Je m'appelle SUTTON GREYMALKIN, je suis d'origine AMERICAN, je suis née/j'ai grandi à TAMPAH, FLORIDA. Si tu veux me souhaiter mon anniversaire c'est le 16 MARS. Quand je fais ma déclaration d'impôt j'ai envie de déclarer que je suis plutôt AISEE. J'ai mené ma barque jusqu'à aujourd'hui, de ce fait j'étudie LE CINEMA. En ce moment, je suis CELIBATAIRE. Comment ça pourquoi ? Mais, parce que JE VIENS TOUT JUSTE D'ARRIVER J'appartiens aux SONO TESTIMONE. C'est bien joli tout ça mais il serait peut être temps d'entrer dans les détails non ?!

*Arrête, qu'est ce que tu fais ! T'es pas cool, arrête de filmeeeeer. Bon, je pense que je vais en profiter pour te sortir un super discours. Un discours extraoronire. Merde, extrador.. Extra.. Bref, un super dicours. Même si il est 6h du matin, qu'on est au beau milieu de nulle part, que je suis complètement défoncée et que j'en ai marre que tu sortes toujours ta putain de caméra aux moments où je ressemble à rien. Enfin bon, je me concentre sur mon discours. Alors, euh.. Ah oui. Je vais pas te sortir des conneries du genre : T'es trop parfaite, t'es ma vie. Juste que je sais pas comment j'aurais réussi à survivre sans toi. C'est vrai, avec nos parents cinglés, la mort de mon père, et tout ce qui a suivi.. T'as été comme un cadeau du ciel. Si t'es plus là, j'en crèverais. J'ai besoin de toi. Besoin de tes foutues conneries, de ton rire d'enfant de 5 ans, de ton regard flippant, et même de ta caméra.. J'ai toujours cru que les histoires de meilleure amie, c'était n'importe quoi. Qu'on pouvait pas rester amie avec une même personne pour le restant de ses jours. Mais faut croire que j'avais tort. Et merde, moi qui voulait pas partir dans le mélodrame, c'est foutu.. Bref, je t'aime. T'es ma personne. Tu le seras tou..*

Je balançai la caméra de l'autre côté de la pièce en poussant un hurlement assez féminin.. Dans le genre pitbull enragé prêt à déchirer un régiment de soldats.
Le restant de ses jours, hein ? Pour Emma, le restant de ses jours, ça n'avait pas été très long. Et tout ça à cause de moi.. Si j'avais pu la prévenir. Si j'avais pu la prévenir qu'Ils venaient la chercher. J'avais essayé, pourtant. Mais on ne m'avait pas cru. On ne m'avait pas laissé m'approcher d'elle, et, finalement... elle était morte. Je me laissai lourdement tomber sur mon lit, et fixait le plafond, les yeux rayonnant d'une lumière aussi intelligente qu'un zombie avec quelques chromosomes en trop. J'aurais aimé pouvoir pleurer. Hurler sans être obligée de me forcer, crier, me débattre. Mais je ne ressentais rien. Aucune douleur. Le néant. Comme si j'étais un de ces sociopathes qui sont incapables de ressentir quoique ce soit. Peut être étais je comme Dexter ? Je pensais un instant à la possibilité de découper des gens en morceaux pour ressentir un peu de plaisir. Non merci, trop flippant ! Et je n'avais pas envie de passer le restant de mes jours Ici. Vous vous demandez peut être ce que c'est qu"Ici", non ? C'est vrai que j'ai oublié de dire quelle cinglée je suis. Enfin quelle cinglée je suis censée être !
Il paraît que c'est la drogue qui a avancé les symptômes. Que la mort de mon père et de celui d'Emma dans le jet, ça nous a bouleversé. Il paraît qu'ils n'ont jamais vu ce type de maladie. Que j'ai comme des "crises", et que, tout à coup, je redeviens lucide.. Mais de moins en moins. Il paraît que j'ai essayé de tuer Emma.. Tout ça, c'est n'importe quoi ! Elle voulait sauter du pont, et je l'ai retenue. Je suis peut être cinglée, mais jamais je ne tuerais quelqu'un. Surtout pas elle ! La preuve, c'est qu'elle s'est véritablement suicidée juste après mon internement. Mon internement.. C'est bizarre de le dire comme ça. Comme si j'étais vraiment une putain de folle.. Ils veulent me soigner. La blague. C'est qu'ils ne connaissent pas la famille Greymalkin ! Avec une arbre généalogique pareil, pas étonnant que mon cerveau ne fonctionne pas comme celui des autres. Enfin bref, récapitulons depuis le début. Ils m'ont dit que repenser à tout ce qui est arrivé m'empêcherait de perdre la boule.. Autant essayer, non ?

Je m'appelle Sutton, j'ai (presque) 21 ans, et je suis schizophrène.

Je ne sais plus vraiment quand ça a commencé. Je crois que c'était quand j'ai appris la mort de Papa. Oui, c'est ça.. La mort de papa. Tout me revient maintenant, comme si je le vivais, encore et encore.

