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| Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele | |
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Rachele d'Aquino Where we belong ♠ My heart, my soul ♣ We stand alone | Sujet: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Lun 21 Mar - 15:09 | |
| Cause it's you and me and all of the people with nothing to do, nothing to lose | THREE WEEKS AGO– Ouais, c’est vrai qu’elle est vraiment bien, à un détail près. Encore une fois, Julian s’était chargé de tout, et il s’était débrouillé comme un chef. Ça, jamais sa sœur ne pourrait le lui reprocher. C’était à cause d’elle qu’ils allaient rester plus longtemps que prévu à Vérone, à cause d’elle que son jumeau avait menti à leur père en prétextant une fausse raison de rester, à cause d’elle qu’il avait fallu chercher une maison à louer en urgence – Rachele avait une sainte horreur des appartements depuis qu’elle avait quitté celui d’Alec, sept ans auparavant. Ils étaient donc là, à se tenir dans une maisonnette du Borgo Venezia, pour laquelle le jeune éditeur avait déjà signé les papiers de locations. Deux chambres, chacun la leur, une grande pièce à vivre très éclairée et lumineuse, équipée de façon moderne avec cette spacieuse cuisine américaine aménagée, et le petit plus qui avait fini de la charmer quand Julian le lui avait montré : un jardin caché des regards indiscrets à l’arrière, une zone ouverte sur le ciel, une sorte de symbole de liberté. En tous cas, la baraque lui plaisait. Julian, du coup, la fixait comme s’il lui était poussé une corne en plein milieu du front. Non, elle n’allait pas s’assurer du contraire, c’était encore le monde réel, même si elle rêvait d’un parfait inconnu pour finir par le rencontrer à des kilomètres de chez elle alors qu’elle n’avait jamais mis le pied à Vérone.
– Tu vas daigner m’éclairer, ou je dois absolument poser la question ? – Calmos Marcos ! Elle est vide, cette maison. Et je te rappelle qu’on a nos valises dans la bagnole parce qu’on a dit à l’hôtel qu’on partait. Et j’avais pas du tout prévu de dormir par terre cette nuit. Tu sais ce que ça veut dire ? – Euh… – On va faire les boutiques tout l’aprèm bro.
~~~~~ – Non, tu ne peux pas avoir un cadre de lit en forme de Ferrari Julian. D’abord parce que tu n’as plus cinq ans, et ensuite parce que tu ne t’appelles pas Antony Dinozzo, et ce n’est pas ton rêve depuis que tu es gosse. – Pourquoi c’est toi qui décide ? – Parce que c’est moi qui paye les meubles, et toi les loyers. Et parce que ça me plaît de faire la voix de la raison pour une fois. Bref. Eyh, vous ! La jeune femme venait d’interpeler un vendeur qui passait non loin d’eux, et s’apprêtait à lui faire rentrer dans un des fichus ordinateurs qui ornaient le magasin la liste complète des références qu’elle ne cessait de noter depuis qu’ils étaient rentrés dans ce fournisseur de meubles. Et cette liste était faramineusement longue, mais quoi de plus normal quand il s’agissait de rendre une maison habitable, et du goût des jumeaux d’Aquino ? Le vendeur s’approcha donc d’eux, non sans jeter un coup d’œil vers son décolleté, ce qui donna immédiatement une très mauvaise impression à Rachele, puis se mit à leur faire le sourire Colgate que chaque employé de ce magasin devait apprendre à faire devant de potentiels clients. Ça lui donnait souvent envie de tirer sur leurs joues avec ses doigts, pour voir jusqu’où leur face de rat pouvaient s’étendre. Cet homme devait avoir une bonne quarantaine passée, et rien que le fait qu’il ait louché sur sa poitrine aurait dû lui mettre la puce à l’oreille pour qu’elle fasse demi-tour. Mais ils avaient enfin réussi à se mettre d’accord sur l’ensemble des meubles et le canapé – surtout pour le canapé d’ailleurs – qu’elle retint l’envie pressante de fuir. Elle lui dicta consciencieusement chaque référence, sourcilla à peine quand elle vit le montant qui grimpait au fur et à mesure, puis lui donna l’adresse pour la livraison. Et quand il demanda le nom, et qu’elle répondit, elle sut tout de suite que le crétin n’allait pas laisser passer cette occasion pour se taper magistralement l’affiche. Même s’il ne le savait pas encore. Elle ne manqua pas non plus de repérer le sourire goguenard de Julian. Ils allaient rire.
– C’est étrange, je connais bien les d’Aquino. Surtout la jeune Rachele, je suis un peu son mentor en ce qui concerne ses bouquins, vous savez… – Etrange, comme vous dites, parce que je ne me rappelle pas vous avoir déjà rencontré. Je suis Rachele d’Aquino. Vous ne me croyez pas ? Non, visiblement, il ne me croit pas. Elle venait de se tourner vers son frère, qui se retenait d’éclater de rire apparemment, et fouilla dans son sac à main. Elle en ressortit sa carte d’identité et la planta sous le nez de l’abruti de service. Bon, est-ce qu’on peut reprendre sans que vous nous fassiez une autre blague très drôle maintenant ? Vous faites tout livrer d’ici deux heures à l’adresse qu’on vous a donnée. Merci bien. Ils sortirent tranquillement du magasin, où Julian put enfin laisser libre cours au rire qui lui chatouillait la gorge depuis une dizaine de minutes. Rachele l’aurait bien rejoint, si elle n’avait pas ressenti l’envie urgente de prendre une douche pour se débarrasser de l’impression qu’un gros pervers venait d’essayer de la draguer pour coucher avec elle. C’était pas franchement son trip. De toute façon, ça faisait un bout de temps qu’elle n’avait rien fait, à ce niveau-là. Surtout que ses rêves s’intensifiaient de plus en plus, et elle se réveillait chaque matin en nage. C’était de pire en pire maintenant qu’elle l’avait vu, qu’elle avait vu qu’il existait réellement. Et cet après-midi de shopping tombait à pic pour qu’elle arrête deux minutes de penser à lui. Parce que penser à lui la forçait à se rappeler ses rêves, et sa température montait en flèche dès le moment où les images défilaient dans son esprit. Galère.
