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| OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! | |
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Tosca J. Dal Cappello FORBIDDEN FRUIT — Cause the morning always come to kill the dream — | Sujet: OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! Mer 28 Juil - 4:52 | |
| Festival Rinascimento La ville arborait de jolies couleurs de fêtes, comme si on avait décidé de rappeler à tout le monde que les trois prochains jours seraient particuliers, et qu’il ne fallait absolument pas manquer ça ! Des fanions bleus et jaunes avaient été suspendus aux lampadaires, les habillant des couleurs de la ville. En fait, toute la ville avait revêtue ces couleurs, des drapeaux étaient accrochés aux balcons, les fleuristes avaient troqués leurs traditionnelles roses au profit de bouquets de bleuets et de jonquilles, des hommes surgissaient aux coins de rues, hurlant à plein poumons, les joues barrées de jaune et de bleu… On se serait cru durant ce moment hors du temps qui précède une grande finale d’une rencontre sportive, sauf que là, ce n’était pas l’équipe italienne qu’on supportait, juste la ville et le maire pour avoir si gentiment organisé des festivités historiques qu’on allait s’empresser de détourner en beuverie orgiaque. Rien de moins. Ok, c’est vrai, certains venaient vraiment dans le but de renouer avec l’Histoire, de se plonger intégralement dans la Vérone de la Renaissance en laissant le XXIème siècle totalement de côté, mais malheureusement, il ne s’agissait pas de la majorité. Surtout pas le soir, lorsque les derniers quarantenaires quittaient les lieux pour faire place à une jeunesse débridée et décadente. Surtout pas. C’est donc avec une appréhension certaine que Tosca observait le soleil décliner, disparaissant derrière les toits de tuiles de l’antique Cité. Oh, elle n’était pas trouillarde, ne craignait pas les quelques mauvaises fréquentations que pouvait engendrer ce genre de fête, mais disons, qu’en temps normal, elle était plutôt accompagnée par son frangin, elle n’avait pas à faire attention aux apparences, et n’avait pas cette boule au niveau de l’estomac. Elle avait beau se dire que ce n’était pas un rencard, que ça n’avait absolument rien d’un rencard, au demeurant ça ressemblait quand même vachement à un rencard… avec son mari qui plus est. Oh, putain, mais dans quel merdier s’était-elle encore fourrée ? Elle n’aurait jamais du accepter d’y aller avec lui ! Elle aurait dû lui dire qu’elle irait aussi, et qu’ils se croiseraient peut-être, ça aurait été parfait, détaché mais pas froid, juste comme il fallait. Sauf qu’elle avait été incapable de lui dire non, et que dans l’absolu, elle avait mille fois plus envie d’y aller avec lui que de passer la soirée à ronger le bord de sa canette en se demandant s’il allait venir ou pas, si elle allait le voir ou pas, s’il l’aimait ou pas. Oh merde ! Elle avait 15 ans ! Elle n’aurait jamais du accepter cette invitation, non. En fait, pour commencer, elle n’aurait jamais dû accepter de l’épouser. Non, pour commencer, elle n’aurait jamais du accepter de l’accompagner à Milan. Même pas, pour commencer, elle… Et si pour commencer, tu la fermais un peu, Sca ? Ca, c’était sa conscience, toujours là pour lui hurler sèchement dessus lorsqu’elle commençait à dérailler. C’était le cas, à présent, puisqu’en s’extirpant de ses pensées –Merci Conscience – elle réalisa qu’elle avait bien avancé, et distinguait les fanions délimitant le champ servant aux festivités. Et merde ! Et dire qu’elle avait décidé de mettre à profit le temps du trajet pour se détendre un peu… Zut, elle n’avait fait que s’angoisser davantage.
Essuyant ses mains moites contre son short en jean, elle souffla un bon coup avant de parcourir les derniers mètres qui la séparaient de l’antichambre de l’Enfer. Cerbère, sous les traits d’une grande brunes aux jambes interminables et au rire trop fort pour qu’il soit franc, surveillait l’entrée en demandant les cartes d’identité. En s’approchant un peu, Sca pu se rendre compte qu’il n’y avait pas que son rire qui sonnait faux, les airbags avaient du lui coûter un bras, les griffes d’un rouge pétant –pour ne pas dire pétasse – sortaient tout droit de chez la copine de la copine de la copine d’untel qui est supeeeer trop doué et qui te colle une épaisseur de 6 centimètres de résine sur chaque ongle, les tatouages ressemblaient à une œuvre d’art de Suri Cruise au Crayola, et les cils a des bouts de moustache qu’elle se serait collé sur les paupières. Résultat : un croisement entre un Picasso et un Dali. Le pire étant peut être sa tenue d’amazone qui la faisait ressembler à une figurante de Xena. Et puis, depuis quand on trouvait des amazones à la Renaissance ? Comme c’était à prévoir, lorsque Tosca voulu entrer, Cerbère lui demanda sa carte d’identité. Il n’y avait rien a faire, même à 24 ans, elle en paraissait toujours 15, encore plus dans cette tenue décontractée avec son vieux tee-shirt Metallica et son short en jean. Une autre qu’elle, dans cette tenue, serait passée pour une indécente allumeuse, mais les courbes enfantines de la jeune femme ne rendait pas hommage, de la même manière à cette tenue. Tendant sa carte à Miss Silicone Valley, elle compta mentalement jusqu’à 10, le temps que l’information remontre jusqu’à son cerveau paumé au milieu de cette cascade de rajouts, puis : « Julietta Capuleti ! » S’écria-t-elle, comme c’était à prévoir. « Tosca Dal Cappello. » Rectifia la jeune femme en tentant de récupérer sa carte. « C’est pareil ! » Fendant l’air de sa main, Cerbère lui adressa un clin d’œil. « Désolée. » Reprit-elle en lui rendant, finalement sa carte. « J’dois vérifier, c’est mon boulot ! Même Juliette avait 18 ans. » Lui lança-t-elle d’un air complice, avant de lui faire signe d’entrer d’un mouvement de tête. « 14 ans. » Répondit Tosca. « Quoi ? » Demanda l’autre en balançant une mèche trop longue derrière son épaule, avec l’air de celle qui n’a pas suivi la conversation. « Elle avait 14 ans. » Répéta Tosca comme si sa mission du jour était de rendre cette femme moins conne. « Qui ça ? » Ok, c’était pas gagné. Tant pis. Tosca, d’un mouvement de main, lui fit signe de laisser tomber, et la brune, pensant qu’il s’agissait d’un « salut », le lui rendit en agitant la main en lui souriant. Ok, il allait vraiment falloir qu’elle trouve une autre mission du jour, cette B.A là étant de l’ordre de l’impossible.
