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 “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „

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Julian D'Aquino
Julian D'Aquino
Whatever you do, don’t be afraid of the dark

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MessageSujet: “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „   “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „ EmptyJeu 7 Avr - 21:02

« Nan. » Je versai le lait dans une assiette creuse. « Miaou.
- Non. » J’attrapai la boite de céréales que je trouvai du premier coup. « Miaou. » J’en versai dans ladite assiette. « J’ai dit non. » Je me retournai et mangeai en regardant le chat qui me ressortit un autre « Miaou. » auquel je répondis négativement, une fois de plus. Quel con ce chat. Mignon et tout, mais con. Après avoir tout gobé assez rapidement, je mis le tout au lave-vaisselle et entrepris de quitter la cuisine. Mais le chat s’était foutu en plein milieu de mon chemin. Je le contournai mais il se remit sur mon chemin. A chaque fois que je l’enjambai, il allait s’asseoir là où mon pied s’apprêtait à se poser. « Poilu, fous le camp. » Il me regarda comme s’il n’avait rien compris alors qu’en fait, il s’avait très bien ce que je voulais. Faisant demi-tour, je sortis l’assiette du lave-vaisselle et la posai pas loin de moi, mais assez loin de la porte. Poilu s’avança, tout content, la queue en l’air croyant que je lui donnais à manger et j’en profitais pour me précipiter vers le passage qui me permettait de sortir de la cuisine. Je me précipitai sur les clés de ma Vespa, le casque et mon Iphone avant de sortir en courant et de me plaquer sur la porte d’entrée une fois claquée. Je regardai l’heure sur mon portable. 19h39. Je grimpai sur ma Vespa et partis dans les rues de Vérone, sans but précis. Je me contentai juste de tourner à chaque ruelle, en évitant bien sur de tourner en rond. Ca faisait moins d’une semaine que je l’avais et j’avais du remplir le réservoir bien à sept ou huit reprises. Je garai ma Vespa à un petit parking spécialement pour les scooters et motos, ôtai mon casque que je rangeai dans le coffre. Je me retournai et fis face à une rue interminable, animée par des groupes plus ou moins nombreux principalement jeunes. Je ne savais peut-être pas où j’étais, mais visiblement dans un bon quartier vu l’ambiance qu’il y régnait. Jovial, les mains dans les poches et dévisageant de la tête aux pieds la moindre jolie fille qui passait à proximité je me promenais au feeling -très mauvaise initiative- dans les rues du quartier. Je rentrai dans un bar à l’ambiance tamisée, plutôt calme par rapport à l’extérieur et m’assit seul. A l’aide du GPS sur mon Iphone, je découvris que je me trouvais dans le Borgo Milano. J’haussai brièvement les épaules. Ca ne m’avançait pas vraiment à grand-chose mais si jamais Rachele tenait à faire la fête, je l’enverrai ici sauf si elle avait déjà découvert l’endroit by night avant moi. Je finis ma bière d’un trait avant de ressortir dans la rue, et de repartir en quête de je ne savais trop quoi.

