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 Hey babe, take a walk on the wild side - Andy

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Lia Di Filadelfi
Lia Di Filadelfi

■ Messages : 48
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■ Date d'arrivée à Vérone : 22/09/2011

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Hey babe, take a walk on the wild side - Andy Empty
MessageSujet: Hey babe, take a walk on the wild side - Andy   Hey babe, take a walk on the wild side - Andy EmptyDim 1 Jan - 12:06

I'M A SATELLITE HEART, LOST IN THE DARK




Trois jours. Trois journées et trois nuits interminables. Trois jours durant lesquels elle n’avait pas fermé les yeux plus de cinq minutes d’affilée. A chaque fois qu’elle essayait, elle revoyait ces deux grands yeux noirs remplis de larmes qui la fixaient, qui la suppliaient et, enfin, qui la pardonnaient. Alors, instantanément, comme un électrochoc, elle était tout à fait réveillée. Le moment de s’endormir, qui auparavant était son préféré de la journée, la terrorisait à présent. La douleur, le remord, l’amertume, le dégoût la privaient de repos. Elle ne pouvait pas dormir. Elle ne pourrait plus jamais dormir. Elle avait tué un être humain. Elle avait tué un enfant. Ou si elle ne l’avait pas fait de ses propres mains, c’était tout comme. Elle les avait laissé faire. Elle n’était pas intervenue. Elle n’avait pas su tenir tête à Tullio comme elle aurait dû le faire, elle n’était pas allée jusqu’au bout. Et à cause de ça, toute sa vie durant, ce visage la hanterait. Le visage de Paolo.

Enfermée dans la salle de bain mal éclairée de la maison vétuste de ses parents, elle fixa le miroir. La jeune fille qu’elle y vit la toisa une seconde, une expression de dégoût dans le regard, puis baissa les yeux sur son corps dénudé. Là, sur le flanc gauche, juste en-dessous de son soutien-gorge, on pouvait lire « Paolo », minuscule inscription à tout jamais gravée sur sa peau. Elle avait choisi cet endroit parce que c’était intime et caché. Le but n’était pas qu’il se voit, bien au contraire. Elle l’avait fait pour elle, parce que sa vie était aujourd’hui inextricablement liée à celle, terminée, de Paolo. C’était sa façon à elle de le faire vivre encore un peu, de le protéger en le cachant dans l’intimité de sa personne. Et puis elle avait besoin de savoir qu’il existait une trace de ce qui s’était passé, du crime qu’elle avait commis, fut-ce par omission. Scarifier son corps était la seule solution qu’elle avait trouvée pour se punir ; pour que, n’importe où qu’elle se trouve, la honte et la souffrance l’accompagnent. L’opération n’avait duré que quelques minutes, mais dès que le tatoueur avait enfoncé son aiguille sous sa peau, elle s’était sentie respirer à nouveau. Comme si elle avait été en apnée jusqu’alors. La douleur physique provoquée par l’injection de l’encre lui avait permis de se libérer de la souffrance mentale qui l’oppressait. Pour quelques minutes seulement. Et puis quand elle était sortie de la boutique, tout était revenu d’un seul coup.

Lia enfila son t-shirt, faisant disparaître l’inscription dans le creux de son corps, bien protégée. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir et se frotta vigoureusement le visage pour tenter de se redonner des couleurs et surtout d’effacer les traces d’épuisement de ces soixante-douze heures sans sommeil. Puis, elle prit une grande inspiration et ouvrit la porte de la salle de bain. Dans l’unique pièce à vivre de la maison, sa mère était assise à table, le teint encore plus fatigué que celui de Lia. C’est à ce moment-là que la jeune fille se souvint de la raison pour laquelle elle n’avait pas agi. La raison pour laquelle elle n’avait pas pu s’opposer totalement à Tullio, la raison pour laquelle elle avait abandonné Paolo, c’était elle. Là, juste devant ses yeux. Son corps avait commencé à changer. Elle, qui était plutôt bien en chair, après trois grossesses et trop peu de temps pour prendre soin d’elle, était aujourd’hui bien trop maigre pour arriver à supporter son propre poids. Ses cheveux n’avaient pas encore complètement quitté son crâne, mais on pouvait voir, ça et là, des zones plus clairsemées.

