointant l’homme à côté de Tosca du doigt. Il venait d’avoir une illumination et il devait la partager avec le monde entier tandis que les regards se braquaient dans sa direction. « A ce Sénateur à roulettes là … Thybalt Andreotti ! On vous l’a jamais dit ? » Devant lui il vit Tosca se frapper le front de sa main en baissant la tête. L’intéressé quant à lui semblait hésiter entre le rire et les larmes. Bah quoi ? Il avait dit une connerie ?
V. Bruna dell'Abizzi
❛ VIOLET BRUNA ⸞ rosa candida ❜
■ Messages : 317 ■ Age du Personnage : ventidue anni. ■ Logement : petite maison au borgo venezia. ■ Date d'arrivée à Vérone : 13/03/2011
♠ ♠ ♠ ♠ ■ Relazioni & Famiglia: ■ Job: Étudiante en histoire de l'art de la Renaissance. ■ Sono : se remet d'une rupture
Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Jeu 5 Mai - 4:00
Couleurs, chaleur; chaleur, couleurs. Il semblait à Bruna qu’elle n’était plus rien d’autre que ses sens, plus qu’un corps et ses terminaisons nerveuses innombrables et électriques. Ses récepteurs sensoriels vibraient, débordaient; fourmillant de mille informations foisonnantes, changeantes et concentrées sur deux concepts simples et pourtant complexes: couleurs, chaleur.
Couleurs, chaleur. Couleurs miroitantes et moirées, tourbillonnantes et animées d’un continuel mouvement disparate, insensé, sans but ni fin. Constante évolution dans les formes et les coloris bariolés; trajectoires insensées; étrange remous qui était pour Bruna - si tant est qu’on puisse appeler Bruna cet être fait de sensations brutes - une chose à la fois dangereuse et source de vie. Et chaleur. Chaleur qui découlait, lui semblait-il, de ce mouvement perpétuel et incessant. Chaleur relative et anormale, cependant, car, sans être extrême, elle ne s’accompagnait de nul sentiment de bien-être. Peut-être d’ailleurs n’était-ce que qu’une aigre tiédeur, ou même une simple moiteur, qui imprégnait chaque pore et chaque cellule de Bruna, la baignant dans une aura molle et silencieuse. Couleurs, chaleur. Longtemps il n’y eût rien d’autre que ces perceptions, impressions fugaces et impalpables.
Puis les contours des choses se précisèrent. Des bruits se firent entendre peu à peu; d’abord un bourdonnement désagréable et sourd, puis un brouhaha animé et de plus en plus clair. Des mots jaillirent de temps à autre, prononcés dans une langue slave et quelque peu gutturale que Bruna ne reconnaissait pas, mais la plupart du temps la musique ambiante, enjouée et folklorique, recouvrait le bruit les conversations qui ne se devinaient alors, légères, qu’à travers une rumeur ou un murmure. Bruna, qui commençait lentement à prendre conscience de son être et de son propre esprit, observait la scène sans se demander même où elle se trouvait. Elle contemplait, comme on regarde un film absorbant devant lequel on on oublie son propre nom, la grande salle, illuminée par de douces chandelles, et les festivités qui s’y tenaient. Celles-ci allaient bon train - joyeuses, champêtres et ininterrompues, elles réunissaient tout un beau monde qui dansait sans répit et buvait allègrement de tout son saoul. Bruna prit conscience de sa personne lorsqu’elle commença à analyser le spectacle, involontairement et d’un oeil d’experte en histoire de l’art - visiblement un bal populaire, organisé par la petite noblesse qui accueillait pour l’occasion la riche paysannerie du coin. Aussitôt qu’elle réalisa qui elle était et avant même que l’inévitable question (« Mais qu’est-ce que je fais là? ») ne puisse se poser, ce souvenir d’elle-même s’estompa soudainement et sans crier gare pour laisser place à quelqu’un d’autre, à une personnalité qui n’était plus tellement la sienne et pourtant fondamentalement semblable. Le temps d’un soupir plus tard, elle était une autre personne - autre passé, autre identité, autre histoire.
Mue par un sentiment de malaise inexplicable et par une énergie invisible, elle s’extirpa alors du coin sombre de la pièce, duquel, plaquée dos-à-dos contre le mur, elle observait la danse. Ses hésitations n’étaient plus les mêmes: au lieu de s’interroger sur sa présence dans le château, elle était dans son univers mais semblait en revanche déchirée par un dilemne complètement autre et insurmontable. Elle marchait sans but, ne parlait à personne et se tordait les mains. Elle ne sentait pas ses ongles lacérer sa paume. Elle paraissait folle; peut-être l’était-elle. Son regard avait l’air d’être brouillé, vague, perdu dans l’horizon; pourtant ce n’était qu’une apparence, et si ses yeux bruns incertains ne s’arrêtaient sur aucun point fixe, c’était parce qu’elle cherchait quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. Une femme. Libera.
Son regard la cherchait mais ne la trouvait pas - ce fut son coeur qui la sentit. Sans qu’elle ne la voie, son instinct lui parlait aussi clairement qu’une voix; elle savait que Libera était présente et qu’elle se rapprochait d’elle, savait que la svelte et gauche brune avait le coeur serré sous sa robe de mousseline rouge, serré d’être séparée de Simon. Bruna sentait le danger comme on sent venir l’orage, une doucereuse lourdeur pesant sur l’air et le comprimant dans les feuillages. Elle l’aperçut soudain, au détour d’un groupe de danseurs enivrés. Tranquille, souriante, et presque gracieuse au milieu des courtisans - encore une fois, ce n’était qu’illusion. Sous le masque de la joliesse pimpante et du bonheur fringuant de la jeunesse, Libera était éperdue, légèrement anxieuse et tendue, un peu préoccupée, et passionnément troublée par un manque qui lui était familier et que Bruna identifia sans problème: Simon - quand il n’était pas là, Libera tremblait presque. Et ce soir en effet, Simon manquait à l’appel. Il était mort à présent, et peut-être Libera s’en doutait-elle, peut-être était-ce pour cela que ses yeux vert d’eau fuyaient le regard des autres.
Bruna - ou quel que soit le nom réel de cette jeune femme - avait en effet commis l’inéparable, l’inénarrable, l’impossible: au bord du gouffre, plongée dans un désespoir profond et sempiternel, et ne pouvant se résoudre à accepter l’inéluctable (sa propre mort, de douleur ou de folie, qui ne tarderait pas puisqu’elle avait vomi du sang le matin même; puis celle, tout aussi inexorable, du couple maudit), elle s’était résignée à commettre un crime qui la répugnait au plus profond de son être. Depuis six ans presque jour pour jour, elle s’employait sans relâche, sans lassitude et sans remords à la même cause: épargner la vie des innocents, Libera et Simon, possédés par le mal des démons anciens, tout en s’évertuant à les séparer l’un de l’autre, pour ne pas qu’ils ne meurent de leur amour profane et que la damnation ne se perpétue à travers les âges. Pourtant, ce jour-là, Bruna avait rendu les armes. Elle avait perdu. Elle allait mourir et les deux soupirants inconsolés mourraient avec elle, pour qu’ils ne puissent plus jamais nuire à ceux qui les entouraient. Ce soir, tout serait achevé. Ce soir, Simon serait étendu, livide, sur son lit, gisant sans vie à tout jamais, après avoir bu, en se préparant pour le bal, le vin, empoisonné par Bruna, de la carafe de sa chambre. Ce soir, Bruna offrirait une coupe emplie du même mélange à l’innocente Libera, et toutes deux boiraient de concert l’élixir mortel. Ce soir, tout serait achevé. Et c’était une torture, une torture des plus douces - presque un soulagement - de savoir que c’en était fini pour cette vie infernale, que Simon et Libera lègueraient l’anathème à d’autres malheureux.
Tout alla très vite et pourtant presque adagio. Bruna s’avança vers Libera, son amie de toujours. Confiante, sans aucun soupçon, celle-ci accepta la coupe ciselée qu’elle lui tendit indolemment, l’air de rien. Elles trinquèrent sans un mot, en souriant toutes deux du même sourire mensonger, puis portèrent les breuvages à leurs lèvres. Bruna goûta la brûlure de l’alcool dans sa bouche, puis celle, intense et poignante, qui transperça quelques instants plus tard sa poitrine frémissante. Très vite, elle cessa d’entendre le brouhaha ambiant pour ne plus rien percevoir; sa vue se brouilla et elle n’aperçut que Libera, la bouche entrouverte, avant de sombrer dans le néant. Elle n’entendit pas le cri de douleur du jeune homme consterné qui secouait le corps inerte de Libera.
Ses cils bruissèrent, et Bruna, allongée comme une gisante sur le sublime lit à baldaquin de la chambre luxueuse, ouvrit les yeux. Étourdie, elle contempla un moment les moulures boisées du haut plafond qui la surplombait. Le décorateur de l’endroit avait raté son coup - il était impossible à cette distance de distinguer clairement ce qui était si finement sculpté dans le merisier brun-roux. Mais peut-être était-ce voulu, peut-être que cette impression de lointain était faite pour ouvrir un horizon au-dessus des têtes, peut-être que ce fouillis de feuillages gravés, indiscernable distinctement, l’était volontairement, afin que les occupants de l’appartement ressentent ce que les explorateurs doivent ressentir quand ils s’aperçoivent que la végétation luxuriante de la forêt amazonienne qui culmine au-dessus de leur tête forme à quelques mètres d’altitude une véritable voûte infranchissable. C’était tout à fait possible, et même nettement possible de la part des Européens - elle avait toujours ses réflexes d’outre-Atlantique, où jamais un architecte ne se serait amusé à faire façonner des boiseries ornées admirables dans le but de donner un sentiment de plénitude à ceux qui la contemplait.
Elle avait encore rêvé, elle le sentait. Étonamment, elle était plutôt sereine, paisible, bien loin de la panique qui s’emparait d’elle habituellement après l’une de ses visions troublantes. Peut-être était-ce dû à l’Italie (non, rectifia-t-elle, en fait, ça, c’était plus que clair. Elle allait beaucoup mieux depuis son arrivée dans la Botte), ou plutôt à la proximité de Thybalt, qui dormait - ou peut-être ne dormait pas - dans la chambre d’à côté. Ou peut-être encore était-ce dû à sa totale absence de souvenirs concernant le contenu de ce rêve. Étrangement, en effet, depuis qu’elle était à Vérone et dans ses environs, elle ne retenait de ses rêves que des éclairs, des souvenirs vagues et complètement flous, des images indistinctes et brumeuses de visages ou de lieux. Et plus d’amoureux transi ayant bizarrement la tête de son cousin - c’était fou comme elle intériorisait sa vie, elle. Plus que de fugaces impressions troublantes. Comme si le fait d’être dans la ville de Roméo et Juliette avait brouillé les signes de son inconscient chimérique et déraisonnable. Peut-être que la folie de la tragédie shakespearienne qu’elle avait contractée à Boston et qui avait précipité son départ était totalement irrationnelle, en fin de compte. Peut-être qu’elle s’était monté un film, encore tellement chamboulée par la mort de Jeremey - oui, c’était sûrement ça. Peut-être. Peut-être que son coeur, son «italianité» cherchaient seulement un prétexte fou pour justifier son retour dans ce pays et son éloignement de l’étouffante Côte-Est, qu’elle avait parcourue et tant aimée avec son fiancé avant le drame. Elle n’allait pas s’en plaindre. Ses rêves étranges se calmaient, comme quand elle et Jeremey étaient heureux. Et elle était heureuse en Italie - fragile et brisée, mais heureuse. Un soupir de soulagement et de bonheur mêlés s’échappa de sa bouche, et la laissa plus légère.
Rome l’enchantait aussi. Le mélange hétérogène et pourtant harmonieux, des époques diverses, des influences multiples, des vies. Rome était vivante des coeurs qui l’avaient aimée, vivante des pas qui avaient résonné sur les dalles antiques - tous les chemins mènent à Rome, n’est-ce pas? Rome respirait, non pas comme un vieillard londonien, ni comme un Gavroche parisien, mais comme une femme, une femme superbe, insolente, lascive, féline - en un mot, italienne. Elle se serait bien vue vivre ici, un jour - même si elle disait ça de toutes les villes qu’elle avait visitées dans la péninsule. Elle aurait aimé avoir un petit appartement dans le Trastevere, prendre des photos de la Piazza del Popolo et déambuler dans les thermes de Caracalla au crépuscule. Elle aurait aimé longer le Tibre sableux en chemin pour l’université La Sapienza. Un jour, peut-être... Pour le moment, son coeur appartenait à Vérone. Il y avait trop d’Antiquité à Rome, et cela étouffait les admirables vestiges du Moyen-Âge et de la Renaissance, son domaine de prédilection. Vérone laissait respirer ses monuments anciens. Elle aussi, d’ailleurs, y respirait mieux.
Ces quatre jours s’étaient écoulés en un coup de vent, comme l’eau d’une des milles fontaines de la Ville Éternelle, foisonnants de sensations et riches en évenements. Légèrement rougissante, elle avait rencontré Il Divo, le mafioso et homme politique, légèrement perturbée par cette association d’activités clairement dangereuse, et pourtant admise sans trop de soucis dans les cercles italiens les plus élitistes. Mais très vite, son aplomb naturel reprit le dessus, celui qui l’animait quand elle rencontrait des politiciens dans la ville de Kennedy, et la conversation fut vive et éclairante - Thybalt lui confia dans la berlina qui les ramenaient à l’appartement Andreotti inhabité (qu’ils occupaient pour quelques jours) que son grand-père avait été fébrile, et même légèrement émoustillé (sourire moqueur de son cousin) par elle après leur interaction. Le sentiment, semblable à l’ivresse, que Bruna avait toujours ressenti quand elle impressionnait l’un de ceux qui «faisaient le monde» (pour reprendre l’expression de Daisy, sa mère), l’exalta aussitôt. Elle souriait comme elle respirait. Presque comme avant. Ces quatre jours avaient été une bulle de rêve, magique et irréelle, dans le bourbier pas possible qu’avait été sa vie durant la dernière année, après l’accident. C’était à cet espoir ténu, à l’espoir que tout irait mieux, qu’elle s’accrochait en regardant défiler les paysages que l’avion survolait - plaines du Latium, sommets des Apennins, méandres boueuses du Tibre. À sa gauche, Thybalt, à moitié endormi, marmonnait en écoutant son iPhone, qu’il avait mis en mode «avion» en bougonnant. Il avait bougonné durant tout le séjour, d’ailleurs - plein de bonne volonté, d’accord, mais clairement perturbé par autre chose qu’il évitait de mentionner. C’était normal, elle le connaissait assez peu finalement et hésitait toujours un peu avec son italien, et il devait lui cacher un problème très privé; n’empêche, Bruna devait s’avouer qu’elle aurait aimé qu’il lui confie ce qui semblait tellement le troubler. Elle l’aurait fait, elle - c’était ce qu’elle se répétait. Oui, mais elle c’était elle, et lui c’était autre chose. Et elle ne lui avait pas mentionné ses rêves, à ce qu’elle sache. Elle s’assoupit sur ces pensées, et la voix du pilote lui annonçant température-heure-bon voyage la réveilla brusquement à l’arrivée. Thyb’, à côté d’elle, triturait frénétiquement son portable pendant qu’elle lui lisait les titres du jour sur l’exemplaire de La Reppublica qu’elle s’était procuré. « Oui, donc Ben Laden est mort. Tout le monde aime Kate et William.» Hochement de tête. « Et Berlusconi a fait sauter le Colisée.» Nouveau hochement de tête discret - en revanche, le voisin de Thybalt tourna vivement la tête vers elle, interloqué. « Niente. Una panzana. » lui indiqua-t-elle pour qu’il cesse de la fixer - ah, ces pervers d’italiens.
« Bon. On est arrivés. Enfin.» (Non, sans blague). Thybalt semblait agité. « Euh, Bruna, tu pourrais t’occuper des valises, s’teuplait ? J’ai un truc à faire. » Retour au portable. Okay ... Heureusement que le sourire était sa seconde nature, hein, parce que sinon, elle aurait pu criser. Elle le poussa devant elle aux différents contrôles d’identité et récupéra leurs valises Fendi pendant qu’il pianotait comme un dingue. C’était limite inquiétant. Il avait été stress pendant tout le voyage, mais il était tout de même resté Thybalt - provocateur, enjôleur, et faussement cynique... Là, elle avait affaire à un parfait inconnu. Son comportement la mettait mal à l’aise, à l’étroit. Ils avaient tout récupéré - enfin, elle avait tout récupéré - et Thybalt ne faisait pas signe d’arrêter sa conversation effrénée par textos. Bruna acheta un magazine, qu’elle feuilleta en attendant que son cousin daigne lui adresser de nouveau la parole. Ah tiens, Kate Middleton - jolie robe! Et comment ça, Damiano avait trompé Lucrezia ? ... Et comment ça, le sénateur Andreotti avait une liaison secrè ... « Bruna! Changement de plan! Désolé pour t’avoir fait attendre. On va chez une amie, Rachele. Tu verras, tu vas l’aimer. Elle est ... enfin bon. On y va? ». Ah, parce qu’il y avait eu un plan? Contente de savoir qu’on la mettait au courant. « Bon, d’accord. Let’s go ! Et c’est moi qui choisit la musique dans la Lamborghini. » Revanche. Il allait voir ce qu’il allait voir. Elle avait même acheté un CD de Nana Mouskouri dans une petite boutique de la Via Nazionale - au cas où elle aurait eu une soudaine nostalgie des goûts musicaux discutables de sa grand-mère bostonienne. C’était just perfect pour l’occasion.