Je fus attiré par un bar fortement fréquenté -voir trop même. Ledit lieu, de loin, semblait prêt à péter tellement il avait l’air d’être rempli de personne. C’en était presque effrayant mais comme le dernier des imbéciles, j’y suis rentré. J’ai bien du me battre pendant une dizaine de minutes avant de me retrouver au moins sur la piste de danse qui était à l’opposé du gigantesque bar de rêve. Je buguai au milieu de celle-ci pendant de longues secondes, avant de repartir en quête d’un tabouret convoité -faudrait-il déjà que j’arrive entier au bar. Mon passage fut obstrué par une jeune femme, pas trop mal, qui semblait totalement se libérer de la pression de son boulot et de toute la semaine. Je la regardai des pieds à la tête, les yeux écarquillés avant de la contourner le plus rapidement possible. Je fis un signe au serveur et commandai une boisson très fortement alcoolisé. Ce dernier me fit des signes bizarres avec les doigts. Je regardai derrière moi, croyait qu’il s’adressait à un ami mais personne ne semblait être plus en face de lui que moi-même en ce moment. Je lui jetai un regard interrogateur, sourcils froncés et levai les paumes de mes mains en l’air pour lui montrer que j’avais pas compris. Il frictionna son pouce contre son index et son majeur avant de me refaire les signes avec ses mains. J’attrapai le verre et bus quelques gorgées cul sec que je regrettai rapidement suite à la brûlure de mon œsophage. Il me tendit un billet -tombé du ciel- sous le nez avant de faire une fois de plus ces signes avec les doigts. Quoi, vingt cinq euros le verre ? Devait y avoir une caméra caché. Mes yeux ne s’exorbitèrent pas, ma bouche ne se transforma pas en un cul de poule suite à la compréhension du prix et je fis comme si je n’avais pas compris en attrapant mon verre et me détournant pour retourner sur la piste. Je lui adressais un vague signe de la main pour lui dire de laisser tomber. Quel crétin, franchement. J’avais plus qu’à espérer que le serveur ne me reconnaisse pas au milieu de la foule. Je bus mon verre d’un trait, fermant fortement les yeux au passage avant de poser mon verre sur une table où un « couple », disons plutôt une femme quelconque et un homme quelconque, montraient publiquement leur charmant échange de langue. Pwerk. J’avançai doucement sur la piste, en mode prédateur, me dandinant légèrement sur le rythme de la musique. La tarée de tout à l’heure en un peu moins tarée s’approcha, grand sourire aux lèvres. J’ai dansé avec elle pendant de longues minutes avant de subitement faire demi-tour, assoiffé. Poussant légèrement les personnes qui me coinçaient le chemin, m’excusant auprès des plus jolies, je m’accoudai au bar avant d’apercevoir le barman à une distance qui avait mis en marche une alarme dans ma tête. Je me retournais subitement, dos au bar et marchait comme un crabe sur ma gauche. Du coin de l’œil, j’aperçus plusieurs personnes que je contournai, toujours face à la foule. Je me cachai derrière une blonde assise sur un tabouret, genoux fléchis, regard rivé sur le serveur. Je me relevai tout doucement, mais pas trop pour ne pas me faire repérer avant de plus amplement dévisager la jeune fille à mes côtés. Plutôt belle. Avec un nez parfaitement droit. Et de très beaux cheveux. Et de belles courbes. Je me penchai à son oreille et lui chuchotai : « Vous pourriez faire quelque chose pour moi ? » Elle se retourna soudainement en sursautant, méfiante. « Je suis désolé, j’ai l’air d’un gros pervers. Julian. » Accompagné d’un grand sourire charmeur. « Mais vous êtes la seule personne qui m’est tombé sous la main… Vous pourriez demander un tgv au barman ? Disons qu’entre lui et moi, c’est pas le grand amour et que si jamais il me voit, il risque d’y avoir des étincelles. » Je sortis un billet de vingt euros de mon portefeuille. « Tenez, si ça ne suffit pas, je vous donnerai ce qu’il manque. » Sur ce, je m’assis par terre, aux pieds des nombreux tabourets. J'avais l'air d'un imbécile mais c'est pas grave. Pour un peu, en me reconnaissant dans la rue on dirait « Hé regarde, c'est lui qui était assis en plein milieu de la discothèque Samedi soir ! Il avait dû trop forcer sur l'alcool. » Alors que trop pas. Je finis par me relever assez rapidement. « Et sinon, vous habitez Vérone ? » Dis-je avant de sérieusement entamer mon verre.
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Joshua Olivetti
Joshua Olivetti
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MessageSujet: Re: “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „   “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „ EmptyMer 20 Avr - 20:23

Une vraie tempête. C’est ce dans quoi il était entrainé. Un véritable ouragan. Il n’avait rien vu venir. Il y avait bien eu une mise en garde, des semaines auparavant à la librairie, mais il avait été trop peu conscient pour s’en rendre compte. C’était souvent comme ça. On se réveille un matin, sûr de soi, parfois même avec le sourire, dans la perspective de vivre un jour semblable à celui d’hier, proche de celui de demain. Sauf que lorsqu’on se rendormira le soir suivant, on sera conscient que le lendemain sera complètement différent. Un ouragan s’annonce, et il a déjà ravagé ce qu’on pouvait voir à l’horizon. Il ne nous a pas encore totalement englouti, mais on se sent aspiré dans ses profondeurs, on sent qu’il nous emmène loin, loin, loin. Là où on ne pouvait même pas imaginer se rendre. Là où notre vie continuera qu’on le veuille ou non. Là où on ne sera plus jamais aussi sûr de soi. Parce que c’était ça, l’histoire : une vie stable, un quotidien calme (peut-être même trop) mais coloré, pas de problèmes d’argent, pas de problèmes de couple, pas de problèmes au travail, pas de problèmes avec les gosses (faudrait-il encore qu’il en ait). Un Josh qui se connaissait parfaitement, qui se regarde tous les matins dans le miroir et qui savait qui il avait en face de lui. Il reconnaissait tout ce qu’il voyait dans le reflet de ses yeux. Lorsqu’il sortait, c’est avec assurance qu’il regardait Vérone, et lorsqu’il peignait, c’était toute son âme qui traversait le pinceau et se traduisait dans les couleurs. Mais ce soir-là, il était juste paumé. Un véritable cyclone qui l’avait aspiré dès l’instant où ses lèvres s’étaient posées sur celles de Rachele. Mais les ravages étaient encore minimes. Josh avait beau être persuadé que cette rencontre était en train de changer sa vie, il était malgré tout loin d’imaginer tout ce qui allait se produire ensuite. Il venait tout juste d’ouvrir les yeux. Il n’avait pas encore réalisé.

-Josh ? Josh ? Tu m’écoutes ?
-Mmh, quoi ?
-Tu dors éveillé maintenant ou quoi ?
-Non, non, je… pensais.
-Ah ouais… D’habitude t’arrives à penser et à m’écouter.
-Tu parles pas autant d’habitude, si ?