– On enchaîne, il nous reste encore tout le matériel audiovisuel, la vaisselle, sans compter deux-trois trucs que j’ai aperçus tout à l’heure dans une vitrine. BACK IN THE PRESENT TIMERachele l’avait retrouvé par hasard il y avait deux semaines de ça, dans la galerie d’art qu’il possédait. Joshua qu’il s’appelait, et elle connaissait aussi son nom de famille désormais. Ils avaient parlé, un peu. Ils avaient échangé leur numéro aussi, et comme sur le moment, ils étaient occupés tous les deux, elle avait proposé qu’ils se revoient pour essayer de comprendre ce qui leur était arrivé. Et la semaine dernière, elle avait écrit ce fichu texto pour l’inviter à dîner dans cette maison qu’ils louaient, avec Julian. Elle n’avait jamais eu de réponse, et plus que de l’agacement, c’était une sorte de déprime profonde qui s’était emparée d’elle au fur et à mesure que les jours passaient. Après deux jours d’inactivité totale à fixer son portable avec des yeux de merlan frits, elle s’était mise à s’activer sur tout et n’importe quoi. Elle avait changé la disposition des meubles trois fois, au grand désespoir de Julian qui s’était cogné les pieds une demi-douzaine de fois dans les tables, les commodes ou le buffet, lâchant force juron à chaque fois. Après, elle s’était mise à la cuisine. L’ensemble des ingrédients des placards et du frigo y étaient passés, et ils avaient de quoi tenir un siège d’un mois avec tous les plats que le réfrigérateur contenant désormais. Ça avait d’ailleurs attiré un nouveau locataire, haut comme trois pommes, tout gris et moustachu, dont la jeune femme s’était entichée dès le premier miaulement. Poilu passait ainsi ses journées affalé sur le canapé, baillant à s’en décrocher sa mâchoire de petit chat, au grand dam de Julian au départ, mais ce dernier n’avait pas résisté longtemps à la bouille trognonne de la bestiole. Et maintenant, Rachele ne savait plus quoi faire pour occuper son esprit. Elle n’avait jamais été du genre à harceler un homme, et n’allait certainement pas commencer à ce jour. Même si l’homme en question lui donnait l’impression d’être un électron qui cherchait le noyau autour duquel il pourrait graviter. Il était trois heures du matin, elle avait allumé la télévision et avait zappé jusqu’à tomber sur une chaîne qui pourrait potentiellement l’intéresser. Le catch. Rien de mieux que de voir des mecs baraqués se taper dessus, pour de faux, pour ne plus penser pendant une heure ou deux. Poilu s’était installé sur ses genoux, comme si c’était une évidence même que sa place ait été là, et Rachele s’était plongée dans le match qui prenait place sous ses yeux. Tant et si bien qu’elle n’avait pas entendu le bruit de pas derrière elle. Aussi, quand une main se posa sur son épaule, elle sursauta brusquement.
– Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Puis elle reconnut son jumeau, malgré l’obscurité. Nan mais t’es taré ?! Ne me refais jamais ça ! Cinglé ! Je t’ai réveillé à cause de la télé ? |
| | | Julian D'Aquino Whatever you do, don’t be afraid of the dark | Sujet: Re: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Mar 5 Avr - 20:51 | |
| J’aime pas les emménagements. Ou plutôt, j’aime pas assister aux achats des emménagements. Autant, Rachele m’aurait trainé dans des boutiques de fringues j’aurais râlé mais aussi aimé jouer un œil critique sur les tenues qu’elle aurait essayé mais aller acheter des meubles, c’est chiant. Elle m’a trainé chez Ikea, Ikeabis et Ikeabisbis. Les seules attractions furent les déplacements en décapotable, un gros crétin de vendeur qui était prêt à jurer qu’il était l’inspiration même de ma sœur -comment un gros plein de soupe à l’odeur de chacal, à la face ratatiné et aux cheveux dégarnis et gras peut-il être un semblant inspirant ?- et un cadre Ferrari que ma sœur n’a pas voulu m’acheter, même après que j’eusse taper du pied. Mais je l’aurais ce cadre de lit, obligé. Nous n’avions pas prévu de nous arrêter à Vérone, et étions donc venus avec une seule voiture : la décapotable de Rachele et je n’avais pas trop envi de la casser mais je n’avais pas non plus pris le temps d’aller m’acheter une voiture rien que pour moi. C’est ainsi qu’en partant à la découverte de Vérone, seul, je suis tombé sur une vieille Fiat Uno à l’apparence pas très fiable : des traces bizarres ornaient le capot ce dernier étant noir, chaque porte avait une porte différente… Je composais le numéro de téléphone indiqué. La voix d’un jeune homme répondu rapidement et il finit par me donner rendez-vous dans une certaine rue de Vérone, à un certain numéro, d’une certaine hypothétique maison dans quinze minutes. En détournant les yeux vers la boite aux lettres qui se situait juste à côté de moi, je découvrais que je me trouvais en réalité devant sa maison. Sa petite maison. Son débris de petite maison. Flippant. On aurait dit un vieux squat usé par les générations qu’il avait traversé mais qui s’efforçait quand même de tenir debout pour ses occupants. En voyant la dégaine du jeune dévergondée, je commençais à paniquer un peu et me penchai discrètement vers la voiture pour vérifier l’intérieur. Ca semblait plutôt propre. M’étant donc perdu dans la petite ville d’Italie, je retrouvais ma petite maison loué dans le Borgo Venezia sans manquer de mettre cogné au cadre de la porte à deux reprises, en montant et en descendant. Je claquai la porte qui menaça dangereusement de s’écrouler. L’orientation et moi, ça faisait deux mais je sortirai plus jamais sans carte.
La veille J’émergeai d’un sommeil profond et trop long ; et découvris du noir. Une immensité infinie de noir. Dans un grognement, je relevai mon bonnet. Oui je dormais avec un bonnet, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse du soleil. J’en avais pris l’habitude depuis mes dix-huit ans. Machinalement, sans même vérifier l’heure, je me levais et partis en quête de bouffe dans le frigo. Mais en sortant de ma chambre qui débouchait directement sur le salon, je m’écrasais sur la table du salon sans oublier de me cogner contre l’angle alors que mon mollet me faisait atrocement mal, griffé par quelque chose dans le genre carnivore bouffeur d’homme, un mini dragon quoi. J’étouffai un cri et en cherchant à me retourner pour connaître la réelle identité de mon ennemi qui s’était tapi dans l’ombre, je bousculai les chaises qui prirent la bonne initiative de s’écarter sous mon poids et m’écroulai par terre, sur le dos. Mes mains s’étaient vainement raccrochées à la table et au pied d’une des chaises. Les yeux fermés -même ouverts, j’aurais pas vu grand-chose parce qu’il faisait noir-, je sentis quelque chose me monter sur le torse et avancer jusqu’à mon cou pour ensuite, venir me lécher le visage. « Heurk ! » Je battis des mains dans le vide avant de concrètement pousser le truc de la paume de la main avant de relever la tête et de découvrir un chat. A ce même instant, les questions du genre « Qui suis-je ? », « Où vais-je ? », « Que fais-je ? » et « Comment je m’appelle ? » commençaient à fuser dans mon esprit. Primo : la table était pas à sa place, ni les chaises, ni le canapé, ni la télé, ni aucun meuble du salon. Deuxio : il y avait un chat dans la maison. Terzio : je me faisais agresser dans ma propre maison. Je me redressais sur les coudes et observais l’espèce de boule de poils débile qui me regardait paisiblement en se léchant la pate. Je le fixai quelques secondes droit dans les yeux, histoire de lui montrer qui était le chef de la maison -le mâle aussi accessoirement- puis me relevai rapidement avant que ce dernier n’essaie de me tourner les fesses en pleine face pour me narguer. A la cuisine, j’ouvris le placard habituel où se trouvaient habituellement les céréales. A la place, j’y trouvais les verres. J’ai mis cinq minutes avant de pouvoir tout relocaliser niveau placard. Rachele était très bizarre en ce moment. Elle ne tenait plus en place, essayait d’occuper son temps libre et vu qu’on était en vacances, c’était pas ça qui nous manquait. Elle avait donc réorganisé trois fois de suite le salon, la disposition de la bouffe et de la vaisselle, et probablement la disposition de sa chambre. On avait même le droit à un habitat super propre, elle nettoyait tout régulièrement. Je m’étais ça sur le fait qu’elle s’embêtait trop et qu’elle n’aimait pas les Véronais. De toute façon, je ne voyais pas vraiment ce que ça pouvait être d’autre mis à part ça.
