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 Rome n'a point de lois que tu n'oses briser

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Rachele d'Aquino
Rachele d'Aquino
Where we belongMy heart, my soul ♣ We stand alone

■ Messages : 2171
■ Age du Personnage : 24 ans
■ Logement : 24 Via G. dalla Corte, Borgo Venezia
■ Date d'arrivée à Vérone : 06/08/2010

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■ Sono : amoureux(se)

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MessageSujet: Rome n'a point de lois que tu n'oses briser   Rome n'a point de lois que tu n'oses briser EmptyMer 27 Juil - 12:54

    Rachele sentit qu'elle était seule à peine le moment où elle ouvrit les yeux. Elle eut l'impression qu'une part d'elle-même lui avait été enlevée pendant son sommeil, et si la douleur n'était rien en comparaison, la sensation de manque, en revanche, était insupportable. Elle resta allongé un instant, dans le lit, à espérer qu'il ne s'était éloigné d'elle que dans le but d'assouvir un besoin primaire, mais au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, au fur et à mesure que son odeur sur l'oreiller et sa chaleur sur les draps s'évanouissaient, l'espoir laissa la place à une déception abominable. Ses jambes glissèrent le long du matelas, sans se découvrir pour autant, et la jeune femme s'assit sur le rebord du lit, le buste enroulé dans ce même drap blanc qui l'avait couverte quand elle était endormie, le retenant d'une main. Ses yeux s'étant finalement habitués à l'obscurité de la chambre, elle put s'apercevoir qu'il ne restait aucune trace des vêtements de Joshua dans la pièce. Il était parti sans même la réveiller pour lui dire au revoir. Pourquoi ? Avait-il eu si peur de sa réaction, pensait-il qu'elle lui en voudrait pour ce moment merveilleux qu'il lui avait offert ? Ou était-ce autre chose encore ? Elle se leva avec ce genre de pensées plein la tête, arpenta le couloir et se retrouva dans le salon. La lumière de l'après-midi l'éblouit légèrement. Poilu se manifesta presque aussitôt sur l'accoudoir d'un des canapés; réclamant force caresses de ses miaulements plaintifs. Rachele se contenta de le grattouiller distraitement derrière les oreilles, car elle venait d'apercevoir la note en papier que le peintre avait laissée à son intention. Elle s'en approcha et s'en saisit fébrilement. Seulement, après avoir lu les deux lignes qu'il lui avait écrites, elle froissa la note dans sa main, et ce fut parce qu'elle se retint que la boulette de papier ne vola pas à travers la pièce. Elle était en train de devenir "l'autre", la femme pour qui un homme trompait celle qu'il était censé aimer. Elle avait ce rôle en horreur. Elle se sentait misérable, et c'est dans cet état d'esprit que Julian l'avait trouvée en rentrant chez eux une heure plus tard.


(...)

    Tosca, Thybalt et les autres avaient regagné leurs pénates, et elle venait de conduire Joshua à sa galerie. Durant le trajet en voiture, elle ne lui avait pas adressé un seul mot. Non pas parce qu'elle était en colère contre lui ou qu'elle désirait l'ignorer volontairement, mais parce qu'elle ne savait pas quoi lui dire. De toute façon, avec la gueule de bois qu'il se tapait, la discussion aurait sans doute été limitée. Maintenant, elle se tenait assise dans l'herbe, devant le muret, à l'endroit où Joshua avait tenu à faire un portrait des protagonistes de la maison. Rachele avait dans la main la note qu'elle avait froissée quelques jours plus tôt. Reste à Vérone. On se voit bientôt. Elle se doutait que la soirée de la veille, dans l'esprit du peintre, n'était pas le "bientôt" qu'il avait envisagé. Tout comme elle ne s'était jamais attendue à ce qu'il fasse ami-ami avec son jumeau et qu'ils deviennent compagnons de beuverie pour finir dans leur jardin à peindre un muret. La fresque, d'ailleurs, avait plus une allure de gribouillages enfantins qu'autre chose. Cependant, quelque chose dans les dessins la perturbait. Ce n'était pas le fait qu'il ait désigné Rachele et Julian comme étant méchants avec Captain Peinture/Super rockstar. Non. C'était la manière dont il avait décrit la blondinette. "C'est mon amoureuse." Dans l'état dans lequel il avait été, il ne s'était sûrement pas rendu compte de ce que cela signifiait. Car, comme elle l'avait dit via texto à Thybalt, elle était très certainement en train de tomber amoureuse de Joshua. Pour elle, ce n'était pas insignifiant, et elle ne permettrait pas à un peintre de lui piétiner le coeur, même s'il était canon et doué au lit.
    "Encore en train d'admirer son oeuvre ?" La voix de Julian dans son dos, dont elle avait bien ressenti la pointe de cynisme, ne la fit pas sursauter, elle avait entendu ses pas bien avant qu'il ne parle.
    "Tu crois que c'est vrai ? Que je suis méchante avec lui ?"
    Julian la regarda comme si elle venait de lui sortir la plus grosse connerie qu'il ait entendue de toute sa vie. Comme si elle lui avait annoncé qu'elle comptait se marier avec le Grand Schtroumph et aller vivre sur Jupiter pour élever des chèvres radioactives. Mais c'était vrai aussi qu'elle avait des raisons de lui en vouloir. Il l'avait laissée sans signe de vie pendant deux semaines, puis il était réapparu pour coucher avec elle et s'était volatilisé à peine son méfait accompli, pour finalement se ramener complètement ivre chez elle et avait peint des enfantillages sur un mur. Il était loin d'être blanc comme neige.
    "Il l'a bien cherché," maugra Julian. "C'est pas lui qui va te ramasser en morceaux après, c'est moi."
    Pendant qu'il parlait, la jumelle s'était relevée. Maintenant qu'il avait fini, elle le prit dans ses bras quelques secondes et le remercia de veiller aussi bien sur elle.
    "Ca va aller cette semaine ? Si tu veux, je peux y aller une autre fois, à ce congrès d'éditeurs..."
    "Non, c'est bon Juju. Je vais survivre, ne t'en fais pas."


(...)