Un taquet en guise de réponse. Josh n’eut presque pas de réaction, perdu dans ses pensées. Il avait embrassé Rachele. Il l’avait embrassée. Il n’était pas supposé faire ça. Un baiser, ce n’était pas grand-chose, techniquement parlant. Mais à l’intérieur, ça foutait un bordel pas possible. Qu’est-ce qui lui avait pris, bon sang ? D’un côté, ce n’était qu’un baiser… Le problème, c’est qu’il avait aimé ça. Oui, il avait aimé embrasser l’écrivain, et il remerciait le ciel de ne pas avoir doté Eleonora de la capacité à lire dans les pensées d’autrui. Il serait déjà un homme mort, autrement. Même si ce n’était qu’un baiser… Non, ça n’était jamais qu’un baiser. Ça accompagnait toujours quelque chose. Et dans le cas de Joshua et Rachele, ça ne pouvait qu’annoncer une suite riche en émotions. C’est ce qui inquiétait le jeune peintre.

-Arrête de me frapper ! s’écria-t-il suite au nouveau taquet de sa compagne.
-Alors arrête de te perdre dans tes pensées et prête-moi un peu d’attention ! Ca fait plus d’un quart d’heure que je parle dans le vide !
-Ne parle plus, alors… répliqua-t-il d’un air agacé.
-Josh !
-Pardon, je suis désolé.
-C’est rien…

Mais son air sceptique traduisait le contraire. Il fut donc décidé d’aller faire un tour, de passer une soirée à l’extérieur pour se changer les idées et respirer un peu. Eleonora était bien consciente que quelque chose n’allait pas, et évidemment, elle aurait aimé en savoir plus, mais lorsque Josh avait cet air agacé et qu’il lui répondait de cette façon, il valait mieux ne pas insister. Ça finissait toujours par aller mieux.

Nora entraina Josh dans un bar bondé au milieu de Borgo Milano. Le jeune homme se força à se concentrer sur ce que lui racontait sa petite-amie (il n’avait jamais remarqué à quel point elle pouvait être un vrai moulin à paroles… elle le faisait exprès ou c’était toujours comme ça ? D’habitude, ça ne l’énervait pas autant), mais il avait besoin de calme. Il n’avait pas besoin d’un bar bondé et des récits de Nora qui pouvaient attendre le lendemain. Tout ce qu’il voulait, c’était s’enfoncer dans son hamac au beau milieu du salon, mettre ses écouteurs et mettre la musique à fond. Son calme à lui. Il fallait qu’il remette les choses au clair dans sa propre tête. Et c’était mal parti.

Il y eut cependant un détail qui le ramena brusquement sur terre. Un mec, d’à peu près leur âge, un mec qui n’était certainement pas moche aux yeux de la gente féminine, un mec qui venait de s’accouder près – beaucoup trop près – d’Eleonora. Le regard qu’elle lança à cet inconnu n’étonna pas Josh, un regard méfiant qui laissait comprendre que « si tu dégages pas dans les quinze prochaines secondes, je t’explose la face, sale pervers... ». « Je suis désolé, j’ai l’air d’un gros pervers. Julian. » Oui, effectivement. Eh, d’où il se présentait comme ça, avec ce sourire charmeur ? La demoiselle n’est pas seule, mec, dégage ! « Mais vous êtes la seule personne qui m’est tombé sous la main… Vous pourriez demander un tgv au barman ? Disons qu’entre lui et moi, c’est pas le grand amour et que si jamais il me voit, il risque d’y avoir des étincelles. » Mais bien sûr… C’est quoi cette technique de drague à deux balles ? Sur une femme pas célibataire en plus ! Josh et Nora échangèrent un drôle de regard, mais après quelques secondes de réflexion, et apercevant le jeune homme s’asseyant au pied du tabouret, le peintre fit signe à sa compagne qu’elle pouvait commander la boisson. Soit il était déjà complètement déchiré, soit il jouait à un jeu débile, soit c’était vraiment une technique de drague pourrie, soit il disait la vérité et avait des ennuis avec le barman… Quelle que soit la réponse, Josh choisit de ne pas le quitter des yeux – et il n’eut pas tort puisque quelques secondes plus tard, il était de nouveaux sur ses pattes et regardait Nora d’un air qui ne plaisait lui plaisait pas du tout… Non, il ne devait pas l’avoir vu. On allait arranger ça. Joshua se pencha en arrière, s’éclaircit la gorge et tapota l’épaule de l’inconnu en passant son bras derrière Nora.

-Et toi, tu t’es perdu ? J’peux te raccompagner si tu veux… Tu prends ta boisson, et tu te tires. Va draguer ailleurs.

Un air légèrement menaçant sur le visage, Josh ne quittait pas des yeux celui qui disait s’appeler Julian. Son attitude pouvait ne pas sembler appropriée étant données les circonstances, mais jusqu’à nouvel ordre, Eleonora était toujours avec Josh, et ce n’était pas parce qu’il avait embrassé une autre femme qu’il devait laisser n’importe qui s’approcher de sa petite-amie. Non mais oh.