[...]
« Mais quel bande d’enfoiré ! » Je pointai la maison d’en face d’un doigt menaçant après être avoir tirer ma sœur jusqu’ici, pour lui montrer la cruauté des voisins. « J’vais me venger ! » Je me tournai vers ma sœur en pointant la chose du doigt. « Non mais tu te rends compte ! En plus avec un nœud papillon, genre « cadeau ! c’est pour ton anniversaire ! » et puis non, ils se trompent de maison. » Je m’avançai vers l’engin et en fis rapidement le tour. « Bonsoir, on craint ! Surtout qu’elle est flambant neuve, hein. » Je me plantai devant le véhicule, dos à ma sœur en me grattant le bout du menton, mal rasé. « On peut la leur piquer ? » Je me pris un taquet inattendu sur le haut du crâne. Dans un sursaut, je me retournai vers ma sœur une main posé sur la zone perturbée. « Quoi ? Je veux me venger ! En plus, ils se sont fait offert une Vespa donc ils pourront bien en avoir une deuxième. On a du fric nous aussi mais… -Elle est pour toi cette Vespa, Einstein ! » Mes yeux s’agrandirent et se mirent à pétiller. Mes doigts se posèrent sur mon visage, tirant sur mes joues, en état d’hallucination. Une Vespa. Je sautai sur ma sœur et la soulevai en la serrant dans mes bras et en disant : « Waaah. Une Vespa rien que pour moi ! C’est officiel, t’es ma sœur préférée. » Je la reposai et me lançai sur le véhicule en touchant à tous les boutons qui lui tombaient sous les doigts. Je me retournai soudainement, la dévisageant d’un air méfiant. « Mais c’est une Vespa pour moi, moi ? Ou pour moi, toi ? Faut qu’on se la partage ou… » Parce que s’il fallait qu’on la prenne à deux, ça allait être la guerre quoi. Elle répondit négativement alors que je levai les bras en l’air, trop heureux de mon cadeau. J’enlaçai le véhicule. « Je l’aime déjà. Elle est trop belle. » J’enlevai l’espèce de nœud papillon, d’un geste victorieux. « Je vais pouvoir jeter ma vieille Fiat ! » -T’as vieille fiat ? -Non laisse tomber, c’est une histoire compliquée. » Avec mes dons de dieux, j’avais réussi à lui cacher -je m’étais juste contenter de ne pas lui en parler- la honte qu’était pour moi la Fiat que j’avais racheté et avec laquelle j’essayais de me ‘’déplacer’’ de temps en temps, dans Vérone.
Now Je me redressai d’un seul coup, prenant une grande bouffé d’air au passage. J’ôtai mon bonnet que je jetai à l’autre bout de la chambre et me précipitai sur mon réveil pour regarder l’heure. Trois heures pile. Heurk. Ca me rappelait L’Exorcisme D’Emily Rose, avec le réveil d’Emily qui affichait trois heures tapantes du matin quand elle se réveillait, « l’heure du diable » Donc forcément, une fois le film vue, quand on se réveille à trois heures du matin, on flippe. Je me réveille, la face dans les vapes, comme d’habitude ainsi que d’un mauvais rêve. Encore et toujours ma sœur qui mourrait. C’était trop flippant. Vraiment trop flippant. Je prendrais ma Vespa tout à l’heure, et j’irais à un genre de bibliothèque où autre, pour essayer de faire de rechercher sur des rêves aussi glauques. Surtout que celui-ci, c’était le plus gore que tous. Mais il fallait que je pense à autre chose, parce que la scène était vraiment horrifiante. J’entrevis ma sœur assise sur le canapé, devant la télévision. Trois heures du matin. Oh non… Est-ce que c’était possible qu’elle soit possédée par le diable ? Et qu’est-ce que je faisais si c’était le cas ? Si elle me sautait dessus et qu’elle me tuait ? Ou qu’elle me renversait une armoire sur la tête ? Quoique de ce côté-là, il n’y avait pas de soucis parce qu’on n’avait pas d’armoire dans le salon. Je m’approchais cependant tout doucement d’elle, mon Iphone dans une main prêt à composer le numéro des flics, l’autre tendue en avant pour parer une quelconque attaque, voir même le fameux « Vade retro satanas ». J’avançais tout doucement, même le chat ne m’avait pas encore remarqué jusqu’à l’atteindre et poser une main sur mon épaule. Tout ce que ça lui valut ce fut un sursaut accompagné d’un cri. Je me remis à respirer alors qu’elle commençait à gentiement râler. « Nan mais t’es taré ?! Ne me refais jamais ça ! Cinglé ! » Je levai les mains en l’air en signe d’innocence. « Je t’ai réveillé à cause de la télé ? » Je jetai mon portable sur la table, maintenant rassuré que je n’allais pas mourir dans les minutes qui allaient suivre -quoiqu’une météorite pouvait bien tous nous réduire la face en bouillie, mais ce n’était pas du même domaine parce qu’une météorite ne se fuit pas, contrairement au diable- et m’avachis sur le canapé. Je comatai pendant dix secondes devant la télévision avant de m’ébouriffer les cheveux et de me redresser légèrement. « Mwef, non. J’avais envie de… » Hésitation. « Faire pipi. » Improvisation pourrie, malheureusement mais je n’avais pas le choix. Pas encore prêt à lui en parler. Puis que je me reveille à trios heures du matin ne m’était pas du tout favorable, parce que j’étais encore plus long au réveil et donc encore moins apte à une discussion construite. « T’sais qu’on aurait dit un remake de l’Exorciste de loin, là. » Donc en gros à elle de plus refaire ça. Je reportai mes yeux sur la télévision. Du catch, à trois heures du matin. Ouais, ou pas… « Je veux bien qu’ils soient baraqués et tout, que t’aime le catch mais c’est vraiment une raison pour rester réveillé jusqu’à trois heures du matin ? » fis-je un léger sourire en coin. Des sœurs qui aiment le catch, ça ne courait pas les rues et en avoir une qui aimait ce sport -oui, c’est un sport !- c’était être un super chanceux. J’étais un super chanceux. Mais c’était bizarre. Comme ces derniers jours. Ca avait été bizarre. Qu’elle s’ennuit la journée, je veux bien, mais la nuit, suffisait qu’elle aille se pieuter. Je me redressai, un bras nonchalamment posé sur le dossier du canapé, la main de l’autre grattant la tête de Poilu -Poilu, c’était le chat. Je posai mes yeux sur ma sœur. « Pourquoi tu regardes du catch à trois heures du matin ? »
Dernière édition par Julian D'Aquino le Mer 6 Avr - 20:15, édité 1 fois |
| | | Rachele d'Aquino Where we belong ♠ My heart, my soul ♣ We stand alone | Sujet: Re: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Mer 6 Avr - 12:52 | |
| « Mwef, non. J’avais envie de… Faire pipi.»