Jetant un coup d’œil à sa montre, elle constata qu’elle était pile à l’heure. Incroyable. Ca ne lui arrivait jamais. Habituellement elle avait plutôt tendance à débarquer en courant, trébuchant, se rattrapant au premier truc qui passe, tout en fermant les derniers boutons de son jean, et ce, à n’importe quel rendez-vous. Si elle avait été en retard, elle n’aurait pas eu le temps de penser ou de ressasser, alors que là, elle attendait depuis 30 secondes, et elle était déjà entrain de stresser et de s’angoisser. Pourquoi ? Certainement pour rien, d’ailleurs, elle n’aurait su, elle-même, expliquer les raisons de tant de tensions en elle. Elle avait une boule au ventre, les muscles noués, et signe incontestable : Elle tournait et retournait un élastique autour de son index. Elle regardait peu autour d’elle, se contentant d’inspecter les sols, les brindilles de pailles sous ses tongs prenant une importance capitale à ses yeux. Elle avait simplement la trouille de le voir. Si elle l’avait vu arriver vers elle, disons à cinq mètres de distance, alors elle était censée faire quoi ? Lui sourire ? Lui faire un petit signe de main ? Aller à sa rencontre pour lui claquer la bise ? Lui taper dans la main ou lui faire high five ? Techniquement ils étaient mariés, ne devait-elle pas… Scaaaaa !!!… lui donner l’accolade ? Tant de questions existentielles ! Alors que s’il venait à elle, alors ce serait à lui de faire, et elle n’aurait qu’à suivre le mouvement. Aucune prise d’initiative, c’est cool ça ! C’est drôle, elle n’avait pas le souvenir d’avoir été si coincée du cul et empotée avec Matteo. Lors du premier rendez-vous, elle y était allée tranquille, sans stress, et avait même dû passer aux choses sérieuses, monsieur ayant trop de respect pour elle. Alors que pour ce rencard-là… Ce n’est pas un rencard ! Alors que pour ce non-rencard-là, elle se sentait stressée comme une collégienne la veille de son premier baiser. C’était d’un niais ! Elle était niaise ! 19h34. Il avait 4 minutes de retard. « C’est moi que vous attendez ? » Demanda une voix à quelques centimètres, la faisant sursauter vivement. Elle avait tellement mené à bien son projet « comptons le nombre de brin de paille dans ce champ de 5 hectares », qu’elle en avait oublié qu’il pouvait surgir à n’importe quel moment, tel Superman… sans les collants… et sans le slip… le fauteuil en plus. Bref ! Il était là, devant elle, et la scrutait des pieds à la tête, n’omettant aucune parcelle de son corps, tout en soulevant un sourcil de perplexité. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle avait qui n’allait pas ? « Où est votre déguisement ? » Demanda-t-il très sérieusement, mais avec cette ébauche de sourire qui trahissait sa vraie nature, celle d’être né pour lui taper sur les nerfs. « Et mon tee-shirt ? » Répondit-elle sur le ton de celle qui plaide sa cause. Passant son index dans un des trous qui ornaient le tissu, elle reprit. « Il date au moins de la construction des arènes. Une véritable antiquité ! » Ouai, au moins ! « Et le votre ? » « Vous oubliez ma monture ? » Demanda-t-il en tapotant l’armature métallique de son fauteuil.