-J’suis pas son frère, ni son cousin, ni son voisin, j’suis son petit-ami. Alors me regarde pas comme ça, et tire-toi ! insistait-il, comme l’autre ne partait pas.

Il cessa alors de le regarder et s’accouda de nouveau au bar, but une gorgée de gin tonic et attendit que l’autre s’en aille. Du calme… il lui fallait du calme. Pas de temps à perdre avec un gueux de son genre.
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Julian D'Aquino
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MessageSujet: Re: “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „   “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „ EmptyLun 25 Avr - 12:23

Verre que je terminai dans la seconde où je l’avais entamé. Non mais merde, j’avais plutôt intérêt à me calmer si je voulais pas être mort avant dix heures du soir. Je posai nonchalamment le verre sur le bar avant de détourner lentement, très très lentement les yeux sur ma gauche, sentant un regard se poser sur moi. Je jetai un coup d’œil à la jeune femme avant que mon regard ne glisse sur son épaule, à l’arrière de son coup et tombe sur des yeux bleus, de sexe masculin, au regard noir. Ledit pas très heureux inconnu avait passé son bras autour de… je savais même pas son prénom, en fait. « Et toi… t’es perdu ? … ‘compagner si tu veux… Tu prends ta boisson » Ou tout le charme d’être dans des discothèques avec une musique à vous faire sauter les tympans. J’avais entendu que la moitié de ce qu’il venait de me dire mais mon instinct me certifiait que ce n'était pas très accueillant. Je lorgnai tristement mon verre vide. Et j’allais devoir me débrouiller tout seul, comme un grand, pour recommander. Ou faire preuve d’imagination. « Va draguer ailleurs. » Aaah ! C’était donc lui qui m’avait hypothétiquement tapoté l’épaule. Je pensais qu’il s’agissait juste de quelqu’un qui m’avait frôlé de trop près ou autre. En tout cas, pas très sympa le Véronais. Pour une première sortie, ça promettait. Je le regardai comme s’il était le remake de la poule aux œufs d’or. Je ne l’avais pas vraiment dragué en plus. C’était plutôt une étape ‘’abordage’’ qui n’était pas vraiment une étape où l’on draguait mais plutôt où l’on se contentait de gentiment engager la conversation, sans arrière pensée. Les arrières pensés s’effectuaient si l’interlocuteur dévoilait son prénom et encore... (dans le cas d’une fille) jamais (dans le cas d’un homme). Bref, en gros, je n’avais pas encore eu d’arrières pensés. Du moins, pas beaucoup, vraiment pas beaucoup. « J’suis pas son frère, ni son cousin, ni son voisin, j’suis son petit-ami. Alors me regarde pas comme ça, et tire-toi ! » Je levai les mains en signe de paix, sourire en coin, sourcils relevés. Je passai devant les deux tourtereaux qui se complétaient plutôt bien et dépassai plusieurs personnes et arrivant à proximité du barman, je fis comme si j’avais un tic, fermant brusquement un œil, ou un épaule qui remontait d’un seul coup, ou la tête qui partait sur le côté sans prévenir. J’avais ôté ma veste que j’avais déposé sur le tabouret d’à côté. Eviter un maximum de ressemblance avec mon autre vrai jumeau, Julian. Là, j’étais dans le rôle de Giulio, qui était handicapé de naissance. Je me penchai vers mon grand ami, le barman. Qui stoppa net toute activité lorsqu’il m’aperçut. Qui fit apparaître une expression surprise lorsqu’il vit mes tics. Qui jeta nonchalamment son chiffon par-dessus son épaule en me lançant un regard noir. Qu’est-ce qu’ils avaient tous ce soir, à me regarder comme si j’étais le dernier des enfoirés ? Bon ok, j’étais peut-être un peu un enfoiré, mais c’était pas une raison. Tentant de changer ma voix, je lui gueulai le nom d’une boisson mais vu que le crétin ne bronchait pas, je lui montrai une des nombreuses bouteilles derrière lui. Il fit un signe négatif avant que je lui demande pourquoi. Il agita une liasse de billet. Bon, visiblement, il m’avait reconnu. Je réitérai mes nombreux tics puis il se pencha vers moi. « Tu me dois déjà 25 euros, dégage !
-C’était pas moi.