Les pneus crissèrent silencieusement sur le bitume. « C’est là. » Ils s’étaient garés devant une jolie maison cossue d’un quartier résidentiel sur les hauteurs de Vérone - le borgo Venezia, si elle se souvenait bien. Thybalt, silencieux mais souriant, subissait la torture musicale qu’il méritait, mais se crispa peu à peu au long du voyage. Il allait falloir qu’elle fasse quelque chose, sinon, il allait mourir d’une crise cardiaque à trente ans. « Allez, viens. »
Thybalt la guida d’un pas hésitant vers deux personnes qui attendaient, pas loin de la maison de Rachele. L’une des deux, un brune à la crinière emmêlée, se retourna, un air résigné plaqué sur la figure. Oh. Oh. Oh ! Mais, c’était ... Était-ce ... ? Oh. Mais si, elle la connaissait ! Se pourrait-il que ce soit ... ? Non, ce n’était pas elle. Évidemment que ce n’était pas elle. C’était impossible. Elle ne se rappelait même plus de sa tête, de toute façon. C’était quelqu’un qu’elle avait déjà croisé dans la rue, rien de plus. Son visage lui était vraiment familier, cependant. C’était une actrice, alors, ou une journaliste du JT. Ou une célébrité locale. Ou sa voisine de pallier.
Mais pourtant... Bruna détourna le regard, et sentit ses entrailles se serrer, ses yeux se brouiller, l’espace d’une ou deux secondes de confusion inexprimable. Cette jeune femme ... Sa vue lui faisait mal. Mal dans tout son être. Une impression de frayeur indescriptible s’était inscrite dans sa tête. Plus que tout, la panique la submergea, l’engloutit, l’étouffa... Elle la chassa au prix d’un effort insurmontable qui lui parut surhumain, et tourna la tête vers la jeune femme, qui ne semblait d’ailleurs pas particulièrement heureuse de la voir non plus. Ni Thybalt. « Et bien, quelle surprise, moi qui vous croyais à Rome. » La lumière se fit dans l’esprit de Bruna. Lumière faiblarde et peu convaincante, lueur tremblotante même, mais lueur quand même. C’était elle, la jeune femme du magazine. La fameuse liaison secrète dont elle n’avait pu rien savoir. Et peut-être même la raison du comportement irritant de Thybalt. Le soulagement bref et léger qu’elle ressentit fut suffisant pour qu’elle aie la contenance nécessaire pour se présenter et tenter de comprendre son malaise. « Tosca Dal Cappello. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » Ah tiens, cette Tosca devait être connue, alors. Donc pas de raison de s’inquiéter. « Bruna dell’Albizzi. La cousine de Thybalt. » Enchantée ? Pour une raison étrange - ou peut-être pas si étrange que ça, s’il s’agissait bien de Mademoiselle-l’amante-de-Thyb’ - Tosca n’avait pas l’air de la porter dans son coeur. Ni le grand garçon un peu dégingandé qui l’accompagnait, d’ailleurs - celui-là aurait été irrésistible si une telle aura d’immaturité, d’irresponsabilité ne s’était dégagée de lui. D’instinct, Bruna avait l’impression qu’en cas de situation grave, il ferait exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Un mec dangereux malgré lui. Gentil, balourd, mais elle s’en méfia sans trop savoir pourquoi, et encore une fois, elle avait l’impression que c’était réciproque. Mais qu’est-ce qu’ils avaient à tous la jauger, ces gens? Elle ne leur avait rien fait, pourtant. Ah non, pas celle-là. La blonde sculpturale au sourire légèrement naïf - Rachele, sûrement - qui venait de leur ouvrir la porte avait l’air tellement gentille, adorable, accueillante que Bruna se sentit tout à coup plus à l’aise. Enfin un visage sympathique dans cette maison - enfin, devant.
« Bon, ben c’est cool, tout le monde est là. Euh, même une que je connais pas. Enfin, Thyb, où sont tes manières ? C’est elle, la fameuse brune dont les journalistes parlent, avec qui tu es fourré tout le temps ? » Ah non, ça, ce n’était pas elle. « Raté ! Bruna, la cousine de Thyb’ ». Bruna lui offrit son plus franc sourire. Elle avait tendance à considérer ceux qui lui sauvaient la mise comme Jésus réssucité. Alléluia. « Donc on a Tosca Dal Cappello d’un côté, Thybalt Andreotti de l’autre et… » « Heu... On se connait déjà, je suis sa ... Photographe. » Elle n’avait pas l’air trop sûre d’elle-même, la Tosca, mais ça expliquait déjà pourquoi sa tête lui rappelait si intensément quelqu’un - puisqu’elle connaissait Thybalt. « Eyh ! C’est ton fils ça ? Toi ! L’espèce de sale môme buté de Rome. Alors comme ça, tu le connais ? » Et en plus, la blonde n’était pas fan non plus dudit « sale môme ». Bingo. Vive Rachele.
« Oula, range tes griffes Tigrou. Personne ne touchera un cheveu de sa tête tant que je ne l’aurais pas décidé. Mais ce jour-là, je te promets que je t’appelle pour qu’on lui mette sa race en duo. Ça te va ? Rome ?! Qu’est-ce que tu as fait comme connerie encore ? » Bruna jeta un regard angoissé à Thybalt, qui lui-même fixait Tosca. Puisque personne ne daignait lui expliquer pourquoi tout le monde se connaissait et lui rappelait quelqu’un, elle tenta de comprendre par elle-même l’imbroglio de relations qui s’entremêlaient pêle-mêle sur le seuil d’une maison italienne. Rachele n’avait pas tort. Tosca et le Gavroche du coin semblaient avoir une relation fusionnelle, incroyablement complice et presque filiale.
« En tous cas, tout est servi, alors… faites comme chez vous. Mi casa e su casa. » Bruna entra, passant devant Thybalt et lui lançant un dernier regard interrogateur auquel il répondit par un sourire moqueur, et elle emboîta le pas à Rachele, qui, en parfaite hôtesse, les dirigea vers la cuisine. Et Bruna, en parfaite invitée, entama la conversation. « Bon, alors, Rachele, d’où est-ce que tu connais Thybalt? Et j’imagine que toi non plus, tu ne sais pas pourquoi lui et Tosca se connaissent aussi ...» Avant même d’entendre sa réponse, Bruna avait fait volte-face. Elle sentait que quelque chose n’allait pas, comme on sent le roussi quand on a laissé cramer un truc qui menace d’enflammer toute la maison. Ce fut pour voir Tosca et Thybalt, qui s’étaient attardés, entrer à leur tour et tenter en vain d’avoir l’air normaux. Donc il y avait définitivement anguille sous roche avec ces deux-là, mais pas de quoi s’inquiéter ... non?
« HAN ! Je sais à qui vous me faites penser depuis tout à l’heure ! A ce Sénateur à roulettes là … Thybalt Andreotti ! On vous l’a jamais dit ? » Il était vraiment trop, celui-là - d’ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi elle ne l’adorait pas naturellement. Elle aurait du, normalement, mais quelque chose l’en empêchait toujours. « Normal, c’est lui, idiot. Tu mets toujours les pieds dans le plat comme ça? » Elle y était peut-être allée un peu fort. Le silence se fit quelques instants dans le hall d’entrée que la lumière du soir nimbait d’orangé.
Thybalt A. Andreotti
LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.
■ Messages : 3716 ■ Age du Personnage : 25 ans ■ Logement : ANDREOTTI; 34 Via Barchetta ; Citta Antica ■ Date d'arrivée à Vérone : 12/12/2009
♠ ♠ ♠ ♠ ■ Relazioni & Famiglia: ■ Job: Maire de Vérone ■ Sono : marié(e)
Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Dim 8 Mai - 1:08
Une famille. Un concept que Thybalt avait depuis longtemps oublié. Depuis trois ans il se considérait comme seul au monde, suite au tragique accident de voiture qui avait coûté la vie aux siens. Un accident dont il s’était longtemps sentit responsable. Et aujourd’hui alors qu’il s’était accoutumé à l’idée de ne plus avoir de famille, voila qu’une cousine américaine débarquait de nulle part. Et quelle cousine. Bruna lui rappelait Reena par tant d’aspects, jeune fille féminine jusqu’au bout des ongles et pourtant si intelligente et déjà tant abimée par la vie. Allongé dans son lit en plein cœur de Rome il écoutait au travers de la cloison la respiration régulière du nouveau membre de la famille Andreotti. Autrefois c’était la respiration de sa sœur qu’il écoutait ainsi en cherchant le sommeil car il avait offert à Bruna de dormir dans le lit de sa défunte jumelle. Thybalt avait tant changé depuis son retour à Vérone. Il avait commencé à faire son deuil. Grâce à Tosca. Aux côtés de la jeune femme il s’était épanouit, était revenu à la vie. Aujourd’hui il pouvait revenir à Rome sans crainte de croiser les fantômes de son passé, il était en paix avec lui-même. Enfin presque car si Thybalt n’arrivait pas à dormir, c’était pour une raison bien précise… Tosca Dal Cappello, la jeune femme qui avait fait renaitre en lui sa soif de vivre, était mystérieusement fâché contre lui. et il ne trouvait pas le sommeil car ses pensés le ramenaient constamment à Vérone et à la femme qui lui en voulait. Il était vrai qu’il ne l’avait pas prévenu de ce départ, qu’il avait dû immanquablement décalé chacun de leurs rendez vous à cause de la présence de sa cousine dans sa maison à Vérone. Il était également vrai qu’ils n’avaient pas … Enfin bref, un membre de son parti, un catholique tel que lui ne devait pas … Elle lui manquait. Il fallait bien l’avouer, passer autant de temps loin d’elle, en sachant qu’elle lui en voulait était une véritable torture psychologique, un supplice de Tantales moderne. Thybalt se retourna pour la énième fois sur son matelas et soupira. Il ne trouverait jamais le sommeil, pas sans Tosca auprès de lui. Il inspira profondément et tâcha de se détendre, ignorant la migraine qui lui vrillait le crâne. Il avait apprit à faire avec ses douleurs, des douleurs chroniques qui se tenaient éloignés de lui à Vérone mais se réenclenchaient dès qu’il quittait la ville. Il jeta un coup d’œil vers la table de chevet. Demain il tiendrait son dernier grand oratoire devant le Sénat, il devait dormir… rien quelque heures, ce n’était qu’un somnifère après tout … Il referma ses doigts sur le petit cylindre de plastique orange. Un seul comprimé… Il croqua le cachet et déglutit, il se rallongea sur les oreillers et soupira. Attendant un sommeil chimique sans rêves …
(…)
Tosca, elle était là, il pouvait le sentir, il l’entendait pleurer. Tosca. Avec une avidité presque douloureuse il parcourait les pièces de cette maison qui était la sienne, l’estomac noué, la peur au ventre. Il fallait qu’il la retrouve. Il sentait sa détresse comme si elle suintait par tous les pores des murs de la maison. Pourquoi personne ne l’entendait-il pleurer ? Pourquoi personne n’allait l’aider ? Pourquoi Maria se tenait t-elle prostrée dans sa cuisine, ne bougeant pas d’un millimètre ? Pourquoi était-il le seul à la chercher ? La porte de son bureau était fermée. Pourquoi André faisait-il nerveusement les cents pas devant elle sans entrer alors que de toute évidence c’était de cette pièce que provenaient les sanglots de sa femme ? La porte refusa de s’ouvrir sous sa paume. Il eut beau tempêté, juré et promettre devant Dieu de fracasser cette porte si elle ne s’ouvrait pas, rien ne se produisit. Il se sentait impuissant, Tosca était là, derrière cette porte, souffrant et il ne pouvait rien faire, arrêté par une porte. Alors qu’il se résignait à l’enfoncer d’un grand coup d’épaule, les pleurs cessèrent et la porte s’ouvrit, il manqua de perdre l’équilibre et se redressa de justesse sur ses jambes. Il ne comprenait pas. Giulio s’approcha aussitôt de la porte, passant devant lui sans le voir, il avait pourtant été insensible aux invectives de son petit fils quelques secondes plus tôt.
« C’est un petit garçon. » Annonça la matrone en souriant à Giulio. « Tout c’est bien passé. »
Un petit garçon ? De quoi parlait cette femme ? Ou était Tosca ? Et pourquoi ressentait-il tant de tristesse, de désespoir si tout c’était bien passé ? Thybalt les bouscula pour rentrer dans la pièce. Ce n’était plus l’immense bureau qui était sien mais une chambre. Une chambre aux murs recouverts de livre. Le soulagement étreignit son cœur lorsqu’il découvrit Tosca assoupit au creux d’un lit impressionnant de par sa largeur. Son front était moite de sueur, et ses yeux mis clos, elle respirait régulièrement contemplant un ballot de linge entre ses bras, à la vue de son sein nu Thybalt détourna les yeux. Elle avait eut un fils… dans sa maison. Etait-il le père de cet enfant ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Les murmures de Giulio et du médecin ne l’atteignait pas, les mots résonnaient aux oreilles de Thybalt sans qu’il les comprenne vraiment.
« … Crise de panique durant le travail … Elle refusait de le faire sans lui, elle l’appelait ne se souvenant pas de l’assassinat… Vous pouvez aller la voir mais ne lui parler pas de … Pauvre petite veuve si jeune … »
Thybalt les yeux rivés sur son fils n’entendait plus rien. Son fils. Tosca leva alors soudainement les yeux et un sourire flotta sur ses lèvres, Thybalt tendit la main vers elle mais eut la surprise de la voir regarder bien en dessous de lui. Elle fixait quelqu’un qui se trouvait derrière lui. Il se retourna et surprise vis Maria s’approcher doucement par une porte dérobée. La vieille gouvernante souriait mais un immense chagrin se lisait dans ses yeux. Elle s’assit délicatement au bord du matelas et remit en place quelques mèches en désordres sur le front de Tosca. Alors seulement elle laissa son regard effleuré le nouveau né et un sanglot secoua sa poitrine.
« Seigneur … Il est magnifique. » Souffla t-elle en regardant avec tendresse l’enfant. « Il ressemble beaucoup à son père. » Répondit Tosca alors que l’enfant posait une main sur son sein comme pour s’approprier un peu plus sa mère. Thybalt releva les yeux de l’enfant. Pourquoi, pourquoi personne ne le voyait-il ? « Vous l’avez fait. » Répondit Maria. « Seule. » « Il fallait que je sois seule… personne n’aurait pu le remplacer aujourd’hui… Personne. » Maria hocha délicatement la tête. « Il a vos yeux et votre nez. » « Thybalt aurait été très fier de vous deux. » Déclara une voix profonde et grave depuis le seuil de la porte. Giulio les yeux humides contemplait la scène. « Très fière de son fils et de sa femme. » Alors Thybalt comprit … Rien n’avait changé. Elle était seule. Il l’avait laissé.
(…)
Il se réveilla en sursaut, haletant, la bouche pâteuse, le cœur au bord des lèvres. La main chaude d’une femme se riva aussitôt dans la sienne et il comprit tout de suite qu’il avait rêvé en redécouvrant les contours de l’avion autour de lui. Il avait prit un décontractant avant de monter à bord, épuisé il avait finit par s’endormir. Alors qu’il reprenait conscience de la réalité les lignes de son rêve s’effacèrent, bientôt il ne resta plus qu’un souvenir vague de ce dont il avait rêvé.