    "Allô maman ? Oui, c'est moi... Non, non, tout va bien, ne t'inquiètes pas... Non, Julian n'est pas là, il est parti se renseigner sur les horaires de train pour aller à Milan... Dis, tu as toujours le portrait ?... Je pense que je vais ramener quelqu'un pour le lui montrer, dans deux jours... Oui, tu comprendras à ce moment-là... Tu pourrais me rendre un service ?... Est-ce que tu aurais le temps demain de faire quelques heures de shopping et de tout laisser chez moi ?... Il fait la même taille que Julian, à peu près... et pour le reste, tu connais mes goûts, depuis le temps... Merci maman. Oh, dis aussi à papa que je voudrais le voir après-demain. On a quelques trucs à régler... Je t'embrasse... A bientôt, oui."

    Rachele posa son téléphone portable à côté d'elle, et se plongea dans ses pensées. Elle espérait sincèrement qu'elle prenait la bonne décision, et que tout ne finirait pas en chaos complet cette fois.


(...)

    "Salut Joshua, c'est..." ta maîtresse, la pauvre fille qui ne pense qu'à toi, la méchante qui te fait souffrir ? "Rachele. Est-ce qu'on peut se retrouver devant ta galerie d'ici une demi-heure ? D'accord. A tout à l'heure."
    La machine était lancée, plus moyen de revenir en arrière pour elle. L'écrivain avait décidé de dévoiler son passé à Joshua, ce qui était significatif de son attachement au jeune homme. Elle ne s'était pas montrée sous son véritable aspect depuis trop longtemps désormais pour que cela ne se fasse pas sans heurt. Si le peintre décidait de ne pas la suivre alors qu'elle lui tendait enfin la main, c'est que toute cette histoire n'avait aucun intérêt, aucune raison d'être, aucun avenir. Elle n'aurait plus aucun prétexte pour rester à Vérone. A cette pensée, son coeur se serrait. Les dernières semaines qu'elle avait passées dans cette ville avaient été mouvementées, certes, mais riches en évènements. Elle ne s'était pas ennuyée tant que ça, et elle avait rencontré des personnes très intéressantes, comme la cousine de Thybalt par exemple. Pourtant, Rome lui manquait, et elle n'était pas mécontente d'y retourner quelques jours.
    Rachele entra dans sa chambre et attrapa un sac à dos. Elle y glissa le casque modulable qu'elle avait acheté pour Joshua et un blouson en cuir légèrement élimé, qui n'avait pas l'air tout jeune. Elle-même, elle portait un pantalon noir en cuir, une paire de bottines qu'elle ne mettait que lorsqu'elle conduisait en deux-roues, et un débardeur blanc. Elle avait son propre blouson qui l'attendait dans l'entrée avec son casque, dont le verre de la visière était foncé et prévu pour qu'elle ne soit pas éblouie les jours de grand soleil.
    En arrivant non loin de la galerie, elle aperçut Joshua qui était déjà là, et alla se garer juste devant lui. Ce n'est que lorsque qu'elle releva la visière et la mentonnière qu'il la reconnut. Il faut dire que dans cette tenue, elle était loin de ressembler à la jeune femme élégante et distinguée des autres fois.
    "Salut. Comment va ton nez ?"
    "Bien, si je n'appuie pas dessus. T'as pas l'intention d'appuyer dessus, n'est-ce pas ?" Cette petite plaisanterie amena un sourire sur les lèvres de Rachele. Il ne lui en voulait pas trop, apparemment.
    "Ecoute, je... je suis désolée, pour tout ce qu'il s'est passé. Pour le coup de poing de Julian aussi. Tu avais raison l'autre soir, je suis loin d'être cool avec toi."
    "Je suis responsable aussi, non ? On n'a qu'à en rester là pour les excuses." La jeune femme acquiesça doucement. Décidément, il était bien conciliant aujourd'hui.
    "Je sais que tu te poses pas mal de questions sur moi." Il n'avait pas besoin de confirmer, c'était un fait évident. "Si tu as envie que j'y réponde, j'aimerais que tu viennes avec moi."
    "Ca implique de monter sur cet engin, je suppose ?" Nouvel acquiescement, nouveau regard narquois de la part du peintre. "Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus, entre monter là dessus, ou ta destination inconnue."
    Rachele coupa le moteur, fit glisser la béquille et descendit de la moto. Elle sortit le casque de son sac à dos, et le passa lentement sur la tête de Joshua. La visière était remontée, comma la mentonnière. Elle prit quelques secondes pour le lui attacher correctement, puis lui tendit le blouson pour qu'il l'enfile.
    "Fais-moi confiance, pour une fois," répliqua-t-elle alors qu'elle se réinstallait sur l'engin et le redémarrait dans un grand vrombissement de moteur qui résonna dans toute la ruelle. Quelques passants se retournèrent même sur eux en leur jetant un regard noir à cause du bruit. La blondinette abaissa la partie amovible de son casque et attendit la réaction du peintre. Ce dernier se contenta de monter. Comme elle ne lui avait pas prévu de gants, elle fit passer les bras de Joshua autour de sa taille et glissa ses mains sous son propre blouson pour les protéger du froid, quand ils rouleraient.
    "Accroches-toi bien," fut le dernier conseil qu'elle lui adressa avant de passer les vitesses et de les entraîner sur la route.


(...)

    Ils étaient enfin arrivés à Rome, et Rachele s'était garée devant une maison imposante, qui marquait bien le niveau social relativement élevé du quartier. A peine avait-elle fini d'immobiliser la moto et de retirer son casque que Joshua, qui était descendu avant et qui n'avait pas attendu pour se débarrasser lui-aussi de l'objet protégeant sa tête, la fit descendre de l'engin et l'embrassa longuement. Quand il mit fin au baiser, il recula doucement sa tête, et avec un sourire arrogant comme il savait si bien les faire, justifia son acte avec un simple "J'avais envie depuis qu'on est parti de Vérone."
    "Contrôle tes pulsions, espèce de vieux pervers," fut la réponse qu'il reçut d'une Rachele un peu chamboulée dans ses idées et qui aurait bien repris une part de dessert. Cela ne l'empêcha pas, cependant, de le prendre par la main et de le faire passer devant quand elle ouvrit le portillon qui les mènerait au jardin. Seulement, il s'arrêta de marcher subitement. Non loin d'eux venait d'apparaître un gros doberman, et le chien ne tarda pas à trottiner vers eux. Loin d'être effrayée, au contraire du peintre, Rachele s'approcha de l'animal qui lui sauta au cou et lui lécha abondamment le visage. "Oui, ma Justice. T'es une brave fifille. Une jolie jolie chienne." La dénommée Justice aboya joyeusement puis repartit faire le tour du jardin. "Toujours envie de m'embrasser ?" demanda la jeune femme à son compagnon.
    "Une fois que tu te seras lavée le visage, on en reparlera."
    Rachele allait lui lancer une réplique cinglante, mais une femme d'âge mûr sortit alors de la maison et se dirigea vers eux. Bien que brune, elle et l'écrivain avaient exactement les mêmes yeux. Joshua ne tarderait pas à faire le lien de parenté.
    "Il me semblait bien avoir entendu Justice aboyer. Comment vas-tu ma chérie ?"
    "Salut maman." Rachele alla embrasser sa mère, puis se tourna vers Joshua. "Je te présente Vittoria d'Aquino, ma mère. Voici Joshua Olivetti, la personne dont je t'avais parlée." Les deux intéressés se saluèrent, puis Vittoria les invita à rentrer.
    "Ton père est à l'étage, Rachele." La jeune femme acquiesça. Silencieusement, elle encouragea Joshua à suivre sa mère dans le salon pendant qu'elle rangeait leurs deux blousons sur des cintres. Avant de monter les escaliers, elle entendit distinctement sa mère dire à Joshua "Je suis ravie de vous rencontrer. C'est la première fois que Rachele ramène un homme chez nous depuis Alec... D'ailleurs, c'est sa veste que vous portiez."