D’ailleurs, le terrain accidenté n’était pas vraiment étudié pour ce type de monture, et Tosca se surprit à râler contre la négligence de la municipalité au sujet des accès handicapés, cause à laquelle elle n’aurait jamais pris part il y a de ça quelques semaines. Maintenant, quand elle rentrait dans un lieu, elle avait le reflexe bizarre de vérifier si un fauteuil pourrait rentrer lui aussi. Comme les espions à la retraite qui en rentrant dans un bar garde le réflexe de compter le nombre de sorties possibles et le nombre de personnes dans la pièce, elle, elle zieutait les rampes d’accès et l’espace entre les tables, alors qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’y aller avec lui. Etrange. Malgré quelque trous, cailloux (choux, hiboux, genoux), en poussant le fauteuil, ils parvinrent à destination. La scène. En fait, une grande estrade tout au plus, aménagée en plein milieu du champ, cerné par d’immenses enceintes disposées les unes sur les autres, et tout autour, des couples, des groupes, assis dans l’herbe roussis, attendant le début des festivités. Le couple… ou plutôt le duo… s’était installé à l’écart, ni trop près, ni trop loin, de manière à jouir du spectacle sans devenir sourd en quelques secondes. Les autres se retrouvaient tous serrés les uns aux autres, alors qu’eux avaient de la place, pas mal de place, évitant à Tosca une énième crise d’agoraphobie. La jeune femme avait déplié un grand plaid sur le sol, et Thybalt avait quitté son fauteuil pour l’y rejoindre. « C’est ridicule. » Grommela-t-elle, extirpant une canette de bière du lien en plastique qui les rattachait les unes aux autres, tout en jetant un regard circulaire sur la foule regroupée. « De quoi ? Vous n’aimez pas la Renaissance ? » S’enquit-il en récupérant la bière qu’elle lui tendait. « Au contraire ! J’adore l’Histoire, et je serais ravie d’une telle initiative si ce genre de festivité relatait une quelconque vérité historique. » Le voyant soulever un sourcil, elle lui fit signe, d’un mouvement de menton, de jeter un coup d’œil à droite. « Legolas ! Franchement ! Legolas, quoi ! Un chevalier blonde platine avec des oreilles pointues ?! Et pourquoi pas Gollum, tant qu’on y est ! » S’insurgea-t-elle, en arrachant, rageusement une nouvelle canette de ce putain de plastique de mes…… Allez, on se détend, Sca ! Il ne va pas te manger ! Et quand bien même il te mangerait, tu… SCA !! |
| | | Thybalt A. Andreotti LA MANIPULATION & LA TRICHERIE ♠ sont un art, n’est pas Giulio Andreotti qui veut. | Sujet: Re: OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! Mer 28 Juil - 22:21 | |
| Bordel Thybalt mais quel âge as-tu ? Se demanda t-il alors qu’il jetait une nouvelle chemise sur le tas de vêtement qui s’entassait à présent sur son lit. Il contempla le reste de sa penderie avec lassitude. Combien de tenue avait-il essayé depuis une heure ? Vingt ? Trente ? Maria allait à coup sur l’étripé parce qu’il n’avait pas prit soin de replier soigneusement chaque vêtement, jetant chaque tenue qui n’avait pas grâce à ses yeux sur le lit ou au sol. Il se faisait l’impression d’être un gamin de quinze ans se rendant à son premier rendez-vous ! Bon dieu mais quel âge avait-il pour croire que ce qu’il porterait serait déterminant quand à la suite de cette soirée ? Ce n’était pas Tosca qui se souciait de ce genre de détail, elle le lui avait dit, alors pourquoi se prenait-il la tête de pareille façon ? Il n’était plus au lycée et bordel elle l’avait épousée, qu’est ce qu’elle se ficherait de ce qu’il portait ! Il s’auto énervait, et il savait très bien pourquoi il agissait ainsi. Il était nerveux, comme un collégien avant de donner son premier baiser. Alors il essayait de ne pas penser à cette soirée en tentant d’occuper son esprit avec des considérations futile du genre, que dois-je porter ce soir, comment dois-je me coiffer etc… Il n’avait absolument pensé qu’elle accepterait de se rendre à cette soirée à son bras, en fait-il avait même pensé qu’elle repartirait à Venise dès qu’ils avaient atterris à Vérone après qu’elle eut apprit que leur mariage n’avait pas encore été annulé. Pourtant, elle avait acceptée, elle était restée. Et il avait rendez vous avec celle qui était sa femme ce soir. Il était nerveux, fébrile. Ces derniers jours les deux jeunes gens s’étaient énormément rapprocher pourtant, elle restait engagée à un autre, elle restait de passage dans cette ville, elle restait un rêve car il savait qu’il n’aurait que peu de chance de la voir rester auprès de lui. Attrapant un tee-shirt sur un rayonnage encore intact il l’enfila. Ce n’était pas un véritable rendez-vous, il le lui avait dit, ce n’était qu’une sortie entre amis… Entre amis, parce que tu embrasses sur la bouche tes amis toi ? Lui souffla sa conscience, consciente justement que Thybalt faisait preuve de mauvaise fois pour atténuer son stress. Foutue conscience, a croire que rien dans son corps n’avait décidé de lui faciliter la vie aujourd’hui. Il jeta un coup d’œil dans la glace se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de refuser que Maria s’occupe de ses cheveux. Ce coup de tondeuse le rajeunissait, mais cela lui donnait aussi un look un peu plus sombre, du genre bad-boy avec son blouson en cuir et son tee-shirt à l’effigie d’un groupe de Rock obscure. Il jeta un regard à sa montre et constata qu’il allait être en retard. Un jappement le rappela cependant à l’ordre alors qu’il pivotait son fauteuil pour l’orienter en direction de la porte.