Même dans l’obscurité de la pièce, Rachele savait que son frangin allait déceler son sourcil relevé qui lui donnait un air sceptique tout à fait adapté à la situation. S’il avait envie d’aller aux toilettes, il n’avait vraiment pas pris la bonne direction, elles étaient juste à côté de la salle de bains, pas du salon. Elle le fixa ainsi deux bonnes minutes avec son air narquois, l’air de dire « Arrête de te ficher de moi, je suis la plus futée des deux et tu n’es qu’une larve quand tu sors à peine du sommeil. ». Quand il s’agissait de mentir, ou surtout d’improviser, Julian se révélait être une parfaite quiche en la matière. Surtout s’il venait de se réveiller. Et puis quand bien même, Rachele avait toujours été capable de décrypter quand il disait la vérité ou non. Un truc de jumeaux, apparemment. En tous cas, avachi comme il l’était sur le canapé, il ressemblait plus à une baleine échouée qu’à une quiche pour le moment. La jeune femme poussa le chat de ses genoux et tapa dans l’épaule de son frère pour qu’il vienne mettre sa tête sur ses jambes.
« T’sais qu’on aurait dit un remake de l’Exorciste de loin, là. » Elle faillit lever les yeux au ciel de désespoir, mais se retint au dernier moment. Julian avait esquissé un mouvement, et elle sentait désormais sa barbe de deux jours qui lui picotait les cuisses. Elle leva doucement la main et la porta jusqu’à la tête de son cher frère, glissant ses doigts entre les mèches courtes de ses cheveux bruns. En quelques sortes, Julian était l’homme de sa vie. Le seul qui comptait vraiment. La seule personne avec qui elle se permettait d’être elle-même. Devant ses parents, certes les choses avaient changé, mais pas totalement. Le seul homme à qui elle accordait sa tendresse, la seule personne avec qui elle réussissait à exprimer ce peu d’attention et d’amour qu’elle refusait à tous les autres, c’était lui. Même s’ils ne vivaient plus ensemble depuis quelques années, à Rome, ayant chacun leur domicile, Julian avait sa chambre chez Rachele, avec des vêtements, un chargeur en double pour son portable, et même le doudou avec lequel il dormait quand il était petit. Il lui avait amené un après-midi, où il l’avait d’ailleurs réveillée après une grosse fête donnée en son honneur pour son deuxième livre, en la suppliant, presque à genoux, de garder son « nin-nin » parce que sinon leur mère allait le mettre à la poubelle. Forcément, Rachele avait eu pitié de lui et avait recueilli l’immonde chiffon dans la chambre attitrée de Julian. Ce qu’on faisait, parfois, par amour ! En tous cas, elle aimait son frère, et se plaisait à lui rappeler régulièrement en le couvrant de petites attentions dont il ne se plaignait jamais, et qui lui permettait aussi de se souvenir à quel point elle était « sa sœur préférée », comme il aimait tant le dire. La veille, elle avait fait livrer une Vespa flambant neuve devant leur entrée, tout ça parce qu’il en avait aperçu une, deux ou trois jour auparavant, et qu’il n’avait cessé de soupirer le temps qui avait suivi.
– C’toi l’exorciste. En plus, il fait même pas peur ce film. T’es vraiment une chocotte des fois. Sans ajouter un mot de plus, elle continua les caresses dans les cheveux du jumeau.
« Je veux bien qu’ils soient baraqués et tout, que t’aime le catch mais c’est vraiment une raison pour rester réveillé jusqu’à trois heures du matin ? »
Comme si ça ne suffisait pas, il fallait qu’il sourit. Quel crétin j’vous jure !
– Rien que parce que j’ai enfin vu Cody Rhodes se prendre une mandale dans le nez – ça lui a cassé d’ailleurs – je ne relèverai pas. Et sois un peu satisfait que j’aime le catch, je pourrais très bien te forcer à regarder « Sous le Soleil », si t’es trop chiant. Oserait, oserait pas ? Qui donc aurait été capable de dire si Rachele bluffait, mis à part Rachele elle-même ? Ça aurait été une double torture au final, parce qu’elle haïssait cette série peut-être autant qu’elle détestait les bananes. Depuis toute petite, elle refusait catégoriquement de manger quoi que ce soit qui ait le goût du fruit. Pas parce qu’elle y était allergique, non, juste parce qu’elle était butée au possible et avait décidé qu’elle n’aimait pas ça. J’vous dis pas les prises de tête avec les parents quand elle était gosse. Pour leur rappeler sa présence, Poilu estima que c’était le bon moment pour pousser un miaulement plaintif, pleurant son délaissement, puis il sauta directement sur le ventre de Julian et se roula en boule, ce qui provoqua un petit rire de la part de la blondinette. Elle adorait ce chat, et surtout la façon dont il s’amusait à rendre Julian complètement dingue. L’autre jour, quand il était pressé et avait un rendez-vous avec une jolie fille rencontrée un peu plus tôt dans la semaine, il avait voulu prendre une douche rapide pour se décrasser. Sauf que Poilu avait décidé de faire la sieste dans la baignoire, et toute tentative pour l’en faire sortir s’était soldée par un échec. Rachele était certaine qu’elle avait appris de nouveaux jurons grâce à son frère. Julian se redressa un peu, de façon à ce que leurs visages soient à la même hauteur.