    Le peintre allait avoir des réponses, oui. Mais après cela, il aurait certainement plus de questions encore à poser.
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Joshua Olivetti
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MessageSujet: Re: Rome n'a point de lois que tu n'oses briser   Rome n'a point de lois que tu n'oses briser EmptyVen 5 Aoû - 22:19

On ne sait jamais où on va. On le pense, on croit savoir dans quelle direction nos pas nous mènent, mais la vérité, c’est que nous sommes complètement aveugles. Bien sûr, à petite échelle, techniquement, on sait où on se trouve, et on sait où on sera probablement le lendemain. Lorsque chaque matin nos yeux s’ouvrent, ils découvrent cet environnement familier et inconsciemment, on sait que cette vision sera la même pendant longtemps encore. Jusqu’à ce qu’un imprévu arrive. Jusqu’à ce qu’une personne, un évènement, un petit détail quel qu’il soit débarque de façon inopinée sur notre chemin. Jusqu’à ce que celui-ci prenne une toute autre direction, qu’il soit dévié avant même qu’on le réalise. Et souvent, très souvent, ce changement brutal provoque une chute. Lorsque Joshua ouvrit les yeux ce matin là, il ne vit pas le plafond de sa chambre, ou de son salon, ou de sa galerie. Il avait le nez dans le sable, ou la terre, ou un mélange des deux, sa vision troublée par la poussière mit du temps à se faire plus nette. Et quand il tenta de se redresser afin de comprendre quelque chose, il sentit une douleur atroce qui lui parcourut tout le corps, en se faisant plus vive à l’intérieur de sa poitrine. Il parvint tout de même à s’asseoir, et à regarder autour de lui : tout semblait différent. Tout était encore là, sa chambre, son salon, sa galerie, sa compagne, mais tout était différent. Plus flou, plus éloigné, il ne savait pas trop… Et puis il y avait cette silhouette qui était beaucoup plus près de lui. Une femme qu’il voyait bien nettement, qui paraissait scintiller dans le chaos qui envahissait son esprit. Alors la douleur s’estompa. Elle ne disparut pas, mais elle s’estompa. Il leva les yeux un instant de plus, juste une seconde, le temps de regarder une fois encore ce qu’il y avait autour de lui, et tout était de plus en plus flou, de plus en plus méconnaissable. Il se remit debout, paniqué, et tourna plusieurs fois sur lui-même en cherchant à respirer convenablement. Perdu. Désorienté. Il ne reconnaissait plus rien. Et puis une main se tendit vers lui. Dès que ses doigts saisirent les siens, une vague de chaleur l’envahit, et il se sentit mieux. Beaucoup mieux. Il risqua même un pas en avant, puis deux, puis trois. Il se surprit même à sourire et à vouloir courir. Cette envie grandissait tellement vite que ça le rendait presque euphorique. Mais alors, pourquoi se tenait-il toujours immobile, le bras tendu vers celle qui le tirait en avant, le regard vrillant derrière lui ? Il ne savait pas où il allait. Et ça lui faisait peur.

*
Josh était rentré chez lui dans un sale état. Il manquait une manche à sa chemise toute neuve, son pantalon était couvert de peinture, et on ne remarquait que ses lacets étaient défaits que sur la chaussure gauche, puisque celle de droite manquait elle aussi à l’appel. Ah ça pour une cuite, c’en était une belle. Avant d’aller sombrer dans son lit en passant par la case « longue douche rafraichissante », il crut entendre Nora lui poser toutes sortes de questions, auxquelles il répondit simplement d’un vague « Demain… demain… ». Il n’ouvrit plus les yeux pendant une quinzaine d’heures. Ses rêves furent complètement fous, parsemés de Rachele et Julian version peinture murale animée qui lui hurlaient respectivement « Je t’aime ! » et « Je te déteste ! » en même temps. Puis vint Nora, qui, après avoir littéralement explosé de rage et de tristesse, se mit à embrasser Julian à pleine bouche, suivie du Sénateur Andreotti. Le reste étant beaucoup trop flou (surtout après l’apparition d’éléphanteaux sanguinaires), il aurait été incapable de s’en souvenir et de nous en faire part. Josh se réveilla en sursaut le lendemain après midi, la culpabilité rongeant tout son être, le manque le dévorant déjà.

*
« Où est-ce qu’on va ?! » parvint-il à hurler à travers son casque.
Il ne sut si c’était dû à Rachele qui désirait entretenir le suspense jusqu’au bout ou à cause du vent qui faisait un bruit épouvantable, mais il n’entendit aucune réponse à sa question.

*
Sa famille. Elle l’emmenait rendre visite à sa famille. Sans même l’avoir prévenu. Alors ça, il s’en souviendrait. Et la préparation psychologique ? Et le stress qu’il aurait du s’être forcé à évacuer ? Il détestait ce genre de situation. Il détestait être mis au pied du mur de cette façon. C’était décidé, à partir de ce jour-là, Josh allait détester les surprises. Et surtout se méfier de celles provenant de Rachele.

« Drôle de façon de lui montrer ta désapprobation, » lui souffla une petite voix dans sa tête, une fois qu’il eut embrassé sa belle. « Va te faire foutre. » lui ordonna intérieurement Joshua.