-Ouais, c’est ça ! Et moi, j’suis il Papa. »
J’ai tout de même réussi à lui faire gober mon histoire au bout de cinq bonnes minutes, que j’avais un jumeau qui était ici aussi et que je n’étais pas responsable de ce qu’il faisait. Je retournai sur mes pas et découvris la copine de l’enragé collée à son portable. « Nora. » Ah ! Nora. Nora… M’ouais. Elle avait pas une tête de Nora. « Quand ?... D’accord. Maintenant ? J’arrive tout de suite. » Elle se pencha vers le brun, l’embrassa, lui dit quelque chose que je ne compris pas, me faisant abordé par une gamine complètement morte. Elle finit par partir, moi m’avançai. On tente le tout pour le tout, et on verra bien si je me fais jeter comme une merde ou si au contraire, il se débouche le séant et se montre un tantinet cool. Si le mot cool, il connaissait. Je m’approchai donc aux aguets, préférant l’option douce que boulet de canon. Vu sa face qui se décomposait, j’en déduisis qu’il m’avait bel et bien reconnu/remarqué/fiché. Je pris courageusement les devants. « Bon alors, avant toute chose, si je t’avais vu avant je ne serais pas allé draguer ta copine. Oui, j’avoue, je l’ai un petit peu dragué mais c’était plus du domaine de ‘’je t’accoste’’ que… autre chose.» Ca n'avait pas été la peine d'en faire tout un plat. Pas la peine non plus que je continue à m'enfoncer. « Je t’offre un verre pour m’excuser, s'tu veux. » Je bus cul sec, reposai mon verre et vis qu’il me regardait toujours de la même manière. Sérieusement, ça lui arrivait de bouger comme tout être humain normalement constitué ou on lui a coupé tous les nerfs qui étaient reliés au cerveau ? De parler pour dire autre chose que « tire-toi .» aussi. « Y a aucune avance dans mon offre. Je suis cent pour cent hétéro, va pas t'inquiéter.»

.

« Je rêve ou tu… » Un steak ? Un énooorme steak ? « JULIAN ! » Je sursautai, manquant de peu de faire tomber mon verre vidé. Je regardai autour de moi, histoire de me resituer dans l'espace spatio-temporel, les mains accrochées au rebord de la banquette. Il s’assit en face de moi, me tendit un verre. « Tu dormais ?
-Non, non, pas du tout je… » Grimace dû à une profonde réflexion. « Je rêvassais. » Joshua, Véronais ex-grogneur et protecteur secoua la tête en sirotant. Je poussai un soupir. « C’est une histoire trop longue et trop compliquée à raconter pour tout ce qu’on vient de boire d’alcool. » Sauf si on peut estimer la capacité à s’endormir n’importe où, n’importe quand en appuyant simplement sa tête sur sa main, et sans être forcément fatigué compliqué. Je n’étais pas non plus narcoleptique. Je ne faisais juste qu’un avec le sommeil. Une brune, grande, mince, yeux verts nous interrompit. Le pif dans le verre, je levais les yeux vers elle et les rabaissai sur Joshua, sourire aux lèvres. Ca semblait plutôt bien s’annoncer.
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MessageSujet: Re: “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „   “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „ EmptyDim 19 Juin - 21:43

Pas de temps à perdre avec un gueux dans son genre, hein ? Et qu’était-il en train de faire, là, au juste ? Commander deux whisky au bar, exactement. Pour lui et l’autre énergumène, oui oui. Nora était partie, une urgence chez l’une de ses amies, Josh n’avait pas pu en savoir plus. Même s’il l’avait voulu, il n’en aurait pas eu le temps, vu la vitesse à laquelle la jeune femme s’était éclipsée. L’espace d’un instant, le peintre s’était vu rentrer chez lui et aller broyer du noir dans le hamac de son salon, avec son iPod branché à fond sur les musiques les plus violentes qu’il ait pour ne pas plonger dans une profonde déprime. Pas totalement, du moins. Mais il n’avait pas non plus eu le temps de ne serait-ce se lever de son siège que l’autre frappa dingue avait rappliqué. Un peu de blablatage et quelques verres plus tard, et voilà notre Josh en pleine sociabilité avec un parfait inconnu du nom de Julian. Assez étrange ce type. Mais finalement, il n’était pas méchant. Il recherchait juste un peu de compagnie. Et Josh s’était précisément trouvé sur son chemin. Enfin, Nora s’était trouvée sur son chemin, et Josh avait été juste derrière, mais ça revenait au même. Chancelant un peu, à la manière de Jack Sparrow (en beaucoup moins classe, je vous l’accorde, surtout qu’il était loin d’être à bord du Black Pearl, mais dans un bar bondé en plein milieu de Vérone), il parvint tant bien que mal à retrouver la table où Julian et lui avaient élu domicile un peu plus tôt. Après avoir réveillé son camarade – chose qui l’avait littéralement fait halluciner, le fait qu’il se soit endormi – il avait posé les deux verres sur la table en demandant à ce qu’ils prennent leur temps pour les boire, car il commençait à avoir carrément la flemme de tous ces allers-retours entre le bar et la table. « Les prochains, c’est toi qui vas les chercher, que le barman veuille ta peau ou non… » annonça-t-il en buvant d’un trait la moitié de son verre. « Merde… » reprit-il en le reposant d’un geste mou. « J’avais dit qu’on prenait notre temps pour boire… Tant pis. J’ai des problèmes dans ma vie. » Il ne lui fallut guère plus de temps pour que son verre soit vide. « Et toi Julian, ça se passe comme tu veux, ta vie ? Pas de problème de femmes ? Non ? T’as bien de la chance… J’en dors plus, putain. Mais j’vais pas te raconter cette histoire, t’y croirais même pas. Remarque, on a pas mal bu… Bon, t’y croirais peut-être, mais que pendant cette période de non lucidité. Eh, ça me fait penser à un tableau… J’suis peintre, tu le savais ? » Allez Josh, arrête-toi un peu de parler et laisse ton nouvel ami répondre. « Non, je ne savais pas… » répondit une voix inconnue du bataillon. Une voix féminine. Joshua leva les yeux vers la jeune femme qui venait de faire apparition à leurs côtés. « Oh non, encore… » soupira-t-il. « Des femmes, des femmes, et encore des femmes ! » Puis il remarqua l’expression de Julian, la même qu’un gosse devant un Kinder surprises géant. « J’te la laisse, va. » Sous-entendu : « Il est évident que j’aurais pu me la faire en étant célibataire, mais ce soir, j’suis gentil, donc j’te la laisse. » Les mecs. Surtout que visiblement, le peintre semblait avoir oublié qu’elle était également pourvue du sens de l’ouïe, et que par conséquent, elle entendait tout ce qu’il soufflait à son acolyte. « Mais asseyez-vous, je vous en prie ! » s’exclama-t-il ensuite, arborant son plus magnifique sourire.