Ses doigts mal assurés semblaient s’acharner sur un flacon de médicaments qu’ils n’avaient pas la force d’ouvrir. Elle leva les yeux l’espace d’un instant quand sa fille entra dans la pièce, mais elle était bien trop concentrée sur sa tâche à accomplir pour se soucier d’elle outre mesure. Lia s’adossa au mur en croisant les bras et l’observa patiemment. Elle aurait pu intervenir pour l’aider, mais elle savait qu’elle ne le devait pas. Sa mère n’aurait pas apprécié de se voir considérée comme une assistée. De toutes les façons, il fallait qu’elle s’en sorte toute seule. Alors elle attendit, sans dire un mot. Les sourcils froncés, une vilaine ride sérieuse marquant son front, Maria se démenait avec son flacon, usant jusqu’à ses dernières forces. Quand soudain, sans crier gare, le couvercle céda sous la pression et le flacon lui échappa violemment des mains, projetant des dizaines de gélules dans tous les sens. Maria laissa échapper un soupir désespéré et leva les yeux vers Lia, la suppliant du regard mais trop honteuse pour formuler sa requête. Sans plus de cérémonie, Lia s’agenouilla sur le carrelage glacé et récupéra un à un tous les comprimés, sans un mot. Alors qu’elle les reversait dans le flacon, sa mère posa sa main sur son genou et lui souffla dans un murmure un « Merci... » presque inaudible. Lia hocha doucement la tête, pour lui faire comprendre qu’elle l’avait entendue et que ce n’était rien. Puis, elle alla se placer derrière Maria, entoura ses épaules de ses bras et lui colla un gros bisou sur la joue. Elle la serrait fort contre elle, peut-être un peu trop fort même, car au bout d’un moment elle sentit que sa mère se débattait en douceur. Mais elle avait besoin de sentir son corps contre le sien, sa présence, son parfum... Elle avait besoin de savoir qu’elle était là, qu’elle n’avait pas sacrifié la vie de Paolo pour du vent.

Car c’était pour elle qu’elle avait choisi de ne pas se battre pour Paolo. Elle aurait pu faire quelque chose. Elle avait menacé de les quitter s’ils lui faisaient du mal. Néanmoins, comme Tullio le lui avait très bien fait remarquer, ses menaces n’avaient aucun poids car elle ne pouvait pas partir. Partir aurait signifié perdre une somme d’argent considérable et elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre. C’était Tullio qui payait pour la chimiothérapie, les anticorps, les hospitalisations, les médicaments et tutti quanti dont sa mère avait besoin. Si elle partait, il arrêterait de financer les soins. Et le seul salaire de Leonardo ne serait pas suffisant. Si tant est qu’il aurait accepté de le donner à sa mère, or rien n’était moins sûr. La bêtise de son frère n’avait d’égale que son avarice. Tullio la tenait et il le savait. Jusqu’alors, il ne pouvait compter que sur le goût de Lia pour le petit confort qu’il pouvait lui offrir. Mais maintenant, elle était piégée. Tant que sa mère était malade, elle serait à son service. Autant dire pour toujours...

« Je dois aller bosser. Ne m’attendez pas pour dîner. »