Dès que la maman de Rachele sortit de la maison pour se précipiter vers eux, Josh éprouva une drôle de sensation, au fond de lui. Cette magnifique maison, ce magnifique chien, cette magnifique maman, certainement ce magnifique papa, ce magnifique frère qu’il avait eu la chance (si on peut dire) de rencontrer auparavant, tout paraissait si… parfait. Et lui, de son côté, qu’avait-il ? Une mère qui l’avait abandonné. Une sœur qui lui avait été arrachée et qui avait grandi et été élevé loin de lui. Un père qui ne s’était jamais battu pour récupérer sa famille, se contentant de son fils unique. Une famille qui n’en était pas une, qui n’en avait jamais été. Des petits bouts d’être humain dont le même sang coulait dans leurs veines, sans que rien d’autre n’ait eu à lier. Non pas que Josh en avait honte, bien loin de là, il aimait son père autant qu’un fils puisse le faire, et c’était évidemment réciproque. Mais la vie de famille, la vraie, celle qu’on partage avec DEUX parents, avec un frère ou une sœur, celle-ci, Josh ne l’avait jamais connue. Alors faire irruption de la sorte dans celle de Rachele… cela lui faisait bizarre. Vraiment. Et ça l’effrayait d’autant plus qu’il n’avait plus que quelques secondes avant que l’impact ne se produise. Mme D’Aquino serrait déjà sa fille dans ses bras. Un sourire hésitant apparut sur ses lèvres.

*
Et être seul dans le salon avec Mama D’Aquino, c’était encore plus stressant qu’il n’avait pu l’imaginer quelques minutes auparavant.

« Je suis ravie de vous rencontrer. C'est la première fois que Rachele ramène un homme chez nous depuis Alec... D'ailleurs, c'est sa veste que vous portiez. »

Ahein. Ravi de l’apprendre. Qui était cet… Alec ?

« Qui est… Alec ?
-Jusque là, ça a été le seul amour de Rachele. »

Oh c’te pression. Respire, Josh, respire. Fais comme si tu n’étais pas du touuuut tendu. Cette conversation va bien se passer. Inspire, expire. Courage mon pote.

« Et… Que lui est-il arrivé ?
-Il est mort. »

Waw. Pas certain de survivre à la pression, en fait. Alerte rouge, alerte rouge, heeeeeelp ! Y a-t-il une carte, un plan, une issue de secours ? Non ? Vraiment ? Il n’aimait pas du tout la tournure que prenait la conversation. Et pourtant, poussé par l’envie et le besoin d’en savoir plus sur le passé de Rachele – dont il ne savait quasiment rien, en fait – il posa d’autres questions.

« Il est… il a… que… comment ? Comment est-il mort ?
-C’est à Rachele de vous en parler, je crois.
-Oui… oui, je pense aussi…
-Mais il y a une chose à savoir.
-Oui ?
-Alec a détruit ma fille.
-C’était il y a longtemps ?
-Qu’il est mort ? Peu après que Rachele ne soit sortie de l’hôpital. »

Détruit, dans tous les sens du terme donc.

« Elle avait dix-sept ans. » acheva-t-elle.

‘’Il y avait un portrait. Un portrait de moi. Que la mère de Rachele avait effectué en suivant les indications de cette dernière, presque morte à l’âge de dix-sept ans. Les médecins disaient qu’elle s’était sûrement raccrochée à quelque chose dans son inconscience, que pendant les quelques secondes où elle fut morte sur la table d’opération, mon visage lui était apparu pour lui rappeler de rester en vie. Qu’elle me retrouverait, un jour. Qu’est-ce que ça veut dire ? Je n’en sais absolument rien. Je ne sais même pas si ça a un véritable sens. Tout ce que je vois, c’est un tas de questions qui ne fait que s’épaissir sans qu’aucune réponse claire ne soit jamais apportée.’’

Joshua était, comme la plupart des êtres humains, complètement aveugle. Mais il en était conscient. Il tentait d’avancer, parce que c’est ce que tout le monde doit faire, avancer. Peu importe les obstacles, peu importe les difficultés et les sentiments tous aussi stupides les uns que les autres, il fallait avancer. La règle numéro un de ce qu’on appelle la vie. Et tant pis si on se cogne, tant pis si on trébuche, tant pis si tout nous parait flou et inconnu, tant pis si ça nous fait peur, tant pis si ça nous fait mal. Tant pis si on ressent quoi que ce soit. Parce que si on regarde bien, on trouve toujours une main tendue vers soi, qui n’attend qu’à être saisie.

Il attrapa aussitôt celle de Rachele lorsqu’elle réapparut dans la pièce, accompagnée de son père, après avoir salué ce dernier.
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MessageSujet: Re: Rome n'a point de lois que tu n'oses briser   Rome n'a point de lois que tu n'oses briser EmptyMer 28 Sep - 13:37