*

« J’ai dit que j’étais désolé ! » s’écria-t-il pour la énième fois. « Comment je pouvais savoir qu’Angela allait… -Andrea. –Quoi ? –Elle s’appelle Andrea, d’abord. Pas Angela. – On s’en fiche ! – Maintenant que tu lui as peint la face et qu’elle s’est tirée en étalant ton tube de gouache sur la chemise, c’est sûr qu’on s’en fiche… Elle était jolie, pourtant ! T’es qu’un méchant, Joshua ! –J’te signale que tu lui as renversé ton verre de sky dessus… Alors fais pas genre c’est que d’ma faute ! –Ah ouais, alors euh… parce que j’ai renversé un pauvre verre sur elle, ça y’est, c’est ma faute ! Euh, j’crois pas ! –Bah… si. –Quel mec normalement constitué se ballade avec son nécessaire à peinture dans la poche ? –C’est pour quand j’suis inspiré dans des endroits inopinés. Tu peux pas comprendre, j’suis un artiste. –En attendant, Angela, bah elle est partie ! –Tu vas pas te mettre à pleurer ?! Et puis je croyais que c’était Amanda son nom… -Non, plus un truc en… A… -A… Amanda ? –Naaan… A…mé… lia ? –Nan, c’était plus exotique. –Ananas ? C’pas un prénom, Ananas ! –A… -Et puis on s’en fout, merde ! Et on est où, là ? –Ça doit être écrit quelque part… Tu sais, les noms des rues, tout ça… -Ouais, bah aide-moi à trouver ! »

Joshua et Julian, complètement ivres, après en avoir fait voir de toutes les couleurs à la pauvre jeune fille du bar – au sens propre du terme, s’étaient mis en tête de la rattraper dans sa fuite, Josh pour lui demander pardon, Julian pour avoir son numéro de téléphone, mais ne marchant plus très droit, ils l’avaient très vite perdue de vue. Et ils étaient donc paumés, dans les rues désertes d’une Vérone by night. Immobiles, silencieux, au milieu d’une ruelle, ne sachant que faire. Et diantre, que ça tanguait… Pire qu’à Venise. « On… on peut aller faire un tour à la galerie, si tu veux. J’ai des Oreos et du lait dans un de mes placard. Mais je crois que… c’est loin, un peu. »
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MessageSujet: Re: “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „   “ T'es vraiment trop con pour qu'on t'insulte ! „ EmptyJeu 23 Juin - 17:33

« Les prochains, c’est toi qui vas les chercher, que le barman veuille ta peau ou non… » Ouais ben, non. J’avais pas trop envie de me faire pendre, ou égorger sur place moi. J’attrapai son verre en même temps que Josh et le but d’un trait. En observant le comportement de Joshua, qui parlait tout seul d’ailleurs ce qui me donnait sérieusement envie de rire malgré son « J’ai des problèmes dans ma vie. » je m’amusais avec mon verre en le faisant tourner sur lui-même avec mon doigt. « Et toi Julian, ça se passe comme tu veux, ta vie ? » Je relevai les yeux un peu surpris de sa question qu’il avait lancé de but en blanc. « Pas de problème de femmes ? Non ? T’as bien de la chance… » Houlala, non, pas ça. Pas un dépressif. Pas un mec qui s’est fait larguer par ‘‘l’amour de sa vie’’ et qui décide de se reconvertir en gay parce qu’il se dit que ça sera mieux. « J’en dors plus, putain. » C’est à ce moment-là que je me suis dit, tout en le regardant fixement, que plus jamais je n’irais me chercher des amis dans un bar, parce que c’était le rendez-vous de ceux qui voulaient noyer leur chagrin. Rome, pendant un laps de temps, me manqua ainsi que tous mes amis, qui eux, étaient restés là-bas. Faudrait que j’organise une fête prochainement, quand Rachele ne serait pas à la maison. Parce que forcément, j’inviterais Lena et étant donné que ce n’était pas le grand amour entre elle… « Mais j’vais pas te raconter cette histoire, t’y croirais même pas. Remarque, on a pas mal bu… Bon, t’y croirais peut-être, mais que pendant cette période de non lucidité. » D’accord… « Eh, ça me fait penser à un tableau… J’suis peintre, tu le savais ? » Une voix répondit à ma place alors que je levais le nez pour voir une très belle femme, brune aux yeux verts. Je laissai échapper un sourire malgré moi. J’entendis Josh râler avant de dire « J’te la laisse, va. » Ca voulait dire quoi, ça ? Que s’il avait voulu il aurait été impitoyable et qu’il se la serait faite en l’espace de dix secondes chrono. Je ne relevais pas, et souris tout en secouant la tête. Il l’invita à s’asseoir, ce qu’elle fit sans broncher.