< C'était un jeudi, ou un vendredi, je ne sais plus. On avait tous cours le lendemain, les examens dans une semaine. Et pourtant la maison de mes parents était remplie de petites putes à talons Gucci et de fils à papa. A quoi ça sert d'avoir un diplôme quand on sait, que de toutes façons, on restera riche toute sa vie ? Certains vomissaient dans un coin, d'autres dansaient de façon sur la table à basse à 5000 euros de ma mère, la maison était dans un état proche de la décharge publique, mais je m'en foutais. Ils n'étaient pas près de rentrer. Et puis de toutes façons, on va dire que je n'étais pas en état de m'en soucier.. Où étais je, alors ?
Assise sur le bord de piscine, j'observai, un sourire aux coins des lèvres, le spectacle pathétique qui s'offrait à moi. On était tous pareils, après tout. Des pauvres gosses de riches qui croient dur comme fer à leur malheur, simplement parce qu'ils ne se donnent pas de raison de vivre. Si j'évoluais dans ce milieu pourri, j'étais loin d'être comme ça.. Ou du moins, je l'éspérais. Les quelques joints que je venais de fumer commencaient à faire leur effet, et j'explosais de rire sans même en comprendre pourquoi, le coeur battant trop fort, la fumée âcre et poivrée de la substance illicite que tenait Emma me montant à la tête. Bref, le bonheur. L'extase, quoi. Seulement, ces derniers temps, tout commençait à basculer.. Car je savais qu'Ils m'observaient. Je savais qu'ils viendraient me chercher, bientôt. Parfois, ils me parlaient, sans que personne d'autre les entende, parfois ils se manifestaient autrement. Rien que d'y penser, j'en ai des frissons. Comment n'ais je pas pu m'en rendre compte plus tôt ?! C'est là qu' Anna.. Ou Julie, je sais plus trop, m'a apporté mon téléphone. Et c'est aussi là que tout a basculé.
- Maman ?! Ecoute, je peux tout expliquer, c'est.. C'est Papa qui m'a dit que j'avais le droit de faire une fête ! Et puis c'est bon, t'inquiète, je rembourserais tout.
- Je me fiche de ta foutue soirée, de toutes façons, je m'en doutais, à chaque fois qu'on quitte la maison, tu nous la détruis. J'ai quelque chose à te dire.. Ton père est porté disparu. Et celui d'Emma aussi. Sa passion des avions aura fini par l'emporter, finalement ! Ils ont disparu au large du pacifique, leur avion s'est écrasé et on a plus de nouvelles. Sutton, tu m'entends ? Sutton ?! Je suis désolée ma chérie, mais tu savais bien que ça finirait par arriver.. Et personnellement, je trouve que ton père a toujours été un idiot, il a finalement eu ce qu'il méritait... Sutton ?!
Mais je n'étais plus là. D'une certaine manière, je n'existais plus. Mon père avait été mon seul espoir de m'échapper de tout ça un jour. De faire ma propre vie, de créer mon propre nom dans le cinéma. La seule personne qui ne me considérait pas comme ce que j'étais réellement, une pauvre adolescente vouée à mourir d'une overdose ou d'un suicide, entourée de millions d'euros, et pourtant seule. Et il n'était plus là. Disparu.. Ce mot résonnait à mes oreilles, tandis que le bruit autour se dissipait, laissant place à un silence effroyable. J'entendais vaguement Emma me parler, mais j'étais incapable de la voir. Je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien. Simplement, je savais.
L'effroi me glaçant doucement, paralysant chacun de mes membres avec la rapidité d'un venin de serpent, je regardai les Autres. Je le regardai lui. Cet homme, assis près du bar depuis toute à l'heure, me fixait, j'en étais sûre. Il me regardait si discrètement que je n'avais pas pu m'en rendre compte avant. Il venait me tuer, il était contre moi. Il avait tuer papa. Maman avait inventé ça pour couvrir sa mort, mais ils l'avaient tuer ! Et bien sûr, j'étais la prochaine... Le souffle court, je me mis à courir, hurlant à l'aide, poussant tout ceux qui se trouvaient sur mon passage pour échapper plus vite à mon agresseur. Vite, le placard ! Le placard était le seul endroit où je serais en sécurité. Enjambant les derniers mètres qui me séparaient de la chambre de mon père, je plongeai dans la penderie, m'écorchant les bras au passage, et me roulait en boule en tremblant dans le coin, tandis que les voix amplifiaient. Elles me soufflaient à l'oreille que tout était de ma faute. Ma mère n'avait rien fait, ni cet homme, il n'existait même pas. En vérité mon père était mort par ma faute. Tout était de ma faute.. Tout était si flou..
TAISEZ VOUS ! TAISEZ VOUS !
Je me tenais la tête entre les mains, les lèvres tremblantes.. Oui, je crois que c'est à ce moment là que tout a commencé. >

De mes 18 à mes 20 ans, on a essayé de me convaincre que cela n'était qu'un petit choc à cause de la mort de mon père, et de mon adolescence qui s'était tellement mal passé.Comme si ma pauvre mère pouvait se douter que sa fille était une cinglée.. Comme si elle s'en souciait, même. Ils m'ont placés ici à cause d'Emma, mais je sais que je partirais bientôt. Ma famille a beaucoup d'argent, et aucune envie que leur fille fasse scandale ! Tiens, en parlant de ça.. Mon portable, vieille antiquité que je gardais depuis des années, se mit à vibrer, ou plutôt à toussoter faiblement. Je l'attrapai, et pour la première fois depuis longtemps, un sourire se dessinait sur mes lèvres. Ma vie, aussi chaotique soit elle, allait enfin pouvoir recommencer.
"J'ai transféré de l'argent sur ton compte, tu es libre de partir. Ton avion pour l'Italie décolle dans 4h, c'est mieux pour tout le monde.. Evite les journalistes. Pour tout ce qui est logement et argent, je t'appellerai quand tu arriveras. Inscris toi à l'université que tu veux. Je t'embrasses, maman."

( Je trouve ça vraaaiment pas top, mais bon, j'ai pas dû faire de RP depuis, environ.. Trois milliards d'années ! J'ai pris un point de vue interne parce que ça me semblait mieux pour raconter son histoire, mais je pense écrire différemment après. )