(…)
Le destin faisait parfois bien les choses. Malheureusement le destin était accessoirement un petit farceur qui s’était arrangé pour mettre Thybalt et Tosca dans une situation délicate et merveilleusement drôle. Il aurait pu goûter le comique de la situation s’il n’avait pas eut peur de la réaction de sa « femme » si leur secret était éventé. Ils avaient beau n’être entourés que d’amis, Thybalt n’en craignait pas moins de la voir prendre peur s’ils découvraient la relation qui les unissaient. Il ne comprenait pas Tosca, d’un côté elle plaidait pour la discrétion tandis que de l’autre elle réagissait violement lorsqu’une autre femme semblait s’intéresser à lui manquant de révéler le lien qui existait entre eux.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Chouette entrée en matière. Seigneur même se disputer avec elle lui avait manqué. Avait-elle conscience que l’énervement, la colère lui allait comme un gant. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serré contre lui… Romantisme exacerbé qu’il devait au Xanax prit avant d’embarquer dans l’avion, tout lui semblait plus simple avec un décontractant dans le sang. Foutu peur en avion ! « T’es pas censé être à Rome ? Tu connais Rachele ? C’est qui cette brune ? Pourquoi tu m’as pas appelé ? Tu m’as fait croire que t’étais à Rome pour t’envoyer une brune sans que je vienne te faire chier ? Et après tu l’emmènes chez une blonde pour voir si un petit plan à trois pépère est négociable ? Tu... » Son débit était le même qu’avant son départ, des centaines de questions auxquelles elle ne lui laissait pas le temps de répondre puisqu’elle ne s’arrêtait même pas pour reprendre sa respiration. Délicatement il posa sa main sur son avant bras sachant par avance que le contact de leurs peaux leur enverrait un signal apaisant. « ... Tu m’as manqué. » « Bruna est ma cousine. La seule que j’ai envie de « m’envoyer » comme tu dis se trouve à côté de moi. Rachele est ma meilleure amie depuis le lycée. Et je ne t’ais pas appeler parce que tu me fais la gueule depuis que tu as appris mon départ. Pour le plan à trois attendons de voir jusqu’à quel pont tu tiens l’alcool. » Chuchota t-il tout aussi rapidement alors que Rachele venait de s’apercevoir de leur disparition momentanée de son champ de vision. Il savait que ce soir il ne pourrait faire aucun faux pas, qu’il faudrait faire semblant, leur faire croire que leur relation était exclusivement professionnel. Ne pas la toucher, l’embrasser, la couver du regard … Difficile alors qu’il ne rêvait que de poser ses lèvres sur les siennes et d’une longue soirée de retrouvailles. « Tes parterres de fleurs sont absolument incroyables, Rachele. J’étais entrain de les admirer, et on se demandait ce que c’était comme race...? » Thybalt lui asséna une claque subtile sur la croupe pour la faire avancer avant qu’elle ne s’enlise un peu plus dans son mensonge, venant à sa rescousse il glissa à sa meilleure amie. « Désolé, déformation professionnel, je lui parlais de ma campagne et des ébauches qu’elle a soumit à mes conseillers. Je te promets que c’est la dernière fois que j’invite mon boulot à pénétrer dans cette pyjama party ! » Déclara t-il en déposant un baiser léger sur le nez de Rachele. Seigneur qu’il était bon de rentrer à la maison. Bien sur, il ne s’était pas attendu à ce que Tosca viennent avec le jeune éphèbe à moitié à poil les ¾ du temps qui squattait la Casa. Ce jeune homme auprès duquel il avait prétendu être … l’agent immobilier ? Alors que Thybalt doutait soudainement de l’avenir de leur mensonge il vie un éclaire de lucidité traverser le cerveau de l’endormit. Oula…. Ca sentait le roussit. « HAN ! Je sais à qui vous me faites penser depuis tout à l’heure ! A ce Sénateur à roulettes là … Thybalt Andreotti ! On vous l’a jamais dit ? » Hébété Thybalt fixa Tosca, cette dernière secoua la tête, l’air désolé d’être la « mère » d’un si parfais imbécile. Ce fut Bruna qui concrétisa la pensée générale. « Normal, c’est lui, idiot. Tu mets toujours les pieds dans le plat comme ça? » Thybalt et Rachele échangèrent un regard lourd de sens avant d’éclater de rire. Pas de toute, cette petite était une Andreotti. Prenant sa cousine par l’épaule Thybalt l’entraina vers les petits fours. Plantant une bise sonore sur sa joue il déclara avec emphase. « Je crois qu’ils t’adorent ! » Elle le dévisagea un long moment. $ « Je crois que le Xanax fait enfin son effet. » « Oh non c’est juste moi qui lui fait un effet pareil, Thybalt Andreotti en a toujours pincé pour moi, en ma présence il se décoince. » Gloussa Rachele en se servant un soda. Thybalt éclata de rire une fois de plus guettant du regard la réaction de Tosca qui empêchait le dénommé « Chico » de se jeter sur le buffer préparé par Rachele. Oui, cela allait être une soirée comme on en voit peut.
Rachele d'Aquino
Where we belong ♠ My heart, my soul ♣ We stand alone
■ Messages : 2171 ■ Age du Personnage : 24 ans ■ Logement : 24 Via G. dalla Corte, Borgo Venezia ■ Date d'arrivée à Vérone : 06/08/2010
Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Sam 14 Mai - 14:29
Rachele ne comprenait rien de ce qui était écrit sur le tableau noir. Les fonctions que le professeur n’expliquait même pas – il devait l’avoir fait quand elle était encore à l’hôpital – avaient l’air d’être du chinois pour la jeune fille. Même un coup d’œil à la leçon dans le livre ou sur le cours de sa voisine de table ne l’avança pas plus. Elle qui n’avait jamais eu besoin de travailler en mathématiques se retrouvait complètement larguée. Génial. Elle n’eut d’autre choix que de lever la main pour appeler l’enseignant, et une fois qu’il fut à portée de voix, lui signifia simplement qu’elle ne comprenait pas un iota de ce qui se tramait dans le cours. Seulement voilà, la fin de l’heure sonna. Avant que tous les élèves aient pu s’échapper pour aller remplir leurs estomacs qui criaient famine, l’homme d’une quarantaine d’années appela deux noms. « Andreotti, d’Aquino, venez me voir avant de sortir. » Rachele jeta un coup d’œil à l’autre élève appelé, à l’autre bout de la salle. Généralement, ils se débrouillaient tous les deux pour être aussi loin l’un de l’autre que possible. Personne n’aurait su dire pourquoi il y avait une telle inimitié entre eux, et pourtant, c’était ainsi. Rachele n’aimait pas Thybalt, et il le lui rendait bien. C’est en traînant des pieds qu’elle se rendit jusqu’au bureau de son professeur, et elle eut l’impression qu’il en était de même pour son comparse. « Andreotti, il va falloir que vous aidiez d’Aquino à rattraper son retard pour ce cours. » La jeune fille en avait la bouche bée. Elle s’apprêtait à protester, mais Thybalt fut plus rapide qu’elle. « Quoi ? Non mais… non ! » Haussement de sourcils narquois de la part de l’enseignant. Ils étaient foutus. Maintenant, il n’allait plus leur laisser le choix. Et c’est exactement ce qu’il leur dit. Ils sortirent en silence de la salle de classe. Rachele ignora le regard noir dont Thybalt la fusillait, se contentant de le toiser d’un air hautain qu’elle aimait particulièrement utiliser contre lui. Ce n’était quand même pas SA faute si elle avait manqué les cours parce qu’elle était sur le point de mourir, quand même ! Ils finirent par convenir que la maison du jeune homme était la plus adaptée (quoiqu’elle ne voyait pas ce que sa maison pouvait avoir de mal, à part ne pas être au goût de monseigneur) et à s’y donner rendez-vous le soir, après les cours. C’est avec un soulagement non feint qu’ils se séparèrent pour aller manger avec leurs jumeaux respectifs, pour ne plus se revoir avant le cours particulier. Ils ne partageaient pas de classes ensemble cet après-midi-là, parce qu’ils ne faisaient pas les mêmes options. C’était Reena qui lui avait ouvert la porte. Elle n’avait pas pu cacher son air profondément dégoûté quand elle l’avait aperçue sur le pas de la porte, à cause de la surprise. Décidément, ils n’étaient vraiment pas fan d’elle dans cette famille. « Ton frère m’attend. » Ledit frère dévala les escaliers qui menaient à l’étage et grimaça en la voyant. Est-ce qu’une seconde il s’était imaginé qu’elle le détestait au point de vouloir foutre en l’air ses études et de ne pas venir ? C’était mal la connaître. Il força néanmoins sa jumelle à laisser passer leur « invitée » et la mena jusque dans sa chambre, où il avait visiblement préparé tout le nécessaire du parfait petit mathématicien en herbe. Et les cours avaient commencé.
Au fur et à mesure que Rachele avait rattrapé son retard, Thybalt et elle avaient fini par s’adresser la parole autrement qu’en aboyant et en montrant les crocs à chaque fois. On pouvait même dire qu’ils commençaient à bien s’entendre, et ça relevait presque du miracle. Elle n’avait plus besoin d’aide pour rattraper ses cours, mais ils avaient continué à travailler ensemble. La jolie blonde était certaine qu’elle se posait autant de questions sur Thybalt que lui se posait sur elle. Ses interrogations ? Pourquoi on ne le voyait presque jamais avec une autre fille que sa sœur jumelle, entre autre. Jusqu’au jour où, passablement en manque d’alcool, elle avait été assez insupportable. Il lui avait demandé ce qu’elle avait. Ce qu’elle avait ? Elle avait eu envie de lui arracher les yeux sur le coup, mais s’était retenue et s’était contentée de répondre en marmonnant dans sa barbe qu’elle avait un souci d’addiction. « A quoi ? » Est-ce qu’il pouvait arrêter d’être si foutrement agaçant juste deux minutes ? « Alcool. » Court moment de silence avant que Thybalt ne demande : « Pourquoi ? » Alors plutôt que de chercher ses mots pendant dix minutes, Rachele souleva légèrement son t-shirt tandis qu’il protestait vigoureusement. « C’est bon, je vais pas te voler ta vertu non plus ! Regarde. » Elle pointa du doigt la longue cicatrice qui lui barrait le ventre un peu en dessous de la poitrine. Une ligne rouge écarlate sur les bords et presque marron en son centre. Elle put lire la surprise sur le visage de son ami, peut-être même l’horreur quand il aperçut les autres marques qui s’étalaient jusque dans son dos. « Alec. » Rachele venait de répondre à la question qu’il n’avait probablement pas osé formuler. « C’est pour ça qu’il est en taule. C’est pour ça que j’ai loupé les cours. » C’est pour ça qu’elle avait commencé à boire, au point de s’en rendre malade, de tomber inconsciente, pour oublier, tout oublier.
(…)
Avec autant de monde autour d’elle, Rachele ne savait presque plus où donner de la tête. Cela faisait bien quelques temps qu’elle n’avait pas organisé une telle soirée, et étrangement, elle se sentait bien. Ça lui faisait du bien de voir d’autres visages que celui de Julian. Ou de Joshua. La dénommée Bruna la suivit à l’intérieur tout comme le jeune homme qu’elle avait rencontré une fois à Rome. « Bon, alors, Rachele, d’où est-ce que tu connais Thybalt? » La blondinette eut un énorme sourire qu’elle adressa à la jeune femme. « C’est une très longue histoire Bruna. Si tu as l’occasion de revenir me voir avant que je ne rentre à Rome, je te la raconterai. Ou si jamais tu passes par Rome aussi. » A ce moment-là, Rachele s’aperçut que Thybalt et Tosca étaient toujours à l’extérieur de la maison, à discuter, apparemment. « Tes parterres de fleurs sont absolument incroyables, Rachele. J’étais en train de les admirer, et on se demandait ce que c’était comme race...? » La jeune femme arqua un sourcil à la fois narquois et interrogateur. Elle n’avait jamais imaginé que Tosca puisse s’intéresser aux fleurs. C’est à ce moment-là qu’elle aperçut quelque chose dont elle ne s’était jamais attendue non plus de la part de Thybalt. C’était quoi cette claque qu’il venait de lui mettre sur le derrière ? « Désolé, déformation professionnel, je lui parlais de ma campagne et des ébauches qu’elle a soumis à mes conseillers. Je te promets que c’est la dernière fois que j’invite mon boulot à pénétrer dans cette pyjama party ! » Bah voyons ! Et Rachele, elle, c’était la Reine d’Angleterre. Elle prit Thybalt par le bras, le retenant encore un peu à l’extérieur pendant que la brunette entrait enfin dans la maison. « Tu m’expliqueras plus tard, alors, si tu traites toutes les femmes qui bossent pour toi comme ça… Pervers… » Murmura-t-elle avant de l’entraîner à l’intérieur. Donatello sembla alors avoir fini d’activer ce qui lui servait de cervelle pour pointer son ami sénateur du doigt, alors qu’il avait encore des miettes de chips plein le visage. « HAN ! Je sais à qui vous me faites penser depuis tout à l’heure ! A ce Sénateur à roulettes là … Thybalt Andreotti ! On vous l’a jamais dit ? » Tosca prit l’air gêné qui convient en ces circonstances où on voudrait se cacher sous terre tellement on a honte, Thybalt semblait amusé et interloqué à la fois, Rachele regardait la scène d’un air absolument abasourdi, et Bruna… Bruna, quant à elle, fut la seule à réagir, peut-être un peu violemment, mais d’une façon tellement drôle. « Normal, c’est lui, idiot. Tu mets toujours les pieds dans le plat comme ça? » Thybalt et elle échangèrent un regard avant de se mettre à rire comme si ça avait été la meilleure blague du siècle. Ce qui l’était certainement, à leurs yeux, au vu de toutes les emmerdes qui leur tombaient dessus depuis qu’ils avaient retrouvé leurs bacherts respectifs. Même s’ils l’ignoraient, cela va de soi. Un peu d’humour, quoi de mieux pour remonter le moral des troupes ? Elle entendit brièvement le sénateur rassurer sa cousine, tandis que celle-ci répliquait quelque chose à propos de lui et de l’effet que lui faisait le xanax. « Oh non c’est juste moi qui lui fait un effet pareil, Thybalt Andreotti en a toujours pincé pour moi, en ma présence il se décoince. » Rachele sortit quelques canettes de soda et de jus de fruit du réfrigérateur, elle n’avait rien d’autre à leur offrir comme boisson. Elle adressa ensuite à un clin d’œil à Tosca. « Mais non ma belle, c’est toi ma préférée ! »
(…)
Elle avait hâte de quitter Venise et de rentrer à Rome. Plus qu’une journée de dédicaces, et elle pourrait enfin se prendre un mois de vacances bien mérité. Elle ne toucherait pas à son ordinateur pendant ce temps-là, elle passerait ses matinées à dormir jusqu’à midi, et ses après-midi à s’abrutir devant la télé. Et la nuit, eh bien… elle eut un sourire moqueur pour son reflet, derrière le bar. Elle savait parfaitement comment occuper ses soirées de manière agréable. Rachele continua de siroter son soda. Une scène à laquelle elle avait déjà été confrontée elle-même se préparait sous ses yeux. Une jeune femme brune se faisait accoster par le stéréotype du gros balourd harceleur. Et visiblement, il n’avait pas l’intention de la lâcher. Elle soupira pour la pauvre demoiselle, puis finit son verre et le posa sans aucune délicatesse sur le bar. Elle se leva, secoua légèrement ses cheveux pour donner l’effet qu’elle avait couru, et fit le tour de la foule pour donner l’impression qu’elle venait à peine d’arriver dans l’endroit. Elle s’approcha vivement du drôle de couple. Et se jeta sur Tosca pour l’embrasser à pleine bouche. Elle n’avait plus qu’à espérer que cette dernière jouerait le jeu, qui, après tout, avait été lancé uniquement dans le but de lui lancer la mise. « Excuse-moi ma chérie, j’ai été retenue dans les bouchons. » La jolie blonde passa un bras autour des épaules de la deuxième femme, et se tourna vers le lourd de service. Elle le toisa de la tête aux pieds d’un air si hautain qu’il prit ses jambes à son cou, sans demander son reste. Alors seulement, Rachele relâcha sa prise sur Tosca. « Désolée pour le cirque, je me suis dit qu’un coup de pouce ne serait pas de trop pour s’en débarrasser. Je m’appelle Rachele, » fit-elle en lui tendant une main, que l’autre ne prit que quelques secondes à serrer. « Tosca. » La brunette lui proposa alors de s’assoir avec elle le temps que son fiancé arrive, car c’était lui qu’elle attendait à l’origine. Elles avaient discuté jusqu’à l’arrivée de celui-ci, et seulement à ce moment-là, Rachele avait quitté Tosca. Elles avaient échangé leur numéro de portable, et à chacune des visites de l’auteur à Venise, elles en profitaient pour se voir une soirée.
(…)
Tosca venait de la couper dans ses songes en lui fourrant entre les mains un sac rempli de quelques provisions. Elle fit le tour du bar américain et commença à le vider tranquillement, tout en souriant parce que son amie essayait de retenir Donatello et de l’empêcher de se jeter sur les aliments qu’elle avait disposés sur la table. « Tosca, laisse-le faire. Il n’a que la peau sur les os, ce gosse. » Sa main glissa sur un objet dont elle connaissait la forme par cœur, tant elle avait pu en rêver autrefois. Elle sortit la bouteille de vin de Toscane. Au moins, elle accordait à Tosca d’avoir bon goût en matière de vin. La bouteille lui fut cependant bien ôtée des mains, par un Thybalt qui lui jeta un regard pour le moins étrange. Est-ce qu’elle avait fait quelque chose de bizarre, comme fixer l’objet en bavant ? Elle lui adressa un sourire sincère en l’invitant à servir tout le monde, sauf elle, bien sûr. Mais cela, elle ne le formula pas à voix haute.
(…)
Ils avaient tous bien mangé, bien bu aussi, sauf Rachele, évidemment, qui s’était contentée de boisson non alcoolisées. Elle sentait que l’effet de l’alcool commençait à faire son effet sur les personnes présentes, et savait pertinemment que les prochaines heures risquaient d’être très drôles à observer. Elle avait pu observer un étrange comportement de Thybalt dès qu’il était à proximité de Tosca, et inversement. C’était comme s’ils essayaient tous les deux de s’éviter au maximum, et d’éviter tout contact. Pourtant, d’après ce qu’elle avait vu devant la maison, ils avaient l’air plutôt proche. La jolie blonde flairait anguille sous roche.