« Pourquoi tu regardes du catch à trois heures du matin ? »
Aïe, la question à mille euros. Elle haussa les épaules, essayant de faire passer toute cette situation pour une obsession pour le catch. Sauf que Julian était loin d’être dupe, et son regard insistant la força à baisser les yeux. Cette fois, ils échangèrent leur position. Julian s’allongea les jambes écartées, de manière à ce que sa sœur s’allonge contre son torse, puis il l’enferma dans l’étreinte de ses bras, ses mains caressant doucement ses épaules, comme pour la rassurer, comme pour lui dire que quelles que soient les paroles qu’elle allait prononcer, il était là à la soutenir.
– Parfois, Alec me manque. Elle sentit qu’il se tendait, aussi rectifia-t-elle aussitôt le tir. Le début, quand je vivais encore à la maison. Tout le côté tendresse qu’il pouvait manifester. C’est quelque chose que je n’arrive pas à reproduire maintenant, avec les mecs avec qui j’ai rencard… A part toi, mais ça doit être parce que tu es mon amant préféré… Je m’implique plus dans mes relations, j’ai trop peur que ça tourne mal à nouveau. Et puis… Et puis il a surgi devant moi, Joshua. Et le fait de le revoir à la galerie, j’ai l’impression que ça a créé une sorte de manque. J’ai envie de le voir, tout le temps. J’arrête pas de penser à lui, c’est pour ça que j’ai retourné la maison pendant toute la semaine, pas parce que je m’ennuyais. Si j’essaye d’écrire, tout ce qui sort sous mes doigts, c’est lui. J’suis devenue complètement obsédée par lui, complètement dingue pour de bon. Je t’avais dit que je l’avais invité à dîner ? Il a jamais répondu à mon texto. Ça fait deux semaines que j’ai pas une seule nouvelle, et j’ai rien fait. J’ai même pas cherché à le voir, alors que j’en crève d’envie. Elle releva les yeux, cherchant le regard de Julian.
– J’suis tarée, pas vrai ? Incapable de m’attacher aux mecs qui veulent de moi, mais le premier qui m’évite visiblement, je suis folle de lui. Vraiment du grand n’importe quoi mon mental. Ou alors, c’est parce que ça fait presque deux mois que j’me suis pas envoyée en l’air ? Ouais, c’est certainement ça, j’suis juste en manque de sexe… |
| | | Julian D'Aquino Whatever you do, don’t be afraid of the dark | Sujet: Re: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Mer 6 Avr - 17:42 | |
| Dans ta face de poilu, Poilu. Le maison est à moi. Le salon est à moi. Le canapé est à moi. Non mais. C’est donc bien content d’avoir vaincu le chat que je posais ma tête sur les cuisses de ma sœur. Allongé comme j’étais -si on pouvait réellement employer le mot allongé-, la main de Rachele se promena doucement dans mes cheveux, j’avais qu’une seule envie : dormir. J’ai donc commencé à livrer une dure bataille contre moi-même pour ne pas fermer les yeux et tomber dans les bras de Morphée. « C’toi l’exorciste. » C’est pas moi qui comatait à en faire flipper, immobile comme une statue à trois heures du matin, devant la télévision. « En plus, il fait même pas peur ce film. T’es vraiment une chocotte des fois. » Je me serais bien volontairement opposé à ça, parce que ledit film était quand même un minimum flippant -des gosses à tête verte qui tourne à 360 degrés, on en croise pas tous les jours-, mais la flemme m’avait gagné. J’ai préféré laisser poser mes fesses là où elles étaient. « Rien que parce que j’ai enfin vu Cody Rhodes se prendre une mandale dans le nez – ça lui a cassé d’ailleurs… » Dans un énorme écarquillement d’yeux, je tournai soudainement la tête vers la télévision, genre le match allait soudainement réapparaître pour mes beaux yeux. J’avais loupé THE match. Plus qu’à croiser les doigts pour une rediffusion et voir Rhodes se faire exploser le nez. Ca devait être franchement trop beau. « Et sois un peu satisfait que j’aime le catch, je pourrais très bien te forcer à regarder « Sous le Soleil », si t’es trop chiant. » Mes yeux se reposèrent sur Rachele, le regard genre « Me prend pas pour un con ». J’esquissai un sourire con. Mais j’avais une bonne raison, très bonne raison. Ma sœur n’était pas ce genre de nunuche à se mater des séries à l’eau de rose un samedi après-midi, il ne fallait d’ailleurs pas être une nunuche pour aimer le catch. Et j’étais prêt à parier que si jamais elle réussissait à me forcer à regarder ça, avec elle, elle craquerait avant moi sauf si elle était shootée à la morphine à cause d’un quelconque accident, arrivé un quelconque jour qui la forcerait à se retrouver sur le canapé à mes côtés, et à ceux de « Sous le Soleil ». Mais à ce moment-là, j’aurais pu me tirer parce que le temps qu’elle remarque que je l’avais quitté j’aurais eu le temps de revenir. Mais tout cela était purement hypothétique. Conclusion : « Pas cap. » Sourire railleur qui finit par s’effacer lorsque je redevins sérieux. Rachele termina contre moi, enlacée dans mes bras alors qu’elle allait enfin daigner m’expliquer ce qu’il se passait. Et même si elle ne me disait pas tout tout de suite, je ne quitterai pas ce canapé et elle non plus sans qu’elle m’ait éclairé. Caressant doucement ses épaules, j’étais à la limite de la bercer comme s’il s’agissait d’un bébé. Mais également pour la réconforter, la mettre en confiance pour qu’elle m’en parle le plus facilement possible. « Parfois, Alec me manque. » Un sentiment de haine m’envahit rien qu’à la prononciation de son nom. A chaque fois que j’entendais son nom, tous mes sens étaient en marche intense, prêt à me battre. Alors qu’en fait, il était sorti définitivement de nos vies. Enfin, pas pour tout le monde apparemment. N’empêche qu’elle n’attendit pas pour s’expliquer. « Le début, quand je vivais encore à la maison. Tout le côté tendresse qu’il pouvait manifester. » Ouf. C’était déjà ça. Mais c’était que la couche superficielle dont il s’armait publiquement. Elle m’expliqua qu’elle était désormais incapable de montrer une