« Puck ? » Appela t-il après avoir scruté la pièce sans trouver la trace du chiot. Nouveau jappement. Toujours aucune visibilité concernant une boule de poils dont la tête était coiffée d’une crête. « Puck ? » Il était vraiment inquiet à présent. Ce chiot était un véritable aventurier. Et sa chambre n’était pas vraiment une zone de non danger pour une si petite bestiole. Où diable avait-il pu disparaitre ? Tout de même pas dans l’aération ? Il savait que la plaque était branlante mais jusqu’à présent il n’avait jamais pensé à la faire revisser par André. Etait-il possible que le chiot soit partit explorer les conduites d’aération de l’antique demeure. « Puck » Appela t-il une fois de plus. Ses yeux se posèrent alors sur la montagne d’habits qui se trouvait sur son lit… Il se rappelait avoir vu le chiot dormir rouler en boule sur son matelas au début de l’après-midi, se pouvait-il que… Il donna deux coups de roue en direction de son lit. Soulevant une brassée de vêtements il vit quelque chose s’agiter sous un tee-shirt. Attrapant le bout de tissu il le souleva révélant enfin le petit chien la queue alerte qui jappait de soulagement à la vison de son maitre. « Puck ! » Soupira t-il de soulagement. Lançant ce qu’il avait dans les mains un peu plus loin il regarda le chiot se rallonger sur un pull qu’il entreprit de tasser avec ses pates pour être plus à son aise. « Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de toi. » Soupira le Sénateur en lui gratouillant la tête derrière les oreilles. « Ce n’est pas une vie pour toi d’être enfermé ici parce qu’André est allergique aux poils de chien. » Le chiot bailla et posa sa tête disproportionnée par rapport à son corps frêle sur ses pattes. « A qui le dis-tu. » Confirma Thybalt. « Bon pas de bêtises, je dois m’absenter pour la soirée, évite de mâchouiller les fils de l’ordinateur, de passer des appels en PCV depuis le fixe et ne baptises pas le parquet veux-tu ? » Mais le chiot s’était déjà rendormie, épuiser par une matinée passée a explorer la propriété en compagnie de son maitre. « THYBALT ! » La voix de Maria dans toute sa puissance le fit sursauter tandis que le chiot continuait de somnoler insensible a l’agitation de la maison. « VOUS ALLEZ ETRE EN RETARD ! » Lui hurla t-elle depuis l’autre côté du battant. Il sourit attrapa son téléphone et son chèche nouvellement acquis il ouvrit la porte le séparant du couloir tombant née à nez avec la cuisinière qui le dévisagea, jaugeant sa tenue. « Je vous préférais avec les cheveux longs. » Constata t-elle alors qu’il chaussait ses Ray Ban. « Qu’est ce que c’est que ce blouson en cuir. Je croyais que vous assistiez à un concert. » Désapprobatrice, elle préférait son look BCBG de toute évidence. Elle ne manquerait pas de mettre ce changement d’attitude sur l’influence néfaste de Tosca comme toujours. « Du Rock Maria, un concert de Rock. » Mentit-il. Il jeta un nouveau coup d’œil à sa montre et enfila ses mitaines de cuir. « Je vais être en retard, je file. Ne m’attendez pas j’ai le passe du portail ! » Ajouta t-il en s’éloignant dans le couloir. « Rassurez moi vous ne compter pas découcher ? » S’alarma la vieille femme. « Du tout, mais je rentrerais tard ! » « Mais… » La porte s’était déjà refermer sur lui.
[…]
Il comprenait pourquoi Tosca pouvait se sentir oppresser par la masse de gens qui se pressait dans les rues. Il était pourtant habitué aux bains de foule et aux importants déplacements de populations. Mais peut être était-ce du au fait qu’il se « baladait » seul dans les rues, à hauteur de la taille d’un être humain normal, qui faisait qu’il se sentait aussi oppresser par tout ces gens. Il savait que chaque mouvement de bras le rapprochait de son but et heureusement pour sa santé mentale car il se serait surement mit à hurler sans cela. Il étouffait. Il n’avait pas prévu qu’autant de monde se trouverait dans les rues une heure avant le concert. Mais, il faisait bon, la chaleur n’était pour une fois pas trop forte, un temps idéal pour flâner dans les rues en attendant le coucher du soleil. Enfin la foule se fit moins dense et il respira plus aisément, la plaine s’ouvrait devant lui, décorée au couleur de la ville et grouillante déjà d’activité. Il consulta sa montre. Il était en retard. La repérée dans les groupes de jeunes déjà présent fut aisé. Comme si ses yeux avaient été aimantés par elle. Elle contemplait le sol, absorbée totalement dans son observation. Il sourit et s’approcha sur le terrain inégal, ravis d’avoir privilégié l’achat d’un fauteuil réputé incassable.
« C’est moi que vous attendez ? » Demanda t-il en souriant. Elle sursauta, tirée de ses pensées soudainement. Il la contemplait, avec une expression de perplexité feinte qui agaça la jeune femme. « Où est votre déguisement ? » Demanda t-il avec ce sourire agaçant qu’il affichait lorsqu’il se moquait d’elle. « Et mon tee-shirt ? Il date au moins de la construction des arènes, une véritable antiquité ! Et le votre ? » Répliqua t-elle en levant les yeux au ciel en signe d’agacement. « Vous oubliez ma monture ? » Demanda t-il en tapotant l’accoudoir de son fauteuil. Il était étrange de voir à quel point il pouvait se moquer de son handicape lorsqu’il était avec elle. Et cela la faisait sourire et pester contre ce terrain non adapté à sa « monture » pendant qu’ils se disputaient sur la meilleure place à choisir. Thybalt avait emporté la nourriture, Tosca la boisson tel était le deal. Elle déploya un plaid et il entreprit de s’y installer, repliant son fauteuil près de lui avec dextérité. Ses jambes n’étaient déjà plus aussi maigres qu’autrefois, son jean ne flottait plus sur ses hanches. Elle se plaignait des déguisements alentour et de l’absence de respect évident de l’époque par certain, ce qui faisait sourire son compagnon. Elle se débattait avec sa propre bière, attrapant le paquet, il l’aida à défaire le lien en tirant, sa main sur la sienne, le lien en plastique. L’habituel courant électrique remontait encore le long de son bras lorsqu’ils dégagèrent la canette. Elle dégagea sa main sans brusquerie mais avec fermeté. De toute évidence elle était aussi nerveuse que lui ce qui le fit sourire.