Le bureau de son père. Cette pièce qui lui avait autrefois semblé si grande, maintenant lui apparaissait petite. Pourtant, ce n’était pas la pièce qui avait rétréci, c’était juste elle qui avait grandi. Elle se rappelait de nombreuses aventures qu’elle et Julian avaient vécues ici : l’escalade périlleuse des étagères, les parties de cache-cache… les punitions aussi qu’elle avait reçues quand elle s’était fait renvoyée du collège, en dernière année, pour avoir fumé dans les toilettes, ou quand elle avait obtenu un mois de retenue au lycée parce qu’elle s’en était pris à la fille d’un des adjoints au maire. Etrange comme une pièce pouvait réveiller en vous à la fois peur et nostalgie. Son père se tenait derrière son bureau, lunettes sur le nez et air concentré sur le visage. Il leva à peine les yeux vers elle quand elle entra dans la pièce, se contentant d’un simple « Alors, il est vraiment comme le portrait que ta mère en a fait, ce gars ? ». Rachele répondit par la positive pendant qu’elle s’installait dans un fauteuil, non loin d’un buffet style Louis XV. « Il est prêt à affronter la mafia s’il te fait quoi que ce soit ? » Regard noir de la jeune femme. « Papa ! » Haussement d’épaules de la part de l’avocat. « Quoi ? » Elle détourna le regard, évidemment mal à l’aise que le sujet soit abordé. « J’aimerais éviter d’en arriver là. Tu sais très bien ce que je pense de tout ça. J’ai déjà du mal à dormir la nuit, on pourrait peut-être laisser mon sommeil en partie en paix pour le moment… » Umberto leva les mains au ciel en signe de reddition. Ce que femme veut, Dieu le veut après tout. Sa fille finit par lui tendre son téléphone portable, qu’il brancha immédiatement à un câble relié à son ordinateur. Ils avaient déjà fait ça auparavant, il savait donc exactement ce qu’il devait chercher et copier. Il n’était cependant pas préparé à voir ce qui s’affichait sur son écran. Une réplique exacte. C’était une réplique exacte, peut-être même encore plus fidèle que ce à quoi il s’était attendu. « Tu es sûre de vouloir faire ça ? Ton instinct ne te dit rien, à son sujet ? » Là encore, la réaction de sa fille le surprit. Non pas qu’il détestait faire quelques recherches pour elle sur les hommes qu’elle fréquentait, mais il n’avait pas l’habitude de la voir aussi cynique envers elle-même. Le rire désabusé qui s’échappa de ses lèvres en était cependant une preuve suffisante. « Quel instinct ? Quel instinct ? Celui qui m’a poussée droit dans les bras d’un homme qui a failli me tuer, ou celui qui m’a conduite à plonger un homme dans l’adultère ? Quel instinct, Papa ? Cette espèce de truc informe et insondable dans mon cœur qui me pousse vers Joshua comme un aimant ? Franchement, on sait tous les deux que mon instinct est merdique. Je préfère me fier à la réalité maintenant. Je sais bien que j’aurai mieux fait de t’écouter, avant. » Umberto lui rendit son portable, gardant le silence quelques minutes. « Rachele, tu sais… Moi, je voulais seulement que ce garçon s’éloigne de toi, parce que je suis ton père et parce que tu es ma petite fille. Aujourd’hui encore, tu es ma petite fille, et mon rôle, c’est de te protéger. » La jeune femme pencha la tête sur le côté, pas certaine de savoir où il voulait en venir. « Ta mère avait senti qu’il était dangereux. Qu’il t’arriverait quelque chose. C’est pour ça qu’elle m’a demandé d’intervenir. C’est elle qui avait eu un mauvais pressentiment, pas moi. » Le père fixa la fille avec gravité. « Je suppose que c’est ça, l’instinct maternel… » Rachele acquiesça, lentement, comme si on venait de lui ouvrir une nouvelle porte sur des réponses qu’elle avait longtemps cherchées. « Donc je fais les mêmes recherches que d’habitude ? Passé, casier, et tout le tintouin ? » Une seconde de réflexion, c’est ce que la jeune femme s’autorisa avant de hocher la tête et d’ajouter « Et plus. Je sais que tu as les contacts qu’il faut, donc si tu peux, reconnaissance faciale et tout le reste. On y va vraiment en profondeur cette fois. »

***

Rachele redescendit les escaliers doucement. Elle ne savait pas si Vittoria avait déjà fini avec Joshua, et elle ne savait pas quelle serait la réaction de ce dernier si elle arrivait dans le salon en pleine explication. Son père la suivait. A peine eut-elle mis un pied dans la pièce que le peintre s’approcha immédiatement d’elle et lui prit la main. Aussitôt elle ressentit la chaleur, devenue habituelle, lui parcourir les doigts et remonter lentement le long de ses bras, jusqu’à parcourir son corps entier et arriver à son cœur. Elle commençait à douter de pouvoir un jour se passer de cette sensation, et par là-même de lui. Et cela, plutôt que de la réjouir, lui faisait plus peur que n’importe quoi.