Ils quittèrent la table un peu plus tard, alors que Josh, sans manquer d’avoir râler, retourna chercher à boire, mais des bouteilles, cette fois-ci, sur ma demande. En plus, c’était moi qui payais donc il n’avait rien à dire. « Pourquoi t’y vas pas ? » Les mains dans les poches, je me tournais vers Andrea. « J’ai eu un petit souci avec le barman donc mieux vaut qu’il ne me voit pas ici. » Elle acquiesça alors que Josh revenait avec une bouteille de Whisky et une de Get 27.

[…]

La place était bondée de personnes en tout genre. Des jeunes, des vieux, des chinois, des Italiens, des Anglais... Nous voulions aller dans un bar dont nous avait parlé Andrea et c’est pour ça que nous nous dépêchions de la traverser, déjà bien allumés. Josh avait pris soin de cacher sa bouteille avant de rentrer de peur qu’il ne se fasse foutre à la porte avec, alors que je rentrais avec. Il me le dirait s’il ne voulait pas de moi, donc peu importe. Le bar était aussi plein de que le précédent, on aurait dit que tout Vérone s’était donné rendez-vous et alors que quelqu’un me tapota l’épaule, une autre personne bouscula Josh qui me bouscula et qui, du coup, me fit renverser une grande partie de ma bouteille sur Andrea. Je m’immobilisai, m’attendant à une crise de nerfs de la part d’Andrea, ce que toute fille normalement constituée ferait. Et étant donné qu’elle était une fille plus que normalement constituée, elle se mit à hurler et partit en direction des toilettes. Je me retournai vers Joshua qui était plié en deux de rire. C’était lui en fait qui m’avait tapoté l’épaule, comme c’était lui qui s’était fait bousculé. « T’es vraiment trop con ! » Et je partis sur les pas d’Andrea. En rentrant dans les toilettes pour dames, je ne pus éviter les nombreux regards féminins qui se tournèrent dans ma direction. J’eus un petite sourire en voyant que certaines me toisaient et d’autres souriaient. Je me dirigeai vers l’intéressée et la pris dans mes bras en arrivant derrière elle. Elle se débâtit en gémissant. Je me dégageai. « T’es vrai…
-Ah non, hein ! Déjà je précise, c’est pas moi ! C’est Josh. Il a fait ce truc débile de tapoter l’épaule en se faisant passer pour une autre personne et après il s’est fait bousculer et du coup, il m’a bousculé. » Elle tenta de s’essuyer frénétiquement. « Mais, c’est pas grave, ça partira bien.
-Je l’ai payé cent euros ce haut ! Tu crois que ça s’arrose avec de l’alcool comme ça, toi ?! » Je levai les mains en l’air en signe de paix. On aurait dit qu’elle allait me bouffer. « J’habite pas loin, si tu veux… » T’en as d’autres des conneries comme ça, Julian ? Je savais même pas où on était. Elle me dévisagea. « Je vais pas te faire quoi que ce soit, hein… J’suis pas un fou furieux. » N’empêche que j’aurais pas dit non pour rajouter « On peut terminer la nuit là-bas si tu veux. » mais j’avais pas envie de tomber dans le genre pervers. Et l’idée de virée de Josh m’effleura l’esprit aussi. Ca serait bien rendu pour sa mauvaise blague. Nous sortîmes des toilettes et rejoignîmes Josh et ma bouteille avant de sortir. Nous prîmes une direction -et je me demandais bien où ça allait nous mener- alors que Joshua demandait où on allait. « Chez moi. » dis-je en le fixant pour lui faire comprendre qu’il ne fasse pas tout planter. Si Andrea restait encore avec nous, c’était juste pour nettoyer son t-shirt, une fois fait, elle s’en irait, j’en étais certain vu la tête qu’elle tirait. « Mais chez toi c’est pas un peu trop…
-Juste à côté ! Si, tout a fait, on est à dix minutes à pieds là. » Je lui fis les gros yeux avant de me retourner vers la seule présence féminine et d’entamer la conversation pour qu’elle se détende un peu. On tourna dans une ruelle calme lorsque Josh fit un saut de trois mètres devant nous. Il tendit les mains en avant « J’ai une idée ! Je sais. » Il commença à fouiller dans ses poches en fixant Andrea. Je savais pas trop pourquoi mais j’avais peur pour elle. Il sortit des tubes de gouaches de ses poches, me les fourra dans les mains en ouvrit un rouge et se jeta sur elle en commençant à la peindre. Vu que je l’avais fait boire durant le trajet en plus de ce qu’elle avait bu avant, elle mit un temps à comprendre ce que Josh était en train de faire. Ce dernier avait eu le temps de bien peindre la jeune femme. « Mais t’es com-plè-tement malade, Josh. » Il lui manquait une case. Je lâchais les tubes de gouaches avant qu’Andrea ne comprenne enfin, fasse trois pas en arrière en commençant à gueuler après Josh. Lui, il était en face d’elle, il ne bougeait pas et la fixait comme s’il s’agissait d’un chef d’œuvre -il a quand même fallu qu’il lui peigne le corps avant d’avouer ça- les mains pleines de peinture. « Mais t’es vraiment trop con pour qu’on t’insulte, Josh ! » Josh voulut répliquer mais je le devançais, alors qu’elle lui étala son tube de gouache sur sa chemise pour se venger. [color=darkblue]« Carrément ! T’es un malade mental ! T’es un fou ! T’es pas Picasso, hein ! Puis ça se fait pas de dessiner comme ça sur les gens, et franchement… » Il m’interrompit en disant, d’un coup de menton. « Julian. » Je regardais autour de moi sans bouger la tête. « Quoi encore
-Elle est partie. » Ca a fait son effet. Je me suis retourné en constatant que c’était bien vrai avant de me mettre à courir dans la direction que je pensais qu’elle avait pris. Joshua ramassa tous ses tubes avant de me suivre. Je l’aperçus et l’interpellai mais en me voyant elle déguerpit. On a fait une course poursuite pendant quinze minutes jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’on l’avait perdu. « C’est de ta faute ça, t’es vraiment chiant, hein ! C’est pas parce que t’as des problèmes dans ta vie avec les femmes que du coup, tu peux faire ce que tu veux avec et que ce sont les autres qui ramassent pour toi. C’était une déesse !
-Je suis désolé. » Je le regardai, attendant une suite, mais rien ne vint. « Et c’est tout ?
-Bah euh… Tu veux que je te dise quoi ?
-Que tu défendes ta cause plus vivement, peut-être ? J’ai un coup qui est parti à cause de toi, là ! Je la veux, elle et pas une autre. » Dis-je en tapant du pied. Puis il s’écria encore une fois. « J’ai déjà dit que j’étais désolé ! Comment je pouvais savoir qu’Angela allait…
-Andrea. »