« Je crois que je comprends pourquoi vous vous sentez toujours mal au milieu d’une foule. Je ne mettais encore jamais aperçu que les rues de la Citta Antiqua étaient aussi étroites. » Souffla t-il en se laissant aller à l’arrière pour contempler le ciel, les bras croisés derrière sa nuque. « On est tellement mieux ici. Même entouré d’une bande de types échappés du Comic-On. » |
| | | | Sujet: Re: OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! Ven 30 Juil - 13:44 | |
| Ce qui avait poussé Tomàs à se rendre à ce festival ? A vrai dire, il y avait deux raisons, pour être exact. La première, c’était bien évidemment l’aspect historique. Pour un archéologue passionné tel que lui, rater ce genre d’évènement était inconcevable. Enfin, le fait était que ce festival était plus un prétexte pour s’amuser et se bourrer la gueule qu’un moyen pour s’intéresser au passé historique de ces lieux, ce qui, par conséquent l’insupportait légèrement. La deuxième raison, qui lui demandait un effort considérable, consistait en se comporter comme un être humain normal, avec des envies, des habitudes normales et un comportement normal. Malheureusement, Tomàs s’était tellement complut dans la solitude pendant toutes ces années qu’il était bien difficile pour lui de savoir quel attitude adopter. La moindre petite conversation banale avec une autre personne était source de grande réflexion pour lui, il ne savait plus comment agir, que dire, comment débuter et terminer une conversation. Pour être clair, il avait de gros problèmes de relations humaines, il n’y avait quasiment plus rien qui lui paraissait logique dans ses relations avec ses semblables.
C’est pourquoi il s’était forcé à se rendre à ces festivités, malgré la foule qu’il allait sûrement y trouver et qui allait sans nul doute le mettre mal à l’aise. Mais étant donné qu’il était déjà assez tard, il devrait trouver sans gros problème un endroit tranquille ou personne ne viendrait l’importuner, et où il aurait tout le loisir d’observer les gens sans trop qu’on s’intéresse à lui. Les concerts étaient parfaits pour cela, la masse étant tournée vers la scène, il était aisé de s’intéresser à ses faits et gestes, à leurs attitudes, sans se faire remarquer. Oui, je l’avoue, cette idée était en contradiction avec celle dont le but était la socialisation de l’irlandais, mais en même temps à quoi bon ? Voilà exactement à quoi ressemblait le cerveau de Tomàs : une multitude d’idées différentes, sans cesse en contradiction les unes avec les autres, lui donnant bien souvent la migraine, et le plongeant dans une indécision certaine. Venant tout juste de passer devant la demoiselle aux cheveux blonds peroxydés, la copine à Cerbère, qui avait vérifié sa carte d’identité, Tomàs, ignorant superbement ses remarques intéressées, s’aventura dans cet endroit bruyant et grouillant de toutes sortes d’individus. S’immobilisant en plein milieu de la foule, il s’interrogea sur le bien-fondé du besoin de se rendre à ce concert. Après tout, ça lui ressemblait aucunement, et même s’il souhaitait changer, il n’était pas certain d’en avoir les capacités. Il décapsula la bouteille de bière qu’il avait à la main et s’empressa de porter le goulot à ses lèvres pour en boire une bonne partie, histoire d’avoir les idées plus claires. Dommage qu’il n’y est rien de plus fort pour l’instant, enfin il était presque sûr de pouvoir s’arranger pour trouver quelque chose de plus intéressant quand la soirée serait bien avancé.
Il soupira et reprit sa marche, voilà qu’il venait de cautionner le comportement idiot de ces jeunes qui prenaient le festival comme un prétexte pour boire. Pas de sa faute, je vous l’ai dit il était en constant désaccord avec lui-même, ce n’est pas de tout repos ! Et l’alcool était un des moyens qu’il avait à disposition pour diminuer ses introspections étouffantes. Avisant un endroit plutôt vide de gens vers l’extrémité du champ, il passa devant Thybalt & Tosca qui se trouvaient alors en pleine discussion. L’étonnement de les voir ensemble passé, il leur adressa un signe de tête en guise de salutation et poursuivit son chemin. Arrivé à disposition il s’assit, porta le goulot à ses lèvres et s’intéressa aux allés et venus des techniciens sur la scène. S’il avait été surpris de voir Tosca et Thybalt ensemble, c’est que connaissant les deux, il ne savait pas qu’ils se connaissaient également. Assez surprenant lorsqu’on sait qu’il n’était pas à Vérone depuis très longtemps. Il connaissait Thybalt depuis qu’il était arrivé, puisque c’est à lui qu’il avait du demander l’autorisation pour fouiller les terres qui lui appartenait. Après quoi, il s’était revu plusieurs fois. A la réflexion, Tomàs se demandait si cet homme là n’était pas la relation la plus stable et saine qu’il avait ici. C’était en quelque sorte… un ami ? Il ne savait pas trop comment le définir, en revanche ils savaient l’un comme l’autre que l’autre avait souffert dans sa vie, sans en avoir parlé entre eux. Quand on a un passé douloureux comme le sien et celui du sénateur, il devient aisé de reconnaître les gens qui souffrent. Il connaissait Tosca beaucoup moins bien, à vrai dire il ne l’avait vu qu’une ou deux fois, notamment quand il l’avait tiré d’affaire alors qu’elle se faisait accosté par des hommes vraiment pas fréquentables un soir assez tard… Tomàs avait alors montré son vrai visage, en même temps il ne pouvait pas non plus rester là à rien faire et passer devant eux comme s’il ne se passait rien, c’était impensable. Enfin bon, elle aussi semblait avoir des problèmes dans sa vie mais Tomàs n’aurait su dire quoi.