***

Elle l’avait ensuite conduit chez elle. Si la maison de ses parents était déjà impressionnante, la sienne l’était encore plus. Dans le style villa de star hollywoodienne, c’était un peu le même genre à l’italienne. En un peu plus petit. Le rez-de-chaussée comportait une pièce immense, qui faisait à la fois office de salon, avec une cuisine américaine aménagée et de salle à manger. Un couloir donnait sur deux portes, une chambre d’amis ainsi qu’une salle de bains en grès clair et en ardoise. Un peu plus loin, il y avait une porte derrière laquelle se cachait la buanderie, puis un escalier qui permettait de se rendre à l’étage. Etage comportant cinq pièces et trois salles de bains. La première des cinq salles s’avérait être le bureau de Rachele, là où elle et Julian avaient tendance à travailler jusqu’à tard dans la nuit quand ils remaniaient l’un des livres à paraître ou quand ils préparaient une tournée de dédicaces, comme celle qui les avait menés à Vérone. La porte suivante révélait la chambre de Cesare, le filleul de la jeune femme chez les Alcooliques Anonymes, et sa salle de bains personnelle. Rachele préférait l’avoir à l’œil chez elle le plus souvent, elle pouvait ainsi éviter qu’il replonge complètement dans les drogues qu’il avait l’habitude de consommer sans modération. L’accès face à ces pièces renfermait la chambre attitrée de Julian – celle où elle avait mis à l’abri le fameux doudou que leur mère avait voulu jeter à la poubelle – et sa salle de bains. Les deux dernières portes donnaient sur une énorme garde-robe, celle de Rachele, et sur la chambre de cette dernière, avec, comme pour les deux salles, une salle de bain individuelle, tout en marbre blanc et marron. L’écrivain n’avait pas encore fait faire le tour des lieux à son invité. Pour le moment, ils étaient passés à l’arrière de la maison, dans le jardin qui surplombait une piscine creusée un peu plus bas. Joshua était au téléphone, et Rachele s’était éloignée pour ne pas entendre sa conversation. Elle ne voulait pas savoir ce qu’il allait lui dire, ce qu’il allait inventer comme excuse pour la tromper. Elle ne voulait pas l’entendre lui dire qu’il l’aimait, alors qu’il était avec elle en ce moment. Elle ne savait pas trop si elle se sentirait trahie ou malhonnête dans le cas où elle l’entendrait. Elle avait trop chaud, comme si l soleil lui avait tapé sur la tête toute la journée. Présentement, elle tournait le dos au peintre. Ce fut comme sur un coup de tête qu’elle se décida à agir. Une idée qui lui passa par l’esprit, une idée qu’elle ne prit pas le temps d’analyser, une idée qu’elle exécuta aussitôt. Elle retira ses chaussures, puis ses vêtements un à un, les laissant tomber en tas sur le sol, et plongea tête la première dans l’eau. La différence de température lui fit presque un choc, et elle retint le petit cri de surprise qui faillit s’échapper de ses lèvres. Ses cheveux flottaient autour d’elle comme des algues blondes, cela la fit sourire. Le froid l’envahissait doucement, ses pensées se faisaient plus claires, sa tête tourbillonnait moins. Jusqu’à ce qu’elle entende un bruit de plongeon. Le temps qu’elle se retourne et cherche Joshua des yeux sur le bord, elle se retrouva face à face avec un peintre tout mouillé à quelques centimètres d’elle. Peintre qui, lui, n’hésita pas une seule seconde à la prendre dans ses bras, à la rapprocher de lui comme pour la fondre dans son propre corps pour qu’ils ne fassent plus qu’une seule et même entité. Il les maintenait têtes hors de l’eau par la seule force de ses jambes qui battaient lentement, ayant cadenassé celles de la jeune femme autour de sa taille. Elle sentait ses mains qui remontaient le long de son dos, ses doigts qui semblaient ne pas vouloir oublier un seul centimètre de peau sous leurs caresses. La fraîcheur avait complètement abandonné son corps, elle avait l’impression d’être un brasier humain qui se consumait à petit feu. Joshua, lui, semblait amusé de ses réactions, fasciné aussi, comme s’il n’avait pas conscience que chaque toucher la mettait en émoi total. Comme s’il ne l’avait pas déjà possédée une fois, comme s’il ne se rappelait pas le pouvoir qu’il avait sur elle dès lors qu’il posait ses doigts sur elle. Finalement, les mains vinrent attraper son visage, pour les maintenir bien face l’un à l’autre. Rachele avait l’impression que les yeux saphir brûlaient autant qu’elle. Il l’embrassa juste derrière l’oreille, lui arrachant un gémissement, l’empêchant simplement de parler. Parler pour dire quoi ? Il remonta lentement le long de sa mâchoire, souriant – de ce sourire qu’elle adorait voir sur ses lèvres – à chaque soupir qu’elle ne pouvait retenir. Une des mains redescendit lentement, sans quitter sa peau. Elle évita sa poitrine, ne fit que l’effleurer, ce qui fit pousser à Rachele un gémissement mélangeant frustration et plaisir, gémissement qui mourut bien vite sur ses lèvres que Joshua avait emprisonnées des siennes. La main continua sa descente, elle glissa sur le nombril, passa de l’autre côté, frôlant sa chute de reins. Elle se coula jusqu’à ses fesses et s’en saisit, glissant de nouveau sur sa cuisse. Refusant tout bonnement de toucher cette partie de son corps qu’elle lui offrait sans aucune résistance, les doigts remontèrent jusqu’à un de ses seins, l’effleurant, l’électrisant de toute part. La jeune femme voulut glisser sa propre main entre leurs deux corps, elle voulait toucher aussi, mais Joshua l’en empêcha, s’empara de sa main dans celle qui tenait toujours son visage. Le regard noir, empli d’insatisfaction qu’elle lui lança ne sembla qu’augmenter le sourire de ce dernier. Puis, sans prévenir, il la retourna. Il écarta d’une main fébrile ses cheveux, se procurant ainsi un accès libre à sa nuque, son épaule et son cou. Enfin ses mains la caressèrent là où elle voulait être touchée. Le soubresaut de plaisir fit bouger son corps entier, tandis qu’il embrassait sa clavicule. Rachele, elle, ne savait plus vraiment où donner de la tête, entre les différentes sensations qu’il lui procurait. Il était en elle, autour d’elle. Il était le seul qu’elle désirait. Elle finit enfin par prendre conscience de cette réalité, et ferma les yeux.

***

Quand elle rouvrit les paupières, le décor autour d’eux avait changé. Ils étaient à l’intérieur, enveloppés dans deux grandes couvertures que Joshua avait dû trouver en fouillant dans les placards. Elle était nez à torse contre le peintre, qui desserra un peu son étreinte quand il s’aperçut qu’elle s’était réveillée. Même si elle n’avait absolument pas conscience de s’être endormie. Une bouche vint butiner la sienne tendrement. Après ce qu’ils avaient fait – elle en aurait presque rougi si elle n’avait pas été autant comblée, moralement aussi bien que sexuellement – le manque apparaissait être un peu moins grand, et ils n’avaient pas besoin de se jeter l’un sur l’autre pour pratiquement se dévorer. Les doigts de Rachele glissèrent lentement sur le torse de Joshua, allèrent chercher sa main et se nouèrent à ses doigts, tandis qu’elle enfouissait son nez dans son cou et humait son odeur. Elle se faisait l’impression d’être une droguée, accro à son parfum naturel. « J’ai dormi longtemps ? » Joshua bougea légèrement, et écarta au passage une mèche blonde qui lui barrait le visage. « Une heure. Il est presque dix-neuf heures. Tu aurais dû me dire que tu étais fatiguée. » Elle appréciait cette tendresse qu’il y avait entre eux, qui n’était pas ordinaire. Les seules fois où ils s’étaient retrouvés seuls, le manque avait parlé à la place de tout le reste. Elle se cala un peu plus contre lui. « Je ne l’étais pas. Pas vraiment. » Le silence s’installa doucement. Il n’était pas tendu, oppressif comme aurait pu l’être un silence gênant. « Josh ? » Rachele releva la tête pour le regarder dans les yeux. « Je t’ai promis des réponses. En échange, tu veux bien m’offrir juste cette semaine ? Que je ne t’aie rien qu’à moi, un petit peu ? »
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Joshua Olivetti
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MessageSujet: Re: Rome n'a point de lois que tu n'oses briser   Rome n'a point de lois que tu n'oses briser EmptyLun 7 Nov - 20:46

« Je t’ai promis des réponses. En échange, tu veux bien m’offrir juste cette semaine ? Que je ne t’aie rien qu’à moi, un petit peu ? »

Je lui « offris » cette semaine. Sept jours qui me semblèrent exister dans un autre monde, différent du songe et de la réalité. Je savais que j’étais éveillé et que ce que je vivais, je le vivais réellement. Je savais que la jeune femme présente à mes côtés pendant tout ce temps-là ne pouvait être une hallucination, sinon elle ne m’aurait jamais fait cet effet-là. Sinon mon cœur ne se serait pas déchainé à en déchirer ma poitrine. Mais c’était comme si cette réalité-ci était séparée de celle de Vérone par un film invisible si fin qu’il n’aurait suffi que d’un clignement d’œil pour le percer. J’avais gardé les yeux grands ouverts tout au long de ce voyage pour ne pas la lâcher un instant du regard, et ainsi rester dans cette bulle le plus longtemps possible. Je ne voulais rien voir d’autre. Je ne voulais pas avoir conscience de la grande Réalité. Celle où Nora m’attendait à la maison en devant se contenter de mes explications bidons quant à mon absence prolongée, celle où il était question d’un retour à Vérone, celle où on attendait une fin quelque part. Notre bulle était une bulle comme les autres, c’est-à-dire éphémère. En plongeant mon regard dans celui de Rachele, je ne souhaitais qu’une seule chose : « que pour un instant, l’éphémère devienne éternité ».