Tosca J. Dal Cappello
FORBIDDEN FRUIT — Cause the morning always come to kill the dream —
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Mer 18 Mai - 1:04
«T’es stone ?» C’est la première réflexion qui lui vint en tête alors qu’il venait de se lancer dans une explication pour le moins étrange. Elle était la vulgaire du couple, lui c’était le parfait gentleman tout droit échappé d’un roman à l’eau de rose basé dans l'Angleterre victorienne, qui se signait après avoir osé prononcer le mot «excrément» par exemple. Alors forcément, après l’avoir entendu reprendre des termes tel que «s’envoyer quelqu’un» et plaisanter sur un plan à trois alors qu’à quelques semaines de distance il était plus prude que le cul du Pape, y avait de quoi se poser quelques questions. Et la seule réponse valable c’était la drogue. Il était complètement stone le pauvre. La brune fronça les sourcils, retroussa le nez, et d’un air suspicieux tenta de passer au crible les pupilles du sénateur, mais avant qu’elle n’ait pu aller au bout de son inspection, on les rappela à l’ordre depuis l’intérieur. Elle tenta bien une petite parade en parlant des parterres de fleurs qui aurait pu être totalement crédible si son attention n’avait pas été détournée par une claque qu’elle se mangea sur l’arrière train. Non mais sérieusement, il lui prenait quoi là ? Il se croyait dans un clip de Snoop Dog ? « Désolé, déformation professionnelle, je lui parlais de ma campagne et des ébauches qu’elle a soumit à mes conseillers. Je te promets que c’est la dernière fois que j’invite mon boulot à pénétrer dans cette pyjama party ! » La jeune femme s’immobilisa immédiatement et lui offrit son regard le plus noir, oscillant entre son visage et cette main qui s’autorisait bien trop de choses en public. «Pénétrer.» Répéta-t-elle en le toisant. «Choix de mot intéressant.» Evidemment, ce temps d’arrêt aurait pu éveiller plus de soupçons et attirer plus encore l’attention de ceux qui n’auraient pas vu le geste, mais Rachele vola à son secours en retenant 50 cents à l’extérieur. Ouai, ça valait mieux pour sa sécurité, sinon Tosca aurait été capable de lui faire avaler ses dents. Au moins, il aurait eu l’occasion de se faire poser un dentier en or, du coup, totalement raccord avec sa nouvelle personnalité. Cette soirée promettait d’être intéressante en tout points, et fatiguante nerveusement aussi, mais ça, c’était une autre histoire. Elle venait à peine de poser son séant sur le canapé, aux côtés de Rainman 1, lorsque ce dernier, dans un de ses éclairs de lucidité qui se faisaient de plus en plus rare, reconnu le sénateur... Sans le reconnaître. Si elle ne répondit rien, c’est probablement parce qu’il n’y avait rien à répondre, Bruna venait de s’en charger. Pourtant, Chico ne semblait pas plus éclairé pour autant, comme si cette explication ne le satisfaisait pas, comme si quelque chose, une donnée, restait coincée dans son cerveau. Et Tosca comprit. Elle comprit ce que les autres n’avaient pas saisi, probablement parce qu’elle connaissait le jeune homme mieux que personne. «Non, tu n’as pas rêvé, il était bien handicapé.» Lui murmura-t-elle pendant que les autres s’affairaient autour de Rachele. «Mais ce n’était que temporaire, le temps que quelque chose se décoince dans son esprit torturé. Et après une bonne rééducation, le voilà revenu dans le cercle très fermé des bipèdes.» Et voilà, il suffisait d’une simple explication pour que son visage s’illumine de compréhension et d’une pointe d’apaisement. Tosca s’apprêtait à déposer ses lèvres sur sa joue lorsqu’elle entendit la fin d’une conversation entre les trois protagonistes en cuisine. Thybalt se décoinçait en présence de Rachele ? La brune tourna la tête si vivement que l’ébauche de baiser se termina en coup de boule purement et simplement. Et ce fut tout en se frottant le front qu’elle réceptionna le clin d’oeil de Rachele lui certifiant qu’elle était sa préférée... Ouai, bah tiens, ça lui fait une belle jambe !
(...)
«Arrête !» Soupira-t-elle en jetant un coup d’oeil inquiet en direction du salon. Tout le monde était sagement installé, et personne ne prêtait attention à ce qui se passait dans la cuisine, mais sait-on jamais, mieux vaut prévenir que guérir. Pourtant, malgré sa demande énergique, les mains masculines ne quittèrent pas sa taille, pas plus que le corps qu’elle sentait contre le sien tandis qu’elle s’activait à remplir les grands bols de chips que Chico s’empresserait d’engloutir. « Arrête, bon sang !» Gémit-elle à nouveau, en se décalant sur le côté pour échapper à son emprise. Il n’avait pas l’air de vouloir comprendre son malaise. Normal, il s’en foutait lui. Sa cousine, sa pote d’enfance, Chico, qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à faire qu’ils découvrent le pot aux roses ? Au contraire, peut être qu’il avait envie de ça, d’ailleurs, peut être que c’était justement ce qu’il cherchait, à ce qu’on les découvre pour qu’ils n’aient plus à se cacher. Sauf que non, ça ne marchait pas comme ça. Elle n’était pas libre, elle ne l’avait jamais été, et il en était parfaitement informé avant même de se lancer dans cette histoire. Elle l’avait mit en garde plusieurs fois, elle l’avait repoussé un nombre incalculable de fois, et pourtant il avait insisté, persisté, et signé. Il savait qu’il devrait rester dans l’ombre jusqu’à ce que... Jusqu’à ce que quoi, au juste ? Elle ne savait pas encore très bien, mais quand le moment serait venu, il en serait le premier informé... Ou le deuxième. Alors, là, aujourd’hui, sa petite crise d’indiscrétion aiguë commençait à lui taper sur les nerfs. D’autant que plus il la touchait et plus elle avait envie de le toucher, et si elle se laissait aller, plus rien ne pourrait les arrêter. Et quand je dis «plus rien», c’est vraiment plus rien. Ils seraient peut être même capable de faire l’amour sur la table du salon sans y voir le moindre inconvénient. Mais ce n’était pas de leur faute, c’était ce... «truc»... Et ce «truc» elle n’en voulait pas aujourd’hui. Surtout pas aujourd’hui. «Sois sage, s’il te plait.» Le supplia-t-elle en se retournant vers lui pour immobiliser les deux mains qui s’apprêtaient à revenir à la charge. «Si c’est difficile pour toi, dis-toi que ça l’est deux fois plus pour moi.» Annonça-t-elle en se tordant le cou pour surveiller le salon. Mais en se retournant vers lui et en surprenant son regard perplexe, elle ajouta : «J’ai toujours adoré ce jean.» Ou plutôt ce que ce jean mettait si bien en valeur, évidemment. Elle amorça un petit sourire, et récupéra vite-fait les bols de Chips pour quitter la cuisine le plus rapidement possible, et fuir les répercussions d’un tel aveu. Oui, je sais, il ne leur en fallait pas beaucoup. Et c’est bien ça le drame.
(...)
«Mais nooooooooon ! Vous comprenez que dalle !» Son verre de vin oscillant dangereusement dans sa main tandis qu’en bonne italienne elle tentait d’appuyer son propos à grand renfort de gestes. Tous installés dans le salon, chacun plus ou moins avachis en fonction de leur degré d’alcool dans le sang et de leur résistance à ce dernier, ils en étaient arrivé à un point de la conversation où la relation Dona/Tosca était en ligne de mire. «Quand je dis que c’est mon fils, c’est pas une façon de parler, hein ! Il me fait tellement chier au quotidien que cette douleur peut totalement rivaliser avec celle de l’expulser de ses entrailles en hurlant. Et mon niveau de décibels aussi. Mais à côté de ça... J’sais pas.» Haussement d’épaule couplé à un petit bruit de bouche des plus distingué pour exprimer son incapacité à s’exprimer, justement, avant de reprendre une petite gorgée de vin. «C’est physique. Ca s’explique pas. Enfin pas physique sexuellement parlant, parce que ça marche pas. On a essayé une fois, mais piouuuuuuf... Nada.» C’était quoi ce silence brusquement ? Elle avait dit une connerie ? Ho... Mince ! «Mais noooooooooon ! Juste un bisou, rien d’autre ! Et puis c’était y a... Oula... Des mois !! Pour rendre service en plus, alors...» Alors ? Alors arrête de boire ! C’est vrai ce qu’on dit, l’alcool délie les langues. Un peu trop d’ailleurs. Pourtant elle n’était pas ivre, elle avait juste bu en quantité suffisante pour se détendre et ne plus sursauter chaque fois que Thybalt passait à proximité. Le fuir comme un pestiféré n’était pas une bonne tactique en fait. «Ca doit venir d’une vie antérieure, j’pense.» L’alcool ouvre le troisième oeil aussi. «Ca devait être mon fils, ou un truc comme ça.» Ou pas. «Alors oui, je l’ai embrassé une fois, je lui fais des câlins et je dors avec lui, mais ça s’arrête là.» Tu te rends compte de ce que tu dis, là ? «Et puis je suis mariée, hein.»Ajouta-t-elle, le nez dans son verre. «Fiancée.» Rectifia Dona, toujours prompt à rendre service. «Ouai, aussi.» Mais que quelqu’un fasse quelque chose !!! «Vache, il est fort ce vin, non ?» C’est le moins qu’on puisse dire. «Tiens, ça me rappelle la fois où on s’est embrassées, Rachele ! Tu te souviens ? C’était drôle !» Pas pour tout le monde, Sca... Pas pour tout le monde.
V. Bruna dell'Abizzi
❛ VIOLET BRUNA ⸞ rosa candida ❜
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Ven 3 Juin - 0:01
Bon, Thybalt et Bruna avaient beau être de la même famille, apparemment, la télépathie ne fonctionnait pas plus entre eux qu’entre Simplet le nain et un bouquin - sinon, Thyb’ aurait peut-être déchiffré le message contenu dans le regard suppliant que lui adressait sa cousine: Mais c’est QUI, au juste, elle? Parce que l’histoire de la photographe était bien jolie, mais Bruna n’était pas idiote non plus. Tu pousses un peu trop loin le bouchon, là, Maurice Thyb’ ... Mais non, l'intéressé ne daignait pas la regarder et la secourir au passage, se comportant comme un poisson dans l'eau dans la soirée mondaine, souriant et blaguant avec sa Rachele, tentant de dérider Tosca qu'il fixait comme pour tenter de la déchiffrer, et se contentant de lui adresser un sourire et d'articuler silencieusement « Alors, tu t'amuses? » quand son regard croisait celui de sa cousine. Exaspérée, Bruna, peu habituée à se sentir mal à l'aise de quelque manière que ce soit lors d'une réception (surtout aussi peu formelle que celle-ci), se tourna vers Rachele, sur le visage de laquelle une fugace impression de confusion face aux différentes relations inattendues entre ses invités fit bientôt place à un mélange de fierté et d’excitation, sûrement relatif au brouhaha ambiant typique d'une fête italienne. « C’est une très longue histoire, Bruna. Si tu as l’occasion de revenir me voir avant que je ne rentre à Rome, je te la raconterai. Ou si jamais tu passes par Rome aussi. » Bruna jeta un coup d'oeil à son cousin, en pleine messe basse avec Tosca. Bon, puisque c'était comme ça, autant faire bonne figure et connaissance avec la blonde marylinesque. «Donc tu ne vis pas là, mais à Rome ... Et qu’est-ce qui t’a amenée ici, alors?» Ce pays la passionnait - ici, on pouvait sans trop de problèmes, à la méditerranéenne, quitter la capitale grandiose mais polluée dans laquelle on habitait pour séjourner quelques semaines, sans prise de tête, dans une charmante ville de province, pleine d'Histoire et de drames à l'ancienne. Chaque città avait son esprit, sa devise, ses grandes familles - contrairement aux États-Unis où les spécialités subsistaient mais tendaient à s'effacer au profit du modèle envahissant du Central Business District de Manhattan. Elle aurait bien voulu écouter ce que Rachele, arpentant la pièce avec une grâce et une féminité toutes italiennes, avait à lui raconter au sujet de la dolce vita telle que les habitants de la Botte la vivent, mais Thybalt, qui retint Bruna par le bras au passage, en décida autrement. « Je crois qu’ils t’adorent ! », s'exclama-t-il après lui avoir planté une bise sur la joue. Bruna ne put s’empêcher de remarquer que Thybalt, souriant, semblait dix mille fois plus détendu à l’instant que lors de toute la durée de leur escapade romaine, alors que pourtant, il était encore complètement sobre. Finalement, les doutes et l’angoisse qui l’avaient assaillie, elle, dès son arrivée sur le pas de la porte, n’étaient peut-être pas fondés ... Pour la énième fois en vingt minutes, Bruna pensa qu’elle en sans doute faisait trop. Elle n’y pouvait peut-être rien, ça semblait être dans son caractère - il n’y avait qu’à penser à la chimère rocambolesque que son esprit avait montée de toutes pièces après la mort de Jeremey pour s’en rendre compte, une histoire farfelue de réincarnation à propos du couple étrange dont elle rêvait répétitivement depuis plusieurs années (sans parler des quelques heures, deux mois plus tôt, où elle avait réellement pensé que depuis tout ce temps, l’homme dont elle rêvait était Thybalt, son cousin jusqu’alors inconnu) ... Tout s’accordait pour prouver que la cinglée de l’histoire, c’était elle, pas Thybalt, ni sa pseudo-photographe faussement inquiétante, et encore moins le grand gringalet affamé qui dévorait tous les antipasti ou la blondinette qui semblait se réjouir du moindre mot sortant de la bouche de ses invités. Mais Bruna avait peur, et la peur balaie tous les obstacles érigés par la simple raison. Elle avait peur et Thybalt, le seul en qui elle était sûre de pouvoir avoir confiance, se tenait face à elle, calme et apparemment heureux, et attendant visiblement une réponse au mot gentil qu’il avait eu pour elle. En l’espace de quelques secondes, un nombre incalculable de pensées traduites en mots se bousculèrent dans l’esprit de Bruna et tentèrent de se frayer un chemin vers sa bouche. Ne lui fais pas confiance. Écoute, c’est étrange et ça paraît carrément tordu dit comme ça, mais cette fille, là, elle est louche. Thybalt, elle me fait peur. Tu vas me prendre pour une folle, mais Thyb’, je pense qu’elle te veut du mal. Eh, ho, cousinou, ça te dérangerait de me mettre un peu au courant de tes relations avec les gens avec qui on passe la soirée? En l’espace de quelques secondes donc, un nombre incalculable de pensées traduites en mots se bousculèrent dans l’esprit de Bruna, tentèrent de se frayer un chemin vers sa bouche ... et s’interrompirent à l’orée de ses lèvres. Il fallait qu’elle le prévienne, mais instinctivement, elle savait qu’elle n’aurait pas de seconde chance, que la confiance qu’il avait en elle n’était pas immuable, et que sous aucun prétexte elle ne pouvait faillir à la tâche qu’elle s’était imposée. S’il ne la prenait pas au sérieux et se détournait d’elle, ce serait foutu (quoi, au juste? Aucune idée). Alors qu’elle se préparait à lui adresser le fatidique Il faut qu’on parle, elle aperçut du coin de l’oeil Rachele, tout sourire, se diriger droit vers eux. Shit, pensa son esprit d’Américaine. Quelque chose à dire, vite, où la signorina d’Aquino allait la jeter dehors pour être une convive démoralisante. « Je crois que le Xanax fait enfin son effet. » « Oh non c’est juste moi qui lui fait un effet pareil, Thybalt Andreotti en a toujours pincé pour moi, en ma présence il se décoince. »
Bruna lui adressa un sourire mi-sincère, mi-forcé, avant de laisser en plan son cousin avec l’hôtesse la plus énergique qu’il lui aie jamais été donné de rencontrer - et pourtant, elle en avait connu, des réceptions en tous genres ... Comme DSK apercevant une femme de chambre une junkie face à son dealer, Bruna se précipita vers le bar, disposé au milieu de la pièce comme dans n’importe quelle suburban house américaine. Elle avait beau se rappeler parfaitement de l’air inopinément grave de Thybalt quand il lui avait annoncé, dans la voiture, que Rachele avait eu quelques problèmes avec l’alcool, et de sa propre résolution de s’en tenir aux Shirley Temple par solidarité, Bruna se servit un verre de chianti et le but cul sec, devant l’air légèrement ébahi de Donatello qui lui faisait face, la main dans un bol de chips. « Tu as un problème, toi? » Elle était vraiment sur les nerfs, ce soir-là. Où était passée la douce jeune femme qui savait être la plus exquise des invités sans avoir l’air de faire le moindre effort? Sûrement ligotée dans un vaisseau extraterrestre en route pour Uranus - en attendant, elle allait devoir faire avec le caractère de chien que ses hormones semblaient lui avoir assigné. « Je suis Bruna, la cousine de Thybalt. » déclara-t-elle à Donatello, se radoucissant, s'efforçant tant bien que mal de ne pas être exécrable gratuitement et à cause de quelques préjugés étranges, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Il avait clairement dû intégrer le lien qui unissait la jeune femme au sénateur au cours des multiples présentations qu’elle avait effectuées depuis le début de la soirée, mais une introduction en bonne et due forme, ça ressemblait un peu à un traité de paix, non? C’était le mieux qu’elle puisse faire à ce moment, et elle tenta en vain de reprendre ses esprits tout en lui servant un verre de vin rouge (et profitant de l'occasion pour remplir le sien plus subtilement et en ayant peut-être moins l'air d'une alcolo elle aussi).