quelconque tendresse avec les hommes ce qui était parfaitement compréhensible après ce qu’elle avait vécu. Et il se trouve qu’elle s’était plutôt montrée forte face à l’après-Alec. Rachele était forte aussi bien physiquement que mentalement. Une écrivain dure à cuir qui regarde du catch. L’oxymore de malade. Je chassai tout ça de ma tête, revenant au sujet sérieux de l’instant présent. Pas le moment pour les conneries. « A part toi, mais ça doit être parce que tu es mon amant préféré… » Je mimai l’homme touché en posant ma main droite sur mon épaule côté cœur et ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire, c’était trop flatteur. J’étais le privilégié et j’étais trop fier. Une fois de plus, je redevins rapidement sérieux. « Je m’implique plus dans mes relations, j’ai trop peur que ça tourne mal à nouveau. Et puis… Et puis il a surgi devant moi, Joshua. » J’eus un moment d’absence pendant bien une seconde -ce qui était déjà pas mal- avant de comprendre qui était Joshua. Pour moi c’était Peter Pan l’homme de ses rêves -celui qu’elle voyait vraiment vraiment dans ses rêves- et de son livre. « Et le fait de le revoir à la galerie, j’ai l’impression que ça a créé une sorte de manque. J’ai envie de le voir, tout le temps. » Merde, un rival ! Sans déconner, c’était bizarre. C’était peut-être le coup de foudre ? Ma petite sœur était en train de tomber amoureuse alors. Comme elle était trop mignonne. Faudrait que je m’informe sur Peter Pan alors avant ça, histoire de ne pas refaire la même connerie ou une autre avoisinante. « J’arrête pas de penser à lui, c’est pour ça que j’ai retourné la maison pendant toute la semaine, pas parce que je m’ennuyais. » Illumination. « Si j’essaye d’écrire, tout ce qui sort sous mes doigts, c’est lui. J’suis devenue complètement obsédée par lui, complètement dingue pour de bon. Je t’avais dit que je l’avais invité à dîner ? » Hébété, je remuai négativement la tête. Il a jamais répondu à mon texto. Ça fait deux semaines que j’ai pas une seule nouvelle, et j’ai rien fait. J’ai même pas cherché à le voir, alors que j’en crève d’envie. » Bizarre. Soit il cherchait à l’éviter parce qu’il ne voulait pas de ma sœur -l’imbécile ! Les Aquino sont des dieux !- et à ce moment-là, il était lâche soit il était overbooké et il n’avait pas pris le temps de répondre au sms, mais vingt secondes de sa journée n’allait pas lui décaler tout son emploi du temps, soit il s’était fait piqué son portable. Mais j’aimerai bien comprendre pourquoi est-ce qu’elle ne va pas le voir si sa galerie est à Vérone. Si elle y était bien allée une fois, pourquoi pas deux ? Qu’est-ce qui la retenait ? Lorsqu’elle releva les yeux vers moi, une de mes mains vint caresser sa joue. « J’suis tarée, pas vrai ? Incapable de m’attacher aux mecs qui veulent de moi, mais le premier qui m’évite visiblement, je suis folle de lui. Vraiment du grand n’importe quoi mon mental. Ou alors, c’est parce que ça fait presque deux mois que j’me suis pas envoyée en l’air ? Ouais, c’est certainement ça, j’suis juste en manque de sexe… » J’eus un léger rire, admiratif de l’auto conviction. Je fis semblant de prendre un air fier, en remontant le menton et soulevant un sourcil -j’aurais bien gonflé le torse même. « Désolé d’être ton frère. Je sais que j’suis trop beau. » Passage d’une main dans mes cheveux. J’eus un rire bref en penchant la tête en avant, le bout de la langue pincée entre les dents. Ma main revint se poser sur une des épaules de ma sœur alors que j’appuyai ma tête contre la sienne. « C’est normal que tu mettes un certain temps pour reprendre confiance. C’était un salaud et il a trop détruit. » Pour ne pas clairement dire que c’était elle qu’il avait détruit. « Mais si tu es obsédée par ce… ce… Comment il s’appelle déjà ? -Joshua -Ouais voilà, Joshua. Ben s’il t’obsède, reste pas là. Essaie et vois ce que ça donne. Tu sais, déplacer des meubles va pas le faire apparaître par magie. » Ouais, ça, elle le sait. « Et puis, y a un truc que je comprend pas. Sa galerie, elle est bien à Vérone ? Donc, en théorie, tu pourrais retourner le voir. Y a rien qui t’en empêche, non ? » Encore plus si elle en « crève d’envie ». Sauf si sa mère le retenait en otage chez lui ou une connerie dans le genre. Genre la vieille famille italienne surprotectrice. « Pas grave s’il répond pas, va le voir je te dis. T’as toujours eu tout ce que tu voulais, non ? Donc lui en théorie, tu vas l’avoir. » True story. « Puis pour un peu, il s’est juste fait voler son portable ou changer de numéro. » Je trouvais ça assez bizarre, un peu trop même. Ma sœur était du genre à foncer. Est-ce qu’Alec l’avait marqué jusqu’à ce point là ? Possible qu’il ait fait disparaître son côté « je fonce, je verrais bien ce qu’il y a après. » Elle a foncé avec Alec, elle a malheureusement vu ce qu’il y avait après. Rien de plus normal qu’elle ne veuille pas recommencer. « Plus tu attendras, moins tu iras. » Bref temps de pause. « Tu es tarée mais pas pour ce coup-là. D’un côté c’est normal qu’il t’obsède si tu rêves de lui chaque nuit depuis tes dix-sept ans. Mais si t’y vas pas toute seule, je t’y forcerais. J’ai pas envie de continuer à me manger les meubles, moi.» Et de la voir comme ça aussi. |
| | | Rachele d'Aquino Where we belong ♠ My heart, my soul ♣ We stand alone | Sujet: Re: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Ven 8 Avr - 12:01 | |
| « Désolé d’être ton frère. Je sais que j’suis trop beau. » Et en plus de cela, Julian riait, faisait le fier comme s’il était un paon et aurait certainement bombé le torse si elle n’avait pas été allongée sur lui. Les frères, vraiment ! Rachele lui aurait bien mis une claque derrière la tête, mais la position ne le permettait pas, et puis elle avait quelque chose de bien plus drôle à répliquer. - J’ai jamais dit que t’étais beau, tête d’olive.