*


Les doux rayons de soleil du matin pénétraient doucement dans la pièce et éclairaient petit à petit le visage de la belle endormie. Enfin, ça, c’était l’image que Josh était occupé à reproduire sur sa toile, à quelques mètres du lit. En réalité, il faisait gris et quelques gouttes de pluie s’étaient déjà écrasées contre la fenêtre. Mais Rachele était bel et bien endormie dans ce lit trop grand, et en ouvrant les yeux, Josh l’avait trouvée si belle qu’il s’était extirpé des couvertures afin d’aller chercher ses tubes de peintures dans les poches de sa veste. Comme leur départ de Vérone s’était avéré relativement précipité, Josh n’avait pu emporter la moindre affaire, encore moins une toile de peinture vierge. Il avait donc dû improviser un support, et après avoir flâné dans la demeure pendant plus de vingt minutes, il s’était décidé de ne pas réitérer l’expérience murale mais de choisir plutôt quelque chose de transportable comme une porte. Pas n’importe quelle porte – une porte de placard, qu’il était facile de remplacer par un rideau, ou la même porte un tant soit peu décorée. Elle était lisse et blanche, ce qui suffisait pour un premier jet, il achèterai une toile plus tard pour refaire le tableau. Pour accompagner son inspiration, tandis qu’il peignait toujours sa jolie amoureuse, il avait allumé son iPod et fourré ses écouteurs dans ses oreilles, se dandinant au fil de la musique, laissant glisser son pinceau en fonction des différents rythmes. Parfois il murmurait les paroles, mais veillait à ne pas réveiller Rachele.

Il venait de particulièrement se concentrer sur une tâche de couleur sombre qui venait d’apparaitre sur son « tableau » sans qu’il n’en comprenne la source, approchant son visage au plus près de la surface recouverte de peinture. Il corrigea ce mystérieux défaut rapidement, et se recula tandis qu’une chanson se terminait en laissant place à la suivante. Josh voulut ensuite poser les yeux sur Rachele, afin de continuer son œuvre – bien qu’il était certain qu’il connaissait à présent tous les détails de son visage et de son corps à moitié nu presque entièrement recouvert des couvertures, mais la principale intéressée n’était plus là. Le cœur du peintre loupa un battement et resta planté là, sa palette de couleurs à la main, se demandant ce qui venait de se passer. Il n’avait pas entendu le plancher craquer, ni même les légers bruits de tissu qu’il y aurait dû y avoir lorsqu’elle s’était levée… Si elle s’était levée. Par un réflexe ridicule, Josh leva la tête et scruta le plafond, comme si le lustre s’était soudainement transformé en grappin géant et qu’il avait enlevé la jeune femme… Et puis…

« BOUH ! »

Josh sursauta violemment, envoyant valdinguer pinceau et palette tout autour de lui, manquant de peu de laisser échapper un horrible cri de stupeur. Il se retourna pour se retrouver nez à nez avec Rachele, qui venait de réapparaître.

« Nanméçavapalatête ?! Tu m’as fichu une peur monstrueusement bleue ! »

Elle éclata de rire. Elle venait de se réveiller – ou du moins de se lever, et elle avait déjà une mine splendide, son rire retentissait si agréablement qu’aussitôt, les lèvres de Josh se fendirent à leur tour et il ne put s’empêcher de l’imiter.

Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il avait démonté la porte de son placard.

La séance de peinture romantique se transforma donc en véritable champ de bataille, usant des tubes de peintures comme arme de destruction massive, les deux camps ennemis se retrouvant très vite colorés de la tête aux pieds.

*
Lorsque je réussissais à fermer les yeux et que je pensais à Nora, toute seule dans notre appartement, je parvenais de moins en moins à me souvenir de chaque détail de son visage. Petit à petit, ses cheveux s’allongeaient et blondissaient, ses yeux changeaient de couleurs, sa bouche prenait une toute autre forme. Lorsque je pensais à Nora, une très lourde boule apparaissait en moi, et m’empêchait de dormir pour les heures à venir. Un sentiment de culpabilité tellement fort qu’à plusieurs reprises l’idée me vint d’écourter ce séjour et de rentrer immédiatement à Vérone. A chaque fois que tout ceci me venait en tête, je rouvrais les yeux, et les posais sur celle qui était endormie dans mes bras. Et là, tout disparaissait. Les doutes, les angoisses, la culpabilité. Je nous emmenais de nouveau dans cette bulle où je parvenais enfin à trouver le sommeil.

*
« Elle est vraiment merdique cette météo !
-Il fait 40°C et un temps splendide, Josh…
-Hier il pleuvait !
-Et alors ?
-Ben c’est nul.
-Arrête de te plaindre et profite. »

Ils se trouvaient sur une plage pas si bondée que ça, en fin d’après-midi. Ils avaient passé la journée dans le coin, alternant des séances de bronzage/sieste intensives et des batailles d’eau salée au milieu d’enfants risquant leur vie à chaque instant passé à proximité du couple.

« A défaut d’avoir pu faire un joli tableau de toi, tu peux bien le laisser nous prendre en photo, non ?
-Je ne sais pas en quelle langue je dois te le dire : hors de question. No way. Comprendi ?
-Alleeeeez, s’il te plait ! Une jolie photo d’un couple trop canon !
-Ne cherche pas, c’est mort. No photo. »

Josh ne loupait pas un marchand de glaces qui passait près de lui (« Tu vas devenir gros » lui disait Rachele), et n’avait pu résister à l’achat d’une bouée en forme de poisson clown géant (« Regarde ! C’est NEMO ! » - Rachele avait éclaté de rire). A présent, Josh s’était mis à courir après la jeune femme en entrainant avec lui le photographe, qui ne cessait de protester et de crier qu’il avait perdu ses chaussures. « IL FAUT QUE TU NOUS PRENNES EN PHOTO ! » répliquait Josh sans s’arrêter de courir. « JOSH, ARRETE CA TOUT DE SUITE ! » hurlait Rachele quelques mètres devant. La course-poursuite prit fin lorsque le jeune peintre glissa et s’effondra dans le sable, entrainant dans sa chute le photographe (qui avait heureusement eut la bonne idée de ranger l’appareil dans son étui). « Il est con, non ? » demanda-t-il en montrant à Rachele Josh du doigt lorsqu’elle revint vers eux toute essoufflée. Elle ne répondit pas et se contenta de donner un taquet monstre à celui qui lui servait d’amoureux.