[…]

« Gniaaah, fait gaffe là, le trottoir ! » Nous étions partis pour la galerie à vélo après que Josh me l’ai proposé. Bien évidemment, le vélo ne nous appartenait pas, on l’avait piqué. C’était une bicyclette anachronique qui menaçait de s’écrouler d’un coup avec nous deux dessus. Je l'avais piqué, Josh pédalait et moi, j’étais sur la selle. Mais Josh n’écouta pas, Josh continuait de pédaler, Josh tomba en avant, moi, sur le côté avec la bicyclette. « Tu m’expliques ? » Je me relevai difficilement. « Beh, on est arrivé. Tadaaa ! » Bravo l’atterrissage. Julian se tourna vers ce qu’il était censé être la galerie en tanguant d’avant en arrière sur ses pieds. Il avait du mal à y voir mais en tout cas, il s’était pas attendu à ça. « C’est ça, ta galerie ? » On s’avança jusqu’à la porte. « Hého, elle déchire. » J’avais imaginé quelque chose de beaucoup plus grand, genre la taille du British Museum version miniature. « Carrément pas non ! » Il ouvrit enfin la porte au bout de dix minutes. Nous entrâmes dans un endroit très grand et très spacieux. J’allais voir quelques tableaux et, comme un enfant qui s’apprêtait à faire quelque chose de mal, je vérifiais que Josh ne me regardait pas et tendis un doigt vers le tableau pour le toucher. Mais l’autre Italien m’entraina loin de la peinture avant que je ne fasse une plus grosse bêtise en direction d’une porte qui menait à une pièce -forcément. « Non, non, non ! Je veux pas y aller ! » dis-je en me dégageant. « Ma maman m’a toujours dit de pas suivre les inconnus. » dis-je avec des petits yeux suppliants. Joshua ouvrit la porte et j’entraperçus un pouf. « Oh, un pouf ! » Je partis à toute vitesse et me jetais dessus à plat ventre avant de me retourner sur le dos. Autour de moi, le frigo, la télé, la Xbox, la table et les autres poufs tanguaient grave. On se serait cru dans un appartement et non pas dans une galerie d’art. « T’habites ici ou quoi ? »

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