Reportant son attention sur sa bouteille de bière, il porta de nouveau le goulot à ses lèvres.
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| | | | Sujet: Re: OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! Lun 9 Aoû - 10:50 | |
| Alexis avait passé plus d'une heure à hésiter sur sa tenue, étant toujours au stade de vouloir savoir si elle voulait plutôt mettre une robe - légère, féminine et pratique pour danser mais gênant pour s'assoir à terre sans vouloir la salir - ou un short en jean - vulgaire si trop petit et embêtant s'il commençait à faire frisquet. Cependant, elle avait déjà décidé quelle robe et quel short et t-shirt elle mettrait dans les deux cas. D'ailleurs, ils étaient posés sur son lit, attendant impatiemment le choix de la jeune demoiselle. Autant dire que ce n'était pas pour tout de suite, alors que le premier concert commençait dans à peine une heure.
Si la jeune héritière allait à se festival, c'était pour plusieurs raisons. La première, c'était évidemment l'ambiance, bien qu'elle doute que la plus part des personnes y allant le soir y allaient avec des costumes d'époques pour la côté historique ou plutôt pour faire une belle beuverie. Mais quel que soit la raison, elle avait toujours adoré les concerts et les festivals, ne serais-ce que par l'énergie dégagée par le publique lorsque les artistes entrent sur scène. La deuxième raison était pour connaître de nouvelles personnes, ici, à Vérone. Certes, il y avait Eros et Raffaella qu'elle connaissait déjà, mais le premier étant un asocial de première n'avait pas voulu l'accompagner et la seconde était encore trop occupée à emménager. Il n'y avait donc pas d'autre choix que d'y aller seule, ce qui lui convenait parfaitement. Certes, il y aurait également pas mal de touristes, des connaissances éphémères d'un soir, mais elle ne doutait pas que les Véronais viendraient tout de même, rien que pour faire la fête. La dernière raison de sa venue au festival, c'était surtout de participer aux évènements de Vérone. C'est vrai, elle n'allait pas passer toute sa vie entre l'Université, sa maison et celle d'Eros tout de même! Certes, elle n'avait pas arrêté de se balader en dessinant, mais ce n'est pas ce qu'on appelle "prendre part à la communauté" tout ça. Déjà qu'elle ne travaillait pas, n'en ayant pas besoin, mais en plus elle ne faisait presque rien à Vérone. Et c'était triste, voire débile.
Au bout de quelques minutes à fixer le vide, la jeune fille se décida pour le short, enfilant ainsi un bas semi-transparent noir, le short en jeans, un t-shirt assez loose, des bottines spartiates, un collier à longue chaîne par-dessus et de gros bracelets idéals pour les festivals. Elle se maquilla rapidement, mettant uniquement un léger fard et du mascara, mit des boucles d’oreilles discrètes, histoire de ne pas surcharger son look, prit ses Ray Ban et mit un élastique autour de sa tête, comme le font beaucoup de filles au festival. Elle se regarda rapidement dans le miroir, se sourit, puis empoigna son petit sac à main, ses clés, sa veste en daim noir – au cas où il ferait frisquet le soir, bien que la chaleur des corps ambiants ne risquaient pas de la rafraîchir – et un pack de bières, avant de sortir en criant à sa colocataire qu’elle rentrerait assez tard. C’est vrai quoi, on ne part jamais avant le dernier concert.
Se baladant dans les rues de Vérone, malgré la teinture de ses lunettes de soleil, elle voyait les fanions aux couleurs de la ville décorer celle-ci. Certes, elle était déjà sortie auparavant, mais elle n’avait pas vraiment remarqué l’effervescence causée par ce festival. C’était vraiment un évènement à ne pas rater. Dommage pour Eros et Raffa’, ils manquaient vraiment quelque chose. Enfin, peut-être, car vu toutes les personnes bourrés à cette heure-ci, elle savait déjà qu’avant même le premier concert commencé, la parterre serait rempli de vomi – ou pire – et de personnes au bord du coma éthylique, couché parterre. Mais qu’importe, elle, avec son petit pack de bière, elle voulait profiter de ce moment, sans pour autant le détruire avec un trop plein d’alcool. Donc, son pack de bière était là pour le partage, et donc pas pour qu’elle ingurgite à elle seule les six canettes. Cependant, il restait encore à trouver quelqu’un de convenable avec qui les partager.