Pour se faire pardonner, Josh invita sa belle à diner dans un restaurant français situé non loin de la plage.

*


Et puis pourquoi pas un tour dans un bar pour terminer cette journée en beauté ? Evidemment, nous avions un couple qui adorait faire la fête, alors pourquoi ne pas profiter à fond de cette semaine ? Ils choisirent un bar particulièrement bondé et animé, enfin, Rachele entraina Josh en ce lieu obscure et plein de mystères, car c’était là où elle avait l’habitude de passer ses soirées lorsqu’elle vivait encore a Rome. Ce qui ne remontait pas à si loin que ça, en fait, se dit Josh en entrant.

La soirée se passait plutôt bien, nos deux jeunes protagonistes se déchaînant sur la piste de danse. Cela faisait vraiment longtemps que Josh ne s’était pas laissé aller à s’amuser de la sorte, il réalisait cela en se rappelant les derniers mois passés avec Nora où les quelques sorties se résumaient à un ciné ou une bière partagée avec quelques amis… Il eut encore cette sensation de bulle qui le séparait du monde réel, mais il décida de n’y prêter attention. Les yeux rivés sur sa belle, il se déhanchait en suivant son rythme, échangeant avec elle quelques regards amusés. Il était bien. Ils étaient bien.

Jusqu’à ce que le conte de fée turns into a nightmare. La vieille sorcière qui guettait sa proie depuis son entrée dans le bar dansant sortit de sa tanière et s’approcha à pas de loups du jeune peintre, faisant semblant de danser avec un nain aux cheveux épais. Elle bouscula Rachele « par mégarde » et se retrouva nez-à-nez avec notre petit Josh, qui revint immédiatement sur terre. Mais avant qu’il n’ait pu comprendre quoi que ce soit à la situation, la vieille sorcière très moche – qui puait le whisky – plaqua ses lèvres recouverte de bave (et de whisky, sans doute) contre celle du preux chevalier qui se lamentait de la transformation soudaine de sa princesse aux cheveux d’or. Ou disparition ? Car dès que l’hideuse vieille sorcière eut terminé de l’embrasser et se recula de quelques centimètres (en restant cependant fermement accrochée à son cou), il crut apercevoir un éclair blond se précipiter vers la sortie.

« Eh merde… Dégage toi ! » s’exclama Josh en propulsant la maléfique sur le nain, qui venait visiblement de perdre sa perruque.

« RACHELE ! » hurla-t-il une fois sorti du bar. « RACHEEEEEEELE ! ATTENDS-MOI ! J’vais me perdre… »

Elle continuait d’avancer d’un pas sec et rapide. Mais l’homme était plus rapide, même sans son fidèle destrier – qu’il avait certainement laissé à Vérone. Il rattrapa la princesse et vint se placer devant elle, la forçant à s’arrêter.

« Tu te fiches de moi ?! » s’écria-t-elle en tentant de l’éviter.
« Mais… attends, tu crois que c’était volontaire ?
-Peut-être. Je sais pas. T’as pas eu l’air de vouloir la repousser en tout cas.
-Rachele… Elle s’est jetée sur moi ! T’as bien vu !
-Oui, ce que j’ai vu, c’est qu’elle te lorgnait depuis déjà un moment !
-Et c’est de ma faute ?!
-Oui !
-Mais… Elle était hideuse ! Et complètement bourrée ! Tu crois sérieusement que j’aurais pu l’embrasser devant toi ? Tu crois que j’aurais pu ne serait-ce qu’embrasser quelqu’un d’autre en ta présence ? Même en ton absence d’ailleurs…
-Qu’est-ce que j’en sais ? T’es toujours avec l’autre pétasse, non ? Tu dois bien l’embrasser quand tu rentres chez toi ? Qu’est-ce que tu lui as raconté l’autre jour au téléphone ? Tu lui as dit que tu l’aimais ? Que tu rentrais bientôt ? Que tu pensais à elle ?
-Rachele… ! Qu’est-ce que tu me fais, là ?
-Mais qu’est-ce que tu crois que je suis en train de te faire ? Tu me prends pour qui, Josh ? Tu crois que je ressens quoi, moi, en sachant que l'homme que j'aime vit avec une autre ? C’est bien beau de m’offrir le restaurant, de m’emmener danser, de me dessiner quand je dors, c’est bien, c’est romantique ! Et puis t’embrasses la première venue qui se jette sur toi, et puis quand on sera de retour à Vérone, avec qui tu passeras tes soirées ? Pas avec moi en tout cas !
-Rachele… Calme-toi ! »

Il prit son visage entre ses mains, plongea son regard dans le sien, et la força à se calmer en exerçant une légère pression.

« Je sais que tu trouves ça injuste. Que pour l’instant, ce soit encore avec elle que je vis plutôt qu’avec toi. Ça va changer. Je te le promets. »

Il desserra son emprise et entoura la jeune femme de ses bras en la serrant très fort contre lui. Il espérait qu’elle le croie. Il espérait qu’elle avait saisi le message. Il détestait la voir dans un tel état, chacun de ses mots lui faisait mal. L’entendre qualifier Nora de « sale pétasse » lui faisait mal. L’entendre lui reprocher d’embrasser la première venue lui faisait mal. L’entendre lui dire tout ceci lui faisait simplement trop mal. Toute cette histoire, ses enjeux et ses conséquences, tout lui revenait en pleine face avec les mots agressifs de Rachele.

« Je t’aime. Pour de vrai. J’ai besoin que tu me fasses confiance. »

« … fasses confiance… » furent certainement tout ce qu’entendit la jeune femme à ce moment là, car un chauffeur automobile choisit cet instant précis pour faire exploser les tympans de toute la rue à cause de son klaxon, visiblement en colère contre un groupe de jeunes éméchés en route pour le bar. Mais Josh n’en eut pas conscience, persuadé que grâce à leur proximité, ses mots s’étaient faits entendre.
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