Elle enfila son blouson de cuir noir et prétendit ne pas avoir remarqué le regard de Maria qui s’éteignait. Elle savait que ses « activités » rendaient ses parents malheureux (même s’ils n’en connaissaient pas la teneur précise) mais ce n’était pas comme si elle avait le choix, à présent. Elle déposa un baiser rapide sur le front de sa mère et s’enfuit. Aller bosser. La première fois qu’elle y retournait depuis l’incident. Après avoir passé les trois derniers jours enfermée chez elle, prostrée, incapable de quoi que ce soit. Elle savait que Tullio l’aurait laissée tranquille quelques temps, mais elle savait aussi que sa patience était très limitée. Elle savait également qu’il allait la punir pour sa trahison. Pour avoir osé s’opposer à lui. C’était la première fois qu’elle désobéissait à un ordre direct. Oh, bien sûr, il lui était arrivé de ne pas respecter les règles du gang, surtout lorsqu’elle était adolescente et qu’elle cherchait à identifier les limites à ne pas franchir. Elle n’avait pas toujours été facile à mater. Mais jamais elle n’aurait désobéi à Tullio à l’époque, elle lui vouait un culte. Aujourd’hui, c’était différent. Déjà, parce qu’elle s’était rendu compte en grandissant que Tullio n’était pas l’incarnation de Dieu sur Terre. Ensuite, parce qu’elle avait compris qu’elle n’était pas faite pour ça, qu’elle n’était pas heureuse. Certes, elle avait pris goût au danger, elle aimait être borderline avec les lois et elle détestait les flics. Mais elle ne supportait que très mal l’idée de faire souffrir. Bon d’accord, elle avait brisé quelques os et tiré quelques coups de feu, mais jamais de là à mettre la vie de quelqu’un en danger. Avec Paolo, c’avait été la première fois qu’elle voyait la mort de si près. La première fois qu’elle avait été mise en position de tuer un être humain. La première fois qu’on lui ordonnait d’assassiner froidement un enfant. Tullio lui avait toujours évité ça, il l’avait toujours protégée. Mais il était loin, ce temps-là.

Car, alors qu’elle arrivait au bar qui leur servait de quartier général « public », elle savait que c’en était fini, du temps où elle bénéficiait d’un traitement de faveur sous prétexte qu’elle était une fille et qu’elle était la meilleure dans son boulot. Elle allait prendre aussi cher que les autres. Et il y en avait qui se faisaient descendre pour bien moins que ça. Oh, il ne la flinguerait pas, il avait trop besoin d’elle pour faire du chiffre, mais il n’était pas garanti qu’elle rentre chez elle avec tous ses os. Elle le savait, et pourtant, elle poussa la porte la tête haute et entra dans l’établissement. Toutes les têtes se tournèrent vers le nouvel arrivant et, l’espace d’une seconde, le temps parut s’arrêter. Un silence assourdissant se fit dans le bar, et les regards, plus ou moins compatissants, s’attardèrent sur elle. Il semblerait que tout le monde soit au courant. Certes, ils avaient dû se douter de quelque chose en ne la voyant pas trois jours durant. Mais leur attention surdimensionnée laissait deviner qu’ils savaient. Encore un sale coup de ce connard de Marco. Il avait dû se vanter d’avoir pu remettre cette gamine arrogante à sa place. Quel pauvre type. Elle croisa le regard de son frère, qui esquissa un mouvement pour la rejoindre mais, d’un signe quasiment imperceptible de la tête, elle le fit renoncer. Elle avait commis une faute et devait payer. Quiconque prendrait sa défense ou laisserait suggérer de la pitié envers elle risquerait la même punition. Lentement, calmement, elle traversa le bar, les talons de ses bottes martelant le parquet dans un rythme régulier. Son visage était froid, inexpressif, ignorant superbement les quelques paires d’yeux qui la suivaient, curieuses de savoir ce qui allait se passer. Elle dépassa le comptoir et continua jusqu’à la dernière table, tout au fond de l’établissement, celle de son chef. Il était là, cigarette aux lèvres, en train de lire le journal. Il l’avait vue, elle le savait, mais il devait estimer qu’elle n’était pas digne de son intérêt pour l’instant, car il ne leva même pas les yeux quand elle arriva devant lui. C’était sa façon à lui de chercher à l’humilier encore plus. Enfin, après deux longues minutes durant lesquelles elle était restée droite et silencieuse, il daigna enfin poser son journal et lever la tête. Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres.