Voilà, ça, c’était fait. Elle sentit une des mains de Julian qui venait de se poser de nouveau sur son épaule, tandis que la tête de son jumeau venait s’appuyer contre la sienne. Au moins, même si elle se fichait ouvertement de lui, il ne la privait pas de ce câlin réconfortant, qui était presque tout ce dont elle avait besoin pour le moment. Bon, c’est sûr qu’elle n’aurait pas été contre le fait que ça soit une autre personne – elle avait même sa petite idée sur l’identité de ladite personne – ni sur le fait que ça soit un peu plus pimenté. Mais il fallait toujours se contenter de ce qu’on avait, au risque que ça empire ensuite. « C’est normal que tu mettes un certain temps pour reprendre confiance. C’était un salaud et il a trop détruit. » C’était presque drôle, cette façon que tout le monde avait d’éviter de prononcer le nom d’Alec devant elle. Comme si ça pouvait le faire réapparaître devant eux, comme s’il pouvait de nouveau les atteindre tous, et la détruire un peu plus. Rachele connaissait un vieux proverbe qui disait que les blessures du corps guérissaient, mais pas les blessures du cœur. Elle l’approuvait. Même si son dos, son ventre et ses jambes avaient gardé quelques vilaines cicatrices des coups qu’elle avait reçus, c’était son cœur qui avait été le plus touché, ce qui expliquait pleinement son manque total de confiance dans les hommes, et son refus de s’impliquer dans une relation à long terme. Il n’y avait qu’un seul gars avec qui elle avait quelque chose. Il s’appelait Raphaël, et c’était un ancien drogué à la cocaïne. Julian n’avait jamais vu cette relation d’un très bon œil, mais cela faisait du bien à la jeune femme d’avoir un autre point d’ancrage dans sa vie, qui ne serait pas sa famille. Certes, un sexfriend , ça n’avait rien de très sain, et ça ne l’aiderait pas à se fier plus facilement aux autres, mais c’était leur passé de toxicomanes qui les reliait plus qu’autre chose. Raphaël avait à peine deux ans de plus qu’elle, et il était français d’origine. De sa vie, il ne faisait rien. Il était rentier, et ses parents croulaient sous le fric. Pendant presque dix ans, il avait mené une vie de débauche à Paris, jusqu’à ce sa petite amie meurt d’un accident de voiture où elle avait conduit sous l’emprise de narcotiques. Cela l’avait brisé. Il avait fait une tentative de suicide en faisant une overdose. C’était l’élément qui avait fait réagir ses parents. Ils l’avaient envoyé en Italie, à Rome, non seulement pour faire une cure de désintox, mais aussi pour le changer d’air, loin de ses prétendus amis Parisiens. C’était comme ça que Rachele et lui s’étaient rencontrés. Ils avaient sympathisé assez rapidement, et une chose en entraînant une autre, ils avaient couché ensemble. Aucun des deux n’était prêt pour une relation stable, aussi avaient-ils instauré cette liaison entre eux, dont le seul lien était le sexe. Ils avaient d’autres partenaires, et ne se voyaient que lorsque chacun était libre.
« Mais si tu es obsédée par ce… ce… Comment il s’appelle déjà ? - Joshua. « Ouais voilà, Joshua. Ben s’il t’obsède, reste pas là. Essaie et vois ce que ça donne. Tu sais, déplacer des meubles va pas le faire apparaître par magie. » Ha ha ha ha, très drôle. Evidemment qu’elle le savait. Mais essayer, ça, elle ne pouvait pas. « Et puis, y a un truc que je comprends pas. Sa galerie, elle est bien à Vérone ? Donc, en théorie, tu pourrais retourner le voir. Y a rien qui t’en empêche, non ? » Rien mis à part la conscience de Rachele, oui. « Pas grave s’il répond pas, va le voir je te dis. T’as toujours eu tout ce que tu voulais, non ? Donc lui en théorie, tu vas l’avoir. » Ça, c’était bien vrai. Ce que Rachele voulait, Dieu le voulait, avait tendance à dire sa mère. Ce n’était pas exagéré de dire que la jeune femme savait comment obtenir quelque chose qui lui faisait envie, ou quelqu’un. Même si elle avait perdu un peu de son côté fonceur depuis son hospitalisation, prenant un peu plus le temps d’analyser le pour et le contre. « Puis pour un peu, il s’est juste fait voler son portable ou changer de numéro. » Ça, par contre, c’était un peu gros. Genre il perdait son portable juste au moment où elle le retrouvait ? Quoique, il avait l’air pas mal maladroit, le gars en question, c’était peut-être possible au final. Seulement, Rachele avait une autre hypothèse, qu’elle s’empressa de faire partager à son frère. - Il a une petite amie Ju’. Tu te rappelles pas la fille qui était avec lui à la librairie ? C’est sa copine. Et tu sais que je fais pas ce genre de trucs. J’suis une garce, oui, j’assume. Mais ça, non. C’est trop crade pour moi. Je préfèrerais encore être enterrée vivante dans une fourmilière couverte de miel. Ça m’étonnerait qu’à moitié qu’il se soit dit que je valais pas la peine d’avoir des explications sur tous ces trucs électriques entre nous deux, si c’était pour que sa copine lui fasse une méga crise de jalousie. Je le comprends, dans ce cas-là. Je trouve juste que c’est dommage. « Plus tu attendras, moins tu iras. Tu es tarée mais pas pour ce coup-là. D’un côté c’est normal qu’il t’obsède si tu rêves de lui chaque nuit depuis tes dix-sept ans. Mais si t’y vas pas toute seule, je t’y forcerais. J’ai pas envie de continuer à me manger les meubles, moi.» Super, trop gentil le frangin ! - C’est pas un conte de fée Julian ! Il va pas me tomber dans les bras et larguer la fille avec qui il est juste parce que je débarque et que je lui dis que je rêve de lui, donc que c’est un signe. J’ai jamais dit que c’était un signe qui voulait dire quoi que ce soit d’ailleurs. Ça m’énerve ! C’est pas mon prince charmant, on va pas s’en aller ensemble dans le soleil couchant. De toute façon, dans la vie, le prince charmant se tire avec la mauvaise princesse... Et puis c’est pas parce que je rêve que je couche avec lui que ça veut forcément dire que j’ai vraiment envie de lui. Je reconnais qu’il est carrément sexy, mais je m’en suis tapé des mecs comme lui, et ils ont toujours fini par sortir de ma vie. J’veux juste comprendre ce que j’ai, tu vois ? Tarée. Menteuse, et tarée. Ces deux mots tournaient en boucle dans sa tête. Oh que si qu’elle avait envie de lui. Elle aurait pu lui sauter dessus sans avoir le moindre regret. Par contre, elle aurait eu des remords. Ce qui expliquait largement la raison pour laquelle elle n’avait pas enfourché sa moto toute neuve pour aller à la galerie et le voir. Elle avait aussi peur, bizarrement, de tomber sur la petite amie en question. Peur de les voir ensemble, heureux tous les deux, et de se dire qu’elle ne faisait que de la figuration dans toute cette histoire.