Enfin arrivée aux bords du festival, elle regarda la lande, délimitée par des barrières mal gardées. Certains mineurs passaient déjà par-dessus les barrières en rigolant, ayant une douce envie de s’amuser. Alexis sourit à leur vie et se dirigea vers l’entrée principale, sortant sa carte d’identité à une blonde platine habillée en amazone…. Attendez, amazone ? C’était un festival médiéval non ? Elle doutait qu’au Moyen-âge ou à la Renaissance, les italiennes ne s’habillaient comme ça. C’étaient plutôt de longues, étouffantes mais merveilleuses robes qu’elles portaient. Ah là là, aucune culture hein ? Malgré tout, elle sourit avec hypocrisie à l’écervelée de première, lui tendant sa carte d’identité. Celle-ci lui sourit d’un sourire niais en retour avant de la laisser passer. Une fois entrée, la jeune fille roula des yeux puis s’avança sur la lande, remplie de festivaliers. Au bout de quinze minutes, elle éclata de rire. Mon dieu, ces festivaliers étaient tous des incultes ou avaient un problème dans leur histoire. Même si on avait quelques chevaliers, beaucoup de festivaliers étaient habillés en elfes, certains en hobbits, en magiciens, des femmes amazones. Ils étaient vraiment hors thème. S’ils n’avaient pas le bon déguisement, autant ne pas se déguiser ! On n’était pas carnaval tout de même ! Bon, il est vrai que la jeune Hopfield ne s’était pas déguisée, mais c’était bien pour ne pas faire un impaire du genre, ne pas être hors thème ou se ridiculiser. Mais là, vraiment, c’en était presque ridicule. Enfin, tant pis, elle s’amuserait tout de même.
Alexis se dirigea vers la scène, qui ne ressemblait pas vraiment à une scène de concert, mais plutôt à une grande estrade protégées par des barrières avec un tas de techniciens qui, comme des fourmis, s’afféraient à mettre en place les préparatifs pour le premier concert. La jeune fille regarda un moment ce qu’ils faisaient, avant de regarder autour d’elle, sans grand espoir de voir quelqu’un qu’elle connaissait. C’est vrai, il y avait peu de chance de croiser un anglais ou un français ici, mais elle garait l’espoir qu’Eros ait changé d’avis. Cependant, elle fut surprise lorsqu’elle vit la tête d’un brun, n’étant pas Eros, mais bel et bien quelqu’un qu’elle connaissait. Elle se dirigea alors vers lui, ébahie et n’en croyant pas ses yeux. Elle s’exprima en anglais, légèrement en bafouillant, n’arrivant plus à se souvenir si elle le vouvoyait ou le tutoyait dans le passé :
"Bayron !? Elle se reprit, se souvenant soudainement du rang de son interlocuteur – oubliant de rajouter son nom de famille, tellement elle était troubée de le voir ici,Lord Bayron ? Que faites-vous ici ? Je vous croyait encore en France et ne pensais pas vous voir ici, à Vérone ! C’est une surprise ! Et oui, Lors Bayron S. Simskin était bel et bien à Vérone. Car nul doute, bien qu’elle ne l’ait plus vu depuis six mois, que c’était bien lui qui se tenait face à elle, de ce jour de festival. Alexis, referma alors soudainement sa bouche, se rendant compte de l’impolitesse qu’elle venait de faire, avant de lui donner un sourire timide. Peut-être s’était-elle emportée, mais voir celui qu’elle avait connu en Angleterre puis revu à Paris était un vrai choc. A croire que le hasard les avait à nouveau réunit ici, à Vérone.
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| | | | Sujet: Re: OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! Mar 10 Aoû - 21:56 | |
| San Zeno, Avenues commerçantes, deux heures plus tôt.Je franchis de mauvaise grâce le seuil, peu disposé à me livrer à une séance de shopping qui commençait pourtant à s'averer véritablement nécessaire. Cela faisait deux semaines que j'étais maintenant à Vérone, et la maigre valise qui m'avait accompagné lors de mon départ hâtif n'avait presque plus la capacité de me fournir en fringue. L'immense salle qui m'entourait n'avait rien d'Italienne, rappellant plutôt la décoration Art nouveau des boutiques chics de Londres ou de New York. Le genre de magasin fait de verres, de courbes et de strass ; incarnation même du narcissisme et de la vanité de mes congénères. Je n'eus toutefois pas le loisir de m'apesantir plus longtemps sur mon nouvel environnement que déjà l'une des ses vendeuses en série m'accostait, toutes plus niaises et bavardes les unes que les autres. Parfois, je me demandais même si ce n'était pas une condition requise à l'embauche. Bref, passons.
"Bonjour Monsieur. Puis-je vous être utile ?" "Peut être oui. En réalité j'aurais besoin de renouveller mon sac de voyage. Disons donc... Ce que vous auriez en chemise forzieri, du blanc à col bas, taille 42 ; j'ai du voir aussi quelques jeans burberry en vitrine. Et.." "Anglais n'est-ce pas ? Votre accent. Seriez-vous en vacance ?" "Pardon ?" "Et bien oui vous savez, je ne voudrais pas contester vos goûts mais nous sommes en Italie ici. L'été est chaud et peut être pourrais-je vous conseiller quelque chose d'un peu plus vivant si vous me permettez de parler franchement." "Et donc ?" "Ecoutez, vous êtes habillés comme l'as de pique, et de toute évidence au vue de votre teint vous ne vous êtes pas exposé au soleil depuis un moment. Il serait plus judicieux de tabler sur... Par exemple, ceci, ou encore cette chemise-ci."
Je dû rester un moment bouche bée à contempler la chemise fushia qu'elle me présentait, avant de reprendre mes esprits.
"On est encore dans le rayon homme au moins ?" "Bien sûr, aujourd'hui les "vrais hommes" s'habillent de façon raffinée." "J'ai donc l'air d'une lavette ?" "Non mais..." "Vous êtes comme ça avec tous vos clients, ou est-ce uniquement un privilège ? "Vraiment, je..." "Non parce que vous ne seriez peut être pas si heureuse que ça si tout le monde avait l'honnêté de vous demander si vous aviez été au coiffeur récemment. Car vraisemblablement, il doit être mort l'an dernier ou avoir siffler une bouteille de trop pour en arriver à ce résultat là." "Je..." "Je n'aurais plus besoin de vos services en effet. Bonne journée mademoiselle."