« Ça alors ! Le retour de l’enfant prodigue ! C’est qu’on aurait presque cru que tu nous avais abandonnés ! »

Elle était juste en face de lui mais il avait parlé assez fort pour que tout le monde l’entende. Il allait faire de cette punition un exemple. Pour bien faire comprendre à tout le monde qu’elle n’était plus une privilégiée dans ce clan. Elle reconnut le ricanement débile de Marco quelques mètres plus loin, mais ne se donna même pas la peine de le regarder. Elle ne voyait que Tullio. Il ne serait pas tendre avec elle, le message était passé. Dire qu’elle n’avait pas peur serait mentir. Elle craignait la douleur. Elle craignait de perdre un doigt (même si elle doutait que c’en arrive jusque là : elle était sa meilleure négociatrice et si les cocontractants de Tullio voyaient qu’elle n’était pas irréprochable, ils perdraient confiance). Cependant, elle refusait de montrer la moindre émotion. Ça serait lui donner trop de crédit. Sous ses vêtements, sa peau brûlait là où était gravé le nom de Paolo. Comme s’il voulait lui rappeler qu’il était là, avec elle, pour lui donner du courage. Elle se sentit soudain un peu plus apaisée et ses muscles se détendirent légèrement. Tullio la détailla du regard, comme s’il réfléchissait à la punition qu’elle méritait.

« Qui est le chef de ce business Lia ? Toi ou moi ? » Comme elle ne répondit pas, estimant la question purement rhétorique, il tapa du poing sur la table et hurla « TOI OU MOI ?! »
« Toi. »
« Exactement. Alors explique-moi ce qui a pu se passer dans ta petite tête pour que tu croies pouvoir me désobéir. Tu as cru que parce que tu avais un petit cul de gonzesse tu pouvais tout te permettre ? »

Marco éclata d’un rire presque tonitruant, mais un regard noir de Tullio le fit taire immédiatement. Il n’oubliait pas qu’il était bien plus bas que Lia dans la chaîne alimentaire.

« Non. »

Elle sentait qu’il était furieux, déçu que l’un de ses meilleures éléments l’ait trahi. Il resta silencieux une petite minute, comme pour contenir sa colère. Mais ça ne durerait pas. En effet, soudainement, il se leva et l’attrapa à la gorge, la soulevant à une dizaine de centimètres du sol. Sa main lui écrasait l’oesophage, elle ne pouvait plus respirer et, comme il l’avait prévu, elle se mit à paniquer et tenta de se débattre, accrochant ses deux mains à la sienne pour le faire lâcher prise. Mais l’étreinte de Tullio se resserra un peu plus autour de sa gorge et des larmes mêlant douleur et panique échappèrent aux yeux de Lia, alors qu’elle tentait vainement de retrouver un peu d’air. Autour d’eux, personne n’avait osé bouger un sourcil ou dire un mot, mais ça, elle ne le voyait pas. Tullio approcha ses lèvres de l’oreille de Lia et lui siffla entre ses dents :

« Le chef ici, c’est moi. Tu fais ce que je dis ou je t’écrase. C’est bien compris ? »

N’ayant pas l’oxygène nécessaire pour tenter de prononcer un seul mot, elle se contenta d’un hochement de tête. Alors il la lâcha et, avant même que ses pieds n’aient touché le sol, il lui administra une gifle monumentale. La force de l’impact projeta Lia un bon mètre plus loin et elle s’échoua au sol, non sans que sa tête ne heurte l’angle de la chaise en bois qui se trouvait là. La douleur suraiguë s’insinua jusque dans son cerveau et lui fit perdre connaissance l’espace de quelques secondes. A peine le temps pour elle de s’étaler complètement par terre. Quand elle rouvrit les yeux, Tullio n’était plus là. Il avait enjambé son corps, comme s’il n’était pas là, pour aller s’asseoir au comptoir à côté d’un homme. Et pour bien faire comprendre à tout le monde que c’était terminé et qu’il fallait que la vie reprenne son cours, il engagea la conversation.

« J’te connais pas. Pourtant, je connais tout le monde ici. »
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