Dix minutes plus tard, c'était une Bruna décomplexée et hilare qui, affalée dans un des canapés crème du salon illuminé par le crépuscule, écoutait les élucubrations de Tosca contre qui, étrangement (ou peut-être pas tant que ça) elle n'avait plus aucun préjugé après cinq-six verres de vin. Les discussions, entrecoupées de rires, s'entremêlaient, se croisaient, se mélangeaient parfois et animaient la salle dont la température grimpa vite de quelques degrés.
Spoiler:
C'est rédigé un peu vite fait, désolée, donc j'espère qu'il n'y a pas d'oublis ...
Thybalt A. Andreotti
LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut.
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Dim 5 Juin - 11:13
Thybalt en était venu à se demander ce qui pouvait bien être pire que ça. Entendre sa femme raconter à qui voulait l’entendre qu’elle embrassait, câlinait et dormait avec un autre homme que lui ou voir sa meilleure amie, sobre, prendre des notes mentales de tout ce qui se disait alors que l’alcool échauffait doucement mais surement les esprits des invités présents. Dire qu’il s’était promis de ne pas boire par solidarité envers Rachele. En réalité il n’avait que très peu but, chez lui c’était le Xanax ingurgité avant le vol pour Vérone qui avait cet effet désinhibiteur, avachit sur le canapé de sa meilleure amie il contemplait l’affreuse déchéance en train de s’abattre sur cette maison. Ils avaient tous bu plus que de raison et les langues se déliaient lentement. Enfin pour Tosca bien plus rapidement que la normale, il l’avait toujours su, une si frêle jeune femme ne pouvait pas aussi bien tenir l’alcool qu’elle le prétendait. Le plus dur pour Thybalt était d’afficher son habituel masque d’indifférence alors que la jalousie déchiquetait méticuleusement son estomac de ses griffes acérées. Il ne l’avait jamais sentit aussi loin de lui qu’en cet instant. Il aurait tout donné pour pouvoir la toucher, la serrer contre lui, avoir un bras passé autour de son épaule comme il avait le sien autour de sa cousine Bruna. Il aurait tout donné pour pouvoir profiter de cette soirée avec elle, et pas en ayant le sentiment de jouer un rôle autre que le sien. Le poids du silence devenait de plus en plus lourd à mesure que le temps s’écoulait et que l’alcool et les médicaments se mélangeaient dans son sang, cocktail détonnant qui promettait une fin de soirée mémorable. Il en apprenait de belles ce soir, et se surprenait à jalouser sa meilleure amie dont sa femme semblait si proche. Une nouvelle coïncidence de plus entre eux, ils s’apercevaient qu’ils fréquentaient depuis des années les mêmes personnes sans jamais avoir été présenté l’un à l’autre. Alors qu’elle continuait à s’épancher, enchainant les boulettes au sujet de leur « mariage », Thybalt se leva avec une certaine … difficulté du canapé tandis que son téléphone remuait dans sa poche.
« Je vibre » Lâcha t-il d’une voix éraillée en s’éloignant de quelques pas. Sa déclaration manqua de provoquer l’étouffement de Donatello avec une chips et eut l’effet immédiat de lui attirer le regard soupçonneux de Tosca. Le nom affiché sur l’écran de son iphone dansa devant ses yeux et s’est, sans réfléchir, qu’il décrocha et croassa d’une voix d’outre tombe digne d’un australopithèque. « Allô ? » Il marqua un temps d’arrêt, vacilla à gauche puis à droite sous le regard inquiet de sa meilleure amie, seule lucide de la soirée, avant de s’agripper à la table pour se diriger jusqu’à la cuisine. Cependant sa voix, rendue plus forte par l’alcool, car il est de notoriété publique que les bourrés ne remportent absolument pas la palme de la discrétion, portait jusque dans le salon. Appuyé contre le plan de travail il continuait sa conversation on ne peut plus ridicule avec son chef de cabinet tout en ne quittant pas sa « femme » des yeux. Elle avait un visage magnifique, d’une beauté originale qui ne charmait pas tout le monde mais qui suffisait à le faire frémir de désir. Ces longues boucles auburn qui encadraient un visage aux traits ciselés. Il manqua de venir cueillir sur ses lèvres un baiser alors que sa bouche aux lèvres sensuelles s’étirait en un sourire amusé. D’une main distraite elle effleura ses cheveux et les remonta sur son crâne dans un mouvement d’une sensualité folle dont elle ignorait tout. Elle dû sentir son regard sur elle car elle releva les yeux, continuant à babiller au sujet de son « fils », l’intensité du regard du jeune ancien sénateur la surprit car elle marqua un léger temps d’arrêt dans sa diatribe enflammée. Thybalt, quant à lui, ne prenait même plus la peine de répondre à son correspondant tant le besoin qu’il avait d’elle lui nouait la gorge et le cœur. Il avait quitté son poste au Sénat pour elle, il désirait vivre à ses côtés, fonder une famille … Et les fichus sentiments d’un fiancé qu’on n’avait plus vu depuis des lustres freinaient des quatre fers cette envie. Il comprenait ses réticences à faire de leur histoire un sujet à débat, il appréciait le côté romance secrète mais le poids du silence lui pesait. Les questions qu’on lui posait sans arrêt sur sa femme, car bien entendu l’information avait filtrée même si tous ignorait l’identité de l’heureuse élue, et qu’il devait laisser sans réponses. Ou encore les petites taquineries au quotidien de Maria, qui se rêvait déjà en grand-mère. « QUOI ? » Alors qu’il passait sporadiquement le temps en détaillant des pieds à la tête sa femme, il n’écoutait que d’une oreille son conseiller en image mais une phrase venait de retenir son attention. Il ne s’était pas rendu compte qu’il venait de faire sursauter le reste de la pièce, enfin des personnes en présence … bref vous avez comprit. Il baissa curieusement le ton en se rendant compte qu’il était la cible de tous les regards. « Débrouillez vous, je ne veux pas le savoir, aucune photo ne doit filtrer dans la presse… Arrangez vous avec Giulio, il trouvera le moyen de … Oui, je dois vous laisser. Une réunion importante… » Et surtout un très fort manque d’intimité qui ne lui permettait pas de continuer cette conversation. Se rendant compte que personne ne décollait son regard de lui, Thybalt se sentit obligé de répondre à une de leur question… Malheureusement sa justification fut tout sauf … cohérente. « Mon chien, je l’adore … Il voulait faire publier des photos de lui et de moi dans la presse … » Quand je vous dis que les bourrés sont tout sauf discrets. Chancelant il retourna s’écrouler dans le canapé, mais pas près de Bruna comme précédemment non, son cerveau s’étant mis en mode pose, c’était son second cerveau, car vous n’êtes pas sans ignorer que les hommes en possèdent deux, qui avait prit la relève. Il s’écroula donc aux côtés de Tosca, subtilisa son verre qui dansait dangereusement alors qu’elle appuyait son propos à coups de grands gestes des mains et le but d’un trait. En s’asseyant il manqua d’écraser la tête de Donatello qui du se redresser rapidement sous peine de mourir étouffé par le postérieur, si charmant dans ce jean comme l’avait fait remarqué Tosca, du Sénateur qui faillit s’asseoir sur sa tête. « Ce chien, une vrai bête de scène ! Pas vrai Tos.... BRUNA ? » Commenta t-il en s’écroulant littéralement contre le dossier du canapé. Thybalt Andreotti dans toute sa décadence mes amis.
J'espère que vous admirez mon honnêteté, l'histoire du mec s'asseyant sur la tête d'un autre, c'est du vécut ^^
Julian D'Aquino
Whatever you do, don’t be afraid of the dark
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Jeu 23 Juin - 15:39
« Non mais j’suis carrément trop d’accord, hein. » Julian, suite à un effort surhumain, réussit à porter le goulot de la bouteille jusqu’à ses lèvres. Du whisky, exactement alors que Josh avait sa propre bouteille qu’ils avaient acquéries au long de la soirée. Les deux aventuriers n’avaient pas l’air très frais. Les cheveux complètement décoiffés, les tronches dégomés, les t-shirt qui ne ressemblaient plus vraiment à des vêtements qui avaient été sorti le matin même d’une armoire normale. A vrai dire, ils avaient croisé beaucoup de choses pendant la soirée, aussi inopinées les unes que les autres. C’était allé de pots de gouaches dans des poches de jean -un nécessaire un peinture vous dirons ces fameux peintres- jusqu’à des sauts de cabris en pleine rue et autre. Ah, et si la bouteille de Julian était plus qu’à moitié vide c’était pas parce qu’il s’était tout enfilé tout seul comme un grand, non, mais plutôt qu’il en avait renversé une bonne partie. En revanche, il s’était enfilé une partie de la bouteille de Joshua qui avait poussé une bonne gueulante au passage, affirmant que sa bouteille, c’était sa propriété privée. Il avait carrément acheté la bouteille au bar mais en se servant, une partie du verre s’était renversé sur la brune qui avait commencé à les accompagner. Ca avait refait la soirée de Julian : deux amis en un seul coup ! Mais il avait fallu que quelque chose gâche tout. Bref, elle avait hurlé, il avait voulu qu’elle se calme, des gars ont cru qu’elle se faisait agressé, ils ont fini par régler un peu l’affaire, la fille est restée avec Julian et Joshua… Un bordel incroyable. « Mais… Mais regaaaaaarde comme c’est joli ! » avait fait Josh en agitant les bras en l’air pour imager la grandeur italienne. Julian, pour l’instant, se contentait simplement d’acquiescer la bouteille levée en l’air, le liquide lui brulant la gorge, le regard tourné vers Josh. La brulure, c’était comme s’il ne la sentait plus. A ce stade-là d’ébriété, on n’en tenait plus vraiment compte -si l’on pouvait encore tenir compte de quelque chose. « Là, et puis là ! » Il désignait des endroits comme s’il y jetait ses tubes de gouaches. « Lumineux, plein de vie ! » Julian le regarda de la tête aux pieds, se pinça les lèvres avant d’exploser de rire. Puis Josh se précipita sur le mur, en faisant des petits sauts de cabris, les bras écartés comme pour lui faire un câlin, au mur. Julian s’approcha de Josh, et colla son nez au mur comme son compatriote venait de le faire- il était bien possible que l’on n’est jamais vu deux gars aussi cons malgré l’heure dans tout Vérone-, tout en louchant et en pointant le mur du doigt pour le convaincre qu’il ne lui appartenait pas et qu’il était impossible de procréer avec une nature morte. Jusqu’à ce qu’il sut soudainement comment le faire décrocher de son nouvel amoureux et, tout doucement -de toute façon, s’il allait plus vite avec tout l’alcool qu’il avait dans le sang, il se serait écroulé par terre- il recula et balança sa tête très bizarrement un sourire aux lèvres, extirpa la bouteille de la main de Josh et détala sans plus attendre. Le départ fut laborieux avec un fort risque d’écroulement frontal en appuie sur les mains, et étant donné qu’il avait une bouteille dans chacune d’elle, ça avait été assez dangereux. Un coup de chance voulut qu’il ne se ramasse pas lamentablement. L’action fit son effet. Julian était coursé par un Josh pas très content. Julian tourna au coin d’une rue, et sous l’effet de vertige, s’écrasa contre le mur, et fût rapidement rattrapé par Josh qui commençait à l’engueuler. Mais Julian avait activé le mode off. Il avait l’image mais pas le son parce que sur le trottoir d’en face se trouvait sa déesse d’un peu plus tôt qu’il avait arrosé de whisky, que Josh avait peint et qu’ils avaient fini par courser sous les caprices de Julian. Il ouvrit grand la bouche, le regard illuminé et tapotant frénétiquement sur l’épaule du brun, tout affolé, il désigna la jeune femme du doigt qui ne les avait pas encore remarqué. « Regarde, c’est elle, c’est elle, regarde, c’est elle ! -Oh, Ananas ! » Julian fronça les sourcils. « Non euh… Angela. C’est pas un prénom Ananas. -Ben, je te signale qu’on est au XXIème siècle donc on donne n’importe quoi comme nom. Y a des filles qui s’appelle bien Sun alors que ça veut dire Soleil, hein… -Alors, t’es en train de me dire que ta fille, t’irais l’appeler Pineapple juste pour montrer qu’elle est née au XXIème ? -Non, je… » Julian le détourna en lui fourrant sa bouteille dans les mains et en traversant la route, non sans risques et périls -surtout qu’il était habillé avec des couleurs sombres et qu’il faisait nuit- avant de se précipiter sur la prénommée A. qui avait repris son chemin. Elle s’était arrêtée pour allumer une cigarette mais Julian dégaina plus vite. Il avait un temps de réaction très lent sauf quand il le désirait, bien évidemment, et que ça lui permettait d’arriver à ses fins. Sourire charmeur aux lèvres, il appuya une main contre le mur en levant un sourcil. « C’est pas bien de s’en aller comme ça, tu sais. » Elle le dévisagea avec un air provocateur sans broncher en tirant sur sa clope. Puis son regard glissa sur ce qui occupait le paysage derrière Julian et son expression changea littéralement. Elle repoussa Julian qui ne comprenait plus vraiment grand-chose en proliférant des insultes à l’encontre de ce très malin Josh. Julian eut cette expression faciale à la fois stoïque et blasé avant que Josh ne se prenne une rouste phénoménale et que la mannequin ne fasse demi-tour est snob Julian. « Sans déconner, ton numéro ! -Vafe enculo ! » Il écarquilla les yeux et releva les sourcils avant de froncer ces derniers et de plisser le nez à la façon Mowgli. Les bras ballants, le jeune d’Aquino se retourna vers Josh qui se frottait vigoureusement la joue. « Ben tu sais quoi Josh, c’est bien fait ! Tu l’as bien mérité ! T’es qu’un méchant. A cause de toi, elle est encore partie et elle reviendra jamais ! » Et, le bras tendu, il tapa Josh sur l'épaule pour lui montrer qu'il était pas du tout content, tout en veillant à rester à distance. « Quoi ? J’avais strictement rien fait. » Joshua lui rendit son coup. Julian croisa les bras, prenant un air sérieux et mécontent. « Tu vois, en fait, le souci c’est que tu faisais rien. Tellement rien qu’elle ne pouvait pas te saquer et quand t’as fini par faire quelque chose, ben tu lui as peint sur la gueule ! Tout ça maintenant, c’est d’ta faute et en plus, elle t’aimait trop pas ! » Il le retapa, Josh le lui rendut... tout en se mettant à brailler tous les deux en pleines rues. Ils avaient les bras en avant, battant dans le vide, la tête plus en retrée puis ils s'arrêtèrent lorsque Josh reprit la parole. « Attends, tu déconnes ? Elle était carrément trop dingue de moi. -Passionnellement, tu veux dire hein ? A un tel point que… Paf ! Une dans ta face ? » Josh affirmait en hochant vigoureusement la tête. Si vigoureusement qu’il manqua de tomber par terre. Julian s’était contenté de le regarder faire, appuyé contre le mur, sentant le sol se dérober sous ses pieds. « Ouais, c’est ça, bon, en attendant, raboule les bouteilles. » Josh lui adressa un grand sourire. « En parlant de ça… » Julian jeta un coup d’œil derrière lui et les aperçut éventrées sur le sol, il releva les yeux et aperçut quelques passants qui s’étaient arrêtés et avaient assisté à la scène, d’autres s’étaient remis en marche tout en restant méfiant des deux fous furieux. Bienvenue en Italie, le pays de la discrétion suprême…
[…]
Finalement, leur escapade ne s’était pas du tout arrêté là, ils s’étaient encore rendus dans un bar et s’étaient lancés des paris débiles tournant autour de celui qui boirait le plus de verre avant de vomir ses tripes. Rien de bien charmant. Le perdant donnait cinquante euros au gagnant. Mais comme personne ne gagnait… « Bon alors, on peut aller chez moi. -Naaaaaan » dit avec une voix de mutant, on pouvait percevoir Julian tout autrement. Un genre d’homme de Cro-Magnon et de mutant en pleine transformation. Julian tata les poches de son pantalon à la recherche de son portable qu’il ne trouva pas. Il se leva rapidement et fit une analyse plus ou moins rapide du sol en s’accrochant à la banquette comme si c’était sa bouée de sauvetage. Il sortit rapidement du bar et regarda à droite, à gauche, en haut et en bas une fois sur le trottoir. Josh l’avait suivi en le questionnant. « J’ai perdu mon Iphone.. » fit-il avec des airs de gamin capricieux. « ‘sais pas où il est. Tu devrais vérifier dans tes poches. » Julian avait dit la dernière phrase sur un ton de reproche. « Ah ouais ? Et pourquoi moi, hein ? Pourquoi c’est toujours Joshua qui a fait ci, Joshua qui a fait ça ! Ouais ben euh… Joshua il a peint ça alors qu’il avait pas le droit, et puis euh… » Josh se trémoussait en ralant. « Tu veux que je demande à qui ici ? Puis, on sait jamais peut-être que lui aussi tu lui as peint DESSUS en étant inspiré avec ton… » Julian indiqua des guillemets. « Nécessaire à peinture ! » Il contracta la lèvre inférieur, en détournant le regard. « J’ai déjà dit que j’étais désolé ! » M’ouais. « Qui se promène avec un nécessaire à peinture… »