- J’peux dormir avec toi cette nuit ? J’arrive pas à dormir de toute façon, alors que je sois dans mon lit ou dans le tien, ça changera pas grand-chose, pas vrai ? Mais au moins, tu flipperas plus que je sois possédée par le diable si tu m’as sous la main pour me surveiller, non ?
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| | | Julian D'Aquino Whatever you do, don’t be afraid of the dark | Sujet: Re: Desire, ask, believe, receive || Julian & Rachele Dim 1 Mai - 23:28 | |
| « Il a une petite amie Ju’. » Aaaaah, mais ça change tout, ça ! Merde, ça change carrément trop tout ! « Tu te rappelles pas la fille qui était avec lui à la librairie ? C’est sa copine. Et tu sais que je fais pas ce genre de trucs. J’suis une garce, oui, j’assume. Mais ça, non. C’est trop crade pour moi. Je préfèrerais encore être enterrée vivante dans une fourmilière couverte de miel. » Ca, elle aurait même pas le temps d’y penser que je l’aurais déjà ligoté à une chaise du salon. « Ça m’étonnerait qu’à moitié qu’il se soit dit que je valais pas la peine d’avoir des explications sur tous ces trucs électriques entre nous deux, si c’était pour que sa copine lui fasse une méga crise de jalousie. Je le comprends, dans ce cas-là. Je trouve juste que c’est dommage. » Je levais les yeux en l’air. Il loupait carrément un méga truc mais il ne fallait pas non plus qu’elle se dise qu’elle n’en valait pas la peine. Bien au contraire, elle en valait la peine. Je supposais qu’il avait une très bonne raison de ne pas l’avoir encore recontacté. Du moins, il avait plutôt intérêt à l’avoir. « C’est pas un conte de fée Julian ! Il va pas me tomber dans les bras et larguer la fille avec qui il est juste parce que je débarque et que je lui dis que je rêve de lui, donc que c’est un signe. » Bah si, non ? « J’ai jamais dit que c’était un signe qui voulait dire quoi que ce soit d’ailleurs. » Ca l’était un peu quand même. On rêve pas chaque nuit d’un mec qui existe vraiment sans qu’il y est une signification derrière tout ça. Il fallait creuser pour trouver la vérité. Je me rappelais d’ailleurs que je devrais peut-être moi aussi à m’y mettre à la chercher cette vérité, de mon côté. Rêvé que sa sœur meurt chaque nuit, ça doit bien être significatif ; et non pas ce truc à deux balles qui dit que lorsqu’on rêve que quelqu’un meurt on lui allonge la vie. Enfin, en même temps, normal, de pareil rêve, ça te pousse au bord du gouffre. « Ça m’énerve ! » Directement, je levais les mains devant son nez pour lui montrer que j’avais rien fait. « C’est pas mon prince charmant, on va pas s’en aller ensemble dans le soleil couchant. De toute façon, dans la vie, le prince charmant se tire avec la mauvaise princesse... Et puis c’est pas parce que je rêve que je couche avec lui que ça veut forcément dire que j’ai vraiment envie de lui. » Menteuse. « Je reconnais qu’il est carrément sexy… » Bibi à raison, comme d’hab ! « …mais je m’en suis tapé des mecs comme lui, et ils ont toujours fini par sortir de ma vie. J’veux juste comprendre ce que j’ai, tu vois ? » Bah vu la tirade : « Ouais, ouais, je crois que j’ai à peu près compris. » Même carrément compris. Mais si elle voulait tellement comprendre ce qu’elle avait, elle avait qu’à retourner le voir, savoir s’il faisait des rêves aussi, et tout ça. Ce qui n’impliquait pas forcément qu’elle ne l’embrasse ou autre. Donc la copine dudit Peter Pan serait en tord si jamais elle soupçonnerait une quelconque infidélité. Mais si je disais ça, j’allais prendre un taquet, donc je me tûs. « J’ai confiance en toi, Rachele. Tu vas réussi à comprendre tout ça. Soit passante. Et puis même si tu veux, je peux t’aider. Me demande pas comment, j’en sais rien, mais je peux toujours t’aider. » Pour ce que je faisais ici… Des tours de ville en Vespa, en fumant, et en promenant dans la ville le soir si j’étais pas fourré devant le catch ou sur la Xbox. Je sursautais d’un coup, ayant une idée de génie. « Imagine ! Imagine juste, le truc complètement fou : ce qui t’arrive n’arrive pas qu’à toi mais aussi à d’autres personnes dans le monde qui électrifie aussi des gens dont il rêve. » Et pour un peu une belle américaine ou une belle française fantasmerait sur moi chaque nuit. Rachele releva un regard sur moi qui disait clairement que j’avais pris un sacré coup sur la tête. D’une voix enfantine, je dis. « Non, t’imagines pas ? » Elle secoua négativement la tête. « Bon, n’imaginons pas alors. » Et merde, personne ne fantasmait sur moi. Trop nul. « J’peux dormir avec toi cette nuit ? J’arrive pas à dormir de toute façon, alors que je sois dans mon lit ou dans le tien, ça changera pas grand-chose, pas vrai ? Mais au moins, tu flipperas plus que je sois possédée par le diable si tu m’as sous la main pour me surveiller, non ? » Ma pauvre ‘tite sœur. « De toute façon, t'es ma soeur, t'es une Aquino. Tu peux pas te faire posséder parce qu'on est des "Vade Retro Satanas" » Du coup, Satan nous aimait pas trop beaucoup. « Viens dormir dans le lit de ton frère adoré, va. » On commença à se relever mais je la devançai, l’obligeant à rester assise. « A la condition que tu ne m’empêches pas, moi de dormir ET que tu ne me piques pas les couvertures, ok ? » Elle acquiesça. Bizarre. Je me prendrai une couette de secours au cas où elle se barrerait de son côté de lit avec l’autre. Je lui barrai le chemin avant qu’elle n’entre de ma chambre, les bras écartés. « J’ai vraiment une tête d’olive ? » Non, parce que les olives c’est moche et dégueulasse. Et moche. Du coup, si j’avais vraiment une tête d’olive, j’avais de quoi m’inquiéter. Elle me lança un regard blasé avant de passer sous mon bras, tout de même avec un sourire aux lèvres. « Ouais, c'est ça, j’ai vraiment une tête d’olive. »Je traînais des pieds pour aller jusqu’au lit comme un gamin pas content tout en virant Poilu au passage qui avait anticipé. Ce chat était trop flippant et accessoirement assez chiant. Une fois couché, je la pris tout de même dans mes bras pour la bercer, mon nez fourré dans ses cheveux, espérant que cela allait lui apporter une petite touche de sommeil, même si ce n’était qu’une heure ou deux, ça serait toujours ça, et ça pourrait la calmer un peu. |
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