Je sortis du magasin sans autre forme de procès, avant de jurer de nouveau sous l'air chaud. Davantage en colère contre moi qu'autre chose. Furieux de m'être prêté à ce simulacre dégradant dans le seul but de passer mes nerfs sur quelqu'un. Cette ville me rendait vraiment dingue, avec cette chaleur, ces fanions de toutes les couleurs et cette ambiance de fête qui plânait depuis quelques jours. Un festival médiéval, vraiment ? Et alors quoi ? J'aurais dû sauter de joie et faire le pitre comme l'un de ces abrutis qui enchainaient les galipettes et les golibets dans la foule des passants ? J'avais une carte bancaire qui s'amenuisait, presque plus de liquidité, une note d'hotel qui croissait de jour en jour, et une fille qui voulait pas sortir de ma tête et m'empêchait de tourner le dos à tout ça. Non sans blague ! Qui aurait vraiment eu besoin d'aller faire le con à un festival ?
[...] Deux heures plus tard, une dizaine de rues plus loin, à quelques centaines de mètres, et à deux ou trois bières près, je me retrouvais pourtant à demi-affalé sur ce même champ qui tenait lieu de salle de concert improvisé pour le festival. Pour qui ? Pourquoi ? Allez savoir. Mais c'était toujours mieux que de se tourner les pouces dans sa chambre à attendre des nouvelles qui ne viendraient peut être jamais. Que disais la sagesse populaire déja ? Plus on attend, plus on se sent condamné à attendre. Encourageant. Et puis après tout, quitte à se ronger les ongles, autant le faire en public et en musique.
Passant la main pour éponger la moiteur de mon front, je constatai qu'apparemment, je n'étais pas le seul à m'être isoler dans mon coin. Même si à première vue, la plupart était venu en petit groupe, ou en couple comme en témoignait les deux tourtereaux assis quelques pas devant moi. Enfin, un et demi devrais-je dire, car visiblement, le second avait troqué ces belles ailes de parade pour des roulettes. Moins pratique pour batifoller hein. Pourtant, j'avais la vague impression d'avoir déjà rencontré la jeune femme qui l'accompagnait. Pas évident à déterminer alors que je ne percevais que vaguement son visage de profil, mais quelque chose dans cette masse de cheveux bruns et dans cette attitude fière et insolente me chuchotait que je n'avais pas tord. Cependant mes investigations prirent fin avant d'avoir eu l'occasion d'être mené à leurs termes.
Sursautant d'entendre ainsi mon nom dans mon dos, ma canette m'échappa brusquement des mains pour finir par asperger ma dernière chemise potable. Nom de dieu ! Manquait plus que ça ! Je me redressai d'un bond, prêt à engueuler l'emmerdeuse responsable de mon malheur ; lorsque je me souvins que je ne connaissais personne dans cette ville susceptible de m'interpeller. Alors qui ?
"Lord Bayron ? Que faites-vous ici ? Je vous croyais encore en France et ne pensais pas vous voir ici, à Vérone ! C’est une surprise !" Ouvrant de grand yeux, je reconnus de suite la jeune femme brune avec qui j'avais passer mes soirées à écumer tout les bars les plus miteux de Paris. J'étais sur le cul. Cela devait être la troisième fois que je la rencontrais, et cela dans trois pays différents. Que celui qui croit au hasard se lève !
" Une bonne surprise j'espère !" m'exclamais-je en réponse à son flot de parole. "Je vais commencer à croire que tu ne peux plus te passer de moi." Je pris le temps d'afficher un sourire moqueur avant de lui exprimer à quel point j'étais content de voir enfin une tête familière. C'est pas que j'aimais pas les italiens hein, mais c'est dingue comment certains pouvaient être cons !"Disons que j'ai eu quelques soucis d'ordre... Médical. Et Vérone semblait le meilleur remède pour y trouver une solution." Traduction : Je yoyote complètement de la cafetière, au point d'avoir traversé le pays comme un frapadingue à la poursuite d'une image dans ma tête. Evidemment, je préferais tout de même la première version ; c'était plus soft !
"Et sinon ? Qu'est ce qui t'amène dans le coin Lexi' ? La beauté du lieu, où ces espèces de danseuses en culottes bouffantes que l'on voit partout ? Dis-moi que t'es pas venu là pour moi quand même !"
Alexis. C'était pas le genre de fille que je me plaisais à fréquenter habituellement. Elle était d'un milieu bien trop semblable au mien, et dieu seul savait à quel point j'aurais voulu couper les ponts avec celui-ci. Mais au final, c'était cet unique désir commun, qu'elle et moi avions de s'émanciper de ce milieu qui nous avaient rapprocher. On dit que l'amitié, ce n'est parfois que la similitude des âmes. Bon, il est vrai que je l'aurais peut être pas considéré comme une amie ; pas encore ; pas après seulement trois brèves rencontres. Mais elle était sûrement ce qui s'en rapprochait le plus à l'heure actuelle. Et puis, ce n'était pas un nouveau pack de bière que je voyais entre ses mains ? |
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| | | | OYEZ, OYEZ ♣ Festival Rinascimento, Monseigneur ! | |
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