Une demi-heure plus tard, Julian qui avait voulu se rendre chez lui pour se changer et voir s’il pouvait essayer de trouver un portable en rab chez lui. Ils avaient refait copain-copain et avait complètement oublié leur dispute infantile. « Bon alors, tu fais pas de bruit, d’accord ? » Joshua acquiesca. « Et surtout, mais surtout, quand tu marches, tu poses les pieds où moi je les pose d’accord ? Parce que c’est genre trooop important. » Alors qu’en fait, pas du tout. Julian briffait Josh avant de rentrer chez lui croyant que sa sœur dormait. Ni l’un, ni l’autre n’avait fait attention à la lumière allumée. « Bon maintenant, briffage psychologique : on n’a jamais bu, on ne sent pas l’alcool, ce sont juste des jeunes qui ont vaporisé un parfum qui puait sur nous, et euh… On termine la bouteille. » Seulement, ils mirent une demi-heure avant de la finir, puisqu’ils s’étaient mis à jouer au jeu de la barbichette. Celui qui riait ne se prenait pas de claque mais buvait une gorgé. Une fois fait, Julian jeta la bouteille dans la poubelle qui se trouvait devant la maison puis aperçut Joshua debout sur le muret, près à faire un striptease vu les pauses qu’il prenait et la manière qu’il avait de se caresser le torse. Il avança vers lui pour lui lancer une pièce mais à peine fut-il arrivé devant le mur que Josh commença à lui grimper dessus en gueulant « Waaaaay ! » . Ju’ essaya de chercher un appui pour ne pas tomber suite à l’accumulation de masse corporelle sur son dos et trouva le mur et essaya de se stabiliser tant bien que mal. Il le tenait bien fermement pour qu’il ne tombe pas. Josh brandissa le poing en avant en essayant de prendre de la hauteur « Waaaaay ! » Julian avait du sauter l’épisode où Joshua se transformait en onomatopée ambulant. Julian, sous une pulsion, se mit à courir dans le jardin, dans tous les sens avant de se rediriger vers la porte d’entrée, qui n’était pas correctement fermé. Sous une pulsion de suprématie masculine, Josh, toujours sur les épaules de Julian, enfonça un bonnet sorti de nulle part sur la tête de Julian qui lui cacha la vue et les deux hommes rentrèrent en défonçant presque la porte d’entrée. Il y eut un énorme BOOM suivi de quelque chose de lourd qui s’écroulait sur le sol avant que Julian ne perde l’équilibre et ne s’écroule par terre en faisant tomber le porte clé accroché au mur. Il releva le bonnet pour y voir quelque chose et jeta un coup d’œil derrière lui en explosant de rire, en voyant Josh écroulé sur le sol. Il se releva tout guilleret et retourna vers son ami en faisant deux pas en avant et un en arrière, et s’appuya comme une loque sur le cadre de la porte. « Pff, comment t’es trop nuuul ! Mais comment tu t’es fait défoncer ! » C’était peut-être en partie un peu de la faute de Julian qui n’avait pas laissé le temps à Josh de réagir pour se baisser et éviter le cadre de la porte. Julian lui tendit la main pour qu’il puisse se relever, puis ôta son t-shirt sale en se retournant. Il eut un énorme bug en voyant les paires d’yeux qui les observaient. Il tenta un regard en catimini vers Josh. C’était qui ces gens ? Peut-être qu’ils s’étaient trompés de maison. « Je crois qu’on est pas vraiment chez moi. » Il tituba vers les inconnus qui occupaient le salon, les regardant avec un air d’enquêteur, jusqu’à ce que sa sœur finisse enfin par faire irruption devant lui. « Oooh, Rachele. » L’air émerveillé, le regard émerveillé, la voix émerveillée. Il s’approcha pour la prendre dans ses bras mais il remarqua un air bizarre sur son visage, et laissant retomber les bras, il se retourna vers le point perturbateur qui se trouvait être Josh. Sa tête fit des va-et-vient entre les deux. Pourquoi est-ce que Rachele regardait Joshua comme ça ? Joshua, Josh… La galerie, la copine. Ca devenait de plus en plus évident. Trop évident même. Et ca expliquerait carrément trop le regard de sa sœur. Donc c’était le Joshua qui l’avait faite souffrir et tout ça ? Depuis le début de la soirée, il avait trainé avec le connard qui avait blessé sa sœur. Et il avait dragué sa copine, du coup. Bien fait. S’il l’avait su avant, il aurait continué, par vengeance familiale. Il se retourna, menaçant vers Josh et s’approcha rapidement en le détaillant des pieds à la tête avant que son poing ne parte en destination du pif de Joshua. « Tiens, tu l’as bien mérité ! Et je t’aiderai pas à te relever parce que t’es vraiment un méchant. » J’suis le seul et unique grand amour de ma sœur. Plus sérieusement, on ne faisait pas souffrir sa jumelle. Point barre. Il se retourna vers cette dernière et après un dernier regard, alla dans le salon en gueulant un joyeux « Bonsooooir ! » , accompagné d’un grand sourire pour faire genre que non, il n’était pas méchant, mais il ne fallait pas ennuyer les d’Aquino. Il chercha le chemin de sa chambre du regard mais tomba sur un buffet. Il commença à y aller presque en courant mais s’arrêta très subitement et redirigea son regard vers une jeune femme qu’il avait aperçu en jetant un regard circulaire lorsqu’il était rentré. Tosca. Merde. C’était un peu con ce qui lui était arrivé, à Julian. En fait, il avait voulu visiter Vérone et donc, la Casa Di Giuletta avec la fameuse histoire de Romeo et Juliette et tout ça. Et comme il y avait eu un temps vraiment pourri ce jour-là (pluie…), les touristes n’avaient pas vraiment envi de sortir de leur hôtel. Julian avait cru que la maison était inhabité parce qu’il pensait qu’elle était de propriété municipale et il était donc rentré sans gêne. Seulement, Tosca avait rappliqué en mode hystérique en parlant d’eau, de fuite et de tuyau et Julian, qui avait cru qu’elle râlait à cause du temps, comprit bien plus tard qu’elle l’avait pris pour le plombier, lorsqu’elle le fit entrer et qu’elle le mena là où il y avait la fuite, plus exactement. Et comme Julian n’avait pas vraiment voulu la vexer (parce qu’elle lui faisait un peu peur en fait) avait joué le jeu et essayé tant bien que mal de réparer le problème avant de s’en aller rapidement. En se promettant de ne plus jamais repasser devant la maison, et de ne plus jamais recroiser Tosca. Mais ça ne pouvait pas être aussi simple. Il enfonça un peu plus son bonnet sur sa tête en espérant que ça lui permettrait peut-être de cacher son identité avant de reprendre sa route en direction du buffet, sur la pointe des pieds, la tête baissée.
Joshua Olivetti
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Jeu 7 Juil - 20:17
Joshua avait toujours rêvé d’être une rock star. Et là, devant la maison des D’Aquino, sur ce petit muret, son rêve semblait enfin devenir une réalité. Il commença à mimer un micro avec ses mains et se lança dans une pitoyable tentative d’ imitation de Kurt Cobain, en se mettant à gueuler « WHITH THE LIGHTS OUT, IT’S LESS DANGEROUS ! HERE WE ARE NOW, ENTERTAIN US ! I feel stupid… and contagiouuuus ! Here we are now… entertain us ! A MULATTO, AN ALBINO ! A MOSQUITO, MY LIBIDOOO ! YEAAAAAAAAH ! » Puis il devint un guitariste avec une guitare invisible. Puis il trouva la température extérieure trop élevée à son goût, alors il s’improvisa strip-teaseur. « JULIAN ! Eh mon pote ! Tu veux que je te fasse un strip ? » demanda-t-il d’une voix mielleuse avec un regard qui en disait long. Mais Julian était complètement sur une autre planète… Le gueux. Tant pis, ils allaient jouer au cheval et au cow-boy, maintenant. Joshua avait toujours rêvé d’être un cow-boy. Il était sûr d’en avoir été un, dans une autre vie. « WAAAAAAAAAAY ! ». La tête qui tourne, tourne, tourne encore, mais qui n’inquiète personne. Les yeux qui ne suivent pas le cerveau, le décor qui tangue… Mais on s’en fout, on s’en fout, on fait la fête, on s’éclate, on oublie, on fait les cons, c’est marrant, c’est nul, mais c’est marrant. Et en plus, on est arrivé à la maison… Maison qui rappelait vaguement quelque chose à Josh, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps (d’y réfléchir tout court, en fait, ça, il avait arrêté depuis le début de la soirée, déjà), car un obstacle de taille vint rencontrer le chemin de sa lourde tête. Une douleur atroce, fulgurante, déchirante, lancinante. Une chute, longue, longue, trèèèèès longue. Et l’atterrissage. Le pire de tous. L’atterrissage du parachutiste sans parachute. La même douleur que le choc qui provoqua sa chute, mais en pire. « Va fa enculo… » parvint-il à murmurer. « Aïe… j’ai mal… » Mais étrangement, il arriva à se relever lorsque Julian lui tendit la patte, mais du encore s’appuyer contre le mur quelques instants.
Et avant qu’il ne tourne le regard, il sut ce qui l’attendait. « Eh merde, j’vais encore me faire engueuler… » furent les mots qui franchirent ses lèvres au moment où il fit le lien entre Julian, ce crétin de Julian qui était à ses côtés, cet idiot de Julian avec qui il venait de se bourrer la gueule au whisky, la maison dans laquelle il l’avait emmené, et la jeune femme qui devait - s’il en croyait ce qu’il éprouvait (malgré l’alcool, oui, oui) – se trouver tout près d’eux. Il finit par se détacher du mur et faire face à Rachele, qui n’était d’ailleurs pas seule, mais Josh fut incapable de regarder quelqu’un d’autre que cette femme – sa femme – voulut-il penser. Sauf que là, il aurait peut-être mieux fait de se trouver ailleurs que dans cette maison. Le muret, dehors, il lui manquait… « Je… le muret… le fantôme de Kurt Cobain… J’vais aller le retrouver, je crois… » mais malgré ces mots, il se trouva incapable d’émettre le moindre mouvement. Qu’est-ce qu’elle était belle… « Qu’est-ce que t’es belle, Rachele… » Tellement belle qu’il n’avait pas vu Julian faire demi-tour et brandir le poing dans sa direction. Il allait retourner chez lui couvert d’hématomes, Nora allait être contente, tiens. S’il rentrait chez lui… Il pouvait très bien s’introduire chez lui pendant la nuit, récupérer quelques toiles, ses outils de peintures, son hamac, deux trois fringues et venir s’installer dans le jardin des D’Aquino. Il serait juste à côté de Rachele touuuuut le temps ! Et juste à côté de Julian quand il voudrait passer une soirée entre hommes… Quoi que, là, pour la « soirée entre hommes », faudrait repasser. Julian venait de le trahir, par ce coup de poing. « TU M’A TRAHI ! » cria-t-il une fois qu’il se fut effondré sur le sol.
Josh se redressa tant bien que mal, mais ne se releva pas. Assis en tailleur, il se renfrogna, croisa les bras sur son torse et s’avança de façon à avoir le nez quasiment collé au mur. Les sourcils froncés, ce fut bientôt un flot de paroles murmurées qui sortirent de sa bouche. « J’en ai marre, moi, tout ça que j’fais, tout ça que j’dis, c’est jamais bien… C’est toujours moi qu’on tape, c’est toujours moi qu’on gronde, c’est toujours moi le méchant… C’est pas juste d’abord. Julian, c’est trop un enfoiré, de toute façon… Il avait qu’à me dire que Rachele c’était sa sœur ! Et puis Rachele, tu vas voir, elle va encore m’engueuler, et puis après on va s’embrasser, et ça va se finir comme la dernière fois, et ça va l’énerver, parce que de toute façon, tout ça que j’fais, tout ça que j’dis, c’est jamais bien, alors forcément… » Tout en marmonnant, il remarqua une tâche de sang sur le mur – son propre sang, qui venez de son nez que Julian venait vraisemblablement de casser. « Et voilà, ça aussi, ça va encore être de ma faute… » D’une main, il ressortit son pinceau de sa veste ainsi que quelques tubes de peintures, qu’il disposa tout autour de lui, sans s’arrêter de râler. « Et puis nia nia nia, Josh il sait pas ce que c’est que le manque, nia nia nia, Josh c’est un abruti, nia nia nia, Josh il est trop méchant, nia nia nia, Josh il fait des jolis dessins sur Angelica… » Il se servit du sol comme palette de peinture, et se mit aussitôt à peindre autour de la tâche de sang, pour que « ça fasse plus joli ». Une fleur, tout d’abord, puis un papillon, un poney qui faisait un caca papillon, un arc-en-ciel qui les dominait, et puis une jolie petite maison, et… « Et là, voilà, c’est Julian. » Il dessina un simple bonhomme bâton avec trois cheveux sur la tête et une bouche qui montrait qu’il n’était pas content, et écrivit un "traitre" au bout de la flèche qui le dessinait. « Et là, c’est Rachele. » Un autre bonhomme bâton, avec une jolie robe bleue, des boucles jaunes, et un immense sourire. Pareil, il plaça une flèche la désignant, au bout de laquelle il indiqua "c'est mon amoureuse". Il les entoura dans une bulle, qu’il légenda d’un « Ils sont méchants avec Josh ! », avant de se dessiner lui-même, un bonhomme visiblement très bien foutu, avec de grands muscles, des yeux à tomber et un sourire démentiel. Et une guitare électrique à la main. La légende indiquait "Josh, Captain Peinture/Super rockstar".
Le plus fou dans tout ça, c’est que l’artiste eut le temps de faire tout ceci avant qu’une âme saine d’esprit (enfin, peut-être pas si saine que ça) ne se décide à l’arrêter dans son œuvre d’art.
Rachele d'Aquino
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Ven 8 Juil - 8:01
Rachele était tranquillement en train de boire son verre de jus de fruits pendant que Tosca partait dans de grandes explications sur sa relation avec Donatello, le tout accompagné de larges mouvements de bras qui ne lui faisaient pas regretter d’être face à elle, au risque de s’en prendre une au passage, quand la brunette décida de changer assez subitement de sujet. «Tiens, ça me rappelle la fois où on s’est embrassées, Rachele ! Tu te souviens ? C’était drôle !» Et vas-y que j’avale de travers et que je m’étrangle. Heureusement, Super Thybalt était dans la place. En bon samaritain, il voulut taper légèrement dans le dos de Rachele pour qu’elle arrête de tousser. En bon mec shooté au Xanax et sous l’emprise de l’alcool, il manqua son coup et tapa à l’arrière de la tête de la blonde. Cette dernière, entre deux toux, exprima son mécontentement et se frotta la tête. « Idiota. » Heureusement (encore) la blonde est une espèce qui sait s’adapter à la plupart des situations hostiles, elle retrouva donc assez rapidement un semblant de dignité, malgré les larmes qui avaient perlé à ses yeux, qu’elle s’empressa d’essuyer du revers de la main. Parce que la blonde a toujours un maquillage magique qui ne coule pas quand elle pleure, contrairement au commun des mortels. Elle avisa ensuite le verre dans la main de Thybalt, et s’empressa de le lui ôter. « T’arrives plus à viser correctement, » fut la justification qu’elle donna pour son acte, alors qu’elle sentait qu’allaient pleuvoir les protestations de son meilleur ami. « Je pense avant tout aux femmes ici présentes qui vont devoir partager les mêmes toilettes que toi. » Elle se tourna ensuite vers l’assemblée, qui l’avait visiblement observée durant toute la scène et qui continuait de la regarder comme s’il lui était poussé une corne au milieu du front. Bah quoi ? Elle décida alors de répondre à la question que Tosca avait posée, et qui, bien qu’elle ait été rhétorique au fond, méritait qu’elle se penche dessus juste pour se sortir de l’embarras dans lequel elle s’était plongée. Et qui serait également une porte de sortie pour son amie vénitienne. « Drôle je sais pas. C’est surtout toi que ça a dû soulager. » Pourquoi est-ce que les yeux se braquaient fixement sur elle d’un coup ? « J’veux dire… au moins, le lourdaud t’a lâché la grappe après ça. Nan mais parce qu’elle se faisait draguer éhontément dans un bar par un gars, alors que ça la saoulait (c’était le cas de le dire pour la soirée) et que ça se voyait. Je me suis juste fait passer pour sa petite amie en retard. » Ouf, l’honneur de Tosca et le sien étaient saufs. « Je vibre » Sauvée par le gong. Maintenant, tout le monde fixait Thybalt qui pensait être discret sur sa conversation téléphonique dans la cuisine. Alors que non en fait, il était loin de l’être. C’est ce moment-là que choisit Donatello pour se réveiller. « Mais… Tosca elle embrasse pas les filles… » Ce garçon était franchement mignon, physiquement parlant, mais il n’avait clairement pas l’air d’être une lumière, au vu de son temps de réaction chaque fois que quelque chose le perturbait légèrement. En tous cas, Rachele eut une idée de génie. Ce n’était pas qu’elle s’ennuyait à être la seule qui ne buvait pas, mais elle savait comment rendre la soirée nettement plus amusante. « Parce que tu crois que Tosca n’est pas capable de faire ce genre de choses pour se sortir de la merde, peut-être ? » Temps d’arrêt. « Alors Tosca ? Cap ou pas cap de rouler une pelle à une des filles ci-présentes ? » Thybalt revint à l’instant où elle prononçait cette phrase de défi. Etait-ce son coup de fil qui l’avait perturbé ou bien juste le mélange médicaments et alcool, il s’était trompé de canapé et avait failli commettre un meurtre par écrasement de tête. C’est ainsi que le jeu du cap ou pas cap fut lancé.
(…)
Le jeu avait rapidement tourné à un action ou vérité, et des gages plus débiles les uns que les autres étaient donnés pratiquement toutes les minutes. Tout le monde s’amusait bien, et l’ambiance semblait enfin plus détendue qu’au commencement de la soirée. Bruna était en train de choisir à qui elle allait adresser le prochain défi, quand le radar à conneries de Rachele se mit en route. Julian n’était pas loin. Aussitôt, elle entendit, et reconnut presqu’instantanément, la voix de Joshua lorsqu’il chantait. Bon sang, mais qu’est-ce qu’il fichait là lui ? Avant qu’elle ait pu prétendre aller chercher quelque chose dans la cuisine ou autre chose, la porte fut enfoncée dans un grand fracas et deux masses s’écroulèrent de chaque côté de la porte, l’une à l’intérieur de la maison, l’autre à l’extérieur. L’écrivain n’eut pas encore le temps de se lever qu’elle capta le regard d’ahuri de son frère, qui pensait visiblement s’être trompé de maison. Enfin, elle quitta le canapé, et ce dernier sembla finalement la reconnaître. « Oooh, Rachele. » Oooh, Julian, comment tu n’es pas frais du tout ! Mais plutôt que d’engueuler ouvertement son jumeau, la jeune femme se concentra sur l’individu qui était resté allongé sur le seuil de la porte et qui se redressait lentement. « Qu’est-ce que t’es belle, Rachele… » Et la lumière se fit enfin dans la cervelle de son frère, il fit le lien entre elle et Joshua. Et se jeta sur ledit Joshua pour lui casser le nez. En d’autres circonstances, Rachele aurait peut-être été ravie que son abruti préféré sauve son honneur, mais en l’occurrence, elle aurait préféré qu’il réfrène ses ardeurs devant ses invités. « Bonsooooir ! » Niveau discrétion, il valait bien Thybalt celui-là. Et c’était quoi cette idée stupide de se cacher le visage sous un bonnet – il sortait d’où ce bonnet d’ailleurs ? – pour se ruer sur le buffet. La stupéfaction enfin passée, Rachele attrapa le crétin numéro un et le poussa vers l’endroit où elle était assise un peu plus tôt. Soit juste en face de Tosca. Elle lui retira son bonnet de la tête et le balança dans un coin de la pièce où personne n’irait le chercher. « Assis. Pas bouger. Sage. » Quand Julian avait un peu trop bu, elle jugeait de bon goût de lui donner des instructions simples et directes, qui atteignaient le cerveau plus rapidement que de longues phrases. Même si ça revenait presque à lui parler comme s’il était un chien. « Excusez-moi, je vais m’occuper de l’autre ivrogne maintenant, » adressa-t-elle comme excuses à ses invités pour sortir et aller chercher Joshua. Ce dernier avait eu le temps de mettre de la peinture partout sur l’herbe et le muret de la maison. Là encore, plutôt que de s’énerver, Rachele s’inquiéta d’abord de l’état de son nez. « Joshua ? Tu veux bien venir avec moi s’il te plaît ? » L’individu concerné sembla accepter de la suivre, alors elle l’aida à se relever et le mena dans la cuisine. Là, elle le fit asseoir sur un tabouret le temps de chercher de la glace dans le congélateur pour qu’il la mette sur son nez. Elle l’inspecta avant pour vérifier qu’il n’avait rien de cassé, ce qui semblait avéré. Il s’était juste cogné assez fort pour pisser le sang par les narines. Avec de l'essuie-tout humidifié, elle épongea le sang qui avait coulé sur sa bouche et son menton, puis elle murmura, pour que personne d’autre que lui ne l’entende. « Reste tranquille s’il te plaît. Je n’ai pas envie d’expliquer à tout le monde ce qui se passe entre nous ce soir. » Alors seulement Rachele prit Joshua par le bras et l’emmena avec elle au salon où une guerre nucléaire semblait sur le point d’éclater entre Julian et Tosca. Encore une bêtise que son jumeau avait fait, supposait-elle. « Tout le monde, je vous présente Julian, mon frère, » fit-elle en désignant le principal concerné, « et Joshua, le peintre qui doit m’aider à redécorer le salon. Ju’, Joshua, voici Thybalt, Bruna sa cousine, Tosca et Donatello. » Bon, au moins, les deux derniers arrivés ne faisaient pas tâche dans le décor, avec leur haut degré d’alcool ingurgité. Ils allaient certainement bien s’intégrer à la soirée.
Tosca J. Dal Cappello
FORBIDDEN FRUIT — Cause the morning always come to kill the dream —
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Dim 10 Juil - 3:00
« Alors Tosca ? Cap ou pas cap de rouler une pelle à une des filles ci-présentes ? » La fameuse Tosca qui buguait sur un Thybalt qu’elle trouvait décidément bizarre, se redressa d’un coup. « Hein ? » Trop absorbée par la question existentielle de savoir si oui ou non, Thybalt était assit là depuis le début, et si oui ou non, dans ce cas, elle lui caressait la nuque depuis son arrivée ici en pensant qu’il s’agissait de Dona, qui... Il était où, lui ? Ha oui, de l’autre côté d’elle alors qu’il aurait dû se trouver à droite et non à gauche, parce qu’à gauche y avait le vide et non pas Chico et son regard de mollusque, bien qu’il soit quand même assez représentatif du vide intersidéral, surtout entre ses deux oreilles. Ensuite venait la question de savoir si les autres savaient et si c’est pour cette raison que Thybalt buvait dans son verre comme si tout le monde était au courant que niveau intimité ils avaient fait pire que ça. « Il boit dans ton verre. » lui souffla un Chico horrifié par la prolifération de miasmes. « Ouai, j’sais, c’est dégueulasse. » elle lui répondit sur le même ton, consciente à présent que personne ne savait rien. Plaquant une main sur la bouche d’un ex-sénateur surprit, tout en lui arrachant le verre des mains, elle se retourna juste à temps pour entendre Rachele répéter sa question. « Cap ! Bien sûr que je suis cap ! Je suis même la plus cap de tous les cap. J’ai peur de rien, j’suis une rebelle. » scanda-t-elle en se levant trop rapidement pour ne pas accuser un léger vertige. « Dans ma famille on est des pro du baisers. Pas vrai, toi... » Demanda-t-elle en braquant un index sur Thybalt, avant de se raviser super rapidement en le glissant dans la direction de Chico, dans un mouvement qui sembla naturel pour une fille accusant plusieurs degrés d’alcool en trop. « Vas-y, dis-moi c’est quoi le baiser le plus célèbre de l’Histoire, hein, hein, hein, hein ? » Telle une maîtresse d’école souffrant d’un problème d'alcoolémie, elle les regardait tour à tour, attendant la réponse qui viendrait sûrement, si elle avait la patience d’attendre. « Juliette ! » Ah bah non, elle avait pas la patience. « Ma famille à moi ! » Pavana-t-elle en tentant d’éviter la table basse pour rejoindre le canapé d’en face où les deux seules autres spécimens féminins se trouvaient. « Y a trop de meubles. » grommela-t-elle avant de se laisser tomber entre les deux filles. Se tournant en direction de Bruna elle fronça les sourcils. « Tu m’en voudras pas, mais j’vais pas t’embrasser, hein. C’est pas que j’t’aime pas, c’est que... J’le sens pas là, tu vois. I don't feel it in my body. » annonça-t-elle en désignant son propre corps dans une grimace. « Bon. A nous deux Rach’. » Dans un mouvement qui était tout sauf sexy, limite violent en fait, elle attrapa le visage de son amie et plaqua ses lèvres sur les siennes, en plissant les paupières à s’en faire mal. Elle compta mentalement jusqu’à 5 parce qu’avant 5 c’est pas un baiser qui se respecte, puis se recula d’un coup. « C’est officiel, j’préfère les hommes. » Joignant le geste à la parole, elle se releva et tenta de rejoindre le canapé masculin sans trop se prendre la table basse au passage, grommelant un « Putain, elle a des actions chez Ikea ou quoi ? » , puis s’écroula entre les deux hommes. « Faut que j’arrête de boire, je crois.» confia-t-elle à (presque) voix basse à Thybalt. « J’te vois avec trois yeux. Alors d’accord ils sont beaux, mais j’préfère quand même quand t’en as que deux, ça fait moins flipper, et y a pas à dire, c’est plus esthétique. » Le bout de son index vint se poser doucement entre les deux yeux de Thybalt. Elle loucha un instant, le recula, le repointa, le recula, le repointa, avant de partir dans un éclat de rire. Et aussi subitement, elle repoussa l’homme à deux mains, l’obligeant à basculer sur le canapé. « Recule, t’es trop près ! » Ordonna-t-elle avec autorité et agacement. Alors, en retrouvant une contenance, elle se redressa bien droite dans le canapé, les deux mains sagement nouées sur ses genoux, et poussa même le vice jusqu’à se racler la gorge. « A moi... Rachele ! Cap ou pas Cap de raper l’hymne national ? » Ouai les gars, y a du level, là.
(TROIS BOUTEILLES PLUS TARD)
Une heure plus tard, tout va bien, Tosca a atteint le degré zéro sur le schéma de l’évolution humaine, un primate serait certainement plus réactif qu’elle. Elle est au niveau plancton. Voilà, c’est ça, un plancton qui oscille au gré des mouvements du canapé, des gens qui se lèvent, qui s’y vautrent, qui y dansent. Elle, elle est bien loin de tout ça, perdue dans sa tête, le regard vide, se répétant «je suis un plancton» en guise de mantra. Sa tête passe d’une épaule à l’autre, peu importe à qui appartient cette épaule, ce pourrait être celle de Ben Laden qu’elle trouverait le moyen de s’y endormir les yeux ouverts. Quand on lui pose une question, elle répond par automatisme, comme pour prouver qu’elle est encore là. Par exemple, y a quelqu’un qui lui a demandé son âge y a genre 3 secondes ou 8 siècles. Elle a répondu « 14 ans. » Normal. Elle fait partie de cette catégorie de gens qui, même bourré, refuse d’avouer qu’ils le sont. Et là, elle est plus bourrée, non, elle est complètement torchée, oui. Par moment elle fixe Bruna avec agressivité, à d’autres elle énonce des vérités absolues du style « Un têtard c’est comme un spermatozoïde en plein air. » qu’elle ponctue généralement d’un « C’est déroutant, tout de même. » avant de repartir en apnée dans les allées sinueuses de son cerveau. Inutile de préciser qu’elle avait été déclarée forfait au jeu d’action ou vérité. Elle ne semblait plus capable de faire un mouvement, et quand à dire la vérité... Disons que ses vérités à elle n’étaient pas forcément reconnues comme telles par l’ensemble du corps scientifique. Elle avait régressé au stade où la Terre était plate, le soleil lui tournait autour, et la fourchette était une invention du diable pour faire entrer le Mal par la bouche. Elle était totalement ailleurs, amorphe, inutile. Même Chico semblait plus frais qu’elle, ça montre le niveau. Elle semblait perdue, finie du moins pour cette soirée, mais lorsque l’écho d’une voix se mit à massacrer du Nirvana, elle fut comme tirée de sa transe, tournant la tête à la recherche du truc chantant. Elle n’eut pas à chercher longtemps, puisque presque instantanément un commando armé défonça la porte d’entrée à la recherche d’otages. Enfin c’est l’effet que ça devait faire à quelqu’un de normal. Tosca, elle, ne sursauta même pas. Elle sourit, au contraire, et se mit à fredonner sans raison apparente « When you walked through the door it was clear to me. You’re the one they adore, who they came to see. You’re a … rock star, baby. Everybody wants you... Player… Who can really blame you. We're the ones who made you ? » en dodelinant de la tête et en claquant des doigts pour s’accompagner musicalement. Mais déception suprême, c’était pas Kurt Cobain qui venait de passer la porte, c’était un type à bonnet absolument inintéressant. Alors elle se pencha en avant pour distinguer celui qui se cachait encore dehors déclarant que Rachele était belle. C’était pas Kurt non plus, il était brun et il avait pas l’air d’avoir un épagneul breton sur la tête. Alors elle enchaina, une moue boudeuse aux lèvres. « Baby, get down, down down. Baby, get down, down down. Baby, get down, get down. » C’était définitivement une soirée ratée si aucun chanteur décédé ne venait. Même 2pac aurait pu faire l’affaire. « J’ai soif. » annonça-t-elle en se baissant pour récupérer un verre qu’elle porta à ses narines pour en renifler le contenu sans lâcher des yeux Bruna. Elle savait pas pourquoi elle faisait ça, mais elle avait vu Chico le faire tout au long de la soirée, alors bon... Coutume locale, sûrement. Le verre aux lèvres, elle reporta son attention sur la porte, où un drame venait de se jouer. Paskurt1 venait de frapper Paskurt2 avant de balancer un «bonsoir» tonitruant. C’est marrant, il lui disait quelque chose. C’était dur de se concentrer, surtout quand on se coltine une dizaine de personnes dans la tête (enfin c’est l’impression qu’elle avait en ce moment), mais elle tenta de fouiller sa mémoire à la recherche de l’identité de Mike Tyson. « Le jardinier de nos parents lorsqu’on était à Florence. » lui souffla la voix 1. Elle leva les yeux au ciel. Ridicule. Elle n’avait jamais vécu à Florence. « T’es con voix 1. » annonça-t-elle en ricanant... « Le jeune fils Panelli à Messine, je crois. » avança la voix 2. « Jamais foutu les pieds à Messine de ma vie. » répondit-elle en secouant la tête. « Le jeune soldat de Saint-Pétersbourg ! J’en suis sûre ! » Scanda la voix 3 en russe. Loin de s’inquiéter de savoir pourquoi elle comprenait le russe, ni même de savoir pourquoi une voix lui parlait en russe dans sa tête, elle plaqua les deux poings sur ses oreilles et beugla « La ferme, vous !!! Bande de voix débiles !! » Elle secoua la tête jusqu’à être intimement persuadée d’avoir assommé les femmes miniatures squatteuses de tête contre sa boîte crânienne, puis rouvrit les yeux, les ancrant sur l’inconnu au bonnet. Rachele venait de le présenter comme étant « Julian, mon frère. » Elle allait lui lancer un « Bonsoir, Juuuulian. » façon alcooliques anonymes, lorsqu'elle croisa son regard qui se déroba instantanément. Mais trop tard mon pote, j’ai envie de dire. Un contact visuel ça suffit aux meilleurs profilers du monde pour lire dans ton cerveau, et là, en cet, instant, Tosca c’est un mélange entre Spencer Reid et Hannibal Lecter. Elle a bouffé ton cerveau au figuré, et maintenant elle va passer au sens propre. « AUGUSTO !!! » Hurla-t-elle en se redressant d’un coup comme si elle avait des ressorts dans le cul. « ENFOIRÉ D’ENCULEUR DE POULES !! T’AS BOUSILLÉ MON TUYAU !! » Oui, dit comme ça, ça porte à confusion, mais bon, personne n’aura eu le temps de s’attarder sur son accusation bizarre, puisqu’ils auront eu les yeux rivés sur Jeannie Longo s’élançant du canapé, sautant par dessus Thybalt, pour rejoindre ledit «enculeur de poules» en un temps record, lui sauter sur le dos, et lui labourer le crâne à coup de poings. « ALORS COMME ÇA T’ES PLOMBIER ?! MOI CHUIS CHIRURGIEN ESTHETIQUE, J’T’OFFRE LA PREMIERE CONSULTATION, CONNARD !! » La scène devait être comique de l’extérieur, un grand type se débattant pour échapper au moustique sur son dos, renversant ce qui se trouvait sur son passage, se mangeant des murs, des murs qu’elle évitait en hurlant « RATÉ !! HAHA !! HUE CANABIS ! HUE ! » un combat qui aurait pu durer longtemps s’ils n’avaient pas atterrit, par on ne sait plus quel miracle, dehors, et qu’ils s’immobilisèrent devant la fresque murale toute fraîche. « Pose-moi. » murmura Tosca dans un souffle, sans quitter le gribouillage des yeux. Les deux pieds foulant la terre ferme, elle s’approcha comme hypnotisée par toutes ces couleurs assemblées ensemble pour former... Ça. « La vache ! C’est de toute beauté... » Le pire étant peut être qu’elle était sincère.
Thybalt A. Andreotti
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Mar 19 Juil - 19:47
Le fantasme de la plus part des hommes était plutôt primaire, les hommes avaient toujours eut une fascination quasi inexplicable pour le saphisme. Une femme avec une femme, deux femmes qui s’embrassent … N’avait-on pas fait une chanson à ce sujet d’ailleurs ? Enfin bref, là n’était pas le sujet de la choucroute. L’esprit de Thybalt s’égarait follement alors que Tosca lui caressait voluptueusement la nuque, il s’efforça cependant de faire le point alors que la voix de Rachele les ramenait progressivement à des choses bassement matérielle, c’est-à-dire autre que l’un ou l’autre des membres de leur duo très spécial. C’était pas une série ça ? Avec un agent du FBI et un faussaire ? Thybalt dû fournir un effort sur humain pour empêcher les divagations de son esprit un brin démissionnaire, ce fut la main de Tosca entrant violement en contact avec sa bouche. Il se vit ôter prestement un verre quasiment vide et récolta une bonne décharge électrique dans la mâchoire qui elle n’avait rien d’agréable pour une fois. Il se ressaisit en avisant qu’une bouteille entamée trônait encore sur la table. Se penchant pour attraper un verre, portant une trace de rouge à lèvre mais au diable l’hygiène il avait quasiment des liens intimes avec toutes les femmes dans cette maison, et alors qu’il arrosait copieusement son gobelet de chianti les fesses de Tosca heurtèrent son visage alors qu’elle vacillait en se mettant sur ses pieds. Il marqua un temps d’arrêt comique et ne dut le salut de la table basse de Rachele qu’à l’intervention de Bruna qui lui ôta la bouteille des mains avant que son verre ne déborde. Il sourit à son cousine, un sourire bancal un peu charmeur qui attestait de son état de d’ébriété avancé. Il contempla quelques secondes le postérieur de Tosca, envisageant d’y planter ses dents, il avait un peu faim, avant de finalement renoncer lorsqu’elle s’éloigna vers un autre canapé. Il était trop bien pour se lever. Il assista alors à une chose surprenante, une chose qui, s’il avait été comme tout homme normalement constitué un fantasme aurait dû se réaliser en voyant sa femme embrassée sa meilleure amie, sauf que la scène n’avait rien de sexy et de torride et que Thybalt n’avait rien d’un homme normal. Rappelez-vous, c’était lui la vierge de 25 ans, enfin l’italien vierge de 25 ans. Il marqua un moment d’absolu blackout, la mâchoire béante, les yeux exorbités, il resta plus longtemps dans cette position que le temps que dura le baiser improvisé. Il manqua de voir Tosca s’affaler de tout son long sur lui mais la jeune femme, qui avait surement des actions chez les jackass, se rétablie et pivota sur elle-même avant de se laisser choir sur la place vacante du canapé. L’incertitude de la voir s’installer sur ses genoux lui débloqua la mâchoire, un point positif il n’avait plus l’air de débarquer tout droit d’un asile de fou. Tosca ivre était un spectacle plutôt drôle à contempler même si elle était toujours aussi belle et intrigante ivre ou sobre.
« Plus d’alcool. » Murmura-t-il avec un sourire en attrapant le doigt qu’elle avait pointé sur son front.
(…)
Trois heures plus tard l’ambiance semblait avoir montée de quelques grammes, Thybalt et Tosca étaient toujours aussi proche l’un de l’autre, Bruna contemplait son cousin avec étonnement et un léger reproche dans ses iris mordorée, ce qui étonnait ce dernier sans l’alarmer. Après tout on n’était pas à l’abri d’un béguin, même dans la même famille. Alors que les minutes s’écoulaient dans la plus grande incohérence, Tosca délirant allègrement toute seule au rythme de ses pensées, les défis continuant à alléger l’atmosphère lourde de vapeurs d’alcools qui empestaient désormais le salon. La tête de Thybalt dodelinait gaiement vers l’appuie tête du canapé, il avait dépassé de loin le taux d’alcoolémie autorisé pour conduire, il envisageait donc de s’endormir là, de rêver de grenouille, de sorcière et de baiser lesbien. Un mixe de tout ce qui lui passait par l’esprit alors qu’autour de lui s’enchainait les mélanges de différents alcool et que Donatello s’étonnait que Rachele ne se soit pas métamorphosée en crapaud suite au baiser de Tosca. Ses pensées dérivaient progressivement et il imaginait le reste de la soirée. Tosca en sorcière sexy… Rachele en Bacchus des temps modernes qui ne buvait pas, Donatello en Chouchou déluré … Bruna en petite écolière bien sage qui le menaçait d’une règle. Alors qu’il sombrait progressivement dans les limbes d’un délire éthylique une chose étrange ce produisit, de la musique leur parvenait, si musique était le terme a employer pour massacrer une si belle chanson. Tout ce passa ensuite très vite pour le cerveau de Thybalt qui tournait à deux à l’heure. Le spectacle de Tosca chevauchant un autre homme en tentant de le tuer ébahit Thybalt au point qu’il ne réagit pas instantanément à ce qui se déroulait sur ses yeux. Il fallut qu’il l’entende dégringoler dans les pavés pour qu’il réagisse. Il se leva tel un ressort, vacilla plusieurs foi, s’effondra sur le dossier du canapé de Bruna avant d’atteindre lamentablement le couloir. Là il ferma un œil pour ne plus voir quatre portes mais deux, le doigt en l’air, la langue entre les dents procéda à un plouf-plouf pour se décider à franchir une des portes. En se mangeant en pleine tête le chambrant de la porte il comprit son erreur et se dirigea vers l’autre « choix ». Cette fois il émergea dans la cour. Il y surprit Tosca, et sa sœur jumelle diabolique, ainsi qu’un mec qu’il ne connaissait n’y d’Eve, ni d’Adam (d’ailleurs c’est qui ceux-là ?). Il se figea lui aussi face à la « création murale ».
« Ah ouais, c’est un concept. » Lâcha-t-il. « Tu veux que je te l’achète ? » .
Julian D'Aquino
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Jeu 4 Aoû - 22:44
Une force opposée à la sienne le tirait dans le sens opposé au buffet, loin de ce dernier en direction d’une destination inconnu. Lui il essayait par le regard et par le cerveau d’invoquer le buffet de venir jusqu’à lui plutôt qu’il aille jusqu’aux restants de bouffe. Mais lui non plus, à dire vrai, ne bougea pas. Méchant buffet. Avant de comprendre quoi que ce soit, il se retrouva assis sur le canapé, face aux personnes qu’il avait vu en entrant et son bonnet fut aspiré dans le néant, loin de son crâne. Le bonnet étant sa nouvelle lubie, il battit des mains dans les airs dans le but de le rattraper mais l’objet convoité était déjà trop loin. Jul’ revint à sa position initial et son regard s’adoucit en apercevant sa sœur devant lui. « Assis. Pas bouger. Sage. » Tout ce qui lui traversa l’esprit fut de se lever et de la prendre dans ses bras mais cette dernière s’était retournée pour s’adresser aux inconnus pas si inconnus que ça. Il n’insista pas pour ne pas s’asseoir sur ce fichu canapé parce qu’il sentait, se doutait qu’une mauvaise surprise l’attendait. Mais comme toute personne ayant trop bu, chaque idée avait juste sa seconde d’existence et elle était donc aussi vite abandonnée que trouvée. Il finit par se caler tranquillement sur le canapé, sachant qu’il devait attendre quelque chose, mais ne se souvenait plus quoi. Ou faire quelque chose. Ou… Bref, ne pas bouger de ce canapé. Il regarda autour de lui, comme s’il retombait à ses cinq ans et qu’il venait de débarquer à Disney World et que tous les invités ici présents sans exception avaient la tronche de Mickey et Minnie. En gros, les yeux grands ouverts, tout plein d’innocence et d’admiration. Son calme intérieur ne dura pas. En entendant quelqu’un gueuler quelque chose qui n’arriva dans son cerveau que cinq secondes plus tard et qu’il ne put comprendre que deux secondes après l’arrivage, il fit un bon de trois mètres. Ses yeux cherchèrent la source qu’il se mit à scruter curieusement. Oui, oui, oui, il le connaissait ce visage. Il ne l’avait peut-être pas beaucoup vu mais il savait, tout tout au fond de lui, qu’il était bien encré dans ses souvenirs, ce visage. Il détourna rapidement les yeux lorsque la principale concernée, elle, les ouvrit. Pourquoi il faisait ça ? Il n’en savait trop rien mais là où son regard venait de se poser, c’était sur Rachele et le nouveau bleu dans la famille qu’il avait décidé de bizuter, au moins pour ce soir. Peut-être juste ce soir. On verra ça plus tard. Julian fixait Joshua d’un regard noir, décidé à lui faire regretter le mal qu’il avait fait s’abattre sur sa sœur lorsque celle-ci présenta les inconnus plus inconnus aux deux nouveaux arrivés. Un prénom tilta dans le cerveau du jeune agent et il détourna les yeux, juste l’espace d’une instant, en face de lui, sur le visage qui l’intriguait, et qui portait le nom de Tosca. Tosca, genre comme Tosca-Tosca ? Une bouffée de stress l’envahit et il détourna les yeux, qui avaient soudainement pris une lueur de culpabilité. Partir du canapé. Vite, vite. C’était ce qui était en train de tourner dans sa tête. Partir loin, très loin, rejoindre Simba et ne jamais revenir. Il ne voulait pas mourir aussi jeune, et encore moins avec une gravité et des réflexes de niveau zéro. Il avait détourné les yeux, cherchant une issue propice à l’instant présent qui pourrait lui permettre de s’échapper incognito, parce qu’il sentait un regard posé sur lui, il le voyait du coin de l’œil, mais il ne voulait pas recroiser ses yeux. « AUGUSTO !!! » Ne relève pas les yeux, Julian ! Ne relève pas les yeux ! Trop tard. En même temps, quand on a de tels ressorts collés à l’arrière train et une voix qui porte aussi loin, c’était difficile de vouloir essayer d’ignorer tout ça. Lorsqu’elle se jeta sur lui en gueulant d’autres choses inimaginables dont vous n’auriez probablement jamais eu idées, Julian n’eut que pour seule idée de fuir. Mais le moustique fut largement plus rapide que Julian qui était assez ralenti dans ses mouvements à cause des effets de l’alcool. Une raison de plus d’arrêter de boire : à vos risques et périls de vous faire attaquer par une lilliputienne ultra nerveuse. Il ne retint pas vraiment ce qu’elle vociférait contre lui, il était plutôt concentré à essayer d’y voir quelque chose pour se débarasser d’une Tosca enragée. La seule solution, les murs et les meubles. Les murs étaient cependant plus consistants et, en espérant pouvoir la faire descendre de son dos -tout en poussant des cris de bêtes instinctif- elle réussissait toujours à se dérober du piège et au final, c’était Julian qui se faisait le plus mal. D’accord ! D’accord ! Il avait voulu jouer au plombier une fois dans sa vie, il avait massacré un tuyau. Mais c’était qu’un tuyau après tout, non ? Ca valait tout de même pas le coup d’agresser aussi sauvagement les gens. Julian se demanda vaguement quelle direction le monde prenait. Plus on avançait dans le temps, plus les gens devenaient fous. La chose sur son dos en était la preuve. Par un moyen inconnu, la voix du moustique lui ordonna de la déposer au sol. Il ne chercha pas, se baissa pour qu’elle puisse poser ses pieds en terre, non sans manquer de se casser la gueule. En se relevant il sentit l’air frais de la nuit d’Italie sur son visage et ouvrit grand la bouche, se disant que ça pourrait lui faire prendre de plus grande bouffé d’air frais. Il attrapa son paquet et tira une cigarette du bout des lèvres. Juste avant de l’allumer, il inspira à plein poumons puis se retourna vers Tosca face à la création du peintre. Julian finit par réagir à la déclaration de Tosca. Toute beauté ? Ce machin ? Même lui, il faisait mieux ! « Mais c’est de niveau troisième section maternelle, ce truc ! » Il plissa les yeux pour mieux y voir et essayer de la comprendre tout en se baissant (comme le chef d’œuvre était à quelques centimètres du sol). « Non non, mais j’te jure, hein, même moi, j’fais mieux. J’ai des antécédents dans le milieu en plus. » Ou pas, oui. Pliée en deux, toujours le nez sur le chef d’œuvre, il demanda un « nécessaire à peinture » pour reprendre les mots de Joshua, en tendant la main en l’air. Puis moins de deux secondes plus tard, il se releva en se rappelant que c’était Tosca devant lui, et un des nombreux invités dont il n’avait pas réussi à retenir le nom. L’homme aux cheveux ébouriffés proposa à Tosca de la lui acheter. Julian, clope au bec et bras ballant, regarda les deux comme s’ils étaient en train de parler finnois. « Mais euh… Ma maison elle est pas à vendre. ‘fin, sauf si tu veux que le mur, ça impliquerait qu’on le casse, qu’on le reconstruise, qu’on refasse la peinture, que le toit risque de s’écrouler, et qu’on risque d’avoir des morts sur la conscience. » Bug. Pause. Relancement. « Mais j’pense que s’il s’enfuit pas, d’ici quelques années ça vaudra des millions. » Il tira sur sa cigarette, releva les yeux pour être en accord avec les pensées de son cerveau. « Awéééééééééééé. » Il baissa les yeux sur le dessin et d’un doigt menaçant : « Bon tu bouges pas, le dessin, hein ! Tu t’enfuis pas ! C’est un ordre ! Tu restes là ! »
Joshua Olivetti
« What we are now, we wereonce... »
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Sujet: Re: Let's get it started, dude ! Ven 26 Aoû - 17:02
Josh fut incapable de se souvenir de la façon dont il avait atterri sur un tabouret de la cuisine en compagnie de Rachele, mais il ne chercha pas à savoir, trop concentré sur la présence de la jeune femme. Il se laissa soigner calmement mais afficha une moue boudeuse lorsqu’elle lui confia qu’elle n’avait pas du tout envie d’expliquer « ce qu’il se passait entre eux » à tout le monde. D’un côté, il comprenait parfaitement, et sans doute n’avait-il pas non plus envie que tout Vérone soit au courant de cette histoire. Il ne les connaissait pas ces gens, après tout ! « J’suis que Julian il a cassé mon nez. » ronchonna-t-il quand même. Avant d’ajouter sur un ton implorant : « Tu me fais un bisou ? » Petit sourire à tomber dessiné au coin de ses lèvres, Josh n’attendit même pas la réponse de sa belle et attrapa ses lèvres entre les siennes. Il lui tint le visage un instant pour être sûr que le baiser puisse durer un temps raisonnable, avant de la relâcher et de la laisser le reconduire auprès de ses invités. La moue boudeuse avait laissé place à un air de parfaite satisfaction.
« … Joshua, le peintre qui doit m’aider à redécorer le salon. » Le principal intéressé détourna vivement le regard et s’étouffa avec sa salive, n’étant pas totalement sûr d’avoir bien compris les derniers mots prononcés par Rachele. Genre, ce salon avait une tête à avoir été redécoré par lui. Personne n’avait vu son salon à lui, dans la maison où il avait grandi, ça se voyait ! Ha ! Et ils la croyaient ! Ha ! Bande de gueux. Josh lança tout de même un regard exprimant plus ou moins un sentiment de reproche à la propriétaire du salon-non-redécoré par ses soins, et au même moment, un hurlement le fit sursauter si violemment qu’il se bascula et dut se retenir au fauteuil le plus proche afin de ne pas se retrouver une fois de plus étalé au sol. Lorsqu’il comprit enfin que ce n’était pas la troisième guerre mondiale qui éclatait mais la jeune femme nommée Tosca qui était en train de marteler le crâne de Julian. Premier réflexe de Josh : l’encourager. « OUAIS, VAS-Y TASCO ! TOSCA ! VAS-Y TOSCA ! ACHEVE-LE CE SALE TRAITRE ! » Sans même chercher la raison de tant de violence. Seul le mot « justice » résonnait en ce moment dans sa tête d’homme complètement ivre. Puis la cavalière folle et son âne-humain disparurent de la pièce, laissant place à un instant de silence particulièrement étrange. Le peintre se redressa alors et tourna enfin la tête vers les invités restants. « Eh, mais… c’est Andreotti ! » s’exclama-t-il en posant son regard sur l’homme aux cheveux de feu. Il passa une main dans ses cheveux, dépoussiéra ses épaules, persuadé d’être alors présentable, et s’avança avec une main tendue vers le Sénateur, sourire Colgate. « Joshua Olivetti, peintre, ami personnel de Rachele. Enchanté. » Ce fut à cet instant qu’une bourrasque fulgurante s’engouffra dans la pièce et vint s’enrouler autour de l’artiste, lorsqu’Andreotti se précipita à son tour hors de la maison sans même un regard envers lui. Le vent de sa vie. Complètement défait, il regarda à tour de rôle Donatello et Bruna – il avait réussi à retenir tous les prénoms ! – leur adressa un nouveau « Bonsoir ! » enthousiaste, puis, ses souvenirs furent de nouveau vagues.
Il se trouvait à présent en compagnie de Julian, Tosca et Thybalt devant sa magnifique fresque toute neuve. « Putain, je me sers de ma capacité à me téléporter pour sauver ou combattre le monde ?! » s’écria-t-il en réalisant qu’il ne savait une fois de plus absolument pas quand et comment il avait changé d’endroit. Puis il se concentra sur la scène qui se déroulait devant ses yeux, et vit Julian qui… parlait au mur. Qui lui ordonnait des choses, même. Le pauvre garçon. Lentement, Josh s’approcha de lui, le prit par les épaules et lui dit d'un ton lent et compatissant afin qu’il puisse tout assimiler : « Il ne t’écoutera pas, Julian, c’est un mur… Ce n’est pas un être vivant ! C’est pas vrai ce que les gens disent, Julian, c’est un mensonge quand on te dit que les murs ont des oreilles ! Il ne faut pas faire ça… Tu es un humain, tu n’es pas un mur… » Il parvint en lui disant cela à le détourner de son dessin et ils firent tous deux face à Tosca et Thyb. « Vous voulez que je vous peigne, vous aussi ? » leur demanda-t-il alors, en faisant tomber Julian sur le côté en le poussant violemment par l’épaule.
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